Les Neg’Marrons méditent et résistent

—Par Fara C. —
Au festival Paris Hip-Hop, Jacky et à Ben-J présenteront leur album Valeur sûre. Un cocktail de rap et de reggae qui exhorte à la danse et à la conscience.
En 1997, Rue Case Nègre, des Neg’Marrons, triomphait, avec plus de 150 000 exemplaires vendus. C’était leur premier album, premier disque d’or : façon Zidane, Jacky et Ben-J tiraient un but prodigieux. Après une étincelante couronne de disques d’or, les deux chanteurs français accomplissent un retour en beauté avec l’album Valeur sûre, autoproduit. Ils ont invité des artistes de leur trempe, les rappeurs Passi, Purple Star et Dry, la chanteuse sud-africaine Tato… Intégrant judicieusement des sonorités électroniques actuelles, ils gardent leur signature : cet alliage allègre de reggae et de rap, qui appelle à la danse tout en portant des messages d’une grande profondeur. Le titre éponyme donne le ton du disque : Méditer, résister, unité, humilité, tel leur adage.
« En vingt ans de carrière, on a observé la mutation de la société : force est de constater que le peuple a été trahi », expliquent-ils d’une même voix.

Six fois primé au festival de Cannes, où il avait reçu la Palme d’or en 2006 pour Le Vent se lève, Ken Loach, 79 ans, se voit couronner pour la deuxième fois avec Moi, Daniel Blake, qui raconte les démarches d’un menuisier cardiaque pour récupérer sa pension d’invalidité.
● Palme d’or du court-métrage: Timecode, de Juanjo Giménez
Méconnu en France et controversé aux Antilles, Louis Delgrès, né le 02 avril 1766 à Saint-Pierre de Martinique, est un héros de la lutte anti-esclavagiste. C’est un métis né d’une mère blanche martiniquaise et d’un père fonctionnaire du Roi de Tobago. « Au prix de la mort » raconte la dernière journée de celui qui mena la résistance contre les troupes bonapartistes venues, sous les ordres de Richepance, restaurer l’esclavage aboli une première fois en 1794 par la Convention. Le 06 mai 1802 une flotte d’une douzaine de navires ayant à son bord 3500 soldats se profile à l’horizon des côtes guadeloupéennes. Louis Delgrès, soldat engagé dans l’armée française dont il a gravi les échelons par son courage et ses faits d’armes, est alors colonel. Épris des idéaux révolutionnaires de liberté et d’égalité il est chargé de protéger la Guadeloupe des appétits coloniaux des autres puissances européennes. A cette époque, pour échapper à cette première abolition de l’esclavage, la Martinique s’était livrée corps et âme aux Anglais. A la trahison des idéaux révolutionnaires par le Consulat, Delgrès va opposer une résistance farouche, désertant l’armée, regroupant quelques centaines de combattants bientôt rejoints par des femmes guadeloupéennes, pour une lutte disproportionnée, militairement perdue d’avance mais moralement victorieuse pour les siècles et les siècles.
On se réjouissait, en ce joli mois de mai, d’assister une fois encore aux spectacles de la Biennale de Danse, soumis à notre curiosité par Tropiques Atrium, et pourtant nous reste un goût de trop peu, en quelque sorte une petite déception chevillée au coeur et au corps. Certes, il y eut, magique, 
2011 : mort et résurrection de La Rue Princesse. Le 05 août de cette année là le président Ouattara, fraîchement élu, envoie ses bulldozers « nettoyer », plus exactement raser La Rue Princesse dans le quartier d’Aya de la commune de Yopougon juste au nord d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire. Cette rue mythique, connue internationalement pour ses maquis (boites de nuit à ciel ouvert) ses bars dans lesquels la bière se compte en casiers, ses commerces en tout genre, ses musiques, ses danses, son imaginaire écervelé, ses rumeurs, ses dires et ses rires appartenait au peuple des rues. La dernière trace de chenille de bulldozer à peine effacée par la pluie, La Rue Princesse renaissait sous la forme d’une pièce chorégraphique portant son beau nom.
Nous écrivions ce qui suit après avoir assisté à une représentation de la pièce lors du festival d’Avignon en 2014 à la chapelle du Verbe incarné. La première représentation au Théâtre municipal, jeudi 19 mai, devant un public enthousiaste qui a offert une standing ovation aux deux comédiens, dans une version qui nous a semblé un peu changée, tirée par moments vers la comédie musicale, confirme la réussite de leur projet.
