Catégorie : Arts Plastiques

Baboo : « Lâcher prise »

Couleurs tendresse et fantaisie

— Par Christian Antourel & Ysa  de Saint-Auret. —
babooEntre des  réminiscences de Picasso, de Matisse  et des nostalgies de  Cézanne,  Baboo campe une peinture énergique  aux confins du figuratif et de l’imaginaire.
Elle développe en plus et sans complexe un style partagé intuitivement entre différents  courants artistiques tels  que le Fauvisme, et le Futurisme, Elle en exprime toutes les qualités, sans s’égarer dans les pièges qu’ils .peuvent lui tendre. Si elle cherche à casser les perspectives par des cadrages audacieux, c’est pour mieux donner du relief et retenir le regard.

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Claude Barrère :  » Célébration Matnik »

Une naissance de l'esthétisme

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

celebration_matnikClaude Barrère semble avoir pour épouse la lumière et pour muse  la mélancolie. Un sentiment de solitude parcourt ses toiles comme un souffle d’air frais et apaisant.

Vient-il d’un choix intime ou d’une volonté esthétique significative ? Claude  exprime le souhait  d’être subjugué par la puissance  émotive de ce qu’il regarde. Il aspire à une complicité tacite, à une soumission volontaire. On peut le dire réaliste…naturaliste, dans un style qu’il aime à teinter parfois d’une allusion  contemporaine non explicite. Sa peinture révèle le souvenir d’un autrefois permanent, comme une nostalgie silencieuse qui ne le quitte pas. Une peinture expressive et raffinée, attentive aux jeux de lumière,  qu’il  dissimule ou fait jaillir à travers des ombrages magiques. Ou pire, du vide qu’il emplit de silhouettes réfléchies. Mais la façon qu’il a de se laisser aborder discrètement comme en filigrane par l’expression et le geste contemporain laisse percer la perspicacité sensible et la singularité de toute son œuvre.

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Henri TAULIAUT investit la galerie Arsenec

—Extraits du texte de Scarlett JESUS, critique d’art. —

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« Ce qui fait événement se situe du côté de la visite et non de la représentation : l’événement est interne à la réception et non à la forme même de la production ». Jean DUVALLON, L’Exposition à l’oeuvre, l’Harmattan, 1999.
Ceci n’est pas vraiment une exposition.
Henri TAULIAUT décide d’aménager l’espace, de le reconstruire pour rendre compte de son univers intérieur, mais aussi de son époque. D’emblée s’impose, avec le nécessaire déplacement du public, la notion de mouvement. Dans un espace théâtralisé le public va se voir mis en scène. Il devra effectuer un parcours le conduisant à la Parade amoureuse. Une Carte du Tendre contemporaine en quelque sorte, c’est-à-dire un parcours initiatique conduisant à l’accouplement, selon une scénographie qui se confond avec un rituel d’approche. La dramaturgie plastique ne peut alors échapper à un déroulement en trois actes, correspondant aux trois étapes successives de la conquête amoureuse : l’approche, la rencontre et la jouissance dans laquelle plaisir sensuel et esthétique se confondent.
Le post-modernisme.
Un siècle avant Henri TAULIAUT, PICABIA avait déjà intitulé une de ses toiles « Parade amoureuse ».

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Le carnaval de la Martinique

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Le carnaval de la Martinique est né de la rencontre des cultures européennes et africaines durant la colonisation Il a connu son heure de gloire à la fin du XIXe siècle.En 1902, l’éruption de la montagne Pelée détruisit la ville de Saint-Pierre. 30 000 habitants périrent, mais la tradition du carnaval se perpétua à Fort-de-France. Les festivités du « mercredi des cendres », typiquement martiniquaises, se retrouvent aussi en Guadeloupe et en Guyane.

