Catégorie : Théâtre

« LE SYSTÈME MAKO », Comédie française….. à l’ATRIUM, les 26 et 27 juillet 2013.

« LE SYSTÈME MAKO« , Comédie française…..
revient , à la demande du public,
à l’ATRIUM, les 26 et 27 juillet 2013.
Venez découvrir le spectacle le plus désopilant de l’année!!!
le_systeme_mako
Commentaires de quelques spectateurs:
« Mwen manjté pisé anlè mwen! » Margareth / Macouba
« La première scène peut choquer, mais…Fout’ i té bon! »  le Maire de Fort-de-France

« Mwen trapé mal tèt, a fos mwen ri, mé mwen ka viré wè sa » Maurice / Case-Pilote

Et la critique de Selim Lander :

http://www.madinin-art.net/le-systeme-mako-un-vaudeville-a-la-sauce-antillaise-2/

Et celle de Thomas Gendre :

http://www.madinin-art.net/le-systeme-mako-entre-stereotypes-et-macaqueries/

→   Lire Plus

Off d’Avignon 2013, l’inflation galopante

— Par Armelle Heliot —-

 avignon_off_2013Greg Germain, président d’Avignon Festival et Compagnies, l’association qui organise le festival Off, a présenté lundi 27 mai l’édition 2013: 1066 compagnies et 1258 spectacles à l’affiche. Affolant !

 Une image vient à l’esprit lorsque l’on tente de saisir le sens de la prolifération des spectacles dans le cadre du festival Off d’Avignon. Non pas celle du désordre des cellules saisies par la maladie, mais celle de l’arbre fruitier qui, sentant sa mort prochaine, donne plus de fruits qu’il n’en a jamais donnés… C’est le cher Alain Baraton, maître des jardins de Versailles qui, souvent, rappelle cet étrange phénomène.

 Avec ses 8.000 artistes et techniciens réunis, ses 1.066 compagnies (soit 100 de plus qu’en 2012), ses vingt pays représentés, ses 1.258 spectacles, ses 48 «événements», le tout sur 24 jours du 8 au 31 juillet, quel sens a le festival Off? Depuis quelques années, la manifestation a choisi comme slogan: «Le plus grand théâtre du monde». D’accord, même Édimbourg et son joyeux mélange est battu!

→   Lire Plus

« Bloody Niggers » : la haine comme ferment du lien social

 Un travail remarquable, époustouflant!

bloody_niggers-2

— Par Roland Sabra —

On ne sort pas indemne de «  Bloody Niggers ». C’est la même douleur identique à celle ressentie il y a quatre ans dans la salle Frantz Fanon de l’Atrium qui étreint le spectateur et le travaille longtemps , longtemps après. On a oublié, plus exactement on a refoulé le souvenir de ce spectacle pourtant mémorable. On ne voulait pas savoir. Si l’oubli a une fonction thérapeutique le refoulement conduit à la répétition du même, avec juste ce petit écart qui permet de croire à la totale nouveauté de l’événement. Être dupe de soi : cette passion qui nous habite. Ce qui surgit de  » Bloody Niggers », c’est justement la constante de la répétition, quelque soient les moyens techniques à disposition, quelques soient les peuples, quelques soient les époques, la permanence de l’incroyable inventivité humaine pour faire de l’autre, le voisin, le frère, l’ennemi sans lequel il est impossible de vivre. « Bloody Niggers » nous fait un récit non exhaustif de l’invraisemblable quantité d’énergie sociale mise en mouvement par chaque peuple , en son lieu, en son temps, pour élaborer la barbarie la plus raffinée qui soit.

