Catégorie : Littératures

« La nuit tu es noire, le jour tu es blanche », le 2ème roman d’Anne Terrier

Née à Paris d’une mère martiniquaise et d’un père lyonnais, Anne Terrier a toujours nourri le désir d’écrire, même si la littérature lui semblait initialement hors de portée. Son admiration pour les écrivains, qu’elle dévorait à travers leurs romans, ainsi que pour ceux de son entourage, tels que le poète et traducteur Roger Giroux (son père), l’écrivain et philosophe Edouard Glissant (son oncle), le compositeur et écrivain Maurice Roche (ami de la famille), a joué un rôle déterminant dans son parcours.

Pour contourner ce défi apparent, Anne Terrier a embrassé diverses vocations, se consacrant successivement ou simultanément au journalisme (papier et web), à la traduction, à la correction, à la réécriture, à la rédaction, et à la rédaction d’ouvrages pratiques. En somme, tout ce qui la rapprochait de l’écriture et de la littérature a constitué l’essentiel de sa vie professionnelle.

À la fin de cette carrière plurielle, Anne Terrier n’a pu se résigner à quitter le monde des livres. Aujourd’hui, elle s’investit en tant que bibliothécaire bénévole au sein du réseau associatif Culture et Bibliothèques pour Tous, tout en assumant le rôle d’écrivain.

→   Lire Plus

À propos de « English Haitian Creole Legal Glossary »

Le traitement lexicographique du créole dans le « English Haitian Creole Legal Glossary » de Jean-Robert Cadely et Joelle Haspil
— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« (…) Il n’est pas de production de connaissance robuste et fiable hors du collectif de scientifiques qui s’intéressent aux mêmes objets, faits et questions. La connaissance scientifique doit être mise à l’épreuve et vérifiée par des collègues ou pairs compétents, à savoir ceux qui sont préoccupés par les mêmes questions ou sont pour le moins familiers de la démarche scientifique concernant la matière spécifique (…). » (« Les sciences et leurs problèmes : la fraude scientifique, un moyen de diversion ? », par Serge Gutwirth et Jenneke Christiaens, Revue interdisciplinaire d’études juridiques, volume 74, 2015/1).

Publié en 1999 par Educa Vision Inc dont le siège social se trouve en Floride, le « English Haitian Creole Legal Glossary » de Jean-Robert Cadely et Joelle Haspil est l’un des ouvrages bilingues anglais-créole du domaine juridique parus aux États-Unis.

→   Lire Plus

« Comme un lézard sans queue » & « Climat… d’insécurité »

— Patrick Mathelie-Guinlet —

Comme un lézard sans queue…

Comme un lézard laisse sa queue
à qui voulait le retenir
dans ce but avoué de survivre,
afin de pouvoir m’affranchir
du lourd poids du passé, je veux
l’oublier, alors je m’enivre…

Émerveillé, ouvrir les yeux
sur ce monde et mon avenir
avec cette même innocence
que l’on attribue à l’enfance
et librement ma vie poursuivre
sans la crainte d’être trop vieux…

Si du lézard la queue repousse,
moi je repousse le passé
pour que la vie me soit plus douce,
à l’abri de tout préjugé…

→   Lire Plus

L’artiste et poète martiniquais Julien Creuzet représentera la France à la Biennale de Venise

La Biennale de Venise (en italien : Biennale di Venezia) est une fondation italienne qui organise différents événements : manifestation d’art contemporain, de théâtre, de danse, de musique, d’architecture et de cinéma dans Venise. Les lieux principaux sont les Giardini, l’Arsenal et le Lido (Mostra du cinéma) et attribue des récompenses : un Lion d’or, pour chaque manifestation.

Le terme de Biennale de Venise est couramment utilisé pour désigner l’Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise (Esposizione internazionale d’arte di Venezia).

Elle est considérée comme une des plus prestigieuses manifestations artistiques en Europe et dans le monde. C’est aussi une des plus anciennes puisqu’elle fut créée en 1893 et se tint pour la première fois en 1895 en tant que « Exposition Internationale d’Art de la Cité de Venise ». Sa seconde édition, lui valant le nom de « Biennale » eut lieu deux ans plus tard.

