Catégorie : Cinéma

« 13th » Le film d’Ava DuVernay sur l’incarcération de masse des Noirs étasuniens ne sortira pas en salle

— Par Thomas Sotinel —

13thPrésenté le 30 septembre en ouverture du Festival de New York, 13th est autant une arme de combat qu’un film. C’est sans doute pour que tous ceux et celles qui le souhaitent puissent en disposer dans leur arsenal que la réalisatrice Ava DuVernay a choisi Netflix. Le film est disponible sur la plateforme dans le monde entier, y compris en France, mais on ne le verra jamais en salles.

Pour avoir une idée du sujet de ce documentaire, il faut se rappeler de la séquence d’ouverture de Creed, de Ryan Coogler. L’enfance et l’adolescence du héros – fils du boxeur Apollo Creed, l’adversaire d’élection de Rocky Balboa – y étaient résumées en une succession de marches au long de couloirs carcéraux, dans d’interminables files quasiment monocolores.

L’incarcération de masse des citoyens afro-américains, entamée sous la présidence de Richard M. Nixon (1968-1974) pour plafonner à partir du milieu de la décennie 2000, s’est stabilisée à un niveau qui fait des Etats-Unis le pays qui compte le plus de détenus par habitants, après les Seychelles. Dans cette population carcérale, les minorités, à commencer par les Afro-américains, sont surreprésentées…

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Quêtes et perplexités du rire : Toni et Ines Erdmann.

A Madiana en VO lundi 17 octobre 2016 à 19h30

toni_erdman-2— Par Dégé —

Le problème avec Toni Erdmann* est que ce film est vendu comme drôle, audacieux… Comédie, certes dramatique, mais « hilarante, inouïe, burlesque… ».

Il est vrai qu’à certains passages délirants on rit bien ; que souvent on sourit. Mais à vrai dire (question d’humour culturel ou question de réceptivité du public du jour ou question de fatigue personnelle…?) c’est au mieux un film ennuyeux, au pire un film angoissant. Ou l’inverse ?

Ce qui est sûr c’est qu’il questionne.

Sur sa longueur d’abord : 2h 42 minutes ! ? Pour exprimer le temps par un temps qui dure ? Une sorte de cinéma vérité ? qui voudrait prendre le temps de tout dire de la réalité des sentiments, de la société… ?

Discutable. Par exemple, la longueur de la scène, drôle au départ, où l’immense yéti bulgare se déplace dans un parc en faisant à peine réagir les promeneurs, est tout sauf réaliste même si elle se termine logiquement par le quasi étouffement de la « bête » !

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Aquarius : les récifs de la colère

Mardi 18 octobre 2016 19h 30 à Madiana

aquarius

— Par Alexis Campion —

Kleber Mendonça Filho magnifie l’actrice Sonia Braga dans le rôle d’une sexagénaire déstabilisée par des promoteurs insatiables.

Au fil d’un long et beau récit, Clara (Sonia Braga) fera tout pour garder son logis rempli de disques et d’histoires. (DR)

Salué par la critique avec Les Bruits de Recife (2014), dont les images et la bande-son enchâssaient finement hyperréalisme, angoisse et ironie, le Brésilien Kleber Mendonça Filho revient avec un film plus classique dans sa forme mais pas moins ambitieux ni stylisé. Une fois de plus, il rend hommage à sa ville natale, la capitale de l’État du Pernambouc, que l’on découvre ici mitée par les gratte-ciel, soumise aux insatiables appétits des promoteurs immobiliers qui n’ont que faire du patrimoine. « Comment peut-on démolir aussi librement autant de maisons et d’immeubles qui ont un passé et qui sont des références pour tout le monde? » s’interroge le réalisateur. « À Recife, la ville a été totalement remodelée, rien n’a été fait pour la protéger des intérêts commerciaux. » Un constat qui le scandalise d’autant plus qu’on répète souvent de son pays qu’il est « jeune ».