→   Lire Plus

Théâtre pour les petits : Délivrans-la ou la naissance de Ti Piman dou

–Par Selim Lander –

IMG_1430On n’a guère l’habitude, dans ces colonnes, de s’intéresser au théâtre pour les enfants et c’est dommage car ce théâtre, quand il est réussi, ravit autant les petits que les grands. Tel fut le cas lors de la représentation de Délivrans-la ou la naissance de Ti Piman dou face à un public d’enfants accompagnés par leurs parents. Ce spectacle du Théâtre du Flamboyant, dirigé par Lucette Salibur, qui l’a mis en scène, s’inscrit dans une trilogie, à côté de Ti Piman dou raconte et de Ti piman dou et ti chabinn’ Kako. Ce volet-ci est une pièce sans parole, balayant en 45 minutes la vie de Ti Piman dou de la naissance à la vieillesse. Daniely Francisque, qui interprète le personnage au cours des principales étapes de la vie, démontre en effet que l’éloquence ne passe pas nécessairement par les mots.

→   Lire Plus

« Bloody Niggers » : foutus nègres !

ATTENTION ! Rectificatif pour les dates : 13, 14 et  15 au Théâtre Césaire de Foyal à 19 h 30.

bloody_niggers« Pour marquer le centenaire Aimé-Césaire, voici « une création contemporaine totale et un cri politique humaniste. Les trois acteurs entrent en scène comme sur un ring pour nous parler de l’exploitation de l’homme par l’homme, de la religion, de la guerre et de a paix. La pièce est en parfaite adéquation  avec  l’œuvre d’Aimé  Césaire qui a écrit tout comme Victor Hugo, un autre poète tribun, un théâtre d’idées, d’émancipation tout en utilisant la force des mots et Ia poésie ». Elle est un long cri de révolte scandé par les coups d’un pilon comme celui qui a fracassé des bébés et des femmes.  La dénonciation contre tous les génocide répressions et croisades qui ont pillé la terre.[…]. Ce théâtre, selon l’auteur Dorcy Rugamba, est aussi une arme qui dissèque l’expérience intérieure de chacun. » Christian Antourel, dans France Antilles Mag du 1er juin 2013.

C’est vrai mais c’est plus encore. On lira la critique de Selim Lander et celle de Roland Sabra à la suite d’une précédente présentation du spectacle en mai 2009 en Martinique

Un pamphlet : « Bloody Niggers », par Selim Lander

« Bloody Niggers »:  « Le théâtre  un lieu où l’on est l’autre », par Roland Sabra

 

M’A

→   Lire Plus

« Matéo et le mystère de l’Anse Tortue », de Nathalie Laulé

 Représentations publiques les 13 et 14 juin 2013 à 15h au Foyer rural de Perriolat au François

mystere_anse_tortue

Spectacle Jeune Public, Première mise en espace dans le cadre d’une initiation au conte et au théâtre en milieu scolaire.

Avec les enfants de l’école Sucrerie, la Sikri de Perriolat au François.

Période de janvier à juin 2013.

Genèse du projet

J’ai écrit le conte pour enfants « Matéo et le mystère de l’anse tortue » peu après mon arrivée en Martinique, en 1995. J’avais été fascinée par le spectacle de l’anse couleuvre dans le nord-caraïbe et par les contes et légendes traditionnelles antillaises. Mon amie d’enfance, Florence Bresson en a fait l’illustration et Gondwana Editions l’a édité en 1999. A sa sortie en Martinique, il a suscité beaucoup d’engouement et plusieurs journalistes en ont parlé. J’ai dû faire une formidable tournée de signatures dans les écoles de l’île où les enfants m’attendaient avec de nombreuses questions. J’ai imaginé une suite qui est toujours en chantier « Matéo et le nid des sorcières ». Puis, mon activité professionnelle dans le journalisme et le spectacle vivant m’a beaucoup captivée.

→   Lire Plus

« L’Entreprise » de Pierre Palmade ne connaît pas la crise

entreprise_palma

— Par Fabienne Rappeneau —

L’humoriste s’est entouré d’une troupe de comédiens dont la première création convainc

    Sur scène, ils se moquent avec délice du monde du travail ; en coulisses, ils ne tarissent pas d’éloge sur les qualités de leur  » patron « . Ce boss tant apprécié, c’est Pierre Palmade. Avec L’Entreprise, La Troupe à Palmade signe sa première création qui réconcilie le spectateur avec le théâtre de boulevard. Pas question de cabotiner ou de surjouer, mais simplement de raconter une histoire ou plutôt des histoires, celles qui font le quotidien de la vie au bureau.

