Catégorie : Sciences Sociales

Hyves Hayot est mort

 — par Roger de Jaham —

Yves Hayot s’est éteint dans la nuit de vendredi à samedi à son domicile du François, entouré des siens, à l’âge de 90 ans.

Aîné d’une famille de quatre sœurs et deux frères, doté d’une forte personnalité, Yves Hayot aura considérablement marqué de son empreinte plusieurs grands secteurs économiques de la Martinique et, au-delà, des Outre-Mer.

Succédant à son père Léon Hayot, il fut d’abord le très jeune dirigeant de l’usine sucrière du Francois. Puis, après l’acquisition de l’usine du Lareinty, Yves Hayot aura été le dernier industriel privé du sucre de la Martinique, avant que cette activité ne soit reprise par les collectivités locales.

Reconverti dans la production de rhum, co-fondateur du Coderum, il aura longuement présidé cette organisation de distillateurs de la Martinique. Propriétaire de la distillerie du Simon et des Rhums HSE, Yves Hayot restera comme l’un des très grands professionnels de la culture de la canne à sucre et des métiers du rhum, auxquels il était attaché par dessus tout.

Mais la banane lui était également familière, puisque président de la Sicabam au début des années 90, Yves Hayot jouera là aussi un rôle essentiel au moment fondamental de l’ouverture du marché européen de la banane, permettant grâce à son leadership la mise en place de l’OCM-banane, dispositif européen qui assurera le développement de cette culture aux Antilles.

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Les séismes : en parler pour dédramatiser…

— par Pascal Saffache et Indira Roseau —

Les risques naturels majeurs ont toujours défrayé la chronique : inondations, ouragans, séismes, tsunamis, éruptions volcaniques…sont autant d’aléas qui ont modelé les paysages, perturbé ou ralenti l’essor des sociétés humaines, et surtout endeuillé les populations.

Certes, tous ces aléas ne présentent pas la même occurrence, la même puissance, le même impact, toutes les régions ne présentent pas non plus les mêmes enjeux, la même vulnérabilité, mais le risque est toujours vécu comme limitant, perturbant, c’est un frein au développement économique, un obstacle au développement humain.

Si tous les aléas naturels sont craints, il en est un qui a toujours terrorisé les populations, il s’agit du risque sismique. Comment expliquer cela ?

Les séismes sont des vibrations de la croûte terrestre résultant du mouvement des plaques tectoniques ou lithosphériques. La partie externe de la terre est en effet constituée de plaques qui sont en équilibre instable sur une matière visqueuse (de la roche en fusion) : l’asthénosphère. L’asthénosphère étant animée de mouvements internes en raison de sa température élevée, les plaques se déplacent alors à la manière d’un bateau dérivant au gré des courants.

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Mort de Salomon Resnik, psychiatre et psychanalyste

Psychanalyste et psychiatre argentin, membre de l’Association psychanalytique internationale, Salomon Resnik est mort à Paris le 16 février

Salomon Resnik, né le 1er avril 1920 à Buenos Aires et mort à Paris le 16 février 2017 est un psychanalyste et psychiatre argentin, membre de l’Association psychanalytique internationale.

Né en Argentine de parents émigrés russes, il passe son enfance et son adolescence à Buenos Aires, où il fait ses études de médecine et de psychiatrie, tout en se formant à la psychanalyse, notamment avec Enrique Pichon-Rivière. Il est admis comme membre associé de la Société de psychanalyse argentine en 1954 et comme membre titulaire en 1957. À l’issue de sa participation au 19e congrès de l’Association psychanalytique internationale à Genève, en 1955, il décide de quitter l’Argentine et de continuer sa formation psychanalytique en Europe. Il poursuit d’abord ses activités à Paris, en 1957, puis à Londres où il demande une supervision à Melanie Klein. Elle lui demande de refaire une analyse, qu’il effectue avec Herbert Rosenfeld. C’est plus tard qu’il se rapproche de la pensée de Wilfred Bion, dont il suit le séminaire durant les années 1960, puis qu’il fait venir pour des séminaires en France plus tard, alors qu’il exerce lui-même comme psychanalyste à Paris, à la fin des années 1960.

