Catégorie : Sciences Sociales

Vous n’aurez pas nos têtes

—- Par Caroline Fourest —

Un hussard est tombé. Sa tête a roulé. Dans ce pays, on a décapité des rois et des tyrans, quelques révolutionnaires. Qui aurait cru qu’un enseignant perdrait la sienne, quarante ans après l’abolition de la peine de mort, pour avoir voulu faire réfléchir ses élèves ?

Ce renversement, si symbolique, nous remplit d’effroi. Après tant d’attentats et de morts, nous devrions être habitués. Et pourtant non, chaque fois c’est pire.

La République se sait en danger. Comme elle l’était lorsque des forces obscurantistes ont voulu la renverser. Ce sont les instituteurs et les institutrices, nos enseignants, à qui l’on doit d’être des citoyens éclairés et non des sujets. S’en prendre à eux, c’est s’en prendre à nous tous, à la raison et à l’espoir. Les journalistes peuvent alerter, les policiers peuvent arrêter, mais nous ne sortirons jamais de ce cauchemar si les professeurs ne peuvent vacciner la prochaine génération contre ces propagandes qui nous déchirent. L’antidote, nous le savons, exige d’expliquer, inlassablement, l’histoire de ce pays, comment nous avons arraché nos libertés, l’importance d’endurer la divergence et l’offense, le blasphème et l’atteinte au sacré, sans répondre par la violence.

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Soirée électorale du 3 décembre 2015 : la stratégie suicidaire de Serge Letchimy.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

On le sait, la liste Ensemble pour une Martinique nouvelle (EPMN) conduite par Serge Letchimy, dernier président de la défunte région, était largement favorite à l’élection des 3 et 16 décembre 2015 de la nouvelle collectivité territoriale de Martinique (CMT). On a pu dire que les habits de président de cette collectivité avaient été inspirés par le successeur d’Aimé Césaire, et à ses mesures. Le président du Parti progressiste martiniquais (PPM) avait en face de lui un vieil et redoutable adversaire, Alfred Marie-Jeanne. Mais il avait battu ce dernier aux élections municipales de Fort-de-France, en 2001, et aux élections régionales de 2010. En outre, ce dernier pouvait paraître fatigué sous le poids de l’âge et de ses nombreux combats politiques. Par ailleurs, Serge Letchimy avait su, par le biais de l’EPMN, obtenir l’adhésion de plusieurs maires notamment de droite et paraissait pouvoir compter sur la quasi-totalité des réseaux qui structurent la société civile martiniquaise. Il avait donc de bonnes raisons de croire à la victoire facile.

Une décision singulière, intransigeante et précipitée

En cette soirée électorale du 1er tour, fort de ces assurances ou à cause d’elles, Serge Letchimy allait commettre une erreur capitale, nettement plus décisive sur l’issue du scrutin que les comportements et incidents commis dans l’entourage de certains de ses colistiers.

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Sciences sociales: nouveautés du 18 octobre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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«On laisse les profs se démerder face à des situations épouvantables»

— Par Mathieu Magnaudeix —

Christophe Prochasson, président de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), était conseiller éducation à l’Élysée au moment des attentats de novembre 2015. Il estime aujourd’hui que les professeurs sont souvent « abandonnés » par l’institution.

Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie du collège du Bois-d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a été assassiné par un terroriste après avoir montré des caricatures de Mahomet dans sa classe. Ancien conseiller éducation de François Hollande à l’Élysée, l’historien Christophe Prochasson, président de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et aussi recteur d’académie à Caen, réagit : « Lorsque j’étais à l’Élysée, un attentat en milieu scolaire, c’était ma crainte tous les jours. » Il juge que l’institution laisse trop souvent les professeurs « se démerder face à des situations qui peuvent être épouvantables ».

Quelle est votre réaction après l’assassinat terroriste de Samuel Paty, qui avait fait l’objet de menaces pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves de collège ?

Au-delà de la sidération évidente, j’ai envie de saluer son courage. Samuel Paty, un historien, savait que penser, apprendre à penser, c’est dangereux, c’est une prise de risque.

