Quand on veut être raisonnable il faut faire la révolution…

— Par Florent Grabin, Président de l’Association écologique P.U.M.A. —

Madame la Sénatrice, Monsieur le Directeur de l’ARS,
Par la présente lettre ouverte, nous venons réagir à votre massive communication à destination de la population ; vous avez dû la mettre en œuvre afin de nous discréditer aux yeux de l’opinion publique, celle-ci a pourtant très bien compris nos différents messages sur la dégradation de l’Eau au robinet.
Nous remercions Monsieur le Préfet d’avoir répondu favorablement à notre demande de mener une campagne d’analyse des résidus pesticides chez le consommateur, méthode qui sera pérennisée afin de comprendre l’évolution du biofilm se trouvant à l’interface des tuyaux du réseau de transport de notre EAU de boisson ; la prise en compte de l’ensemble des pesticides dans le plan 4 Chlordécone n’a pas été effective, d’où notre retrait pour ne pas être caution de cette erreur manifeste.
Vous prétendez respecter les normes européennes pour vos analyses, heureusement pour la population, quoique celle de Basse-Pointe ne bénéficie pas du même traitement. Vous avez pu constater que malgré l’apport d’Eau non polluée, vous ne parvenez pas à faire disparaître la présence de la Chlordécone et des autres molécules, ni même à les diluer.
Nous persistons à insister sur le fait que vous manquez de l’audace qu’a su avoir Monsieur Christian URSULET, Directeur de l’ARS en retraite, quant à notre demande de faire faire des analyses en changeant de laboratoire et de méthode de recherche, il a, en 2008, avec Monsieur le Préfet, passé outre la réglementation, quand on veut être raisonnable il faut faire la révolution.
Par respect pour ceux qui souffrent des effets des cancers, des enfants handicapés à la naissance, nous vous avons mis face à ce principe de réalité que sont les effets combinés de ces pesticides que nous absorbons quotidiennement, nous vous proposons une fois encore de changer de laboratoire, en vous soumettant un devis pour un autre mode de recherche, afin, cette fois, d’étudier les adjuvants et les hydrocarbures qui accompagnent les molécules qui ont été mises en évidence en 2008.
Ne désespérant pas, nous sommes restés en attente d’une intervention politique qui finalement est arrivée par les réseaux sociaux, où notre Sénatrice Catherine CONCONNE, reprend de bonne foi votre discours ; nous avons parfaitement compris que ses propos s’adressaient à nous, Pour Une Martinique Autrement (PUMA).
Nous ne mangeons pas de ce pain-là, nous refusons d’entrer en polémique avec les services de l’État, ni avec non plus avec nos enfants du pays, car dans ce noble combat, où il n’y a pas d’adversaires, mais de très nombreuses victimes, nous attendons de nos parlementaires qu’ils fassent modifier les lois, en prenant en compte les erreurs du passé.
Cette opération de diversion dont nous ne sommes pas dupes, ne nous grandit pas et ne permet pas à l’État de garder la confiance de la population qui a aujourd’hui, en dehors de nos faibles moyens de communication, toutes les possibilités pour être informée.
Quand vous êtes face à nous ou toute autre personne, votre discours sur la présence des résidus pesticides au robinet du consommateur change, ce qui le rend ambigu, en votre qualité de Cancérologue, nous vous informons que nous sommes toujours prêts à vous mettre en relation avec tous les scientifiques qui nous accompagnent.
Madame la Sénatrice, vous avez été élue pour l’intérêt de la population, pas pour accompagner l’État dans ce scandale sanitaire, économique, social, éthique et juridique. Nous vous invitons à expérimenter le dialogue, l’intelligence, le lien, la convivialité, le construire ensemble, l’expérimentation concrète, etc. ; plutôt que le catastrophisme éclairé, le ton donneur de leçon, le rabâchage, privilégions, l’action.
‘’Si ceux qui disent du mal de nous savaient exactement ce que nous pensons d’eux, ils en diraient bien davantage’’, alors si en vous baignant, vous avez échappé au crocodile, prenez garde au PUMA sur la berge.
Monsieur le Directeur, nous refusons ce qui nous condamne à rester une minorité à avoir raison contre tous les autres. Cela finalement freine l’émancipation d’un mouvement qui serait capable d’essaimer dans toute la société.
C’est une démarche de simplicité élémentaire, que nous vous invitons à mettre en œuvre, afin de réparer les dégâts sanitaires de ces molécules que nous avons tous dans notre organisme ; c’est pour nous une manière d’essayer de nous extraire des logiques dominantes et de nous réapproprier des espaces de liberté, Pour Une Martinique Autrement, ce ne sera que justice.

Forent Grabin Président de l’Association écologique Pour Une Martinique Autrement (P.U.M.A)