 Il ne faut pas s’étonner de voir des obscénités dans le carnaval martiniquais qui est ouvert à tous et qui encourage la spontanéité. Les malpropres sont des personnages incontournables des jours gras et les chansons grivoises sont légion. Le carnaval ne peut se faire sans les bwadjaks, les vieilles voitures, automobiles arrangées pour la période, parfois taguées ou couvertes de photos. Sur le toit on peut y voir une baignoire, un bwabwa (personnage à l’effigie d’un homme politique ou d’une célébrité) ou des personnes. À cause d’incidents, les voitures doivent désormais être contrôlées. Chaque année les travestis et les personnages les plus traditionnels (Touloulous, Neg Gwo Siwo, Mariane Lapofig, Caroline Zié Loli, Medsen Lopital) ressortent dans les rues.

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Le Carnaval : une performance sans manifeste

— Par Joelle Ferly, artiste—

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Still Band, Gran Déboulé en 44 temps, de Joëlle Ferly ( plan fixe de la vidéo – 2009)

A l’absurdité de nos sociétés, à la mondialisation qui nous mène, à notre impossibilité de retrouver l’harmonie avec notre environnement, nous répondons: CARNAVAL!

Si l’usage du corps est ce qui définit, en art contemporain, la performance, alors la procession carnavalesque que nous connaissons sous nos latitudes, relève bien  de cette nouvelle forme d’expression que l’art moderne nous a léguée.

Qu’il soit nu, vêtu, peint, poudré, recouvert de boue, de cendres ou autre, le corps devient pour le performeur, son matériau premier de travail.

Dès les années 1920, l’artiste cherche à mettre en scène son corps et l’institue en tant qu’œuvre d’art.
Entre le théâtre et la danse, la performance se situe à la lisière du terrain connu et la sphère de l’esthétique.

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Exception(s): la culture est-elle en danger?

— Par Jean-Emmanuel Ducoin —

danger-kulturCulture. Cette fois, quelque chose dans l’air 
du temps nous pousse à y croire vraiment : et si la France, 
sans même s’en rendre compte, finissait par bazarder aussi 
son exception culturelle, après tant et tant d’années de luttes 
et de mobilisation collective ? De baisses budgétaires en gel des crédits, de manque d’ambition en renoncements successifs, sans parler, bien sûr, du danger mortel que constitue 
le maudit traité transatlantique de libre-échange, qui aurait 
pour conséquence de brader quelques pans entiers 
de la République régulatrice, la culture est belle et bien 
en danger. Parfois jusqu’à l’absurde… Avez-vous vu les 
réactions d’allégresse et les transports d’enthousiasme après 
le rapport des inspections des finances et de la culture 
qui vient de mettre en avant le fait que le secteur culturel 
était un « remarquable élément productif » de notre 
économie, comme si cette découverte constituait l’alpha 
et l’oméga de toute ambition ?

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Alberte Véronie

Dans le hall de l'Atrium jusqu'au 27 février 2014

 — Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
alberte_veronie-1La sphère artistique  de l’artiste se décline en arc en ciel dans  une veine classique  accentuant  une dimension transformationnelle. Mais le travail d’Alberte Veronie reste perméable à une logique picturale à deux niveaux culturellement imbriqués.
Alberte Véronie, exprime d’une part le souhait  de soumettre son œuvre à un régime de représentation. D’autre part en faisant abstraction  du « carré » que constitue le support de l’image, support en tissus, et ses kakémonos,   Alberte  s’inscrit dans une longue tradition  autant  réaliste que  figurative, tout en délimitant  les paramètres constitutifs  de la forme tableau. S’exprimant successivement et simultanément sur des supports différents et complémentaires,  peintures sur tissus tendus par des bâtons,  peintures sur tissu elle n’exclut pas les toiles pour artistes.  Il y a de sa part une vraie stratégie à prévoir une mise en abîme de son œuvre, qui conduit à  un véritable  renversement de la perspective, dont l’effet,  avec  beaucoup de pertinence et d’habileté, distribue des volumes. Remarquables par leur clarté et leur précision, en combinant   des choix de  classement   hors de la sage  et prévisible répartition des discours, des genres, qui règlent la production picturale.