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«Une autocensure va s’installer dans le monde enseignant»

Historien, membre du conseil des sages de la laïcité et directeur de l’observatoire de l’éducation à la fondation Jean-Jaurès, Iannis Roder enseigne depuis plus de 20 ans en collège en Seine-Saint-Denis. Alors qu’un enseignant a été décapité ce vendredi près d’un collège à Conflans-Sainte-Honorine, il fut l’un des premiers professeurs à tirer la sonnette d’alarme sur la contestation des valeurs républicaines et la percée du fondamentalisme musulman dans les établissements scolaires, au début des années 2000.

Est-ce une bombe, qui a explosé ce vendredi soir à la face de l’école française ?

Iannis Roder . C’est surtout une bombe qui explose à la tête de ceux qui minimisent toujours ce qui se passe dans l’Education nationale. Que faudra-t-il pour qu’enfin ils réalisent ? Nous avons une démonstration terrible, dramatique, des extrémités auxquelles certains sont prêts à aller. Ce que je constate, depuis des années, c’est que les contestations de la République sont réelles.

La lutte de l’institution scolaire contre le fondamentalisme est-elle inefficace ?

Nous avons appris à contrer les contestations, à les juguler. Quand il y a des manifestations de contestation de la République, l’école est beaucoup mieux outillée depuis quelques années, avec des équipes formées et dédiées, des référents dans chaque académie.

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Femmes… choisissons notre destin.

— Par Culture Égalité —

Mobilisons-nous ! ils prennent l’argent, prenons la rue! La pauvreté n’est pas une fatalité, taxez les profits !

Partaj, jistis ké fè lanmizè disparet ! Nou tout lé viv bwen an jou. Pa gadé tout ba zot

Solliciter l’aide des organismes publics est un véritable parcours de la combattante et du combattant, surtout quand tout est devenu priorité et urgence : paiement des loyers, nourriture, eau, électricité… La mobilisation des associations caritatives et militantes a été une solution de survie pour beaucoup grâce à la distribution de paniers de vivre et à leur intervention pour mettre les personnes en relation avec les assistantes sociales, le CCAS dès que cela a été possible.

La misère a toujours existé chez nous mais QUE FAIRE ? aujourd’hui, la crise sanitaire révèle crûment la précarité, l’isolement et la détresse de personnes et familles déjà fragilisées par un système économique et social très inégalitaire.

Avant la crise, 30% des personnes en Martinique vivaient sous le seuil de pauvreté c’est-à-dire avec moins de 1020€ par mois. Depuis, leur vulnérabilité s’est durablement aggravée.

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17 octobre 1961, souviens-toi !

— Par Abdelaziz Boumediene pour le Collectif pour la Mémoire et pour la Citoyenneté —

ici_on_noie_les_algeriensIl y a [60] ans, le 17 octobre 1961, une manifestation est organisée à Paris pour condamner le couvre feu et la politique discriminatoire mis en Place par le Préfet de police Maurice Papon .cette initiative pacifique de contestation organisée par le FLN (front de libration nationale) est réprimée dans le sang. Des milliers d’Algériens sont arrêtés, torturés et parqués dans des camps de détention et des dizaines d’entre eux sont tout simplement exécut’s. La police française  n’a pas hésité dans sa folie meurtrière également à jeter des dizaines d’Algériens dans la Seine.

On dénombrera entre le 17 et le 18 octobre 1961 des centaines de victimes, hommes, femmes et enfants dont le seul tort est d’être sortis manifester leur droit à plus de liberté.

Les Algériens n’oublieront pas, l’Humanité n’oubliera pas tous les massacres commis par la France au nom du colonialisme. Guelma, Sétif, kherrata n’oublieront pas aussi les massacres du 8 mai 1945. Ils se souviennent des 45 000 victimes de l’armée coloniale, de la tyrannie, qui a écrasa la joie des Algériens voulant célébrer la libération de l’Europe, de la France, osant rêver de leur propre libération, la libération de l’Algérie .Nous

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Demain, la Martinique et la Guadeloupe à l’heure de la grande stagnation économique ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La crise du coronavirus va créer une rupture et transformer en profondeur l’économie de la Martinique et de la Guadeloupe ainsi que nos modes de vie, si bien que rien ne sera plus jamais comme avant. Nous sommes à la veille d’une vraie secousse et disons-le net « Au bord du gouffre ». C’est en somme ce que pense la plupart des économistes et spécialistes concernant l’impact de la crise sanitaire actuelle liée au Covid- 19 sur l’économie de la Martinique et de la Guadeloupe . D’ailleurs, la France est déjà entrée en récession selon une étude de la Banque de France annonçant une chute du PIB à 9% à fin 2020 . Les répercussions en Martinique et Guadeloupe se font déjà ressentir. Le tourisme est à l’arrêt. L’inactivité hôtelière sera difficilement rattrapable selon les principaux acteurs de la filière et la reprise ne s’annonce pas sans difficulté. Le tourisme est totalement sinistré en Martinique et Guadeloupe et les productions agricoles sont en berne et plus que jamais sous perfusion des aides et subventions publiques .