→   Lire Plus

« Lise dans les flaques ». De et avec Sandrine Delsaux au Guichet Montparnasse

— Par Selim Lander –-

Sandrine  Delsaux 1On a déjà présenté ici le Guichet Montparnasse, petite salle parisienne qui accueille chaque jour, à la manière de celles du Off avignonnais, plusieurs spectacles différents. Sandrine Delsaux y joue en ce moment et pour quelques semaines encore, Lise dans les Flaques, one woman show sur un texte qu’elle a elle-même écrit.

Les auteurs qui s’interprètent eux-mêmes sont inévitablement soumis au risque de se montrer trop complaisants, tant il est difficile de se juger soi-même. De fait, pendant toute la première partie, sorte de long prologue au cours duquel le personnage explique la situation dans laquelle il se trouve (« Un vent violent a soufflé sur moi et a tout fait valdinguer »), le spectateur a du mal à rentrer dans la pièce, d’autant qu’il est sans arrêt pris à partie, ce qui est plus gênant qu’autre chose.

→   Lire Plus

« Des yeux de verre » de Michel Marc Bouchard au festival amateur de Fort-de-France

—Par Selim Lander –-

Mdes_yeux_de_verreichel Marc Bouchard est un auteur reconnu au Québec. Sa pièce Des yeux de verre a été primée au Québec. Fallait-il pour autant vouloir la monter à Fort-de-France ? Peut-être son thème a-t-il été déterminant puisqu’on nous dit que l’inceste serait un fléau qui accable notre île plus qu’ailleurs. Ce thème, cependant, n’est-il pas un peu trop rebattu, et pas seulement en Martinique, les auteurs semblant l’affectionner particulièrement ? Quoi qu’il en soit, au théâtre, ce n’est pas seulement le sujet qui compte, la manière de le traiter importe tout autant. On ignore comment la pièce a été montée à Montréal mais la prestation des comédiens de Virgul’ ne nous a pas paru porter une  intensité suffisante pour la rendre convaincante.

Non que les comédiens déméritent. Ils démontrent un vrai plaisir de jouer ce qui laisse penser qu’ils seraient sans doute bien plus à l’aise dans le registre de la comédie.

→   Lire Plus

« Des yeux de verre » : les poupées cassées de Valère Egouy

 — Par José Alpha —

les-poupees-1La souffrance humaine portée à la scène théâtrale ou cinématographique interpelle toujours l’auditoire pour créer cette étrange empathie favorable à l’exploration des souvenirs douloureux dont personne ne peut se défaire.
 
 Que ce soit par la comédie, la tragédie ou l’épopée lyrique, les tourments sociaux constituent pour les dramaturges, les acteurs et les metteurs en scène, la rampe de lancement des processus relationnels entre l’univers scénique et le public. Et comme Racine, Brecht ou Shakespeare qui cherchent délibérément à approfondir l’abîme entre le public et la scène afin de mieux distinguer le réel du réalisme, la pièce de Michel Bouchard, Des yeux de verre, mise en scène en Martinique par Valère Egouy met rigoureusement en abîme les convictions de chacun face à l’inceste.

→   Lire Plus

« Des yeux de verre » par la Cie Virgul’ : un texte et des comédiens

 —Par Roland Sabra —

«L’artiste ne devrait pas être le juge de ses personnages, de ce qu’ils disent, mais seulement le témoin impartial. » Anton Tchekhov

les_poupees-2« Daniel, artisan de poupées, viole sa fille Estelle à l’âge de 10 ans. La mère Judith, se fait complice en cachant Estelle chez une tante pour « sauver les apparences »  en disant à tous que la fillette est devenue muette et folle.

Des années plus tard, la petite fille Estelle devenue femme revient à la maison en se faisant passer pour une cliente sous le nom de Pélopia, et commande une poupée à son image. Dans la maison, il y a aussi sa sœur, Brigitte, demeurée là, isolée, qui aime son père, devenu distant avec elle, d’un amour interdit, passionnel, et fantasmant du jour où elle pourra devenir son amante, son épouse… »  .