Julien Creuzet, artiste français né en 1986, incarne une figure majeure de la scène artistique contemporaine, hissant haut les couleurs de la France à la 60e Biennale de Venise, où il sera le premier homme noir à représenter le pays.

→   Lire Plus

« Rêve de poête » & « Cuisine poétique »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Rêve de poête

Je cherche des beautés
pour que mon cœur résonne…
Ce qui le fait vibrer
n’est pas ce qui raisonne

mais une émotion pure
qui le touche et qui dure
et que, je vous assure,
seulement l’Art procure…

Je veux que l’on m’emmène
visiter l’inconnu
et puis qu’on me surprenne
où je n’ai pas vécu…

Et faire que ma vie
devienne une aventure
toujours renouvelée
au gré de mes envies

afin que mon esprit,
préservé de l’ennui,
soit sans cesse surpris,
à jamais stimulé !

Puis pour le partager,
en faire le récit
écrit en poésies
qui vous font voyager…

Cuisine poétique

Le cerveau d’un poète
est une moulinette
et voici sa recette :
les moments de sa vie,
il en fait du hachis…

Puis avec il farcit,
mêlant ses joies et peines,
des bouchées à la reine
emplies de poésie

qu’il donne à déguster
comme un bon cuisinier,
une fois que c’est cuit
à point et bien doré,
à qui veut l’écouter,

oubliant ses ennuis,
ses soucis, sa misère
un temps certes éphémère
mais combien nécessaire
pour supporter la vie !

→   Lire Plus

Revisiter les « écritures migrantes »…

… dans la littérature québécoise contemporaine : contexte, genèse, corpus, réception et publications académiques

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

En hommage au poète et romancier haïtien Anthony Phelps, passeur de mémoires
en Terre-Québec, auteur de « Et moi je suis une île » (1973)
et de « Mon pays que voici » (1968).
En hommage au poète et romancier québécois Pierre Nepveu,
spécialiste de l’œuvre de Gaston Miron
et auteur de « L’hiver de Mira Christophe » (1986).

Le remarquable livre de l’Haïtien Jean Jonassaint, poète, essayiste et professeur de littérature –« Le Pouvoir des mots, les maux du pouvoir : des romanciers haïtiens de l’exil » (Éditions Arcantère / Presses de l’Université de Montréal 1986)–, m’a remis en mémoire, il y a quelques semaines, l’article que j’ai autrefois publié sous le titre « L’effet d’exil du champ littéraire québécois » (magazine Vice Versa no 17, décembre 1986-janvier 1987). Le texte « L’effet d’exil du champ littéraire québécois », que certains critiques littéraires confondent avec l’article « L’émergence des écritures migrantes et métisses au Québec » publié plus tard dans la revue LittéRéalité (vol.

→   Lire Plus

Concours ATOM 2024 : L’opportunité de révéler votre talent dans l’écriture de fictions

Vous rêvez de devenir scénariste professionnel et êtes originaire de la Guadeloupe, de la Martinique, ou de la Guyane ? Le concours Action Auteurs Talents Outre-mer (ATOM) vous offre une chance unique d’intégrer la prestigieuse formation longue certifiante de scénariste du CEEA (Conservatoire Européen d’Écriture Audiovisuelle).

Qu’est-ce qu’ATOM ? ATOM, initié par la célèbre actrice et productrice France Zobda et le directeur du CEEA, Patrick Vanetti, vise à repérer et former des talents français des territoires d’Outre-mer. Au-delà de la simple formation, ATOM ambitionne de mettre en lumière les histoires, cultures et univers de ces régions, enrichissant ainsi la diversité des récits au sein de l’école.

Prise en Charge Totale et Opportunité Unique Les 4 lauréats d’ATOM auront la chance de voir l’intégralité de leurs frais pris en charge, depuis les frais d’inscription au concours jusqu’aux deux ans de scolarité au CEEA. De plus, un soutien financier couvre les principaux frais de vie, offrant une expérience sereine aux élèves ultramarins.

→   Lire Plus

L’entrée singulière en écriture de Mahmud Nasimi, exilé Afghan.