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En Guyane, un couvre-feu évolutif efficace contre la première vague de l’épidémie de Covid-19

Instauré après le confinement, le couvre-feu a été renforcé avec l’augmentation du nombre de cas, puis allégé, évitant une asphyxie totale de l’économie locale.

A la tombée de la nuit, ils viennent de terminer une partie de football sur un terrain sans éclairage, cité des Ames Claires, un quartier de logements sociaux à Rémire-Montjoly, dans la périphérie de Cayenne. Dawson, Jude et Adrien, des adolescents de 15 à 17 ans, ont encore un peu de temps devant eux. Dans quinze communes guyanaises sur vingt-deux, le couvre-feu commence désormais à minuit pour finir à cinq heures du matin.

Fixée à 23 heures à la suite du déconfinement le 11 mai, cette interdiction de sortir et de circuler (sauf dérogation) avait été avancée à 21 heures le 10 juin, puis à 19 heures le 18 juin et à 17 heures le 25 juin, lors de la première vague de l’épidémie de Covid-19. Le week-end, le couvre-feu avait d’abord été décrété du samedi soir au lundi matin, avant d’être étendu au samedi après-midi. « C’était bien pour limiter le nombre de cas », explique Jude, même si « c’était un peu chiant, car les gendarmes tournaient », ajoute-t-il.

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17 octobre, Journée mondiale de refus de la misère & clôture de la 5° Marche Mondiale des Femmes.

— Communiqué de l’UFM —

Ce samedi 17 octobre marque 2 évènements importants : la journée mondiale de refus de la misère et la clôture de la 5° Marche Mondiale des Femmes.

17 octobre, Journée mondiale de refus de la misère

Le constat des inégalités de notre société martiniquaise était déjà insupportable. Quelques chiffres sont édifiants :

– en 2017, 29% des martniquais·es vivaient en dessous du seuil de pauvreté, soit 2 fois plus qu’en France (chiffres INSEE). Parmi cette population, les familles monoparentales, donc les femmes, sont majoritaires, ainsi que les jeunes ménages.

– Alors que le niveau de vie des plus riches est équivalent à celui de la France,

– Les 10% des plus riches gagnent 4,2 fois plus que les 10% des plus pauvres, écart plus important qu’en France de 23%.

– Le taux de chômage « officiel » était de 15% en 2019, 2 fois plus que la France, sans compter les personnes ayant arrêté de chercher un emploi par lassitude et celles n’ayant trouvé que des emplois précaires (parmi lesquelles les femmes sont majoritaires) les plaçant presque au même niveau que les chômeurs.ses.

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Un professeur d’histoire décapité pour avoir montré des caricatures de Mahomet

Un homme a été décapité en fin d’après-midi ce vendredi 16 octobre à Conflans Saint-Honorine (Yvelines). Et son agresseur présumé, blessé gravement par balle par la police dans la ville voisine d’Eragny (Val-d’Oise), est mort. Le parquet antiterroriste a été saisi pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Cette attaque survient trois semaines après celle devant les anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris, en plein procès des attaques de janvier 2015, qui avaient décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique.

Selon l’AFP, « l’agresseur du professeur d’histoire décapité vendredi à Conflans-Saint-Honorine près d’un collège a crié « Allah Akbar » avant d’être tué par les forces de l’ordre, a-t-on appris de source proche de l’enquête ». « L’enseignant avait montré récemment à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression, selon une source policière », ajoute l’AFP.  « Mais aucune source ne nous confirme avec certitude s’il a été visé pour cette raison », précise cependant FranceInfo. Selon un autre témoignage de parent d’élève, l’enseignant aurait demandé aux élèves de confession musulmane de sortir de la classe, pour ne pas les provoquer.  