L’auteur québecois  Michel Marc Bouchard a écrit plusieurs pièces sur le thème des blessures de l’enfance. « Des yeux de verre » sont la reprise en 2007 d’une pièce écrite en 1984 « La poupée de Pélopia » et qui laissait à l’auteur un goût d’incomplétude.

→   Lire Plus

Les six derniers mois de Patrice Lumumba

A Villeurbanne, une pièce méconnue d’Aimé Césaire.

Diffusion sur France Ô le 26 juin 2013

L’image est forte, à l’heure des saluts : trente-sept acteurs-chanteurs, pour la plupart africains ou d’origine africaine, sur le grand plateau du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne (Rhône). On n’avait jamais vu cela, sur la scène d’une grande institution théâtrale française. On la doit, cette image, à Christian Schiaretti, le patron du TNP, qui fait redécouvrir une pièce méconnue, rarement jouée, d’Aimé Césaire, Une saison au Congo.

Le poète et dramaturge martiniquais, mort en avril 2008, aurait eu 100 ans cette année. La France n’a pas jugé nécessaire de lui rendre hommage à cette occasion, ce qui met en rogne Christian Schiaretti, qui aime Césaire comme il aime Claudel ou Péguy, et tous les poètes chez qui souffle un verbe puissant. Schiaretti, qui est aussi un grand brechtien, avait surtout l’intuition de la pertinence politique qu’il pouvait y avoir à monter la pièce aujourd’hui. Et cette pertinence saute au visage à l’issue de la représentation.

→   Lire Plus

« Des yeux de verre » de Michel Marc Bouchard, dans une mise en scène de Valer’ Egouy.

Théâtre de Foyal

des_yeux_de_verre3 représentations : jeudi 30 ,  vendredi 31 mai et samedi 1er juin à 19h30.

La pièce Une oeuvre forte, empreinte d’humanité, tissée d’émotions contradictoires, qui creuse les tréfonds de l’intime. Cette histoire nous emmène dans l’atelier d’un fabricant de poupées. De poupées créées à partir des matières premières les plus rares comme des yeux en verre soufflés qui donnent vie à ses créations. Daniel, l’artiste, est au centre de l’attention : une rétrospective de son oeuvre se prépare, des journalistes du monde entier doivent venir rencontrer le maître. Pourtant, au sein de sa famille, le héros de la fête semble en retrait. Depuis des années, il s’isole, cependant aujourd’hui une mystérieuse admiratrice, Pélopia, entre dans l’atelier et redonne son souffle au maître…

→   Lire Plus

« Le Désordre » par le Théâtre du Bon Bout : un peu désordonné, mais agréable

theatr_du_bout

Samedi 25 mai au théâtre de Foyal à 19 h 30

DISTRIBUTION
Simone : Murielle RONDET
Maryse : Raymonde RESIDANT CARENE
Annie : Christine ALEXIS
Liliane:Nkita
Denis : Jean-Marc  LUSBEC
L’ami de Liliane :Jacques HIPPOCRATE

SYNOPSIS
Cela fait quatre ans que Maryse vit en France. Pour la première fois, elle vient passer quelques jours de vacances aux Antilles. Elle veut tout changer, tout régenter. Personne ne trouve grâce à ses yeux : ni sa sœur Simone, ni sa cousine Liliane, ni sa tante Annie, pas même sa mère Florence ».

→   Lire Plus

Théâtre et cavalcades à St Pierre : chapeau bas!

— Par R.C. —

mai_st-pierreLe Mai de Saint Pierre 2013 organisé cette année par la municipalité et l’antenne régionale du Grand Saint Pierre a tenu son pari d’éclairer les rues de la cité, de couleurs, de senteurs, de chants, de danses et de frénésie musicale relayées avec talent par la voix de Michel Thimon en direct sur Martinique 1ère.

On se sentait bien dans la ville d’Art et d’Histoire, on pouvait imaginer ce qu’était la vie de la cité avant l’éruption de 1902 avec ses petits commerces, ses va-et-vient, ses cris d’enfants, ses palé gro-goj et les rires des femmes qui ont fait dire à Raphael Martine, le maire, que « la ville retrouve peu à peu son prestige, Saint Pierre renait avec le souvenir, mais surtout grâce à l’intelligence des pierrotains ».