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Le gang des antillais

— Par Guy Gabriel —

le_gang_des_antillaisLe gang des Antillais de Jean-Claude Barny ; avec Djedje Apali, Ericq Ebouaney, Adama Niane, Zitat Hanrot, Vincent Vermignon, Romane Bohringer, Jocelyne Berorard

Nous sommes dans les années 70 le BUMIDOM (Bureau pour le  développement des Migrations des départements d’Outre-Mer) promet de favoriser l’insertion des français des DOM-TOM et de la Réunion dans ce qu’on appelle la Métropole ; Jimmy Larivière, arrive à Paris pour se faire sa place au soleil ; sauf qu’il ne parvient pas à la trouver dans cette société ; c’est d’autant plus ennuyeux qu’il a une petite fille avec qui il ne sait même pas où dormir. Sa rencontre avec un groupe de trois jeunes antillais va l’entraîner dans une série de braquages retentissants.

Jean-Claude Barny s’attaque, par le biais d’un film de braquages (à l’américaine) efficace, à une page de l’histoire antillaise qui raconte celle, vraie, de jeunes gens qui sont le reflet des dommages collatéraux de la politique française dans ses département ultra-marins. Le gang des antillais arrive à trouver l’équilibre qu’il faut entre grande histoire et les histoires personnelles ; des histoires personnelles qui montrent l’avortement du miroir aux alouettes que le Bumidom a été pour bien des jeunes, qui ne demandaient qu’à vivre le rêve qu’on semblait leur proposer.

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L’effet aquatique

Vendredi 14 octobre à 19h30. V.O. Madiana.

effet_aquatique_400Solveig Anspach – France/Islande – 1h25 – 2016
Sélection Quinzaine des Réalisateurs 2016

Synopsis
Samir, la quarantaine grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe, maître-nageuse. Il décide, pour s’en approcher, de prendre des cours de natation, alors qu’il sait parfaitement nager…

La presse en parle

Le Nouvel Observateur par Jérôme Garcin : La cinéaste de « Lulu, femme nue », qui a toujours su conjuguer la poésie et le burlesque, le romantisme et la tragédie, le naturalisme et le surréalisme, la drôlerie et l’effronterie, dit adieu au monde en plongeant dans l’eau du pays natal, et c’est bouleversant de beauté.

Culturopoing.com par Laura Tuffery : Solveig Anspach a donc réussi son pari : en glissant ses dernières énergies vitales dans ce flux aquatique-amniotique vital qu’est ce film testament, elle a transfusé son incroyable énergie de vivre et d’aimer, même au fond de la piscine.

L’Express par Eric Libiot : « L’Effet aquatique » est sans doute le film le plus réjouissant, le plus simple et le plus délicat du moment.

Ouest France par La Rédaction : Dernier film de la réalisatrice Sôlveig Anspach, disparue l’année dernière, « L’Effet aquatique » devient une histoire d’amour loufoque, aussi émouvante qu’inattendue.

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Toni Erdmann

Lundi 17 octobre à 19h 30. V.O. à Madiana

toni_erdman_400Maren Ade – Allemagne – 2h42 – 2016
Synopsis
Inès, femme d’affaires basée à Bucarest, voit son père débarquer sans prévenir. Elle ne cache pas son exaspération. Sa vie ne souffre pas le moindre désordre, mais lorsque son père lui pose la question « es-tu heureuse? », son incapacité à répondre est le début d’un bouleversement profond. Ce père dont elle a honte, fait tout pour l’aider à retrouver un sens à sa vie en s’inventant un personnage : le facétieux Toni Erdmann.

La presse en parle :

L’Express par Eric Libiot : « Toni Erdmann » est un film émouvant et merveilleux sur le lien parental.

Le Figaro par Eric Neuhoff : Maren Ade livre un long-métrage riche et farfelu comme du John Irving, intelligent et grinçant à la Martin Amis. À l’heure où le cinéma produit tant de faux billets, Toni Erdmann a l’air d’être de la monnaie d’or.

Le Parisien  par Pierre Vavasseur : Le film mélange la glace et le feu, l’audace et l’émotion.