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Samedi 17 octobre 2020, journée mondiale du refus de la misère

Rdv place de l’Enregistrement, Fort-de-France, de 10h à 13h

— Par Culture Égalité —

Table ronde des associations à 10h.

La misère a toujours existé chez nous mais aujourd’hui, la crise sanitaire révèle crûment la précarité, l’isolement et la détresse de personnes et familles déjà fragilisées par un système économique et social très inégalitaire.

Avant la crise, 30% des personnes en Martinique vivaient sous le seuil de pauvreté c’est-à-dire avec moins de 1020€ par mois. Depuis, leur vulnérabilité s’est durablement aggravée. De nombreux secteurs économiques ne renouvellent plus les CDD, les intérimaires, les saisonnier.es et licencient. Le travail informel aussi a pratiquement disparu. Les familles font moins appel aux sociétés de services à la personne et celles-ci réduisent leur personnel.

Les femmes, souvent cheffes de foyers monoparentaux, sont les premières victimes. Elles ont été nombreuses à basculer de la précarité à la pauvreté – voire à la grande pauvreté. Elles ont toutes, ou presque, des histoires de vie difficiles liées à la maladie, la perte d’emploi, la naissance d’un enfant en situation de handicap, un divorce, des violences au sein du couple, ou encore l’émigration…

Solliciter l’aide des organismes publics est un véritable parcours de la combattante, du combattant, surtout quand tout est devenu priorité et urgence : paiement des loyers, nourriture, eau, électricité…

Des bénévoles, des associations, des organismes ont eu un rôle d’intervention de premières urgences, quels retours d’expériences?

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Martinique: couvre-feu « commercial » de 22h à 5h

Le Comité de Pilotage (Copil) Covid s’est réuni ce jeudi soir (15 octobre) en préfecture pour examiner et discuter les mesures annoncées la veille par le préfet. Plusieurs changements importants ont été opérés.

C’est finalement un « couvre-feu commercial » qui s’appliquera à la Martinique. Le Comité de Pilotage (COPIL), composé du préfet, de représentants de différents services de l’Etat et d’élus locaux (CTM, parlementaires, maires…) a trouvé un consensus.

La mesure s’appliquera de 22 heures à 5 heures aux restaurants, bars et salles de sport et, plus généralement, à l’ensemble des commerces. Le grand changement par rapport aux mesures annoncées ce mercredi 14 octobre, c’est que les bars et les salles de sport sont autorisés à ouvrir en journée, sous réserve de répondre à un protocole strict exigé.

Le couvre-feu débutera dès ce samedi 17 octobre.

Rendez-vous dans 15 jours

Le Copil a néanmoins acté une clause de revoyure dans 15 jours afin « d’évaluer si la mesure a permis de faire infléchir la courbe du Covid-19 », a indiqué Stanislas Cazellles. Pour le préfet, il s’agit de trouver « le bon dosage » entre les impératifs sanitaires et l’activité économique.

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Thomas Sankara, l’homme intègre

Le 15 octobre 1987, un commando assassinait, au Conseil de l’entente, le révolutionnaire burkinabé.

De 1983 à 1987, Thomas Sankara a mené une révolution inédite dans son pays pour lui redonner toute son indépendance politique, économique et culturelle. Visionnaire et charismatique, le jeune président burkinabé de 34 ans a profondément marqué son époque et les générations suivantes. Aujourd’hui encore, pour beaucoup de jeunes Africains, il incarne le visage du panafricanisme. Un leader intègre, anticolonialiste, féministe et écologiste qui a payé de sa vie son combat contre l’impérialisme et pour le progrès social.

Thomas Sankara, né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute-Volta et mort assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso, est un homme d’État anti-impérialiste, révolutionnaire, socialiste, panafricaniste et tiers-mondiste voltaïque, puis burkinabè, chef de l’État de la République de Haute-Volta rebaptisée Burkina Faso, de 1983 à 1987.

Il est le président du pays durant la période de la première révolution burkinabè du 4 août 1983 au 15 octobre 1987, qu’il finit par totalement incarner. Durant ces quatre années, il mène à marche forcée, et y compris en recourant à la répression de certains syndicats ou organisations politiques rivales, une politique d’émancipation nationale (qui passe par exemple par le changement du nom de Haute-Volta issu de la colonisation en un nom issu de la tradition africaine : Burkina Faso, qui est un mélange de moré et de dioula et signifie Pays [ou Patrie] des hommes intègres), de développement du pays, de lutte contre la corruption ou encore de libération des femmes.