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« Alentours » de Roland Pavilla

A la Bibliothèque Schoelcher

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— Par Jean-Marc TERRINE, commisaire d’exposition—
Exposition des œuvres de l’artiste Roland « Bobby » PAVILLA, du 12 au 29 mars 2014, à la Bibliothèque Schoelcher. Artiste autodidacte, il vient avec sa culture populaire, sa pratique du jardin créole, avec son réservoir de couleurs, de formes et de matières pour inonder l’espace des pas perdus de la médiathèque.
Roland PAVILLA, vient aussi avec son regard insolite pour troubler l’uniformisation du monde, du monde de l’art. Cette coulée du nord, descend des mornes du Marigot et de Sainte-Marie. Cette voix d’un créateur autodidacte, qui arrive avec ses cosmogonies propres, nourries dans les bandes, les traces, et les bordures ; à l’écart, dans lè lantou du pays.
Roland Pavilla est cet artiste hors normes. Il nous ouvre le regard, nous propose un autre chemin dans la pensée,  en ne restant pas prisonnier des hiérarchisations du monde. Son travail s’exprime avant tout sur des supports comme le bois, le contreplaqué, le métal ;  et avec des matériaux qu’il combine avec la peinture comme la résine, le sable, les fibres végétales (pétales, écorces, branches), les graines….

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Les féminins du sac

Exposition salle André ARSENEC du CMAC du 22 mars au 12 avril 2014

— Par Marie Gauthier —

feminins_du_sacAttribut féminin par excellence, le sac à main est le résultat des choix personnels de celle qui le porte : il contient son univers moral, psychologique, affectif et relationnel.
Il est la limite entre l’apparence et l’intime.
Dans un esprit d’expérimentation et de recherche et par des pratiques variées, telles la photographie, la peinture, la sculpture, les artistes du PABE et leurs invités effectuent un recul, parfois un décalage pour créer des dispositifs et exprimer les thèmes liés au sac. Ceux-ci se tissent avec intimité, féminité, maternité, quotidien, mémoire, société.
Autoportrait plus ou moins distancié de la vérité, chaque oeuvre de l’exposition présente selon une démarche plastique singulière, une approche amusée ou grave du féminin.

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Sémiologie de l’image photographique

Pour une meilleure compréhension du discours imagé

photographe-2Joëlle Ferly vous offre l’occasion de vous former au métier d’iconographe (éditeur d’images) et de confronter votre oeil à des exercices pratiques afin d’acquérir des connaissances et outils de travail qui enrichiront vos projets professionnels et personnels relatifs à l’image photographique, tout en éveillant votre esprit critique en matière de communication afin de mieux comprendre les intentions de vos interlocuteurs et d’avoir une parfaite maîtrise des propos que vous souhaitez faire passer.
Cette formation s’adresse aux professionnels de l’image (photographes, graphistes, documentalistes, responsables de communication, assistants en audiovisuel, journalistes), aux étudiants en recherche de formations dans un secteur porteur et épanouissant, ainsi qu’aux adultes désirant changer de carrière. Le métier d’iconographe est encore peu connu bien qu’en constante demande par les organismes publics et privés en charge de fonds et de collections photographiques dont ils ont l’obligation de tenir en ordre (municipalités, entreprises, groupes hospitaliers, agences de publicité, de mannequins, bureaux d’archives, d’architectes, musées, photothèques, studios de télévision, agences de presse, maisons d’éditions…).

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Mathieu Guérart : « Diaspora »

L'entrelacs du rêve et de la mémoire

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— Par Christian Antourel—

Il a étudié l’art plastique et a l’aptitude professionnelle  à l’enseignement. A vrai dire cela se voit. On ne voit d’abord que cela : «  les techniques peinture, photographie, dessin, pyrogravure, assemblage, installation,  révèlent  ma pratique multiple, comme les choses qui m’inspirent, ou les artistes qui m’influencent. »
Compliqué, érudit, intello en un mot, l’art de ce jeune artiste perceptible au tout début dans des expos collectives dès 2010 commence pourtant à prendre forme et à s’incarner dans un travail aux contours énigmatiques et « métaphysiques ». D’influences en audaces, cet art  pose ses jalons en imposant des protocoles de performances qui ménagent une place à une verve jaillissante. Lui qui ne cherche pas à faire de ses œuvres  des explications de texte,  ne peut tout dire avec des mots. Alors dans une libre et vivace relecture interprétée de « l’être et le néant » perçue comme des contrariétés dans une logique du pourrissement bien  rodée,  il nous livre de la matière à penser artistiquement modifiée dans l’entrelacs du rêve et de la mémoire.