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Fillon le catholique : la revanche de l’argent sur le sexe

— Par Bernard Laurent , professeur d’économie à l’Emlyon Business School —

Si l’électorat catholique présent dimanche (05-03-17) au Trocadéro pour soutenir le candidat de Les Républicains est hanté par les questions relatives aux mœurs, il entretient un rapport décomplexé à la financiarisation de notre monde et l’argent roi pourtant dénoncé par le pape François.

C’est peu dire qu’une immense majorité de français a été choquée par les révélations du Canard enchaîné sur les emplois cachés, à défaut d’être fictifs, de l’épouse et des enfants de François Fillon. La réaction immédiate des catholiques a été de partager ce trouble. L’image que n’avait pas cessé de donner François Fillon de lui-même et de sa famille – jusqu’à le revendiquer dans son discours : «Je suis gaulliste et chrétien» – était celle d’un beau couple de catholiques, ayant fondé une famille nombreuse, avec une épouse restant au foyer pour veiller à la bonne éducation des enfants – «mère au foyer» avait-elle communiqué aux électeurs de Solesmes où elle a été élue aux dernières élections municipales – et entretenant un rapport distancié à l’argent – il se targuait de ne pas être imposable sur la fortune comme preuve de son désintéressement.

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Non, le 8 mars, ce n’est pas la journée de la femme !

Edito de Fanm Ouvè zié’w (FOZ) spécial 8 mars.

  « La » femme, c’est un fantasme masculin et ce choix du singulier en dit long sur les arrière-pensées plus ou moins conscientes… et conservatrices ! Car « la journée de la femme », ça fait un peu fête des mères… ou Saint Valentin ! Or, nous refusons la récupération de cette journée (aussi) à des fins commerciales, avec des pubs proposant de nous « fêter » par un cadeau ou des fleurs… sans doute pour mieux nous faire oublier l’ampleur des inégalités et des injustices qu’il nous reste à combattre.
Le 8 mars, c’est la journée internationale de luttes pour les droits des femmes du monde entier !
Aussi avons-nous choisi de consacrer ce FOZ spécial 8 mars aux conditions de vie des femmes dans notre pays. En Martinique, les femmes modestes cumulent de multiples désavantages : Elles sont reléguées dans les travaux les moins considérés et les moins rémunérés : soins, ménage, commerce… avec des horaires fractionnés et décalés (travail du dimanche ou horaires tardifs…). Elles sont le plus souvent seules à s’occuper des enfants, ainsi que des personnes âgées.

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Élodie

— Par Huguette Emmanuel Bellemare de Culture Egalité

Samedi midi, je rentre dans la pharmacie de ce centre commercial pour y faire un achat rapide. Une vendeuse m’accueille avec le sourire, m’écoute attentivement, me pilote jusqu’au bon rayon, me propose un produit, m’en explique les avantages, l’utilisation… Alors, charmée de son amabilité, en prenant congé, je lui souhaite bon week-end, ajoutant :

  • C’est pour bientôt ? Il est presque 13 heures !

  • Ah non Madame, j’ai encore plusieurs heures de travail cet après-midi !

  • Ah ?… Mais vous récupérez lundi ?

  • Hélas, Madame, je n’ai que dimanche !

  • Mais vous avez des enfants ? Comment faites-vous ?

Alors, elle lâche tout : les deux enfants, un garçon de 12 ans, une fille de 9 ans, qu’elle élève seule, le père s’étant fait la malle. Les difficultés pour les récupérer à l’école et les problèmes de garde le samedi ou les soirs où elle finit après 20 heures :

  • Et encore, j’ai de la chance, j’ai de bonnes voisines, des parentes qui m’aident. Mais imaginez mes collègues qui doivent payer quelqu’une sur un salaire modeste et confier leurs enfants à une personne qu’elles ne connaissent presque pas !

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Yolaine

— Par Sylvie Javaloyes pour Culture Egalité —

« Yolaine » s’est présentée à la maison des syndicats et je l’ai reçue. Elle travaille depuis de nombreuses années sur une petite exploitation d’une commune du sud. Elle est postée au conditionnement de la banane. Elles sont une vingtaine de femmes payées au SMIC, sans aucun autre complément de rémunération bien sûr.

