Women for women France : une plateforme pour les femmes étrangères victimes de violences conjugales

—Par Julia Dumont —

Lancée au début de l’été 2022, la plateforme de l’association Women for women France se pose en référence de l’accompagnement des femmes étrangères victimes de violences conjugales, notamment grâce à ses déclinaisons en 16 langues. Les femmes peuvent y trouver des informations sur les moyens d’obtenir une aide matérielle mais aussi sur les démarches judiciaires qu’elles peuvent engager contre leurs conjoints violents.

Quand Alia a quitté la Tunisie, elle se réjouissait de s’installer en France avec son mari. Mais ce dernier est devenu violent et Alia a dû quitter le domicile conjugal pour se protéger. « On vivait dans le nord de la France, dans le Pas-de-Calais. Le 24 avril 2018, je me suis enfuie et j’ai trouvé refuge dans un foyer social. On m’a aidée à effectuer des démarches administratives pour que je puisse rester en France. J’ai envoyé un dossier à la préfecture pour obtenir un titre de séjour ‘vie privée et familiale’ qui expliquait que j’étais victime de violences conjugales », avait-elle raconté à InfoMigrants en avril dernier.

>> À lire : Victime de violences conjugales, le parcours du combattant d’Alia, Tunisienne sans-papiers en France

Dans la foulée, la jeune femme décide de porter plainte contre son mari violent. Mais celle-ci est classée sans suite. Alia estime que c’est parce qu’elle n’a pas su expliquer correctement la gravité des coups qu’elle endurait. « J’étais perturbée à cette époque-là. Et je ne parlais pas encore très bien le français. J’ai mal expliqué mon histoire, sûrement », nous avait-elle confié. La jeune femme qui avait également fait une demande de protection auprès de l’État français s’est vue déboutée par la préfecture au motif que son témoignage « [manquait] de preuves ».

Ce dont aurait eu besoin Alia à l’époque, c’est d’être conseillée dans le dépôt de sa plainte et le recueil des preuves des violences subies. Comme elle, faute de parler suffisamment bien le français et de connaître leurs droits, les femmes étrangères victimes de violences conjugales ont souvent plus de mal que les autres à être protégées et à obtenir justice.

Collaboration avec la police et la gendarmerie nationales

C’est pour les aider à se défendre et à trouver de l’aide que Sarah McGrath, une Australienne installée en France, a créé l’association Women for women France en 2018. Quatre ans plus tard, au début de l’été 2022, le site web de l’association a été lancé et il s’est vite imposé comme un outil indispensable pour la protection des femmes étrangères victimes de violences conjugales.

Disponible en 16 langues, dont le français, l’anglais et l’arabe, le site donne des informations vérifiées par des experts (commissaire de police, avocates, consultantes…) pour faire face aux différentes situations que peuvent rencontrer ces femmes : dépôt de plainte, garde d’enfants, santé sexuelle, logement, indépendance financière…

Lire la Suite => InfosMigrants