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Une image de migrants africains primée au World Press Photo 2014

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C’est cette  photo de migrants africains, téléphones tendus vers le ciel dans l’espoir de capter une dernière fois du réseau, qui a gagné le premier prix du World Press Photo, le plus prestigieux concours de photojournalisme.

La photo de l’américain John Stanmeyer, illuminée uniquement par le clair de lune et les écrans de téléphones de ceux qui sont sur le point de partir chercher « une vie meilleure », a été prise en février 2013 sur une plage de Djibouti, lieu de transit des migrants en provenance de la Somalie, de l’Éthiopie ou de l’Érythrée. La photo de John Stanmeyer « est connectée à tant d’autres sujets : elle ouvre la discussion au sujet des technologies, de la mondialisation, des migrations, de la pauvreté, de l’aliénation, d’humanité », a déclaré un membre du jury, Jillian Edelstein. Un autre membre du jury, présidé par Gary Knight, de l’agence photo VII, assure que cette photo donne une image différente des migrants : « tellement de photos des migrants les montrent débraillés et pathétiques, mais cette photo n’est pas tant romantique qu’elle est digne », a déclaré Susan Linfield.

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Angoulême : le Grand Prix attribué à Bill Watterson, le père de « Calvin et Hobbes »

calvin&hobbesC’est un auteur rare, très rare, que le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) a décidé d’honorer, dimanche 2 février en clôture de sa 41e édition. Bill Watterson est le père d’une série universelle considérée comme un chef-d’œuvre du 9e art : Calvin et Hobbes. L’Américain âgé de 55 ans a été préféré au Japonais Katsuhiro Otomo (le créateur d’Akira) et au scénariste britannique Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta, From Hell…), les deux autres « finalistes » du vote organisé pendant le festival auprès de 1 496 dessinateurs et/ou scénaristes professionnels. Il est le quatrième Américain à recevoir le Grand Prix d’Angoulême après Will Eisner (1975), Robert Crumb (1999) et Art Spiegelman (2011).

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Alexandre Cadet-Petit, la vie passionnément

—Par Dominique Berthet—

alex_cadet-petitL’annonce de la disparition inattendue, d’Alexandre Cadet-Petit a consterné ses nombreux amis. Enfant des Terres Sainville, c’est dans son atelier rue Jules Monnerot qu’il a été retrouvé sans vie le 13 janvier dernier. Au cours de nos fréquentes conversations, il évoquait souvent son enfance dans ce quartier populaire. Il en parla d’ailleurs lors d’un colloque que j’avais organisé en 2007 sur « L’art dans sa relation au lieu ». Il racontait qu’il avait quatre ans lorsque son père est décédé aux Terres Sainville. Il ajoutait : « Aussi loin que je me souvienne, je suis très vite devenu l’homme du lieu maison, un enfant éveillé et curieux dans un univers féminin : une mère et deux sœurs qui me bourrent d’attention. Il me semble que pour elles, je n’étais qu’un fragile bonbon en boîte, peut-être “pour ne pas que celui-là aussi s’en aille”. La pression du “s’en aille” est d’ailleurs si forte que très vite je griffonne, peins, démonte, fabrique, grimpe, répare, polis, cloue. Et puisque tout le monde voit qu’il ne part pas, mon parrain m’offre ma première boîte à outils vers six ou sept ans […] »1.