Les Inrockuptibles par Théo Ribeton : Esprit à la fois rigide et déluré, parfaite netteté de l’écriture, étrange appétit pour le ridicule (…) Toni Erdmann est un film d’un naturalisme intransigeant, où pourtant tout ce qui se passe est surréel et aberrant.

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Capitaine Thomas Sankara

Mercredi 12 octobre à 19h30 en V.O. à Madiana

capitaine_sankara_400Christophe Cupelin – Suisse – 1h30 – 2015
Synopsis

Le parcours du président du Burkina Faso, de son élection en 1983 à son assassinat en 1987. Révolutionnaire, féministe et écologiste, Thomas Sankara a porté la voix des exclus jusqu’à la tribune de l’O.N.U. pour réclamer l’annulation de la dette africaine. Ces archives redonnent la parole à ce leader charismatique qui a marqué les consciences bien au-delà de l’Afrique.

La presse en parle:
Les Fiches du Cinéma par Gilles Tourman : Portrait édifiant d’un homme charismatique.
Première par Damien Leblanc : Par la vivacité du montage, le film crée avec son sujet une familiarité qui rend sa fin d’autant plus brutale.

aVoir-aLire.com par Nicolas Bonnes : Un portrait passionnant de Thomas Sankara, président atypique du Burkina Faso (…). Un feel good documentaire aussi précieux qu’essentiel.

Le Journal du Dimanche par Alexis Campion : Sans prendre parti, Cupelin révèle cette résonnance universelle au fil d’extraits parfois abîmés mais forts, ravivant le souvenir d’une modernité dérangeante, face à laquelle Mitterrand s’avoua perplexe. Un voyage écessaire et captivant.

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Décès d’Andrzej Wajda, le réalisateur de « L’Homme de fer »

— Par Culturebox (avec AFP) —
andrzej_wajdaLe célèbre metteur en scène polonais Andrzej Wajda est mort dimanche soir à Varsovie à l’âge de 90 ans, ont annoncé ses proches et plusieurs médias polonais.
Le réalisateur de « L’Homme de marbre » et de nombreux autres films reflétant l’histoire complexe de son pays est décédé d’une insuffisance pulmonaire. Hospitalisé depuis plusieurs jours, il se trouvait dans un coma pharmacologique, a indiqué à l’AFP un proche de la famille qui a demandé à garder l’anonymat.

« Nous espérions qu’il en sortirait », a dit le scénariste et metteur en scène Jacek Bromski sur la chaîne privée TVN24.

Malgré son grand âge, le cinéaste était resté très actif ces dernières années, secondé par sa femme Krystyna Zachwatowicz, actrice, metteur en scène et scénographe.

Candidat aux Oscars avec son dernier film

Né en 1926 à Suwalki (nord-est de la Pologne) d’une institutrice et d’un père officier, Andrzej Wajda a raconté dans « Katyn », nominé à l’Oscar en 2008, l’histoire tragique de son père, Jakub Wajda, qui fut l’un des 22.500 officiers polonais massacrés par les Soviétiques en 1940, notamment à Katyn.

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Thomas Sankara : l’Afrique sur les traces de son héritage

thomas_sankaraREVUE DE PRESSE. De Ouagadougou à Arusha : il n’est pas si simple pour les contemporains de mettre en application le projet politique du père de la révolution burkinabè.

À quoi sert un mémorial ? À se souvenir, à approfondir un pan d’histoire, à réparer l’injustice ? Le projet de mémorial dédié à Thomas Sankara semble accomplir chacune de ces fonctions. Lancé à Ouagadougou le 2 octobre 2016, il convoque d’abord l’histoire. C’est en effet le 2 octobre 1983, soit 33 ans plus tôt, que le père de la révolution burkinabè réunit dans la nuit des journalistes au Conseil de l’entente, sa base politique. Dans ce lieu où il sera assassiné quatre ans plus tard, il prononce son « discours d’orientation politique ». Se diffuse ainsi le socle idéologique de cette révolution qui entend abolir un système taxé de « néocolonialiste » et d’« impérialiste ». Il fustige notamment le faible taux de scolarisation (16,4 %) dans ce qui s’appelle encore la Haute-Volta, le coût faramineux des fonctionnaires (70 % des dépenses publiques), ou la mauvaise utilisation des investissements étrangers. Il instaure les Comités de défense de la révolution (CDR), censés transférer le pouvoir à des échelons locaux, et présente un programme de transformation de la société articulé sur trois axes : l’armée nationale, la politique de la femme et l’édification économique.