Sur leur lieu de travail il n’y a ni toilettes, ni douche, ni réfectoire, plus clairement aucun point d’eau ne serait-ce que pour se laver les mains. Elles doivent faire leurs besoins « dans les fourrés » …Et quand elles sont malades, qu’elles ont leurs règles ?… Des toilettes de chantier, enfin une seule, ont fini par être installées car il devait y avoir une visite de la médecine du travail. Chaque jour ces femmes arrivent en tenue de travail et repartent sans avoir pu se doucher et se changer

Ces conditions de travail abjectes sont déjà difficiles à vivre en tant que telles, elles sont une atteinte à la dignité de ces femmes. Mais elles ont aussi une incidence directe sur leur condition de vie en dehors du travail.

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Gisèle

 — Par George Arnauld pour Culture Egalité —

Mercredi 16h45, je m’arrête pour récupérer une femme en stop. Nous sommes au haut de Terreville. Elle a raté le bus de 15h… Puis celui de 16h, pour être allée faire pipi dans les fourrés !

Elle sort de 3h de ménage. Elle en est à sa 2e maison. Je la dépose à Schœlcher où elle doit faire encore 2 heures de ménage. Elle finira à 19H. Alors elle prendra le bus pour Fort-de-France puis pour le Lamentin (si elle ne les rate pas !) et là un ami viendra la chercher pour rentrer chez elle au Robert. Où elle arrivera à quelle heure ?!

On l’appellera Gisèle, et des Gisèle, il y en a des centaines qui traversent la Martinique pour aller vers les beaux quartiers gagner leur vie – et ceci à quel prix ! Le temps passé à attendre des bus correspond à plus de la moitié du temps de travail et il n’est pas payé ! Ceci dans l’indifférence totale de celles et de ceux qui sont en charge de la capacité des citoyens et citoyennes à se déplacer.

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Fabienne

— Par Sylvie Javaloyes de Culture Egalité —

« Fabienne » travaille pour une société de nettoyage. Elle est embauchée par l’intermédiaire de Pôle Emploi. Elle prend son poste dès le début du mois de décembre ; durant 3 semaine est considérée en « formation », et l’employeur est indemnisé. A l’issue de ces 3 semaines, l’entreprise l’embauche en CDI à temps partiel. Après 3 semaines de formation sans rémunération, elle est encore soumise à une période d’essai de 2 mois car l’employeur s’octroie toujours la possibilité de rompre le contrat sans contrepartie.

En poursuivant la lecture du contrat, on constate que le planning de travail est supérieur au nombre d’heures total qu’elle est censée effectuer, qu’elle peut être en même temps sur 2 chantiers différents. Quand elle demande la modification du contrat, on lui répond « de ne pas en tenir compte » et l’employeur ne le modifie pas. Ce contrat précise encore que la salariée « s’engage à prévenir à l’avance de tout retard ou absence, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement ». Donc elle doit prévoir la veille qu’elle sera malade, qu’il y aura des embouteillages inhabituels… !

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Racisme et sexisme : Solidarité pour les femmes migrantes

Par Muriel Ameller pour Culture Égalité —

Culture Égalité, depuis sa création, s’oppose à toutes les formes d’oppression, de domination vécues par les femmes, et mène de front, entre autres, la lutte contre le sexisme et celle contre le racisme. Car le racisme envers les femmes migrantes ne se dissocie pas des questions liées au genre, aux rapports sociaux construits hiérarchiquement dans les sociétés où le patriarcat est le ciment des systèmes politiques.

Le sexisme et le racisme sont des certitudes basées sur la prétendue infériorité d’un sexe sur l’autre, d’une communauté sur une autre. Ainsi dans le sexisme, les femmes sont celles qui subissent ces représentations négatives et les oppressions qui en découlent (violences, exploitation, discriminations, inégalités..) et les migrantes sont celles qui subissent la double peine et les injustices qui s’y attachent : bas salaires, disqualifications au travail, chantage aux papiers de séjour, exploitation sexuelle… s’ajoutant à ce que nous avons vu plus haut.

