« Silence ! On tourne… » &

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Silence ! On tourne…

Le silence est une toile vierge
sur laquelle on peint les couleurs de nos mots
ou bien un bloc de marbre immaculé
auquel on donne la forme de nos rêves
avec le ciseau de nos mots…
Le silence est cette matière noire de l’espace originel
au sein de laquelle éclosent les étoiles brillantes de nos lumineuses pensées…
Le silence, c’est l’absence et la solitude,
d’un refus de parler l’attitude
ou parfois simplement de la timidité,
surdité ou bien langue coupée…
Cette bulle temporelle est pourtant si fragile et facile à briser !
Mais il est aussi potentialité infinie de paroles futures et musique envoûtante,
la liberté absolue d’avant le déterminisme qu’impliquent nos choix :
en fait, ce rien où tout est encore possible !

Décadence

Ce monde n’est vraiment plus drôle
où l’on ne tient plus sa parole
car sans cesse on y joue un rôle…
Monde où l’on vit dans le mensonge,
virtuellement comme en un songe…

On sacrifie l’être au paraître
et le savoir au fait d’avoir
soit de l’argent, soit du pouvoir,
plus importants que de connaître…

Le sexe aussi devient virtuel,
l’intelligence, artificielle !
On enferme ou tue les poètes :
de quoi dégoûter d’être honnête
ou sombrer dans le désespoir…

Puisque l’exemple vient d’en haut,
tu n’as pas d’autre choix que d’être
des esclaves zombis le maître
ou un zéro et te soumettre…

Te rebeller tel un Zorro,
c’est risquer d’y perdre la tête
au propre comme au figuré…
Nul ne viendra à ton secours !

La liberté est un vain mot
qui de nos jours, las, n’a plus cours
même aussi pour les animaux…
Souvent parqué comme les bêtes,
faisant partie du grand troupeau,

en permanence est l’homme épié,
par des caméras surveillé
et mis en fiches sur le Net.
Contrôlé par l’informatique,

il n’est plus qu’un vil numéro
noyé dans une statistique…
De quoi regretter d’être né
sur une aussi folle planète !