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À propos du couvre-feu…

Le SNUEP-FSU Martinique dénonce l’amateurisme du préfet Stanislas CAZELLES, qui pense niaisement que sa fonction se résume à singer les décisions prises à Paris.

La situation dans les lycées professionnels est catastrophique. Les élèves, faut- il le rappeler, sont entassés dans des classes, sans aucune possibilité de distanciation et avec pour seule politique rectorale, un triomphalisme indécent.

A l’arrogance du recteur « auto satisfait » de cette rentrée-covid, se superposent les classes surchargées et la non gratuité des masques, qui indéniablement ont transformé nos écoles en clusters.

Le seul couvre-feu, manifestement sur la table, est inacceptable. Encore plus quand on a, année après année, participé activement à « dékatcher » les services publics et en particulier, les métiers que cette crise sanitaire met en exergue. Les hôpitaux et leurs capacités d’accueil, tout comme l’Ecole, sont exsangues.

Il n’est pas question que la population martiniquaise soit montrée du doigt !

Les vrais responsables sont entre autres, ceux qui ont conduit les établissements scolaires à se transformer en véritables lieux de propagation du virus.

Le SNUEP-FSU Martinique met en garde le préfet quant à la pertinence de la mise en place de mesures injustes, en lieu et place de décisions décisives et pérennes.

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Écriture inclusive : n’en déplaise aux linguistes, la langue appartient vraiment à tout le monde

—Par Bérengère Viennot —

Traductrice, rédactrice et correctrice, répond à Éliane Viennot qui estime que la linguistique n’appartient qu’aux experts et les débats sur l’écriture inclusive avec.

Marianne a publié le 18 septembre dernier une tribune rédigée par les linguistes Yana Grinshpun, Franck Neveu, François Rastier, Jean Szlamowicz et signée par une tripotée de leurs collègues plus ou moins médiatisés. Cette tribune réfute la thèse ardemment défendue par les partisans de l’écriture inclusive selon laquelle la langue telle que nous l’utilisons aujourd’hui est intrinsèquement sexiste.

Indignée que ces gens « s’affichent comme linguistes », Éliane Viennot, égérie des partisans de l’écriture inclusive en général et du point médian en particulier, a publié aussi sec une riposte sur le site Slate.fr visant à les décrédibiliser. Comme elle l’a asséné dans une tribune répondant à la mienne l’année dernière (oui, ça fait beaucoup de tribunes) je ne fais pas partie de la catégorie des linguistes puisque je ne suis qu’une « praticienne ». En effet, en tant que traductrice, essayiste, journaliste, professeur de traduction, de compétences rédactionnelles et de révision, j’ai les mains dans les mots, jusqu’aux coudes, jusqu’à la glotte, jusqu’au cortex, tous les jours de ma vie et une bonne partie de mes nuits.

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Assemblée du Peuple Caraïbe : appel à l’action

En défense de Notre Souveraineté et Notre Autodétermination !

Introduction

L’Assemblée des Peuples de la Caraïbe (APC) est un espace et un processus de rassemblement des Peuples de la Caraïbe, au-delà des divisions créées par notre passé colonial commun. L’APC est dans sa 28ème année, après la Conférence Préparatoire tenue en 1992, suivie par la première Assemblée en 1994. Notre huitième Assemblée a eu lieu l’année dernière. Au cours des années, l’APC a maintenu son engagement envers la défense de la Souveraineté et du droit à l’autodétermination pour la région et la conquête de la Prospérité des Peuples de la Caraïbe. Et c’est suivant ce même engagement envers nos Principes Fondateurs que le Comité Exécutif Régional de l’Assemblée des Peuples de la Caraïbe, lance aujourd’hui cet Appel à la mobilisation.

En conformité avec nos Principes Fondateurs de Défense de la Souveraineté des Peuples de la Région Caribéenne ; ainsi que les Appels, Déclarations et Résolutions de l’Assemblée des Peuples de la Caraïbe ;

En accord total avec les Principes universellement admis de non-ingérence d’un État dans les affaires internes d’un autre État, et du respect par un État de la souveraineté des autres États ;

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« Le capital au XXIè siècle », un film de Justin Pemberton, Thomas Piketty

Mercredi 14 octobre 2020 à 13h. Salle Frantz Fanon.