On sait aujourd’hui que les femmes ne s’expatrient pas seulement pour suivre leur mari. Elles quittent leur pays parfois seules, souvent dans des conditions (économiques, politiques…) difficiles.

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Lettre ouverte aux candidates et candidats martiniquais-e-s

Les militantes de Culture Egalité

Madame la Candidate,

Monsieur le Candidat,

Vous êtes certainement sensible à ce fait que, dans un contexte international réactionnaire, entre Brexit, élection de Trump et autres montées des extrêmes-droites en Europe, les peuples et plus particulièrement les femmes ont toutes les raisons d’être inquiètes pour leur avenir.

Comme vous le savez, les différentes crises économiques que nous traversons depuis déjà 40 ans ont toutes été le prétexte de nous faire avaler que la remise en cause de nos droits était le seul moyen d’y remédier. C’est ainsi que, tout au long de ces 40 années, en France, l’Assemblée Nationale a voté des lois qui :

  • favorisent la progression de la précarité, de la pauvreté, en remettant en cause le principe du contrat de travail à durée indéterminé et en élargissant le recours aux CDD, à l’intérim et en créant pléthore de contrats de travail précaires…

  • consacrent la baisse de nos droits à la santé par le déremboursement des médicaments, la fermeture d’hôpitaux, de maternités…

  • détruisent le tissu de services publics, ce qui nuit plus particulièrement aux personnes les plus fragiles et les plus isolées…

et la liste est encore longue.

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Journées Territoriales de Réflexion sur la Santé

Vendredi 10 mars 2017 de 9h à 16h. Hotel de la CTM.

Les Journées Territoriales de Réflexion sur la Santé, se poursuivent le vendredi 10 mars 2017 de 9h à 16h, en salle Camille Darsières de l’Hôtel de la CTM, à Cluny. Ce troisième rendez-vous permettra d’échanger cette fois-ci sur le thème « Santé Mentale : que faire aujourd’hui ? »
Des mesures concrètes d’accompagnement

Ce vendredi , les échanges seront animés par divers spécialistes et intervenants : des psychiatres, des psychologues, des infirmiers, des sociologues, des assistantes sociales et des représentants d’associations…. Ils proposeront notamment des meures concrètes d’accompagnement.

Parmi elles : le centre hospitalier Maurice Despinoy, un établissement en pleine mutation. Avec 3 pôles de psychiatrie adultes, 1 pôle de pédopsychiatrie, 1 pôle de géronto-psychiatrie, la structure propose également un dispositif d’accueil familial thérapeutique, 2 foyers d’accueil médicalisés, 1 maison d’accueil spécialisée, 1 EHPAD.

Médecins, infirmiers, assistants de service social, éducateurs spécialisés, moniteurs-éducateurs, éducateurs techniques spécialisés, éducateurs de jeunes enfants, et un animateur sportif accompagnent quotidiennement les patients et leur famille.

Cet accompagnement social est primordial dans la prise en charge des patients.

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Affaire Baupin : des femmes « fières » d’avoir témoigné sur des agissements « d’un autre temps »

L’enquête ouverte en mai 2016 pour agressions et harcèlements sexuels contre le député écologiste a été classée sans suite, les faits étant prescrits.

— Par Raphaëlle Besse Desmoulières —

Leur réaction commune est tombée en fin de journée. « La honte change de camp », se sont félicitées, lundi 6 mars, les quatre femmes politiques qui avaient mis en cause le député écologiste de Paris, Denis Baupin, pour harcèlement et agressions sexuels, malgré le classement sans suite de l’enquête par le parquet de Paris.

Dans l’après-midi, le procureur de Paris, François Molins, a en effet annoncé dans un communiqué qu’« il apparaît que les faits dénoncés, aux termes de déclarations mesurées, constantes et corroborées par des témoignages, sont pour certains d’entre eux susceptibles d’être qualifiés pénalement. Ils sont cependant prescrits ». Autrement dit, c’est le caractère ancien des faits qui a entraîné cette décision, et non le caractère infondé des accusations.