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Avant que ne chante le coq

Mardi 11 octobre à 19h30 V.O. à Madiana

avant_que_ne_chante_le_coqAri Maniel Cruz – Puerto Rico – 1h38 – 2016
Yellow Robin du Meilleur film caribéen Curaçao Film Festival Rotterdam 2016

Synopsis

Une jeune fille retrouve son père après une longue séparation. L’histoire du passage à l’âge adulte d’une adolescente dans la campagne de Puerto Rico.

La presse en parle :

Le Parisien par Pierre Vavasseur Ce film, habité par la jeune actrice et chanteuse Baya Medhaffar, étincelle de révolte et d’espoir dont le frais minois n’a d’égal que le grand talent, laisse entendre par tous ses pores que rien n’est franchement résolu dans ce pays.

Le Point par François-Guillaume Lorrain: Une jolie réussite à la fois mélancolique et rageuse à l’image de sa protagoniste.

Télérama par Guillemette Odicino : Gracieux coup de poing que ce premier long métrage qui combine ardeur politique et qualités musicales — les scènes de concert du groupe sont électrisantes. A travers le portrait de cette insoumise, ce teen movie d’émancipation exprime, aussi, la soif de liberté de toute une génération.

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A peine j’ouvre les yeux

Vendredi 7 octobre à 19h30

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Leyla Bouzid – Tunisie – 1h42 – 2015
Synopsis

Tunis, été 2010, quelques mois avant la Révolution, Farah 18 ans passe son bac et sa famille l’imagine déjà médecin… mais elle ne voit pas les choses de la même manière. Elle chante au sein d¹un groupe de rock engagé. Elle vibre, s’enivre, découvre l’amour et sa ville de nuit contre la volonté d’Hayet, sa mère, qui connaît la Tunisie et ses interdits.

La presse en parle :

Le Parisien par Pierre Vavasseur :Ce film, habité par la jeune actrice et chanteuse Baya Medhaffar, étincelle de révolte et d’espoir dont le frais minois n’a d’égal que le grand talent, laisse entendre par tous ses pores que rien n’est franchement résolu dans ce pays.

Le Point par François-Guillaume Lorrain :Une jolie réussite à la fois mélancolique et rageuse à l’image de sa protagoniste.

Télérama par Guillemette Odicino : Gracieux coup de poing que ce premier long métrage qui combine ardeur politique et qualités musicales — les scènes de concert du groupe sont électrisantes. A travers le portrait de cette insoumise, ce teen movie d’émancipation exprime, aussi, la soif de liberté de toute une génération.

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Aquarius

Jeudi 6 octobre & Mardi 18 octobre à 19h 30 à Madiana

aquariusKleber Mendonça Filho – Brésil – 2h20 – 2016
Sélection Officielle 2016
Synopsis :

Clara, la soixantaine, ancienne critique musicale, est née dans un milieu bourgeois de Recife, au Brésil. Elle vit dans un immeuble singulier, l’Aquarius construit dans les années 40, sur la très huppée Avenida Boa Viagem qui longe l’océan. Un important promoteur a racheté tous les appartements mais elle, se refuse à vendre le sien. Elle va rentrer en guerre froide avec la société immobilière qui la harcèle. Très perturbée par cette tension, elle repense à sa vie, son passé, ceux qu’elle aime.