— Par Dominique Daeschler —

A travers deux livres « un Afghan à Paris » et « Chant de la mélancolie », Mahmud Nasimi évoque le long périple qu’il a accompli avant d’arriver à Paris : Iran, Turquie, Grèce, Serbie, Hongrie, Autriche, Allemagne, Belgique. Parti précipitamment de Kaboul en 2013 car menacé, il prend la route de l’exil et y connaît ces douleurs multiples qui blessent jusqu’à l’intime : peur, soif, faim, duplicité des passeurs, vols et trahisons, prison et chantages…

De son pays, plongé depuis si longtemps dans la guerre il dit «  le nombre de bombes qui ont explosé dans mon pays l’emporte sur celui des étoiles du ciel ou des grains de sable du désert ». Le ton est donné, sans le savoir encore, Mahmud Nasimi entre en poésie et fait bagage d’images, de métaphores liées aux nuances précieuses du dari . Du cheminement chaotique à travers l’Europe, il donne des instants de vie sans s’appesantir sur l’horreur même quand il croise la mort. Il sait attraper à la volée un souvenir qui aide à vivre (la magnifique grand-mère, les baisers de la mère, la bien-aimée, le copain voleur de biscuits, l’oncle intransigeant, les tantes insouciantes, la grande cour inondée de soleil) et se taire par pudeur et dignité.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 22 janvier

Léon-Gontran Damas décède à Washington le 22 janvier 1978

Léon-Gontran Damas (né le 28 mars 1912 à Cayenne, mort le 22 janvier 1978 à Washington, DC), est un poète, écrivain et homme politique français.

Il est cofondateur du mouvement de la négritude avec Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor dans les années 1940. Grand amateur de jazz, il publia en 1937 Pigments, recueil de poèmes préfacé par Robert Desnos où il se révolte avec violence contre une certaine éducation créole d’inspiration bourgeoise qu’il voit comme une acculturation imposée. Un de ses grands thèmes est la honte de l’assimilation. Engagé dans la politique, il fut député de Guyane.

Il fit à Paris des études de droit puis, à l’École des langues orientales, de russe, de japonais et de baoulé.

Biographie
Allée des Trois fleuves à Cayenne, dont le nom fait référence à Black-Label de Léon-Gontran Damas.

Léon-Gontran Damas est né à Cayenne, dernier des cinq enfants de Ernest Damas (1866-?), mulâtre européen-africain, et de Marie Aline (1878-1913), métisse amérindienne-africaine originaire de Martinique. Une sœur jumelle, Gabrielle, née quelques minutes avant lui, mourut en bas âge.

→   Lire Plus

Tribune contre la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes

La fin de l’année 2023 a signé le glissement du second mandat d’Emmanuel Macron, un président auto-désigné comme « ni de droite, ni de gauche », vers un projet politique plus que jamais proche de l’extrême-droite, illustré notamment par le vote de la nouvelle loi sur l’immigration – revendiquée comme une « victoire idéologique » par Marine Le Pen – et marqué par une idéologie réactionnaire où les changements sociaux, pourtant inhérents à toute société démocratique, incarnent un danger.

Au vu de ce contexte, nous, poétesses, poètes, éditrices et éditeurs, libraires, bibliothécaires, enseignantes et enseignants, actrices et acteurs de la scène culturelle française, refusons la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des Poètes 2024.

En mars, bien au-delà de la programmation officielle du Printemps des Poètes, la poésie est mise en valeur de façon autonome par de nombreuses structures, notamment en milieu scolaire, en médiathèque, en librairie et dans des festivals, où nombre de poétesses et de poètes sont invité·es. Nous refusons qu’un événement culturel auquel nous sommes de fait inextricablement lié·es de façon symbolique, créé « afin de contrer les idées reçues et de rendre manifeste l’extrême vitalité de la poésie », soit incarné par un écrivain érigé en icône réactionnaire.

→   Lire Plus

L’aménagement du créole et du français dans l’École haïtienne à l’épreuve de l’« état de dealers » guerroyant contre l’« état de droit »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article entreprend d’examiner une problématique de fond qui interpelle les linguistes, les enseignants, les directeurs d’écoles, les universitaires, la presse et l’ensemble de la société civile. Quarante-cinq ans après le lancement de la réforme Bernard de 1979, une réforme lacunaire et inaboutie, le système éducatif national haïtien est-il guidé par UNE VISION comprise dans un énoncé de politique linguistique éducative d’État ? Trente-sept ans après le vote majoritaire de la Constitution de 1987 qui a accordé au créole et au français le statut de langues co-officielles, l’État haïtien a-t-il élaboré, voté et mis en œuvre sa première loi d’aménagement des deux langues de notre patrimoine linguistique historique ? De manière unanime, les analystes du système éducatif national haïtien répondent « non » à ces deux questions de premier plan tout en précisant que ce système a connu, de 1979 à 2023, de multiples « réformes » financées à coup de centaines de millions de dollars et d’euros par les agences de coopération internationale.