→   Lire Plus

« Les pleurnicheurs » : Jandira Bauer au meilleur d’elle-même

 — Par Roland Sabra —

pleurnicheurs-1

 C’est la Jandira Bauer des « Bonnes », celle de « Psychose 4.48 » que l’on a retrouvé dans « Les pleurnicheurs » la pièce de Hanokh Levin jouée à guichet fermé les 17, 18 et 19 mai 2013 dans la salle Aimé Césaire du lycée Schoelcher. Le fil d’Ariane de ces trois pièces est l’hybris, la démesure, registre qui sied parfaitement à la metteure en scène. Le synopsis de la dernière œuvre de Levin présenté plusieurs fois dans ces colonnes est donc connu. Dans un hôpital démuni, plutôt un mouroir, trois agonisants partagent le même lit. Submergés par la douleur ils réclament la venue de la Faucheuse. Le personnel médical dépourvu de tous moyens, tente tout d’abord de calmer les moribonds en leur tenant un discours de banalisation du passage de mort à trépas, mais devant l’insuccès de ce remède, il décide de détourner l’attention des malades en leur jouant une pièce de théâtre.

→   Lire Plus

La Chance d’un ailleurs meilleur?

— Par Chris Maurice
boussoleA l’heure où les politiques publiques de la Martinique publient le classement de nos 36 lycées, ou encore  construisent des structures d’excellence, à l’heure où nos dirigeants célèbrent le centenaire d’Aimé Césaire se régalant « d’avoir fait de cette foule qui ne sait pas faire foule, de ce paradis absurdement raté, une ville, une cité, un pays, un peuple, une nation ! » (Discours du centenaire d’Aimé Césaire prononcé au Grand Carbet le 26/01/2013). Les étudiants , eux,  gisent impavides sur les « eaux écroulées » d’une Martinique qui ne fait rien pour construire des jalons suffisants à la culture théâtrale. Oui, un volcan gronde à l’horizon, vide de sens et d’étincelle, car vide de sa semence : la culture.

→   Lire Plus

Le rendez-vous annuel de Courtes Lignes : « Toc Toc » de Laurent Baffie

Toc Toc

Par Selim Lander –  La compagnie Courtes Lignes est de retour et tous les amateurs martiniquais de comédies théâtrales de se réjouir. Chaque année au printemps, on attend en effet désormais comme un dû le nouveau spectacle de cette compagnie guadeloupéenne, invitée dans le cadre du festival de théâtre amateur de Fort-de-France. On peut se demander d’ailleurs si ladite compagnie a bien sa place dans un tel festival, tant ses principaux comédiens s’avèrent au fil des ans de plus en plus professionnels.

Il s’agit de théâtre de boulevard, les arguments sont en général des plus ténus, le spectacle ne vaut donc pas par la profondeur des réflexions qu’il suscite chez le spectateur, tout repose sur la capacité des comédiens à nous faire rire à partir des situations et des bons mots concoctés par l’auteur. Moins que tout autre théâtre, le comique ne supporte la médiocrité. Le succès de Courtes Lignes tient donc avant tout au jeu de ses comédiens.

→   Lire Plus

« Les Pleurnicheurs » d’Hanokh Levin, mis en scène par Jandira Bauer

—Par Selim Lander –

les_pleurnicheurs-360Les Pleurnicheurs est la dernière des 52 pièces écrites par Hanokh Levin (1899-1992), auteur israélien prolifique qui jouit en France d’une certaine renommée. C’est de son lit de malade que, raconte-t-on, il dirigeait les répétitions de cette ultime pièce, lorsque la mort est venue interrompre son travail. Dans un hôpital de Calcutta (!), trois malades en fin de vie « pleurnichent », couchés dans le même lit (d’où Calcutta, sans doute). Dans l’espoir de les distraire de leurs idées moroses, quelques membres du personnel de l’hôpital entreprennent de jouer pour eux Agamemnon – la première des trois Oresties, ici quelque peu transformée, comme on peut s’en douter. Cette pièce d’Eschylle raconte comment Agamemnon, le roi de Mycène, se fit assassiner par son épouse Clytemnestre, alors qu’il retournait en vainqueur de la guerre de Troie, un argument loin d’être roboratif, mais l’on voit bien que, à défaut d’apporter un soulagement significatif aux malades, l’introduction de quelques morceaux d’éloquence à l’ancienne dans une pièce éminemment moderne, doit pouvoir dérider au moins le spectateur.