« Exposer le désarroi »

En mai 2016, Isabelle Attard, députée écologiste du Calvados, Sandrine Rousseau, dirigeante d’Europe Ecologie-Les Verts, Elen Debost, maire adjointe EELV du Mans, et Annie Lahmer, conseillère régionale EELV d’Ile-de-France, ainsi que quatre autres femmes qui avaient témoigné de façon anonyme, avaient dénoncé, dans Mediapart et sur France Inter, les agissements de M.

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10 000 livres pour Haïti : la Martinique se mobilse!

URGENT : Nous recherchons aussi quelques bénévoles du monde universitaire et/ou littéraire pour nous aider à mieux trier les ouvrages à destination de bibliothèques universitaires, littéraires ou artistiques. Tél : (0696205621)

POINT DE COLLECTE : STADE de DILLON Porte N°6 TOUS LES JOURS DE 9H A 13H00 sinon se rapprocher des Mairies et Médiathèques les plus proches

Dans la suite des actions de solidarité avec Haïti, menées après le passage du cylone Matthew qui a aussi détruit de nombreuses écoles et bibliothèques,  

ESA Caraïbes et de nombreux partenaires organisent du 10 au 20 mars, une grande collecte de livres, non scolaires et en bon état : littérature et culture générale Caraïbes, francophonie, romans, BD,  poésie, théâtre, essais, ouvrages techniques ou universitaires, ….
 
Nous aimons nos livres, alors partageons les avec des amoureux de la lecture partout en Haïti, à Jérémie, aux Cayes, à Jacmel, mais aussi à Gonaïves, au Cap Haïtien, à Fort Liberté, à Thiotte, à Port-au-Prince, et partout où nous pourrons, pour des orphelinats, écoles, bibliothèques communautaires ou associatives, centres culturels, et Alliances Françaises avec leur réseau de bibliothèques partenaires.
 
Soutenez cette action en diffusant le plus largement possible ce message et son affiche, en donnant vos livres, en organisant votre propre point de collecte (affiche ci-jointe), sur votre lieu de travail ou près de chez vous, dans votre mairie, pour que le plus grand nombre de bibliothèques et de lecteurs en Haïti puissent avoir accès à ces ouvrages.

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Le féminisme a désormais son Maitron(*)

— Par Marion d’Allard —

Dictionnaire des féministes, France XVIIIe- XXIe siècle

Direction de Christine Bard avec Sylvie Chaperon.
Éditions PUF, 1 700 pages, 32 euros.

Date de parution 15/02/2017
EAN 978-2130787204
ISBN 2130787207
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À la fois biographique et thématique, cet ouvrage est au féminisme ce que le Maitron est au mouvement ouvrier. Cette immense entreprise est née d’un constat. Celui d’une lacune. En France, point de recueil biographique consacré aux ­féministes et au mouvement d’émancipation des femmes, épine dorsale pourtant de l’évolution de nos sociétés. Pour les auteures, la tâche s’est avérée complexe, car « il n’y a pas de définition valable en tout temps et en tout lieu du féminisme, lequel est une forme de résistance à une oppression généralisée, certes, mais toujours dans des contextes spécifiques », expliquent Christine Bard, professeure à l’université d’Angers et auteure de nombreux ouvrages sur l’histoire des femmes, et Sylvie Chaperon, professeure à l’université de Toulouse-Jean-Jaurès, spécialiste de l’histoire du féminisme et de la sexualité. Ce dictionnaire, fourni des centaines de notices où se côtoient parcours de vie militante et grands ­courants de pensée et d’action, deviendra référence.

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Pourquoi 5,9 millions d’enfants ont perdu la vie en 2015 ?

Principaux faits

  • Quelque 5,9 millions d’enfants de moins de 5 ans sont morts en 2015.
  • Plus de la moitié de ces décès sont dus à des maladies pouvant être évitées ou traitées au moyen d’interventions simples et peu coûteuses.
  • Les complications des naissances prématurées, l’asphyxie à la naissance, la pneumonie, la diarrhée et le paludisme sont les principales causes de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Environ 45% des décès d’enfants sont liés à la malnutrition.
  • En Afrique subsaharienne, la probabilité que les enfants meurent avant l’âge de 5 ans est 14 fois plus grande que dans les pays à revenu élevé.