→   Lire Plus

3ème édition du Prix International de l’Invention Poétique

Appel à contribution : Date limite : 12 avril 2024

BALISAILLE annonce le lancement de la troisième édition du Prix international de l’invention poétique. Décerné sur manuscrit, le prix vise à récompenser des textes poétiques se signalant par leur force et leur originalité, dans deux catégories : langue(s) créole(s) et langue française. Le Prix international de l’invention poétique est ouvert aux poètes et poétesses du monde entier.
Le/la candidat(e) adressera par courriel (pipoetique@gmail.com) son recueil inédit, jamais publié, au format PDF, et ne faisant l’objet d’aucun contrat d’édition.

Le texte devra être anonyme et ne comporter aucune image. Un minimum de 15.000 caractères (espaces non-compris) est requis. Les œuvres primées seront éditées, diffusées et distribuées par les Editions Caraïbéditions au sein de leur collection Poés’îles. Un contrat d’édition, entre les auteur(e)s primé(e)s et Caraïbéditions, sera signé avant publication. A noter que le texte publié pourra, avec l’accord préalable de l’auteur, avoir été modifié suivant les conseils avisés des membres du jury.
Le jury pourra décider de ne pas décerner les prix si aucun envoi ne lui en paraît digne.

→   Lire Plus

La problématique de l’enseignement bilingue créole-français en Haïti : défis et perspectives

— Par Fortenel Thélusma(*) —

L’enseignement bilingue voire multilingue en Haïti revêt une importance particulière mais constitue un problème épineux et complexe. En effet, il ne peut se résoudre sans une prise en charge globale de l’enseignement-apprentissage de toutes les autres disciplines. Il y va des méthodes adoptées et de la gestion du système éducatif haïtien dans son intégralité. Dans le cadre de cet article, j’aborderai successivement les points suivants : le créole et le français dans la réforme Bernard, le type de bilinguisme à viser, la réalité du créole et du français dans la salle de classe et la qualité de leur enseignement-apprentissage. Je terminerai par des propositions en vue d’un aménagement linguistique.

I- Le créole et le français dans la réforme Bernard 

Si le créole a obtenu le statut juridique grâce à la constitution de 1987 qui l’a consacré avec le français langue nationale et langue officielle, la réforme Bernard leur avait déjà accordé un statut particulier. Le créole allait se procurer une place pour la première fois à l’école haïtienne. En effet, cette langue devient instrument et objet d’enseignement- apprentissage durant les quatre premières années de l’école fondamentale.

→   Lire Plus

Alé ofon gason !

— Par Daneil M. Berté —

Né man né, man kriyé
Telman fò, moun tranblé
Matròn-la étonné
Di Manman : Asiré
I ké alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, se janti ti-gason

Konmdifet man grandi
An komin Sentespri
An ti manniè bandi
Tjirié épi radi
Té ka alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon an jenn ti-gason

Man té ni gran balan
Ka trasé san manman
Toujou douvan-douvan
Man té bolonm vayan
Ka alé tou ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon an belbon gason

Man trapé ladévenn
Adan chimen lapenn
Mé man pa té ka krenn
Ni poul ni bef bwarenn
Pas man té ka’y ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kondi an gran-gason

An malè an bonnè
San ripròch ek san pè
San janmen fè dèyè
Man pa té tjoupèpè
Pis man alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon an vré met-gason

Jòdi tan pasé tan
Epi tan kité tan
Man pa an rigrétan
Ankò mwens an pléran
Pas man alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon bien dot vié-gason

Dan lavi, adan liv
Man pé di man bien viv
Si kò-mwen an dériv
Man ni la mémwa viv
Pas man alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon tou lé vré gason

Zòt lé jenn ka vini
Si zot lé réisi
Ek rivé dan lavi
San fini dan lari
Fodré alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, ti-fi kon ti-gason

Daniel M.