La presse en parle :

Sud Ouest par Sophie Avon

Parfois, elliptique, soudain rattrapé par un moment du passé qui ralentit la chronologie, le récit adopte des registres de vitesses différents, joue avec les voix intérieures de ses personnages et va du particulier au général avec une fluidité lumineuse. C’est un organisme vivant, baigné par le soleil équatorial et l’océan émeraude.
Libération par Elisabeth Franck-Dumas

Instantané rageur du Brésil contemporain, chronique du temps qui passe, « Aquarius » est aussi un solaire portrait de femme, entièrement arrimé à l’impériale Sonia Braga qui, dans le rôle de Clara, (…) semble porter sur son visage toute l’intelligence du film et les destinées du pays.

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Les 7 Mercenaires ont perdu leur âme

les_7_mercenairesA Madiana
Synopsis
L’industriel Bartholomew Bogue règne en maître sur la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin au despotisme de l’homme d’affaires, les habitants, désespérés, engagent sept hors-la-loi, chasseurs de primes, joueurs et tueurs à gages – Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Alors qu’ils se préparent pour ce qui s’annonce comme une confrontation sans pitié, ces sept mercenaires prennent conscience qu’ils se battent pour bien autre chose que l’argent…

Le remake d’Antoine Fuqua embarque la fine équipe dans un western qui se contente de dégainer l’artillerie lourde.

Est-ce bien utile? Hollywood manque-t-il à ce point d’inspiration qu’il a pris la (mauvaise) habitude de piocher dans ses catalogues de grands classiques pour les remettre au goût du jour? Après avoir – sacrilège! – massacré le mythique Ben-Hur, c’est au tour d’un autre film culte du cinéma américain de se voir offrir une nouvelle jeunesse. Et Les 7 Mercenaires (en VO, The Magnificent Seven) ne sont plus si magnifiques revus et corrigés par Antoine Fuqua, spécialiste du film d’action.

De la même manière que John Sturges avait, en 1960, pris des libertés en adaptant Les 7 Samouraïs, d’Akira Kurosawa, le réalisateur de Training Day imagine à son tour une histoire bien différente.

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Le film à voir ce soir: Philomena

philomenaFRANCE 3/20H55 – inspiré d’une histoire vraie, le film de Stephen Frears, porté par Judi Dench (Skyfall, Indian Palace), est une œuvre poignante, agrémentée de subtiles touches d’humour et d’une belle réflexion sur la société.

Synopsis

Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver.
Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony.

Avec l’aide du journaliste, campé par Steve Coogan -également producteur et scénariste du film-, cette femme d’âge mûr va tout mettre en œuvre pour retrouver son fils, âgé de 50 ans, vendu par des religieuses à une riche famille américaine quand il avait 3 ans.

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Victoria

— Par Guy Gabriel —

A Madiana :

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VICTORIA de Justine Triet ; avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud, Laurent Poitrenaux

Victoria Pick , avocate pénaliste, plutôt brillante est en plein vide sentimental ; le hasard l’amène à rencontrer, lors d’un mariage, son ami Vincent et Sam, un ancien dealer qu’elle a eu l’occasion de défendre et sortir d’affaire. Très rapidement, elle va se retrouver au coeur d’un imbroglio judiciaire et sentimental auquel elle devra bien faire face.

Justine Triet nous fait entrer dans l’univers incroyable d’une mère de famille (mère de deux jumelles) socialement à l’aise, belle, intelligente, avocate pénaliste de haut niveau ; univers incroyable, car sur le plan personnel, c’est plutôt la cata ;elle va tenter, vaille que vaille, de se débrouiller pour élever, seule, ses enfants, étant donné qu’elle est séparée de leur père ; situation qu’elle aura de plus en plus de mal à maîtriser, même si l’arrivée, inopinée dans sa vie d’un ex-client(ex-dealer), semble pouvoir l’aider à démêler l’écheveau que devenue sa vie.

Le film de Justine Triet pose un regard intelligent sur les dégâts psychologique de la société sur les individus, apparemment, les plus intouchables ; pour cela elle utilise, avec une remarquable efficacité les ressorts de la comédie romantique, matinée de drame personnel, tout cela avec un humour souvent décalé.

