— Par Marc Sony Ricot —
La promotion 2018-2022 de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université publique du Sud-Est à Jacmel porte le nom de Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue et écrivain. Cette exceptionnelle distinction est attribuée à l’universitaire pour son « dévouement et son engagement au service de la langue créole, de la linguistique et de l’éducation en général ».
Les étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (FSE/UPSEJ) ont fait choix de Robert Berrouët-Oriol comme personnage public pour dénommer leur Promotion de fin d’études universitaires : « promotion Robert Berrouët Oriol (2018-2022) ». La cérémonie de remise des diplômes a eu lieu le dimanche 26 mars 2023 en l’église du Sacré-Cœur de Meyer, à Jacmel. « Nous avons fait choix de monsieur Berrouët-Oriol pour son dévouement et son engagement au service de la langue créole, de la linguistique et de l’éducation en général », écrit l’étudiant Assédius Doret, l’un des membres de la promotion.
Pour sa part, Robert Berrouët-Oriol, dans la lettre adressée aux étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université publique du Sud-Est de Jacmel, se dit ému par cette distinction.

Le grand jury du Prix Carbet des lycéens s’est réunile 28 mars 2023 au lycée des Droits de l’Homme à Petit-Bourg, en Guadeloupe, pour désigner son lauréat. C’est l’ouvrage « Et d’un seul bras, lasœur balaie sa maison » de l’écrivaine barbadienne Chérie Jones qui a été primé.
La problématique linguistique haïtienne, il faut encore le souligner, est débattue depuis de nombreuses années sous toutes les coutures par des linguistes, par des enseignants et par des intellectuels haïtiens d’horizons divers souvent porteurs d’une indispensable réflexion citoyenne en écho aux travaux de la créolistique. Ainsi, le romancier, poète et essayiste Lyonel Trouillot s’est exprimé à voix haute dans un texte courageux, lucide et percutant paru dans Le Nouvelliste du
En préfiguration du deuxième festival de poésie organisé par l’association Balisaille au mois de mai prochain, une réunion bien sympathique, à laquelle était conviés tous les amateurs de la chose poétique, a eu lieu dimanche 19 mars. Ce fut d’abord l’occasion de rendre hommage à quelques poètes et poétesses locaux souvent injustement oubliés, disparus depuis peu pour la plupart, qui ont chanté la Martinique dans leurs œuvres, ses joies et ses peines. En voici la liste qui, fatalement, ne parlera pas de la même manière à tous nos lecteurs :
Man fann tjè-mwen anlè woch lendiférans-ou
Si l’ouvrage est sous-titré « roman » en page de couverture, il est défini comme un « organisme narratif » en première page du livre, soulignant ainsi une intention narrative particulière de l’auteur. En effet, le narrateur de l’histoire n’est pas censé être l’auteur lui-même, celui-ci donne la parole à un témoin des événements qui aurait rapporté les faits à l’auteur. C’est seulement à la fin du récit que Chamoiseau prend la parole évoquant sa visite chez ce narrateur, un homme très âgé qui lui a raconté des événements fort anciens. Distanciation donc par rapport à un récit qui ne laisse pas de surprendre par son aspect partiellement ésotérique. Le personnage central est un vieux conteur martiniquais que le narrateur a connu mais qui un jour a disparu et dont on ne sait s’il vit encore. Quelques personnes du village se mettent à sa recherche escaladant une montagne, traversant une jungle où le vieux conteur aurait pu se retirer. Le héros du récit est donc caractérisé par son absence et les traces que sa Parole ( on verra pourquoi il faut mettre une majuscule) a laissées dans l’esprit de ses auditeurs.
Le jury du Prix « Balisaille » de la traduction en créole s’est réuni le 12 mars afin de délibérer sur les 22 textes reçus de Martinique, d’Haïti, de la Guadeloupe et de la Réunion. L’exercice proposé consistait à traduire en créole les trois premiers paragraphes du Cahier d’un retour au pays natal (1939) d’Aimé Césaire.
— Par Roland Sabra —
— Par Manuel Césaire —
«
Ou a bo vréyé vié pawol
— Par Michel Pennetier —
L’un des premiers professeurs de sociolinguistique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), friand amateur de poésie et mathématicien de formation avant d’être linguiste, disait souvent, en salle de cours, que dans la langue usuelle comme dans la fiction poétique et romanesque, les mots ont une saveur, une tonalité, une résonance, une histoire, un sens premier ou différencié selon le contexte d’énonciation, selon le registre de langue et selon l’époque. Les dictionnaires de la langue usuelle et les terminologies spécialisées témoignent à des degrés divers de la pertinence des remarques du sociolinguiste de l’UQAM, et l’histoire de la migration des mots en témoigne lorsqu’ils se déplacent d’une époque à l’autre, d’un domaine à l’autre, d’un registre de langue à un autre. Les linguistes et sémioticiens qui suivent depuis plusieurs années les travaux de la psychanalyste et linguiste Julia Kristeva sont familiers de cette problématique repérable notamment dans son roman « 
—Par Daniel M. Berté —
L’examen attentif des outils lexicographiques et terminologiques élaborés de 1958 à 2022 et ayant pour cible le créole haïtien, est riche d’enseignements. Comme il est démontré dans l’article
Une âme d’ânée…
Les écoliers, les étudiants et les enseignants haïtiens disposent-ils en 2023 d’outils lexicographiques (dictionnaires et lexiques créoles ou créoles-français) utiles à l’apprentissage scolaire en langue maternelle créole ? Dans l’affirmative, par qui ces outils lexicographiques sont-ils produits et quelles sont leurs caractéristiques ? C’est pour contribuer à trouver des réponses à ces questions de fond que ces dernières années nous avons publié en Haïti et en outre-mer plusieurs articles sur la lexicographie haïtienne. Ces articles inventorient les deux versants de la lexicographie haïtienne, la lexicographie créole ou française unidirectionnelle (comprenant des ouvrages lexicographiques unilingues créoles ou unilingues français) et la lexicographie créole bidirectionnelle (comprenant des ouvrages lexicographiques bilingues créole-français, français-créole, créole-anglais, anglais-créole). Pour caractériser adéquatement la production lexicographique élaborée en Haïti et ailleurs, il a été nécessaire de définir la lexicographie haïtienne : en créolistique, la lexicographie haïtienne est le domaine scientifique de conceptualisation et de production de dictionnaires et de lexiques arrimés au socle méthodologique de la lexicographie professionnelle. Précédée d’une ample recherche documentaire, notre exploration de la production lexicographique haïtienne se donne à voir dès la parution de l’article «
Il s’agit d’un livre écrit par Malik Duranty. Il y poursuit sa démarche d’écriture qu’il nomme Roman-Conté.
Doulè ka défonsé-mwen, débousolé-mwen
L’association Balisaille a organisé à la médiathèque de Saint-Esprit un stage d’écriture poétique animé par Lionel Trouillot, écrivain haïtien internationalement connu dont l’œuvre multiforme – romans, poèmes, essais – a été couronnée de plusieurs prix.