Nationalités Français, Néo-Zélandais
22 juin 2020 / 1h 43min / Documentaire

Synopsis :
Le capital au XXIè siècle est l’adaptation d’un des livres les plus importants de ces dernières années.
En mélangeant références à la pop culture et interventions d’experts parmi les plus influents de notre époque, le film est un voyage à travers l’histoire moderne de nos sociétés. Il met en perspective la richesse et le pouvoir d’un côté, et de l’autre le progrès social et les inégalités. Une réflexion nécessaire pour comprendre le monde d’aujourd’hui.

La presse en parle :
Culturebox – France Télévisions par Carine Azzopardi
Ce documentaire sur l’histoire des inégalités […] reste plus que jamais d’une actualité mordante en disséquant les ressorts historiques et économiques des différentes crises qui jalonnent le capitalisme. L’adaptation très efficace d’un essai paru en 2013.

Les Fiches du Cinéma par Gilles Tourman
Adaptant pour le grand écran le best-seller de Thomas Piketty, Justin Pemberton décrypte avec virtuosité, pédagogie et un sens narratif lumineux, le système capitaliste depuis le XVIIIe siècle et ses enjeux pour demain.

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Léonora Miano à propos de « Décolonisations. Du sang et des larmes »

— par Mehdi Derfoufi, le 13 octobre 2020, sur le site « De l’autre côté » —

Mehdi Derfoufi : Je relaie ici cet excellent texte de Léonora Miano¹, qui contribue avec pertinence au débat sur les productions Blanchard.

« Signer à la pointe du zizi.

Monsieur Pascal Blanchard fulmine de rage. J’ai osé émettre à propos de son travail quelques réserves, dire qu’il serait bon que d’autres s’expriment sur la question coloniale et offrent un regard différent. La tâche ne requiert pas que l’on soit pourvu d’un zizi pour la réaliser, ne serait-il pas temps que des femmes soient financées pour s’y atteler et que, comme votre servante, elles aient des attaches subsahariennes fortes ? Avec les même moyens, j’affirme que je produirais des œuvres plus justes, plus profondes, plus utiles à l’édification de lendemains féconds.

Mais revenons à l’enragé. Une voix dissonante dans un concert de louanges, et l’ami des opprimés prend le monde à témoin de l’outrage. Est-ce parce que la critique émane des rangs de ce public supposément captif qui devrait faire la révérence et remercier ?

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Régionales : en Ile-de-France, Audrey Pulvar pressée de dévisser Valérie Pécresse

— Par Rachid Laïreche —
L’ancienne journaliste, fraîchement élue adjointe à la mairie de Paris, devrait devenir la tête de liste socialiste pour l’élection en mars prochain.

Le suspense était infime. Il devient inexistant. Audrey Pulvar, à peine installée à la mairie de Paris comme adjointe, veut déjà voler encore plus haut. L’ancienne journaliste qui se prépare en cachette depuis des semaines sera (sauf tempête de neige dans le Sahara) la tête de liste socialiste lors des prochaines régionales en Ile-de-France. Il ne faut pas dire «socialiste» mais plutôt la candidate de la «gauche sociale et écologiste» parce qu’elle n’est pas adhérente au parti fondé par François Mitterrand.

A lire aussiAudrey Pulvar, du grain sur la planche
https://www.liberation.fr/france/2020/08/31/du-grain-sur-la-planche_1798203

En fait, c’est juste une histoire de mots car dans les faits c’est pareil. Audrey Pulvar a monté sa petite équipe avec des socialistes. Jean-Marc Germain, qui figure dans le haut de la liste, est de la bande. Le maire d’Alfortville (Val-de-Marne), Luc Carvounas, et le sénateur du Val-d’Oise Rachid Temal, aussi. L’adjointe à la mairie de Paris peut également s’appuyer sur le soutien sans faille de l’édile de la capitale, Anne Hidalgo.

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Qu’est-ce que le PAM, le Programme alimentaire mondial de l’ONU qui vient de recevoir le Nobel de la paix ?

Les Nations unies ont été récompensées par le comité Nobel, ce vendredi. Le PAM, né en 1962, a permis de nourrir des dizaines de millions de personnes depuis sa création. La pandémie a encore renforcé son indispensabilité.