Pour un enfant, le risque de décès est le plus élevé pendant la période néonatale, c’est-à-dire au cours des 28 premiers jours de vie. L’accouchement dans de bonnes conditions et des soins néonatals efficaces sont essentiels pour éviter ces décès. Environ 45% des décès d’enfants de moins de 5 ans surviennent pendant la période néonatale.

Les naissances prématurées, l’asphyxie à la naissance (l’enfant ne respire pas) et les infections sont à l’origine de la plupart des décès néonatals.

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Soldats du refus, soldats de la lutte

— Par Inès Pierre —

Chaleureuse ambiance, ce samedi 4 mars 2017, au siège du Secours populaire français, autour de quelques-uns – ils furent une quarantaine – des soldats français, la grande majorité d’entre eux communistes, qui refusèrent naguère de porter les armes contre le peuple algérien et qui le payèrent de l’enfermement dans les geôles de deux Républiques. On imagine leur émotion, car certains ne s’étaient pas revus depuis des années. C’est l’Association Agir aujourd’hui contre le colonialisme (ACCA) qui avait été à l’origine de cette rencontre. Et, comme un symbole, ce fut Julien Lauprêtre qui, naguère, mena tant et tant de luttes pour aider ces soldats et leurs familles, qui les accueillit, au nom de son cher SPF. Pour qui pouvait faire rapidement un calcul mental, en regardant ces hommes, il y avait là quelques dizaines d’années de prison pour la cause de l’indépendance de l’Algérie et, par delà, pour l’émancipation humaine. Mais aucun d’entre eux n’accepte ni n’acceptera le nom de « héros ». Ils ont fait, quand ils avaient 20 ans, ce que leur conscience d’hommes et de communistes (même si certains ne furent pas immédiatement compris par leur Parti) leur commandait.

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1er Colloque de l’Alliance de Recherche Québec Martinique sur la Famille

Le vendredi 10 et le samedi 11 Mars 2017, de 08h30 à 17h.

La Famille et la Parentalité seront à l’honneur à travers les thèmes suivants :

« Périnatalité et parentalité »
« Violence et traumas intergénérationnels »
« Paternité, enfance et services aux familles »
« Alliance thérapeutique »

LIEU DU COLLOQUE : ESAT Rivière l’Or

L’Association des Psychologues de Martinique et l’Université du Québec en Outaouais ont créé une Alliance de recherche visant à étudier des thématiques reliées à la famille, qui aujourd’hui se montre particulièrement vulnérable dans notre société martiniquaise.
Les thématiques discutées lors de ce colloque permettront de développer des projets de collaborations entre chercheurs et cliniciens dans l’optique de :
a) mieux comprendre les problématiques vécues par les familles d’origine caribéenne,
b) comprendre les défis et les enjeux de l’intervention que cela pose, et
c) développer ou bonifier les services qui leurs sont destinés.
Les thématiques retenues sont : parentalité et période périnatale, violence et traumas intergénérationnels, paternité, enfance et services aux familles et alliance thérapeutique. De manière transversale et pluridisciplinaire, les échanges aborderont les thèmes qui répondent directement aux préoccupations soulevées par les cliniciens et chercheurs, tant en Martinique (BROWN et LEFAUCHEUR, 2013), qu’au Québec où l’intervention auprès de ces familles pose des défis particuliers (DE MONTIGNY et al.,

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Les Antillo-Guyanais en France hexagonale et le temps politique aujourd’hui

 La foi comme support

— Par Pierre Pastel, sociologue, psychothérapeute —

Notre contribution, ici, revisite un parcours sur près de 40 ans dont nous avons été témoin actif soit à travers nos travaux de recherche, soit en tant qu’acteur participant à l’éclosion d’actions sociales, culturelles ou politiques ou d’actions de formation dans l’hexagone.

Faire entendre sa note dans le concert « communautaire »

Depuis que nous avons débuté (1978) notre observation du mode organisationnel de nos compatriotes en France hexagonale, les temps ont bien changé.