→   Lire Plus

Impermanences

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
I

Telle d’étoile la poussière
charriée par le vent solaire
ou comme un sable du désert
qui vole par-dessus les mers
sur les ailes des alizés,

souviens-toi sans en être amer,
homme, que tu n’es que poussière
venue du fond de l’univers,
ce dont tu peux te montrer fier

mais qu’à la fin de ton voyage
tu retourneras en poussière,
changeant d’endroit au gré des vents…
Rien ne se crée ni ne se perd,

tout se transforme avec le temps,
empruntant un autre visage
et c’est pourquoi à la matière,
quand toute forme est éphémère,
ne s’attache point l’homme sage !

II

Une étoile est un astre
comme l’est une star…
Mais lorsqu’un peu plus tard
il cesse de briller,
ça devient un “désastre”…

Car une chose est sûre :
le temps est un grand maître
…étalon qui mesure
combien fragile est l’être

et la gloire éphémère
puisque sur cette terre
quasiment rien ne dure,
un constat bien amer !

Quant à celui dont l’art
est l’essence de vie,
en son for intérieur
le plus grand des malheurs,
sa plus terrible peur

et pire cauchemar
qui le plonge en enfer
est que vite on l’oublie
si l’œuvre ne survit…

Lorsqu’en est venue l’heure
et qu’un artiste meurt
ou qu’un astre “désastre”,
rien ne servent les pleurs !

→   Lire Plus

18-21 janvier. Quand les arts se rencontrent !

— Par Marie Alba —

L’art Gonds Tout présente l’exposition « Le Corps » à Saint-Pierre et des lectures théâtralisées sur le thème du corps à Fort-de-France et Saint-Pierre.

L’association L’art Gonds Tout présente du 18 au 21 janvier 2024 l’exposition « Le Corps », à la Guinguette de Saint-Pierre, en association avec les Nuits de la lecture 2024 dont la thématique, proposée par le Centre National du Livre, fait très certainement écho aux jeux olympiques qui se tiennent cette année en France.

Le corps, sujet que l’on retrouve dans toute représentation de l’art, de la peinture à la sculpture en passant par le théâtre et la poésie, devient support de l’expression aussi bien que matière à façonner pour les comédiens et les artistes de L’Art Gonds Tout .

°            °
°

L’exposition installée dans la salle de la Guinguette, face à la mer des Caraïbes et au volcan, regroupe une quarantaine de créations, peintures et sculptures.

→   Lire Plus

Le créole est-il une « langue scientifique » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol , linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus,

pionnier de la lexicographie créole contemporaine

et auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français »

(Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet,

fondateur de la Faculté de linguistique appliquée

de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français

en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques

de haute qualité scientifique et auteur

du « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »

(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

« Le créole langue scientifique » ? Cette idée est diversement abordée depuis un certain temps sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes la défendent du bec et des ongles, d’autres la contestent avec virulence. Depuis les Gonaïves où il vit, un correspondant fort actif sur les réseaux sociaux nous a récemment acheminé un courriel dans lequel il conteste l’idée que le créole soit une « langue scientifique ». Et tout en se disant « fier » d’être de langue maternelle créole, il nous oppose une fin de non-recevoir après avoir lu la première annonce de la parution au printemps 2024 de notre livre « Plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique » (Éditions Zémès, Haïti, Éditions du Cidihca, Canada, et Éditions du Cidihca France).

→   Lire Plus

« Et coule la rivière chagrin », un roman de Frantz Succab

Ce roman débute par l’annonce de l’assassinat d’un propriétaire de terres, membre éminent du syndicat patronal. Un ouvrier de sa plantation, immédiatement appréhendé, avoue en être l’auteur. La rédaction de l’article concernant ce fait divers est confiée à Kamo, un vétéran de
l’hebdomadaire La Clameur. Le journaliste, proche de la retraite, est peu intéressé par une affaire déjà résolue. Il rédige sans originalité l’article attendu.
En revanche, il se pose de nombreuses questions sur le lieu-dit Nòlfòk où s’est déroulé le drame.
Il profite de sa retraite pour aller au contact des habitants de ce dernier. On pourrait s’attendre à un polar, mais le narrateur s’ingénie à dévier son propos. Il mêle roman, témoignages de vies et récit, dans une polyphonie où s’entrecroisent des voix multiples. De la Guadeloupe à Paris, une galerie de portraits contrastés se dévoile. …Et coule la rivière chagrin, tel un personnage à part entière, traverse le récit en nous embarquant dans son lot de malheurs et de joies.