Le Programme alimentaire mondial (PAM ; en anglais : World Food Programme, WFP) est l’organisme d’aide alimentaire de l’ONU et de la FAO. Le PAM est la plus grande agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde en distribuant une assistance alimentaire dans les situations d’urgence et en travaillant avec les communautés pour améliorer leur état nutritionnel et renforcer leur résilience. Chaque année, le PAM apporte une assistance à 80 millions de personnes dans près de 80 pays.

Son siège se situe à Rome, en Italie.

Historique

Suite à la demande du président américain Dwight Eisenhower, un programme humanitaire temporaire de 3 ans est créé par des résolutions Nations-Unies et à la FAO ayant eu lieu respectivement le 24 novembre et le 19 décembre 1961. L’idée première du programme est d’alimenter les pays en développement souffrant de la faim, par les surplus alimentaires des pays développés.

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« Les vérités économiques évoluent au cours du temps »

Professeure à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste de l’histoire des théories économiques, Annie L. Cot rappelle que la recherche économique se modifie depuis que l’économie dialogue avec les autres sciences sociales.

La Croix  : Certains grands axiomes de l’économie semblent remis en question, avec par exemple la persistance de taux d’intérêt négatifs ou la disparition de l’inflation. L’économie est-elle une science évolutive ?

Annie L. Cot : L’économie s’est constituée en discipline autonome il y a environ trois siècles. Depuis lors, le fonctionnement de l’économie n’a plus rien à voir avec ce qu’il était à l’époque où la France était un pays rural. Cela modifie la façon dont on pense l’économie.

Contrairement aux sciences exactes, l’économie a la particularité de façonner ses propres objets d’étude. Une éclipse de Lune existe quoi qu’on en dise. À l’inverse, les données économiques comme le PIB ou l’inflation sont des constructions de la théorie économique. De plus, comme d’autres sciences sociales, l’économie se caractérise par une confrontation de points de vue, de paradigmes, de doctrines.

→ ENTRETIEN. « Il est à peu près certain que l’inflation restera très faible »

L’économie a partie liée avec la politique, le social, l’idéologie ou la morale.

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Sciences sociales : nouveautés du 11 octobre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Vieillissement de la Martinique et de la Guadeloupe : vers des lendemains qui déchantent !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

 “ Celui dont la pensée ne va pas loin verra ses ennuis de près.”

Confucius

Faudra-t-il qu’une deuxième vague de Covid déferle sur la Martinique et la Guadeloupe pour qu’on comprenne enfin qu’on fait fausse route ? Je parle ici des terrains économique, technologique, social, qui sont amenés à devenir de plus en plus mouvants au fil des années. En cette fin d’année 2020, nous vivons une chose surprenante : une sorte de parenthèse, étrange moment suspendu, avant que la catastrophe ne commence, si on ne fait rien. Une drôle de crise, sanitaire, économique, sociale, et politique menace notre modèle de vie . Car il faut affronter les faits : A la crise sanitaire, économique et sociale, succèdera alors une crise démographique majeure, en particulier en Martinique et Guadeloupe.
Le vieillissement de la population des deux îles est inéluctable. Quel impact aura-t-il sur l’économie de ces pays ?
Les chiffres sont désormais connus : l’INSEE dans sa dernière publication nous apprend que la population de la Martinique et Guadeloupe comptera beaucoup plus de personnes âgées de plus de 60 ans.

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Le prix Nobel de la paix 2020 est attribué au Programme alimentaire mondial

L’organisme onusien dit avoir distribué 15 milliards de rations et assisté 97 millions de personnes dans 88 pays l’an dernier.

Le Nobel de la paix a récompensé vendredi 9 octobre le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, a annoncé le comité Nobel norvégien, faisant valoir que le besoin de solutions multilatérales était «plus visible que jamais».

Le PAM est récompensé pour «ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l’amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par les conflits et pour avoir joué un rôle moteur dans les efforts visant à empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre», a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.

«Nous sommes très honorés de recevoir le prix Nobel de la paix. C’est une formidable reconnaissance de l’engagement de la famille PAM qui oeuvre chaque jour à éradiquer la faim dans plus de 80 pays», a déclaré son directeur exécutif David Beasley sur son compte Twitter. «Je suis sans voix pour la première fois de ma vie», a-t-il ajouté dans une vidéo.

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