→   Lire Plus

« Les pleurnicheurs » de Hanokh Levin, une création de Jandira Bauer

 

hanokh_levin

Les 16, 17 & 18 mai à 20h  Salle  Aimé Césaire du Lycée Schoelcher

« Les Pleurnicheurs » de Hanokh Levin que nous propose Jandira Jésus Bauer la metteure en scène d’origine brésilienne, et par ailleurs intervenante artistique auprès des classes de  théâtre du lycée Schoelcher, est une toute première création en France. C’est la dernière pièce écrite par l’auteur israélien décédé en 1999 d’un cancer des os. Hanokh Levin entame sa carrière d’ auteur satirique tout en poursuivant ses études de philosophie à l’université de Tel-Aviv. C’est ainsi que dans sa première pièce il tournera en dérision l’ivresse suscitée par la victoire de la guerre des six jours. Son frère David Levin met en scène ses premières œuvres notamment celle qui va faire scandale en Israël  » Reine de la salle de bains » et qui sera retirée de l’affiche sous la pression du public après 19 représentations seulement.

→   Lire Plus

« Le système Mako » de Deluge : entre stéréotypes et macaqueries!

 — par Thomas Gendre,  élève de terminale option théâtre, Lycée Schoelcher —

syteme_mako-2

Critique du spectacle le Système Mako,

Ribadier est le second mari d’Angèle, veuve de feu sieur Robineau. Suite aux infidélités de son défunt mari, Angèle a développé une jalousie frisant la paranoïa et surveille étroitement les activités de son second époux. Ribadier, inspiré des techniques du Docteur Charcot, possède le don d’hypnotisme et en profite pour endormir sa femme lors de ses escapades, la réveillant à son retour grâce à un truc que lui seul connaît. Un jour, il se confie maladroitement à Aristide Thommereux, son ami commun avec Robineau, revenu d’un exil de plusieurs années à Batavia. Ribadier ignore tout de l’amour que Thommereux vouait à Angèle, raison de son exil par delà les mers… Profitant d’une escapade de Ribadier, Thommereux réveille Angèle pour lui réitérer sa flamme… C’est à ce moment que Ribadier revient en catastrophe, poursuivi par le mari de sa maîtresse du moment, Thérèse, épouse d’un marchand de vins, Monsieur Savinet.

Hervé Deluge nous propose Le système Mako, d’après le Système Ribadier de Georges Feydeau, le roi du vaudeville : un théâtre animé, qui, suivant les lois du genre, enchaîne les rebondissements rocambolesques, les quiproquos et autre apparitions inopinés à un rythme frénétique.

→   Lire Plus

Pawol de théâtre

— Par Daniel Boukman —

Le texte ci – dessous a été lu, le 11 novembre 2003, lors d’un bokantaj pawol à la Maison de la Culture du Lamentin en réponse à une série de questions préalablement soumises à l’auteur qui le publie, aujourd’hui, tel qu’il fut écrit, il y a dix années de cela (1)

Quel théâtre en pays non souverain ? Pour quoi faire ?

La Martinique est un pays non souverain, dominé non plus, comme aux temps d’autrefois, par la force brutale mais, aujourd’hui, de façon subtile et d’autant plus pernicieuse, et, convient-il d’ajouter, grâce à la complicité active ou passive de beaucoup d’entre nous.

En apparence donc pas de domination. Une preuve parmi d’autres : au sein des espaces artistiques et culturels du système dominant, il existe des feux d’artifice dont la brillance éblouit et puis aussitôt meurt sans laisser de traces, si bien que, si l’on veut être plus incisif dans la critique, on peut parler d’éphémères coups artistico – médiatiques.

