— Par Alexis Campion —
Plébiscité dans le monde entier, Joël Pommerat évoque son succès et sa méthode à l’occasion du retour sur scène de ses contes de fées.
Leur esthétique sophistiquée, nourrie de clairs-obscurs ensorceleurs avec des acteurs habités et des décalages sonores saisissants, confère une puissance quasi cinématographique à chacun des spectacles de Joël Pommerat, tous marquants, tous très demandés. Ça ira (1) Fin de Louis, le dernier, est une géniale évocation de la Révolution française à l’aune de l’actuelle crise de la démocratie représentative. Trois fois récompensé aux Molières, le spectacle est en tournée avec sa troupe d’une quinzaine d’acteurs, dont certains sont des figures de la Compagnie Louis Brouillard (Agnès Berthon, Saadia Bentaïeb, Ruth Olaizola). Les contes de fées adaptés par Pommerat font aussi l’objet de reprises exceptionnelles : Le Petit Chaperon rouge dès cette semaine aux Bouffes-du-Nord, Cendrillon à partir du 25 mai à la Porte-Saint-Martin, puis Pinocchio, à redécouvrir en juillet au Festival d’Aix-en-Provence sous forme d’opéra contemporain, sur une musique de Philippe Boesmans.
L’engouement suscité par le théâtre de ce Roannais de 54 ans se vérifie aussi à l’étranger.

Texte présenté par la troupe des Comédiens de Martinique.
Entourée de musiciens qu’elle pense encore pouvoir mener à la baguette, une diva de la danse nous ouvre les portes du club qu’elle dirige d’une main de maître.
— par Janine Bailly —
Jeudi 11 mai, à la salle Tarer de Pointe-à-Pitre, la Martinique était à l’honneur avec «
— Par Scarlett Jesus —
— par Janine Bailly —
Cie La Grande Horloge
Textes :
Le Théâtre Paris-Villette accueille pendant dix jours un projet théâtral hors-norme avec des détenus du centre pénitentiaire de Meaux autour de dix chants de l’Iliade. Magistral. (Photo Charlotte Gonzales)
De la naissance du Christ on ne sait pas grand-chose et comme il fallait retenir une date ayant une dimension symbolique ce fût le solstice d’hiver qui fût choisi. Les jours commencent à rallonger et les ombres de la nuit raccourcissent. La date retenue est un héritage des traditions festives des “Douze nuits”, propres aux calendriers celte et germanique et de la tradition romaine antique des Saturnales ou Calendes de janvier. Ces fêtes païennes, puis chrétiennes s’accompagnaient de masques et mascarades, déguisements et travestissements carnavalesques et de représentations théâtrales au cours desquelles le renversement des interdits et les inversions de sens sont célébrés. A commencer par ce qu’énonce la Bible dans le Deutéronome, XXII, 5 : « Une femme ne portera pas un costume masculin, et un homme ne mettra pas un vêtement de femme : quiconque agit ainsi est en abomination à Yahvé ton Dieu. » Diantre! Diable! Fichtre!
Le théâtre de marionnette aurait il enfin gagné un nouveau statut ?


Avec Nelson Rafaell MADEL et Astrid MERCIER
De la prestation de D’ de Kabal, que je ne nommerais pas “spectacle” puisqu’il s’agit bien ici d’un discours, à nous adressé sur le mode tout à la fois conatif et phatique, l’acteur délaissant même un moment la scène pour au-devant nous parler de son propre corps, puisqu’à mon sens le théâtre est plus convaincant quand par la fiction, fût-elle inspirée de la réalité, il “montre”,— alors que par le discours il argumente et “dé-montre” —, de cette prestation remarquable d’être sincère et inspirée, je retiendrai donc ces moments de grâce où délaissant l’ordinaire des mots, l’acteur atteint son but dans la fulgurance des images qu’il sait créer, dans la justesse et la clarté des métaphores qu’il sait si bien filer ! Les “paragraphes” démonstratifs, porteurs de didactisme comme parfois de chiffres, ne m’en ont paru que plus rébarbatifs, d’autant qu’ils prêchaient une convaincue. Et qu’au regard du visage très féminin de la salle, je n’étais certes pas la seule à être persuadée du bien-fondé de ces assertions. Pas la seule à savoir, si je reprenais dans un sourire les mots de Jules Renard, que le féminisme, c’est ne pas compter sur le Prince Charmant !