— Par Daniel M. Berté —
Sé lasoufrans ovif
Ovif kon an bobo pitjé épi yenyen
Oben kon mak fè-cho YO brilé an lapo’w
Epi ka koulé pi kon larim adan nen…
Sé lasoufrans dékalant
Ka krazé, ka brizé ek ka ratibwazé
Ka kité’w frakasé kon karapas krab-Pak
Dékalé ek afalé anlè zékal-do
Sé lasoufrans méchant
Ka tjenbé, ka tòdé, ka frappé, ka tjotjo
Kon an patjé lenj sal anlè woch lariviè
Ek ka fésé’w atè ek danmé’w a dé pié
Sé lasoufrans silansièz
Ka fofilé an zo, an do ek an lolo,
An bra, bouden, bonda épi an boljounou
Ek an tet, an ti-dwet, an fenfon kò servo’w
Sé lasoufrans sournwaz
Ki ka rivé an dous, an manniè anba-fey
Dan griyen lagrimas pou fè konpè épi’w
Ek ka mòdé’w an tret kon chen ki pa ni met
Sé lasoufrans terbolizant
Ka démantibilé, dérayé, débiélé
Ka maté, makaté, matjilpaté
Ek fè’w kon griyav vet andidan djel an bef
Sé lasoufrans démoralizant
Ka fè ped lakat, ped lalin, ped larel
Ek ka mété’w pli ba ki an kabann vètè
Ek ka fè’w wè lannuit alè midi ka fann
Sé lasoufrans ovif, dékalant, ek méchant
Silansièz, sournwaz, épi terbolizant
Ek démoralizant toutansanm ka envayi mwen
Ek ka fè ki man sé atjòlman LASOUFRANS

POÈTE !
Raphaël Confiant, Miguel Duplan, Marie-Reine de Jaham et Viktor Lazlo pour la collection « Îles en poche ».
« Les Théâtrales de Novembre” sont une manifestation littéraire axée sur les écritures théâtrales contemporaines. La manifestation permet au public de mieux connaître le corpus théâtral contemporain, d’échanger avec les auteurs et autrices invité.e.s, de se familiariser avec leurs textes lus par des comédiens et des comédiennes professionnel.Ie.s, de se procurer et de se faire dédicacer leurs œuvres.


Le romancier, poète et essayiste Lyonel Trouillot, l’une des voix majeures de la littérature haïtienne contemporaine, s’est fait l’écho d’un large secteur de la société civile haïtienne en dénonçant, dans un texte récent diffusé d’abord par courriel le 18 octobre 2022, l’appui public du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti. Artisan d’une œuvre littéraire forte et singulière élaborée dans les deux langues officielles du pays, le créole et le français, l’auteur de «
Tjenbé pòtplim épi matjé
ASSOCIATION TOUT-MONDE : J’aimerais approcher du cœur de votre processus créatif en considérant votre dernier ouvrage qui me semble très important. On dit que vous n’aimez pas trop parler de vos livres ?
Ti Prince, un récit se déclinant en intensités émotionnelles, celles qui sans crier gare, vous étreignent à la gorge. Dès la première page, la première ligne, les premiers mots, les premiers instants, le premier souffle de vie, notre regard de lecteur, étrangement surpris, se confond avec celui d’une mère aimante et anxieuse qui en donnant la vie, s’inflige un combat contre la mort, et désormais, une lutte contre l’intolérance.
Un sens à la vie !
Ti-Prince
Quelques mois après sa publication, plus de soixante ans après la mort de son auteur, du roman Guerre (Éditions Gallimard), à l’occasion du mois du créole et à l’occasion de la sortie de Londres (la suite de Guerre) : publication de Ladjè-a (Éditions Caraïbéditions), la traduction de Guerre en créole.
— Par Daniel M. Berté —
Les juges de l’Académie suédoise des Sciences ont décidé d’attribuer le très prestigieux prix Nobel de littérature à la Française Annie Ernaux, pour « le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle », a annoncé le jury, ce jeudi 6 octobre 2022.
— Par Daniel M. Berté —
Stigmatisé par certains, méprisé ou dévalorisé par d’autres à tous les étages de la société haïtienne, le créole est depuis fort longtemps l’objet de préjugés tenaces, de clichés borgnes, de poncifs et de stéréotypes recyclés où le babillage sentencieux, côtoyant le « voye monte », sert souvent à masquer l’ignorance. Alors même que le créole est langue co-officielle depuis l’adoption à forte majorité de la Constitution haïtienne de 1987, et bien qu’il ait été introduit –avec de lourdes lacunes sur le plan didactique–, dans le système éducatif national par la réforme Bernard de 1979 au titre de langue d’enseignement et de langue enseignée, le créole a, en un paradoxe apparent, ses défenseurs et ses pourfendeurs tant parmi les locuteurs unilingues créolophones que parmi les bilingues créoles-français. L’observation de terrain révèle que depuis un certain temps, en Haïti comme en outre-mer, l’aménagement du créole est discrédité par les errements des « créolistes » fondamentalistes qui ont partie liée avec les pourfendeurs du créole au sens où dans leurs écrits comme dans leur approche de la « défense » du créole –approche bien des fois caricaturale et souvent sectaire et dogmatique–, ils alimentent le rejet stigmatisant du créole dans l’École haïtienne et dans le corps social.
Man dan zeb an savann ki van ka karésé