Au fil des pages…

Un chant matinal de pipirit, ça change du radioréveil. De la douche trop froide au bar du port de pêche, Kamo savourait sa bonne idée d’attendre un ou deux jours avant de contacter Sadvi.

→   Lire Plus

Le créateur du manga « Captain Tsubasa » annonce la fin de la saga culte après 43 ans d’existence

Captain Tsubasa, l’icône du manga de football également connu sous le titre « Olive et Tom » en France, s’apprête à baisser le rideau après une carrière exceptionnelle de 43 ans. Yoichi Takahashi, le cerveau derrière cette épopée sportive, a annoncé la fin de la série dans la dernière édition du magazine Captain Tsubasa, révélant ainsi que le dernier chapitre serait publié en avril 2024.

L’histoire de Tsubasa Ozora, le jeune prodige du football dont le rêve était d’offrir la Coupe du Monde au Japon, a commencé à captiver les lecteurs du Weekly Shōnen Jump en 1981. Les 37 volumes compilés du manga ont connu un succès retentissant, devenant un phénomène mondial. En France, le manga a été édité par J’ai lu puis par Glénat, tandis que l’anime a été diffusé pour la première fois en 1988 sur La Cinq sous le titre « Olive et Tom ». Plus récemment, une nouvelle adaptation animée par le studio David Production a été diffusée au Japon en 2018 et a continué à étendre l’héritage de Tsubasa Ozora dans les pays francophones.

Le succès international de Captain Tsubasa s’étend bien au-delà des frontières japonaises.

→   Lire Plus

Ateliers d’écriture créative

Les samedis 13, 20 et 27 janvier à la bibliothèque Schœlcher de 9 h à 11 h

Le Labo des histoires est une association nationale d’intérêt général dont la mission est d’encourager les jeunes à écrire et à faire de l’écriture un moyen d’insertion culturelle et sociale. Il mène chaque année plus de 2500 ateliers d’écriture créative pour les 6-25 ans, ainsi que des formations, dans toute la France métropolitaine et ultramarine.

Organisées en partenariat avec des structures éducatives, sociales et culturelles, ces activités réunissent plus de 25 000 bénéficiaires par an et s’adressent tant à des publics éloignés des pratiques culturelles qu’à des jeunes passionnés d’écriture.

Les activités proposées sont co-construites avec des structures qui accueillent des jeunes issues de quatre champs :

Éducatif : écoles, collèges, lycées, lycées professionnels…
Social : hôpitaux, centres pénitentiaires, écoles de la deuxième chance, maisons d’Enfants à Caractère Social, missions locales, associations accueillant des réfugiés, structures d’insertion…
Culturel : médiathèques, musées, théâtres, cinémas…
Éducation populaire : maisons de quartier, centres de loisirs, centres sociaux, Maisons des jeunes et de la culture, colonies de vacances…

→   Lire Plus

Financement du système éducatif haïtien : les puissantes institutions internationales alimentent-elles la corruption en Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Ces dernières années, les bonnes nouvelles n’ont pas cessé de pleuvoir d’abondance sur la toiture du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti. À ce chapitre en effet, l’on a constaté que le Partenariat mondial pour l’éducation, la Banque mondiale, l’Union européenne, la Banque interaméricaine de développement et l’Agence française de développement continuent de se presser au chevet d’un système éducatif haïtien dont les tares et les maux sont diagnostiqués sous toutes les coutures depuis plusieurs décennies. En chœur ces puissantes institutions internationales trompettent, à coup de millions de dollars et d’euros, qu’elles œuvrent dans le but d’assurer, comme il est mentionné sur le site de la Banque mondiale, la « Promotion d’une éducation plus équitable, durable et plus sûre en Haïti ».

→   Lire Plus

Questions à un poète : l’homme qui voulait peindre des fresques

À l’occasion de la sortie de L’Homme qui voulait peindre des fresques, son auteur, Michel Herland, s’entretient avec Jacques Brasseul, historien, pour autant fin lettré et familier des poètes français.