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Aimé Césaire, Lam, Picasso. « Nous nous sommes trouvés » : chefs-d’oeuvre, mode d’emploi

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

cesaire&lam&picassoL’un des aspects les plus remarquables de la vie de ces trois  hommes est la chance de s’être trouvés et d’avoir su donner à  cet élan la force d’un étendard. Car, « quand le monde fléchit autour de soi, quand les structures d’une civilisation vacillent, il est bon de revenir sur ce qui, dans l’histoire, ne fléchit pas, mais au contraire redresse le courage, rassemble les séparés, pacifie sans meurtrir. Il est bon de rappeler que le génie de la création est, lui aussi, à l’œuvre, dans une histoire vouée à la destruction. »

Suivant la chronologie de leur vie, tout   parcours  Picasso  Lam Césaire
se doit d’aboutir  à un idéal, celui où l’illusoire et le réel se rencontrent, se heurtent, se laissent saisir par le même regard.

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14°N 61°W : « Attrape-rêves » de Ricardo Ozier-Lafontaine

 Du 25 Janvier au 07 Mars 2014
—Par Frédérique Dorléans — (Dossier de presse)
ozier-lafontaineRicardo Ozier-Lafontaine, artiste de « rêves porteurs d’espoir », en prise quotidienne avec les blessures profondes de l’âme de l’enfance qu’il côtoie; livre avec « Attrape-rêves » une proposition plastique faisant écho aux croyances mythologiques et à des pratiques contemporaines en relation avec la sphère onirique.
L’artiste utilise le lieu des toiles et des supports-bois à la manière d’un tapissier dont l’espace de création doit être recouvert, colonisé en totalité, sans relâche. L’hyperdensité formelle et les registres chromatiques sont rendus au moyen de la superposition d’une multitude de techniques et de substrats.

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Dominique Berthet, Pour une critique d’art engagée, L’Harmattan, 2013.

— Présentation par Sentier, artiste plasticien et enseignant au Campus Caraïbéen des Arts —

berthet_pour_une_critique_eL’engagement du critique pour Dominique Berthet est dans une grande proximité avec celui de l’artiste pour qui il s’agit de rendre visible un point de vue de la manière la plus indépendante possible. Il est crucial de comprendre que la création artistique actuelle est une démarche éminemment individuelle, unique, singulière. Avant d’être une production qui s’adresse à des spectateurs, des lecteurs ou des auditeurs, c’est une recherche personnelle, intime, secrète et silencieuse. Connaître ce qu’est le silence de l’intériorité est essentiel pour comprendre ce qu’est réellement une démarche artistique. La caractéristique principale de la création artistique est la communication de cette expérience d’isolement, de solitude, d’exploration de son propre imaginaire. L’artiste est le seul maître de sa pratique, un domaine dans lequel nul ne saurait intervenir à part lui. Il peut pratiquer dans tous les lieux où il peut puiser des ressources, où il trouve du matériel, où il trouve matière à spéculations et à improvisations. Il est seul à pouvoir circuler dans le labyrinthe de ses intuitions.

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Césaire, Lam, Picasso, « Nous nous sommes trouvés »

 Se tient à la Fondation Clément au François, sans doute la plus belle exposition jamais organisée en Martinique.

expo_cesaire_lam_picasso  — par Roland Sabra —

 Fin avril 1941 le vapeur Capitaine Paul Lemerle arrive enfin dans la baie de Fort-de-France un mois après son départ de Marseille avec à son bord trois cents cinquante intellectuels européens pourchassés par le nazisme triomphant. Le bateau a vingt ans d’âge, poussif il est au deux tiers de sa vie. Il ne dispose que de sept couchettes réparties entre deux cabines. Les passagers, s’entassent dans les cales sans air ni lumière sur des lits de fortune, ou ce qui en tient lieu, des grabats plutôt. Qui y-a-t-il parmi cette « racaille » selon les termes employés par la police »collaborationniste » de Marseille ? André Breton, Claude Levi-Strauss, Victor Serge, Anna Seghers, Wifredo Lam, des artistes, des savants, des communistes, des juifs, des anarchistes, des républicains espagnols. Une fondation étasunienne l’ »Emergency Rescue Committee » (ERC) est chargée par son gouvernement de sauver les personnalités intellectuelles menacées par l’hitlérisme qui en échange accepteront d’offrir à la grande Amérique le service de leur savoir.