De l’immigration massive à l’adaptation, de l’adaptation à l’interrogation, de l’interrogation au doute, du doute à l’installation malgré tout, de l’installation à l’observation, de l’observation encore et encore à l’organisation du groupe, voici venu le temps de la détermination à l’engagement politique et à la prise de sa pleine part dans la construction et la transformation collective.

Nous parlons bien ici de construction citoyenne et de transformation de la vie commune dans cette société à visée « démocratique », « égalitaire » et « fraternelle » où nous évoluons.

L’ère est manifestement à tenter la participation « naturelle » et à faire entendre sa note dans le concert communautaire (entendons ici la Communauté Nationale, la Communauté française) sans ne plus avoir à s’interroger sur sa légitime volonté à s’impliquer à tous les niveaux.

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Quand la France interdisait l’avortement… sauf aux femmes noires

« Le Ventre des femmes » par Françoise Vergès, Albin Michel, 230 p., 20 euros.

En 1970, un scandale éclata à la Réunion: des milliers de femmes avaient été avortées et stérilisées, souvent sans leur consentement, avec le soutien des pouvoirs publics. Un essai glaçant revient sur ce crime d’Etat oublié.

Le livre
Dans les années 1960-1970, l’État français encourage l’avortement et la contraception dans les départements d’outre-mer alors même qu’il les interdit en France métropolitaine.
Comment expliquer de telles disparités ?
Dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l’État français prône le contrôle des naissances et l’organisation de l’émigration ; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l’espace de la République, provoquant un repli progressif sur l’Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient.
Françoise Vergès s’interroge sur les causes et les conséquences de ces reconfigurations et sur la marginalisation de la question raciale et coloniale par les mouvements féministes actifs en métropole, en particulier le MLF. En s’appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l’auteure entend faire la lumière sur l’histoire mutilée de ces femmes d’outre-mer, héritage douloureux d’un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste encore largement ignoré aujourd’hui.

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Le 8 mars de l’U.F.M.

8 mars 2017 : Droits des femmes, droits universels : une lutte permanente


La journée internationale de lutte pour les droits des femmes est l’occasion de dénoncer les inégalités, les discriminations, les violences dont sont victimes les femmes, encore aujourd’hui dans bien des domaines.

Mais cette journée est aussi pour montrer la solidarité qui est nécessaire pour faire reculer cette situation, et aller vers une société avec plus de progrès, de respect et de dignité pour les femmes comme pour les hommes.
Le contexte politique, social et économique et la réalité de la situation des femmes en Martinique, tant au travail que dans les autres champs, justifient encore davantage l’expression de cette nécessité d’actions collectives et solidaires.

Pour ce 8 mars 2017, l’Union des Femmes de Martinique a porté l’accent sur les partenariats, les initiatives communes, porteuses de projets à plus long terme déjà en cours ou en construction. Avec tous les acteurs/actrices de la vie sociale qui pensent, comme nous, qu’il faut travailler à des changements en profondeur sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, poser des actes positifs, des démarches responsables dans notre société martiniquaise.

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L’obésité touche quatre fois plus les enfants d’ouvriers que ceux de cadres

— Par Anne-Aël Durand —
Selon une enquête nationale de santé réalisée sur les élèves de CM2, la tendance au surpoids s’est stabilisée depuis 2002, avec de fortes inégalités sociales.

Les inégalités face à la santé commencent très jeunes. Dès l’âge de 10 ans, les enfants des classes populaires (ouvriers, employés) ont deux fois plus de risque d’être en surpoids et jusqu’à quatre fois plus de probabilité de souffrir d’obésité que les enfants de cadres et professions supérieures. C’est le résultat d’une étude réalisée en 2014-2015 auprès de plus de 8 000 élèves de CM2, et publiée, mercredi 8 février, par la direction statistique du ministère de la santé (Drees).

Lire aussi : Comment lutter contre le surpoids, au « coût social » comparable à celui du tabac ?