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La diversité au casting des écoles de cinéma

— Par Clarisse Fabre —
cinefabriqueDepuis un an, la CinéFabrique accueille à Lyon des élèves de tous horizons, sociaux ou géographiques. Une mixité qui tranche avec la Fémis, sa cousine parisienne

Vous n’allez pas nous faire le coup de l’école black-blanc-beur ? «  Axelle, Coline, Augustin et Loïc laissent leur caméra quelques instants. Plantent gentiment leurs yeux dans les nôtres. L’un d’eux est noir, les trois autres sont blancs. Ils sont avant tout français et veulent devenir chefs opérateurs. Ils font partie de la toute première promotion 2015 de la CinéFabrique, une nouvelle école publique de cinéma ouverte à Lyon il y a un an et dirigée par le cinéaste Claude Mouriéras, 62 ans. -Coline prend la parole :  » On est un peu échaudés par un précédent article, illustré avec une photo de Playmobil de la diversité : un Noir, un Blanc, un Indien… « , grince-t-elle, ce mardi 20  septembre, dans la lumière du matin.

D’où vient Coline, qui ressemble à Lou Doillon, version cheveux courts et Doc -Martens ?  » J’ai une licence de sciences politiques à Lyon-II.

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« Héritiers du Vietnam » : un questionnement, une réussite

— Par Roland Sabra —

heritiers_du_vietnamA travers l’histoire d’une famille composée, décomposée, recomposée entre Vietnam et Martinique Arlette Pacquit fait émerger une histoire douloureuse, enfouie au fin fond des mémoires : celle des couples mixtes caribéo-annamites nés lors de la guerre d’Indochine. Certains dissidents, ces jeunes martiniquais qui avaient répondu à l’appel du 18 juin, une fois la seconde guerre mondiale terminée se sont retrouvés embarqués dans les dernières guerres coloniales menées par les gouvernements français. D’autres se sont engagés à la fin des années quarante. Par choix ? Par inconscience ? Tous n’avaient pas l’envergure d’un Frantz Fanon. Qui pourrait leur en faire le reproche ?

Des couples se sont formés, ballottés par les événements militaires et politiques, la débâcle de Diên Biên Phu et la première indépendance du Vietnam, le rapatriement chaotique des débris de l’armée française. A l’écran l’histoire d’une de ces familles partagée entre Hanoï, le Robert et Le Morne Rouge dit la douleur de l’absence de ceux dont elle est séparée, mais aussi la douleur de l’ostracisme, la douleur xénophobe qui s’est abattue sur elle, ici et la-bas.

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Le réalisateur iranien Abbas Kiarostami est mort

—D’après AFP—
abbas_kiarostami,L’Iranien Abbas Kiarostami, dont la mort en France à 76 ans a été annoncée lundi, était un des plus célèbres réalisateurs iraniens, palme d’or du festival de Cannes en 1997 pour «Le goût de la cerise».

L’un des plus célèbres réalisateurs iraniens, Abbas Kiarostami, est décédé en France à l’âge 76 ans, ont rapporté lundi les médias iraniens. Il avait quitté Téhéran la semaine dernière pour subir un traitement en France.

Né le 22 juin 1940 à Téhéran dans une famille modeste, Kiarostami s’était d’abord intéressé au dessin et avait suivi des études aux Beaux-Arts tout en monnayant ses talents de graphiste et de réalisateur de spots publicitaires. Il atteignit une certaine notoriété par ses petits films publicitaires et ses génériques pour films.

En 1971 est sortie sa première oeuvre, un court-métrage, «Le pain et la rue». Très vite, avec «Le passager», en 1974, il s’est affirmé comme un pionnier du «cinéma réaliste», et son premier grand film, en 1977, avait pour thème le suicide («Le rapport»).

Décidant de rester dans son pays après la révolution de 1979, contraint, comme ses collègues de se conformer aux règles édictées -jamais une femme en public sans foulard notamment- il s’est vu confier la direction de l’Institut de cinéma Kanun, créé sous le Chah, mais qui s’est perpétué sous le nouveau régime.