La cérémonie 206 des Molières se déroulera le lundi 23 mai sur France 2 en différé et sera présentée cette année par Alex Lutz aux Folies Bergères. Il y a deux nouvelles catégories: le Jeune Public et le One Man/Woman Show. Et cette année, l’ensemble de l’Académie a établi la liste des nominations.
Cet ouvrage poursuit deux objectifs. D’une part analyser l’image du « Noir » et son évolution dans l’imaginaire cinématographique français depuis un siècle. D’autre part, mettre en lumière la présence des Noirs et Métisses dans le cinéma hexagonal depuis les premières vues des frères Lumière jusqu’au triomphe d’Intouchables, en évoquant notamment les rôles interprétés par Josephine Baker, Habib Benglia, Darling Légitimus, Robert Liensol, Isaac de Bankolé, Firmine Richard, Jacques Martial, Alex Descas, Mouss Diouf, Aïssa Maïga, Edouard Montoute, Stomy Bugsy, Eriq Ebouaney, Joeystarr ou Omar Sy.
Cinquième film présenté en compétition, la comédie de la réalisatrice a complètement bluffé les festivaliers.[…]
Tragédie en vers de Christine Lara
La compagnie Danse Contemporaine de Cuba revient dans la salle Garcia Lorca du Grand Théâtre de La Havane Alicia Alonso avec des chorégraphies de son répertoire actif et la première mondiale de la pièce Audition room, de l’Anglais Theo Clinkard.
« Des voix déchaînées ont obtenu l’annulation d’un concert au nom d’un ordre moral nauséabond et décomplexé. N’acceptons jamais cela. » La ministre de la culture, Audrey Azoulay, a dénoncé samedi 14 mai depuis Cannes l’annulation d’un concert du rappeur Black M, qui devait se produire après la cérémonie de commémoration de la bataille de Verdun fin mai. « Ce n’est pas la première fois que l’autocensure succède à ces coups de forces inacceptables », a-t-elle ajouté, alors qu’elle s’exprimait devant des professionnels du cinéma à l’occasion du Festival de Cannes.
Bluffant ! Totalement bluffant ! Voilà ce qui vient à l’esprit à la sortie de la salle Aimé Césaire de Tropiques-Atrium après avoir vu Ailey II. Redécouverte que la danse, danseuses et danseurs existaient encore, oubliées les indigences exhibées au nom d’un localisme brandi comme un cache misère. La démonstration de danse offerte se voulait un hommage à Ronnie Aul, décédé l’an dernier et elle le fût avec justesse. On sait l’importance de l’apport du chorégraphe étasunien, installé en Martinique depuis le milieu des années 60, dans la formalisation du travail des danseurs martiniquais. C’est la même rigueur, la même précision dans le geste, la même exactitude du mouvement la même somme d’énergie dans le moindre tremblement, la même détermination et le même engagement corps et âme dans le travail en cours que l’on retrouve sur scène. Fidèles aux techniques incroyablement dynamiques et athlétiques qui ont caractérisé la compagnie Alvin AileyI et qui étaient révolutionnaires elles et ils survolent la scène comme suspendus aux cintres par des fils invisibles faisant danser leurs corps et leurs âmes des étoiles dans les yeux.
En ouverture de la Biennale de Danse Martinique 2016 les performeurs Annabel Guérédrat & Henri Tauliaut reprennent dans un cinquième épisode « Nus descendant l’escalier ». La performance a lieu au « Tropiques-Atrium » mercredi 11 mai 2016 à 19 h 15 Au delà du titre elle est est bien plus qu’un clin d’œil à l’œuvre « Nu descendant un escalier n° 2 » de Marcel Duchamp qui fit scandale (voir ci-après) et dont on estime aujourd’hui qu’elle est la pierre de touche à partir de laquelle va émerger l’art contemporain. Sans vouloir diminuer le talent de nos artistes martiniquais soyons sûrs que la descente de l’escalier de « Tropiques – Atrium » ne sera pas le point nodal de création d’un mouvement artistique comparable. Le but recherché est plus modeste mais non pas sans intérêt puisqu’il se veut être l’origine d’un futur festival de performances qui devrait voir le jour en avril 2017⋅
Pour sa cinquième édition le Festival Cap Excellence en Théâtre a fait la démonstration qu’il était sur la bonne voie. Il s’installe dans la communauté d’agglomération en investissant de nouveaux lieux, du Bik des Abymes au Centre culturel de Sonis en passant par le Memorial Act avec un détour par le Centre Culturel Gérard Lockel à Baie-Mahault. La programmation a fait preuve cette année de qualité, de diversité et de densité. Il y eut de belles découvertes, on pense en autres aux slameurs «
Pour son 10e anniversaire, le Centre national du costume de scène rend hommage aux Arts Florissants.