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L’explosion du street art « made in France »

 —Par William Plummer (Monde Académie)—
la_tour_13Désormais reconnu, le street art remporte depuis peu l’adhésion du grand public. Dans ce qui apparaît comme un phénomène planétaire, les artistes français se distinguent tout particulièrement.

A Vitry-sur-Seine, les murs se suivent mais ne ressemblent pas. Rue après rue, les œuvres de street art se succèdent, apportant une certaine poésie appréciée des Vitriots. Depuis près de cinquante ans, cette ville du Val-de-Marne mène une intense politique culturelle d’implantation d’œuvres urbaines : l’arrivée du street art à Vitry-sur-Seine n’a donc rien d’un hasard.

Initialement connu sous le nom « d’art urbain » ou « writing », cet art est apparu vers la fin des années 1960 aux Etats-Unis sous la forme de graffitis, tags, collages et autres affiches, dans les rames du métro new-yorkais.  A l’origine assimilé à du vandalisme, ce nouveau moyen d’expression – des jeunes surtout – s’est imposé peu à peu comme un art à part entière jusqu’à rencontrer un succès fulgurant depuis la fin des années 2000.

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Césaire & Picasso, Césaire & Lam à la Fondation Clément

 Suite de l’article « En revenant de l’Expo. »

—Par Roland Sabra —madame_lumumba-325b

Quand le dessin illustre le poème

Parmi les pièces rares présentées on peut voir l’enveloppe originale dans laquelle le tapuscrit de « Tombeau du soleil », annoté de la main de Césaire, a été envoyé à « Monsieur André Breton, 45 West 56 th St, New-York, 19 NY, Etats-Unis d’Amérique », ansi qu’un tiré à part du «  Cahier d’un retour au pays natal » dédicacé à Wifredo Lam avec pourrait-on croire une plume Sergent Major trempée dans un encrier d’écolier. Émotions assurées.

Césaire n’était pas né que déjà Picasso découvrait l’art africain qu’il utilisera comme une machine de guerre contre l’art occidental. Césaire partira lui à la recherche du « Nègre fondamental » avec un objectif qu’il ne lâchera plus jamais : «  Me reconquérir, voilà mon obsession » dit-il. Ces deux démarches suffisent-elle à provoquer la rencontre ? Certainement pas, d’autres faisceaux vont converger. Plus que l’appartenance en elle-même au Parti Communiste Français ( PCF) dès le lendemain de la seconde guerre ce sont les modalités de cette appartenance qui les réunissent.

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En revenant de l’Expo…

 Aimé Césaire, Lam, Picasso « Nous nous sommes trouvés »

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— Par Roland Sabra —

Suite de l’article Césaire, Lam, Picasso, ils se sont trouvés!

Passé le sas d’entrée sur la droite sont accrochés dans ce qui peut ressembler à une alcôve quelques masques ayant accompagné Césaire, Lam et Picasso leur vie durant.

  S’en tenir à la déclaration péremptoire et agacée de Picasso en réponse à une critique de sa période cubiste un peu trop réductrice « L’art nègre ? Connais pas ! » c’est tordre la pensée du peintre, lui qui précise, «  Il n’y a pas d’art nègre, mais une manifestation du génie humain qui, à la suite des circonstances, s’est exprimée et développée en Afrique. » Le paradoxe tient à ce que Picasso va contribuer, peut-être plus que tout autre, mais sans doute involontairement, ou tout au moins sans en mesurer toute la portée, à la constitution d’un nouvel objet, «  L’Art nègre » précisément, dont il dit par ailleurs ne rien savoir ! Le statut des objets africains rapportés par les navigateurs portugais dès le XVème siècle et constitués en collections à partir du tout début du XXème siècle par Maurice de Vlaminck comme l’atteste Guillaume Apollinaire, sont porteurs d’une ambiguïté qui ne cesse de faire débat aujourd’hui encore.