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Michael Cimino, un des plus grands réalisateurs américains, est mort

michael_ciminoLe scénariste et réalisateur américain Michael Cimino, qui a marqué le cinéma par son film Voyage au bout de l’enfer sur la guerre du Vietnam, lauréat de cinq Oscars en 1979, est décédé à l’âge de 77 ans.

« Notre travail ensemble est quelque chose dont je me souviendrais toujours. Il va beaucoup manquer » a déclaré l’acteur américain Robert De Niro, qui a partagé avec Christopher Walken, une des scènes cultes du film Voyage au bout de l’enfer où les personnages, prisonniers des Nord-Vietnamiens, jouent à la roulette russe. The Deer Hunter (Voyage au bout de l’enfer, 1978) une épopée de trois heures qui évoque la guerre du Vietnam à travers la vie de trois amis, a été lauréat de cinq Oscars en 1979 dont celui du meilleur film, et de meilleur réalisateur pour Cimino.

Né à New York le 3 février 1939 (date communément retenue faute de date officielle) d’un père éditeur de musique et d’une mère styliste, il obtient une licence puis un master en peinture, respectivement à l’université de Yale (1961) et à celle de New Haven (1963), avant de réaliser des spots publicitaires pour la télévision.

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La Loi de la jungle : dans les neiges de Guyane

A Madiana : Antonin Peretjatko moque les normes européennes dans une comédie baroque à la fois potache, mordante et tropicale.

la_loi_de_la_jungle— Par Alexis Campion —

La Loi de la jungle

D’Antonin Peretjatko, avec Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus. 1 h 39.

Synopsis:

Stagiaire au ministère de la Norme, Marc Châtaigne est envoyé en Guyane pour examiner la construction d’une station de ski. Avec sa guide drôlement sexy (Vimala Pons), il affronte de multiples dangers parmi lesquels un huissier plus zélé que Terminator (Fred Tousch), un bureaucrate dans les choux (Mathieu Amalric), un fleuve furieux, des bestioles bizarres… Si l’on voit peu d’Amérindiens dans ce voyage inopiné, c’est que l’itinéraire choisi par Antonin Peretjatko explore avant tout les ténèbres d’une administration grotesque, plaçant ses intérêts à court terme loin devant toute cohérence. Le résultat est une comédie baroque et satirique, parfois frénétique et absurde, pourquoi pas romantique. Sa fantaisie échevelée apparaît en décalage avec la vogue actuelle des comédies pas drôles qui réexpliquent sans fin le racisme ou les inégalités. Ici plongés dans les méandres du tourisme, du fait colonial et de l’hypocrisie administrative, on rit d’un sujet pas moins délicat ni ambitieux – celui des normes et de leurs instigateurs – mais aussi de pures vétilles et sans se prendre au sérieux.

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RCM – Trois films de la sélection officielle, Cannes 2016 : « Ma Loute », « Elle » et « The Neon Demon »

— Par Selim Lander —

Ma LouteLes RCM sont l’occasion de découvrir quelques films présentés à Cannes. On a dit ici tout le bien qu’on pensait de Paulina, couronné par la Semaine de la critique. Les cinéphiles trouveront moins leur compte avec la sélection officielle (ce qui est souvent le cas mais particulièrement ici).

Ma Loute, de Bruno Dumont a divisé la critique. Il est vrai que B. Dumont est un cinéaste atypique (les anciens spectateurs du cinéma d’art et essai se souviennent de La Vie de Jésus, 1997) qui ne laisse pas indifférent. Ma Loute est dans la même veine que sa série télévisée, Petit Quinquin – qu’on a pu voir ici sur la TNT en clair. S’il s’agit à nouveau d’un portrait sans aucune concession, le sujet a changé : des paysans du nord aujourd’hui, on est passé à la Belle Époque et à la bourgeoisie en villégiature au bord de la mer. Portrait sans concession ou plutôt caricature non seulement des bourgeois mais tout autant des autres personnages qui tournent autour : une famille de pêcheurs et quelques policiers.

