— Interview d’Alexandre Zeff par Dominique Daeschler —
Retour sur Jaz. La Camara Oscura.
Rendez vous au Jardin de Mons où se déroulent les rencontres De RFI avec le jeune metteur en scène de Jaz. Ce qui frappe de suite c’est son calme, son écoute et …son sourire.
DD Peut-on faire un petit flash back sur votre parcours ? (premier sourire)
AZ j’ai fait le CNSAD comme acteur. J’ai d’abord monté deux pièces de Pinter (Célébration et le Monte Plats puis je suis passé au court métrage (trois en 2013), puis au long métrage. Ensuite j’ai empoigné les textes de Lars Norén et Jon Fosse.
DD Et Koffi Kwahulé ?
AZ C’est un parcours sur trois textes. J’ai mis en scène Big Shoot l’an dernier. Pour moi Jaz en est le deuxième Volet. Après je terminerai avec Blues cat.
DD Qu’est ce qui vous a amené à faire un tour dans l’écriture de Koffi Kwahulé ?
DD Bien sûr le lien avec la musique puisque Koffi se définit comme le jazzman de l’écriture. DD Comment ce mariage s’organise ?
AZ La musique a été écrite en jeu avec le texte.

Tout d’abord il faut signaler l’attention particulière que porte Olivier Py aux jeunes spectateurs. Depuis 2014 un lieu leur est consacré dans le in (Chapelle des pénitents blancs) et des tarifs particulièrement attractifs (jusqu’à 9 euros la place) sont pratiqués. Mieux, un guide du jeune spectateur réalisé avec élèves d’écoles et collèges, animateurs, professeurs indique spectacles et lieux, retrace l’histoire du festival, présente la cour d’honneur, initie au vocabulaire technique du théâtre etc…Intelligemment il permet de, comme le dit le directeur du Festival, « reconsidérer le réel au prisme des artistes » et de ne pas oublier que « l’émerveillement est bien plus une question qu’une réponse ».
Un ring aux cordes de Leds rouges. C’est donc que pour elles, l’amour c’est un combat. Et elles en ont du punch ces quatre filles dont une violoncelliste qui ajoute un peu de romantisme à toutes ces historiettes, ces « fragments amoureux » qu’elles nous rapportent en pleine énergie et fraîcheur et sincérité. Parfois en dansant, parfois en chantant, en déclamant, toujours avec humour. Même lorsqu’elles abordent le douloureux tableau des « PLEURS » où elles accompagnent leurs sanglots simulés de force oignons puants . Le public, sollicité , déconcerté au début sort d’autant plus heureux qu’il a pu participer aux rengaines et apprécier cet air de liberté insufflé par les années Barthes et qui ne se mêle plus de censurer sexe, genres…Au théâtre des Barriques on peut également voir dans les mêmes thématiques, par la compagnie Avant l’aube, Boys don’t cry », un peu plus hard, ou encore « Ground zéro « , plus inspiré par A . Ernaut et tout aussi « révolutionnaire « .
Un spectacle inclassable entre cirque (acrobatie) et performance dans un décor qui évoque une vague ou une dune de couleur grise uniforme, fait de grandes plaques d’isorel que l’on peut soulever, déplacer, dévoiler des trou d’où surgiront des mains, des bras ou des jambes, des corps… ou de simples accessoires comme un pot de fleur. Dans l’une des séquences de cette pièce proprement extraordinaire qui fait appel autant à des mythologies anciennes que modernes, un astronaute vêtu d’une combinaison blanche immaculée, avec un énorme casque-hublot et le bruit amplifié de sa respiration, surgit de derrière la dune (?) et se dirige vers un point précis où il se met à creuser, déterre quelque pierres et finalement extrait un homme entièrement nu. Lorsque l’astronaute se débarrasse de sa combinaison pour apparaître le buste découvert, on s’apercevra qu’elle est du sexe féminin. Les corps se montrent en effet très souvent nus. Peut-être une réminiscence des Grecs anciens qui pratiquaient les sports ainsi, puisque The Great Tamer vient de la Grèce. Les corps sont d’ailleurs beaux comme des académies.
Festival d’Avignon off 2017, Présence Pasteur 7>30 juillet
M.E.S. Thierry Bedard
Voilà une M.E.S. (de Claire Guyot) qui dépoussière joliment une pièce du répertoire classique sans jamais la trahir. Le titre est trompeur, de même que le résumé dans le catalogue du OFF qui évoque une « version cinématographique du chef d’œuvre de Molière » alors que ce Misanthrope se joue fort honnêtement sur les planches sans le truchement d’une caméra ni de micros. Quant à l’aspect « politique », il correspond tout au plus à un prologue (muet) et à la première scène pendant lesquels Alceste et Philinte travaillent côte à côte sur un bureau, l’un à signer des parapheurs, l’autre à corriger un texte sur un ordinateur portable. Car c’est surtout en cela que la M.E.S. est moderne, grâce aux costumes et à une utilisation très astucieuse des instruments qui ont envahi notre vie quotidienne, tablettes et téléphones mobiles. Par exemple Philinte n’a pas besoin d’être présent dans la même pièce qu’Alceste. Il peut dialoguer avec lui grâce au téléphone d’Éliante en position haut-parleur. De même le valet de Célimène est-il commodément remplacé par un interphone.
Festival d’Avignon off 2017, Présence Pasteur, 7 =>28 juillet
Festival d’Avignon off 2017, La Manufacture, 6 =>26 juillet
Dans un très beau décor de Pierre-André Wetz, Olivier Py a adapté son roman Les Parisiens (2016), fresque foisonnante dont les multiples personnages font partie à un titre ou à un autre au groupe des « importants » dans la capitale de la France, ceux qui comptent, ceux que, en d’autres temps, on aurait appelé des « notables » mais le terme est trop restrictif car il y a des prostitué(e)s et autres gigolos dans le monde décrit par Py. Cette satire des gens de pouvoirs et de leurs favoris ne manque pas d’intérêt ; on sent que l’auteur sait de quoi il parle même s’il grossit évidemment les choses. Py a retenu pour son adaptation vingt-trois personnages sur les quatre-vingt de son roman et un fil conducteur, la nomination d’un nouveau directeur à l’Opéra de Paris.
avec Filip Calodat, Didier Andenas, Nicolas Mouen, Tania Jovial
de et avec Jacques Kraemer


Deux couples, deux maisons, deux modes de vie, des anciens et des jeunes, des gens du cru et des acculturés. Entre les deux dans une grotte, un ababa qui la nuit venue, fait perdre la tête aux dames du coin, un dorlis en un mot comme en cent. Personnage typiquement martiniquais, il n’existe pas en dehors de l’île aux fleurs, il se glisse la nuit dans le lit des femmes et leur impose des rapports sexuels à faire pâlir d’envie tous les DSK, Rocco Siffredi, et autres queutards de grands chemins. Il fait jouir les femmes et à l’occasion s’autorise quelques extras avec leurs maris. Rêve ou fantasme il a la réalité d’un désir, né sous l’esclavage quand le corps des femmes était nié, ravalé au statut d’objet.
Festival d’Avignon 2017, 8 => 14/07
Festival d’Avignon 2017, cour d’honneur du palais des Papes
— Par Selim Lander —
Dans cette adaptation du texte de Shakespeare, l’amour se joue sur un fond socio-historique complexe, dans un monde en passe de renouveau. 1848, la France abolit l’esclavage des nègres dans les colonies.
Tiago Rodrigues
de Philippe Dorin,