JB : Un mot du titre, pour commencer, qui pourrait être celui d’un roman…

MH : Il n’était pas facile de trouver un titre qui résume l’ensemble d’un recueil aussi disparate. Mon éditeur, Olivier Larizza, poète lui-même, a proposé de retenir celui – un peu raccourci – de l’un des poèmes. Il ouvre sur l’une des lectures possibles du livre, celui d’un auteur qui voudrait être poète, qui s’essaye à divers genres sans jamais être certain d’y parvenir vraiment. Je suis d’ailleurs toujours étonné qu’une poétesse, Sonia Elvrieanu, m’ait contacté un jour pour proposer de traduire certains de mes poèmes en roumain (ce qui a donné le recueil bilingue Tropiques suivi de Miserere) puis qu’un éditeur français ait eu envie de publier ce nouveau choix de poèmes. Mon faible pour la versification classique, si éloignée de ce qui se fait aujourd’hui, me fait fatalement craindre d’être totalement ringard.

JB : Nous reviendrons sur tes procédés d’écriture.

→   Lire Plus

Touni

— Par Daniel M Berté/ —

YO té za tou touni
Douvan gran kon piti
Anlè plaj pa isi
Di Mardi o Lendi

Ni yonndé moun ki ri
Pas an bann kochonni
Mété kò-YO touni
Pou fè fotografi

An lot konpanyi di
Sé respé YO pa ni
Ba moun ek ba péyi
Ki di-YO bienvini

Dot kriyé sa sifi
Ka sòti la’w sòti
Ensilté lanati
Trop vakabonajri

Dji di si sété li
Sé fret anlè zizi
Epi dé kout fizi
Pou pran lavol disi

Si nou pa réyaji
Nou tout ka’y rété pri
Kon an bann titiri
Adan filet lelmi

Pliziè fwa nou sirpri
Pas nou té ka dòmi
YO chayé no piti
Adan lamèw patri

Ejèn Mona té di
An janr de profési
Sé vérité jòdi
« An tet YO lé’w touni »

→   Lire Plus

« Silence ! On tourne… » &

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Silence ! On tourne…

Le silence est une toile vierge
sur laquelle on peint les couleurs de nos mots
ou bien un bloc de marbre immaculé
auquel on donne la forme de nos rêves
avec le ciseau de nos mots…
Le silence est cette matière noire de l’espace originel
au sein de laquelle éclosent les étoiles brillantes de nos lumineuses pensées…
Le silence, c’est l’absence et la solitude,
d’un refus de parler l’attitude
ou parfois simplement de la timidité,
surdité ou bien langue coupée…
Cette bulle temporelle est pourtant si fragile et facile à briser !
Mais il est aussi potentialité infinie de paroles futures et musique envoûtante,
la liberté absolue d’avant le déterminisme qu’impliquent nos choix :
en fait, ce rien où tout est encore possible !

Décadence

Ce monde n’est vraiment plus drôle
où l’on ne tient plus sa parole
car sans cesse on y joue un rôle…
Monde où l’on vit dans le mensonge,
virtuellement comme en un songe…

On sacrifie l’être au paraître
et le savoir au fait d’avoir
soit de l’argent, soit du pouvoir,
plus importants que de connaître…

Le sexe aussi devient virtuel,
l’intelligence, artificielle !

→   Lire Plus

« Bienfaisante amnésie » & « Enfin libre! »

Par Patrice Mathelié-Guinlet

Bienfaisante amnésie

Les souvenirs et les objets
provenant de notre passé
sont comme autant de lourds boulets
nous enchaînant aux choses mortes,

empêchant l’âme de voler
librement vers la nouveauté,
d’ouvrir ainsi toutes les portes
de l’inconnu, l’inespéré,

ce qui fait le sel de la vie
en lui donnant son réel prix
et nous préserve de l’ennui,
des regrets, de la nostalgie…

Vivre dans l’émerveillement
permanent comme les enfants,
ouvrir au monde les yeux neufs
du tout juste sorti de l’œuf,
pas avec un regard de veuf !

Vivre entièrement le présent
en abordant chaque moment
comme s’il était le premier :
l’amnésie, c’est la liberté !

Celui qui a trop de valises
dans les sables du temps s’enlise…
Être un voyageur sans bagage
ni mémoire, quel que soit l’âge !

→   Lire Plus