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RCM – « No Land’s Song » : les joies de la guidance islamique

— Par Selim Lander —

no_land-s_songSi d’aucuns continuent à penser que l’islam est une religion comme les autres, on ne peut que leur conseiller, pour s’ouvrir les yeux, d’aller au cinéma. Ils verront – nouveaux saint Thomas – que l’islam est une religion … comme celle des chrétiens du Moyen Âge qui dressaient des bûchers ou ceux de la Renaissance qui s’étripaient entre papistes et réformés. Or nous sommes bien en 2016, pas au Moyen Âge ou à la Renaissance. Aujourd’hui il n’y a guère que les juifs intégristes pour se comporter de manière aussi aberrante, envers leurs femmes en particulier, que les régimes islamistes… Mais les juifs intégristes n’ont pas le pouvoir en Israël : ils ne font régner la terreur qu’au sein d’une communauté restreinte dont les réfractaires peuvent toujours s’échapper. L’islam, lui, est solidement installé dans des royaumes ou des républiques islamistes, ce qui signifie que tous les citoyens des pays en question doivent se plier à des règles moyenâgeuses. Le cinéma[1], comme le roman[2] d’ailleurs, ont suffisamment documenté ces régimes de terreur pour qu’on ne puisse plus, sauf mauvaise foi, continuer à professer qu’il y a de bons et de mauvais musulmans.

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Les RCM : les films et l’au-delà des films : une journée à Tropiques-Atrium

– par Janine Bailly –

GilThomDan

Être à la « retraite », quel vilain mot, et quel état pour moi désagréable, mais quand il me permet de profiter au maximum des journées RCM, alors je retrouve sourire, entrain et joie de vivre ! Tenez, ce mardi, passé midi, je n’ai guère quitté les salles de l’Atrium, et tant pis s’il m’a fallu pour cela « sacrifier » les deux séances du soir proposées sur les écrans de Madiana. Un petit marathon aux étapes variées car outre les films, longs et courts métrages, fictions et documentaires, ces rencontres cinématographiques proposent débats, rencontres ou tables rondes de qualité, animés par des professionnels mais bien généreusement ouverts au public.

Midi trente : première escale à la Case à Vent pour un documentaire de Guadeloupe, et qui participe à la compétition caribéenne ; peu de spectateurs en raison de l’heure, mais des aficionados bien décidés à n’en pas perdre une miette. Et nous voici pour trente-quatre minutes embarqués sur ce petit bateau, aux flancs de peinture bleue légèrement écaillée, au moteur parfois défaillant, le Black Kiss, qui donne son titre au film et qui, sous l’égide de son beau « capitaine » à la détermination farouche et à la langue bien pendue, nous fera entrer dans les arcanes de la pêche en eaux antillaises.

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RCM – « Fièvres » de Hicham Ayouch : un coup à l’estomac

— Par Selim Lander —

FièvresDans une vie de cinéphile, on n’a pas souvent l’occasion de voir un film tel que Fièvres de Hicham Ayouch qui commence par de l’horreur pure et simple dans une « cité » de la banlieue parisienne, s’éclaire progressivement grâce à l’apparition d’un Orphée noir, se dénoue grâce dans une crise cathartique et se termine presque paisiblement par un meurtre… libératoire.

Soit donc Benjamin, un adolescent de 13 ans envoyé à son père, Karim, qui ne le connaissait pas. Karim (Slimane Dazi) est un être meurtri (on ne saura pourquoi que très tardivement), sans volonté, qui s’est réfugié chez ses vieux parents, un couple de musulmans pratiquants habitant dans un « grand ensemble » (à Noisy-le-Sec pour ceux qui connaîtraient). On n’est pas dans la misère, plutôt dans une toute petite bourgeoisie pour ce qui est des grands-parents, le père n’étant par contre qu’un (très triste) prolétaire. À ce propos une parenthèse : s’il y a une bonne chose dans le cinéma, c’est qu’il nous permet de voyager sans bouger de notre fauteuil. Hier, les RCM nous proposaient My Father’s Land qui mettait en scène des sous-prolétaires (ayant l’air) heureux sous le soleil des Bahamas.

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