18,1 % des enfants en surpoids

Commençons par une bonne nouvelle : selon cette enquête nationale de santé en milieu scolaire, réalisée à intervalle régulier, l’obésité reste stable et tend même à diminuer légèrement depuis 2002 parmi les élèves de CM2 en France (âgés de 9 à 10 ans en moyenne), contrairement à une tendance générale observée en Europe.

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Les partis politiques martiniquais doivent-ils ignorer Marine Le Pen ?

— ParYves-Léopold Monthieux —

Dans la chronique publiée sur divers supports, le 30 novembre 2015, je posais la question suivante : Que feront les martiniquais si Marine Le Pen devient présidente de France ? Je disais « des hommes politiques martiniquais, [qu’] ils seraient bien inspirés de se pencher sur la perspective de l’arrivée au pouvoir du Front national qui, comme l’explique l’historien François Durpaire, ne peut plus être considérée comme une vue de l’esprit. L’avenir de la Martinique mérite mieux qu’une ruée vers l’aéroport Aimé Césaire pour s’opposer à la descente de l’avion d’une présidente de la république ».

Nous sommes en mars 2017. « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ». Cette citation pourrait s’appliquer au rapport de Marine Le Pen aux Antillais. Si cette dernière n’est pas venue aux Antilles, des Antillais sont allés à elle, à la Foire agricole de Paris, où ils lui ont offert l’un des meilleurs accueils. Aux résultats de la prochaine élection présidentielle, il sera possible de mesurer le nombre d’électeurs martiniquais approuvant l’évènement. Si la présence de Juvénal Rémir n’a pas surpris, des martiniquais sont consternés par celle de Jean-Charles Brédas.

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Syndicat de la magistrature. Dans Etat de droit, il y a « droit »

—Communiqué du Syndicat de la magistrature —
Dans sa mise en cause de l’institution judiciaire, François Fillon franchit un nouveau palier. Avant-hier à l’occasion de l’annonce de sa convocation par trois juges d’instruction, il défigurait l’Etat de droit et la démocratie. Dans la foulée, il en appelait au peuple contre la justice, organisant ce dimanche une manifestation aux airs de coup d’Etat.
En invoquant tour à tour la violation systématique de l’Etat de droit, « l’assassinat » de l’élection présidentielle, la percussion violente de la liberté du suffrage et de la démocratie politique, François Fillon tonne pour impressionner, c’est-à-dire faire pression. Pour sa défense, il déploie un écran de juridisme, maniant éléments de faits et de droit également inexacts.

La vision de l’Etat de droit qu’il nous propose est toute personnelle : il s’agirait d’un système dans lequel un responsable politique ne devrait répondre que devant ses électeurs et non, comme tout un chacun, devant l’autorité judiciaire pour les infractions qu’il est susceptible d’avoir commises. L’Etat de droit se satisferait de cette impunité.

Le contresens est délibéré.

Dans un Etat de droit, la puissance publique se soumet au droit, à des normes hiérarchisées, contrairement à un pouvoir arbitraire.

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Elections présidentielles et Cie :ou « Qu’est-ce que la politique ? »

— Par Philippe Pierre-Charles pour le « Groupe Révolution Socialiste » — 
Pour une militante ou un militant politique digne de ce nom, la politique c’est le combat pour l’amélioration du sort du plus grand nombre au bénéfice des générations d’aujourd’hui et de demain. Pour une politicienne ou un politicien, la politique se réduit aux élections. Mais il y a pire : pour ce beau monde les élections n’auraient rien à voir avec la lutte des classes qui d’ailleurs n’existerait plus depuis le dix neuvième siècle !
Ainsi se trouveraient évacuées toutes les questions concernant la façon dont le petit peuple gagne sa vie, sa situation matérielle et morale. Or, en évacuant tout cela d’un revers de main aristocratique, que reste-t-il ? il reste les phrases creuses, les promesses démagogiques, le combat des égos, la lutte des places. Trop souvent le spectacle des empoignades pour ambitions personnelles ou politiciennes envahit tout l’espace, entrainant avec lui le dégout pour la chose politique. Mais dans les périodes de crise politique comme celle que vit en ce moment la France (et de façon moins spectaculaire, la Martinique), rien ne peut plus être caché sous les tapis.

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