La question à laquelle répondre n’est pas tant de demander quel théâtre en pays non souverain mais quel projet culturel global (donc incluant le théâtre) pour ce pays dominé.

→   Lire Plus

Le Système Mako : un vaudeville à la sauce antillaise

syteme_makoIl faut de tout pour faire un monde ; c’est également vrai au théâtre. Tragédie, drame ou comédie – Racine, Shakespeare ou Molière (pour s’en tenir aux vieux maîtres) – ne nous procurent pas les mêmes plaisirs. Le spectateur, cependant, n’est pas pris au dépourvu : sachant ce à quoi il doit s’attendre, il choisit les pièces qu’il ira voir. En d’autres termes, l’amateur « branché » d’aujourd’hui n’aura pas l’idée de se fourvoyer dans un théâtre des Grands Boulevards : il s’en tiendra aux salles subventionnées et, l’été, au « In » d’Avignon. L’amateur martiniquais n’a pas, quant à lui, la possibilité de faire autant le difficile : avec une programmation tournant autour d’une dizaine de pièces par an, jouées chacune deux ou trois soirs, il a intérêt à faire flèche de tout bois, plus précisément à se précipiter sur tout ce qui se présente, s’il veut satisfaire son appétit pour le théâtre.
Cet éclectisme forcé a au moins ce bon côté qu’il permet de vérifier combien les comédiens sont essentiels dans la réussite d’un spectacle. Un texte sublime peut devenir insupportable s’il est mal joué et, inversement, un texte sans grand intérêt peut se révéler plaisant s’il est porté par des comédiens talentueux ayant envie de faire partager leur plaisir de jouer.

→   Lire Plus

« Orphée nègre » de Daniel Boukman

 

ORPHEE NEGRE

 

À Frantz Fanon

Le document ci-après est la version intégrale et non modifiée d’ORPHEE NEGRE, pièce de Daniel Boukman, écrite en 1962, éditée en 1967, rééditée en 1993 et 2011 ; cette version (revisitée) de la légende d’Orphée, le prince des poètes de la Grèce antique se veut .une approche critique de la Négritude

Orphée nègre n’a jamais été le relevé de faits réels mais, comme l’autorise la liberté de création, cette pièce se voulait tel un lancer de sagaies symboliques.

Sa trame s’inscrit dans la légende d’Orphée et d’Eurydice dont la distorsion baroque à laquelle ce mythe grec fut soumis, signale quelques interrogations toujours en attente de réponses…Aujourd’hui comme hier, il est sain qu’au sein d’un concert de louanges, un son, comme celui-ci, discordant, se fasse entendre.

Daniel Boukman

Télécharger le texte en pdf

 

→   Lire Plus

Les Pleurnicheurs

Tragicomédie où des agonisants partagent le même espace dans un hôpital qui pourrait être aussi un mouroir . Afin de les distraire et d’alléger leurs souffrances,  l’équipe médicale joue pour eux et avec eux, un spectacle inspiré d’Agamemnon d’Eschyle. Une euthanasie par le théâtre…

 « Les Pleurnicheurs » dernière pièce écrite par Levin avant sa mort,  met en abîme l’ »Agamemnon » d’Eschyle.

 Tout en s’efforçant de créer une tragédie moderne et d’exprimer la souffrance humaine sous une forme théâtrale actuelle, Levin enga­ge, dans ses pièces, un dialogue avec les principaux symboles et les structures fondamentales de la culture occidentale.

 Cette dernière pièce, qu’il a mise en scène lui-même dans l’hôpital où il était soigné, révèle la solitude absolue de l’in­dividu devant sa propre mort. Cependant, par-delà cette division malgré tout schématique entre spectacles politico-satyriques, co­médies, et pièces mythologiques, une analyse approfondie révèle une constance des thèmes et une même vision philosophique de l’existence humaine.

 Levin interroge l’homme : ses espoirs, ses peurs, ses quêtes les plus insensées. Il sait qu’entre ses désirs et le réel il y aura toujours plus qu’un décalage, une faille tragique.

→   Lire Plus