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Césaire, Lam, Picasso, ils se sont trouvés!

Se tiexpo_cesaire_lam_picassoent à la Fondation Clément au François, sans doute la plus belle exposition jamais organisée en Martinique.

 — En guise d’introduction par Roland Sabra —

 Fin avril 1941 le vapeur Capitaine Paul Lemerle arrive enfin dans la baie de Fort-de-France un mois après son départ de Marseille avec à son bord trois cents cinquante intellectuels européens pourchassés par le nazisme triomphant. Le bateau a vingt ans d’âge, poussif il est au deux tiers de sa vie. Il ne dispose que de sept couchettes réparties entre deux cabines. Les passagers s’entassent dans les cales sans air ni lumière sur des lits de fortune, ou ce qui en tient lieu, des grabats plutôt. Qui y-a-t-il parmi cette « racaille » selon les termes employés par la police »collaborationniste » de Marseille ? André Breton, Claude Levi-Strauss, Victor Serge, Anna Seghers, Wifredo Lam, des artistes, des savants, des communistes, des juifs, des anarchistes, des républicains espagnols. Une fondation étasunienne l’ »Emergency Rescue Committee » (ERC) est chargée par son gouvernement de sauver les personnalités intellectuelles menacées par l’hitlérisme qui en échange accepteront d’offrir à la grande Amérique le service de leur savoir.

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La Martinique en émoi!

— ParGeneviève Sézille-Ménil —

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Ce week-end, à l’ESPE (anciennement IUFM) de Martinique, était organisé un colloque par le CEREAP (Centre d’Études et de Recherches en Esthétique et Arts Plastiques) sur le thème « Art et engagement ». Deux journées complètes, 30 novembre et 1er décembre 2013, de haut niveau !

Haut niveau ne veut pas dire qui concerne une certaine catégorie de personnes ou d’intellectuels ! Non, les intervenants s’adressent à tout public qui désire se cultiver, enrichir et partager ses connaissances, s’ouvrir à l’autre. Des interventions de qualité, bien dosées avec des modérateurs conscients de leur rôle dans la stricte observance du temps alloué et du thème abordé !

L’engagement a été étudié et proposé sous différentes formes : artistiques, cinématographiques, sociologiques, politiques !

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CES AIRES : rencontres d’art contemporain du 29 novembre au 12 décembre

—Dossier de presse—

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La galerie ODIS 7 sous l’égide du conseil général  présente Ces Aires, Rencontres d’Art Contemporain dédiées au centenaire d’Aimé Césaire du 29 novembre au 12 décembre 2013
L”exposition, Ces aires, s’articule autour des travaux des artistes et des invités de la galerie ODIS 7.
La finalité est de permettre aux exposants de se fédérer à travers un thème: Que sont Ces Aires ?
Ces aires sociales, ces aires naturelles, ces aires du son, ces aires de la poésie, ces aires du regard, ces aires picturales qui amèneront le public à déambuler dans des espaces intimistes où chaque objet artistique propose et aboutit à un questionnement.
L’exposition sera composée de deux espaces:
La résidence Chanteclerc du 30 novembre au 12 décembre

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BIAC 2013 : L’art est affaire de sensibilité et non de raison

— Par Jean José Alpha —

biac_atrium-325Sur la place Eugène Mona devant l’Atrium, ce vendredi 22 novembre à la tombée du soir, lors du lancement de la Biennale internationale des Arts contemporains de la Martinique (BIAC) organisée par Johanna Auguiac- Célénice et la Région Martinique,  j’ai vu apparaitre sur les toiles blanches mises à leur disposition, les manuscrits secrets des artistes invités.
La voix roque de Papa Slam sur les musiques de Jeff Baillard, percutait les spectateurs plantés devant l’estrade sur laquelle évoluaient nerveusement les créateurs face aux rectangles blancs en surbrillance placés au dessus de la mêlée.

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