Universités : l’ampleur des discriminations pointée par une étude inédite

— Par Leïla de Comarmond —

Les premiers résultats de la vaste étude lancée en 2018 sur les discriminations dans les établissements supérieurs et de recherche montrent l’importance des violences sexuelles et sexistes à l’université subies par les étudiantes. Elle montre aussi des discriminations d’origine chez les personnels.

Quinze ans avant #MeToo, des doctorantes et doctorants en sciences sociales créaient le Clasches, acronyme de Collectif de lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur, pointant la nécessité de s’attaquer au problème. Mais jusqu’à présent, aucune étude suffisamment générale n’était venue mesurer l’ampleur du phénomène des violences sexuelles et sexistes. Tout comme d’ailleurs celle des discriminations subies par les personnels des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

C’est le double objet d’une vaste enquête baptisée Acadiscri lancée en 2018 avec le soutien du Défenseur des droits dans deux universités dont les noms ont été anonymisés. Les premiers résultats de ces travaux qui seront rendus publics ce jeudi matin lors d’un colloque de l’institution indépendante en charge de la lutte contre les discriminations , livrent un diagnostic inquiétant de la situation.

Sexisme, harcèlement, agression…

Son focus sur la population étudiante réalisé dans l’université rebaptisée Bropolis révèle à la fois l’importance du sexisme ordinaire et celle des phénomènes de harcèlement et d’agression sexuels dans les universités. « Non seulement les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être confrontées à des comportements sexistes à caractère sexuel, mais ces comportements sont aussi plus souvent des actes répétés, plus violents, plus diversifiés par leur forme, et enfin plus graves dans le ressenti des personnes », résume l’étude.

C’est ainsi qu’une étudiante sur cinq contre moins de 7 % des étudiants dit avoir été confrontée à des situations sexistes, de « propositions sexuelles dérangeantes sous couvert d’humour », à du voyeurisme ou de l’exhibitionnisme en passant par des allusions ou gestes sexuels…

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