Roland Sabra

Encore 36 millions d’esclaves sur la planète

— Par Sylvie Kauffmann —

L’esclavage moderne affecte 35,8 millions de personnes sur la planète, selon une ONG. A peu près l’équivalent de la population du Canada ou de l’Algérie.

Douze ans d’esclavage, l’autobiographie de Solomon Northup portée à l’écran l’an dernier par Steve McQueen, a été écrite en 1853. Cette histoire vraie d’un homme libre, kidnappé puis vendu et confronté pendant douze ans à la brutalité inouïe de la servitude dans le sud américain, a ému le jury des Oscars et des millions de spectateurs dans le monde entier. Un drame historique dont la cruauté, heureusement, appartient à une époque révolue. Cela s’apprend à l’école : l’esclavage a été aboli.

Evelyn Chumbow aimerait le croire. Elle, ce n’est pas douze, mais huit ans d’esclavage qu’elle a subis, de 9 à 17 ans. Ce n’était pas dans le sud des Etats-Unis, mais dans le nord. Et ce n’était pas au XIXe siècle, mais au XXIe. Evelyn Chumbow est une rescapée de l’esclavage moderne, une condition qui, selon un rapport de l’ONG Walk Free publié le 17 novembre, affecte 35,8 millions de personnes sur la planète.

→   Lire Plus

Le Discours antillais : la source et le delta

Colloque international les 4, 5 et 6 novembre 2019 en Martinique & Guadeloupe

Organisé par Dominique Aurélia et Laura Carvigan-Cassin

La fortune critique qu’a connu et que connaît encore Le Discours antillais quant à la réception de l’oeuvre conceptuelle d’Édouard Glissant doit certainement beaucoup à l’allure exhaustive de l’étude, tout entière placée dans son inspiration comme dans son ambition intellectuelle, sous l’épigraphe de Frantz Fanon : « une tâche colossale que l’inventaire du réel ». Or, c’est aussi cet aspect qui a étonné lors de la publication de l’ouvrage en 1981 au Seuil : il faut croire que cette ambition d’embrasser le réel de la société antillaise a également dérouté quant à la liberté de sa méthode, cette « hardiesse méthodologique » dont se revendique alors celui qui a déjà une œuvre littéraire derrière lui. Ce double effet dit en lui-même une fascination et un étonnement qui n’a pas cessé depuis la publication, dépassant les classifications. Ce paradoxe d’une réception critique dit certainement aussi la difficulté à percevoir correctement la place de l’ouvrage dans la réflexion d’Édouard Glissant, dont on a pu constater ultérieurement qu’elle ne pouvait s’apprécier qu’au gré du paradigme du mouvement.

→   Lire Plus

Troubles de l’attention, du sommeil, du langage… « La multiplication des écrans engendre une décérébration à grande échelle »

Pour le neuroscientifique Michel Desmurger, laisser les enfants et les adolescents face à des écrans relève de la maltraitance. Il alerte sur ce qu’il considère comme un problème majeur de santé publique.

— Propos recueillis par Pascale Santi et Stéphane Foucart —

Michel Desmurget dirige, au CNRS, une équipe de recherche sur la plasticité cérébrale. Il vient de publier La Fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants (Seuil, 425 pages, 20 euros).

En se fondant sur la littérature scientifique disponible, le neuroscientifique y détaille les effets de l’omniprésence des outils numériques sur la cognition, le comportement et le bien-être des enfants.
Vous abordez dans votre livre les différents types d’écrans classiques, les jeux vidéo, etc. Qu’est-ce qui est le plus délétère pour l’enfant ?

C’est la convergence de tout cela. De nombreuses études mettent en évidence l’impact des écrans, quels qu’ils soient, sur des retards dans le développement du langage, sur le sommeil et l’attention. Le cerveau – surtout lorsqu’il est en construction – n’est pas fait pour subir ce bombardement sensoriel.

Quelles sont les données disponibles sur le temps d’écran ?

→   Lire Plus

Complémentaire santé solidaire à partir du 1er novembre 2019

Soins dentaires, optiques, aides auditives, dispositifs médicaux… À partir du 1er novembre 2019, la Couverture maladie universelle-complémentaire (CMU-C) sera étendue aux bénéficiaires de l’Aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) avec la mise en place de la « Complémentaire santé solidaire ».

Cette complémentaire va offrir une protection renforcée à tous (les soins pour lesquels le reste à charge pouvait être élevé avec l’ACS vont être désormais pris en charge à 100 %).

Elle permettra d’éviter aux bénéficiaires :

  • l’avance des frais chez le médecin, le dentiste ou encore à l’hôpital ;
  • les dépassements d’honoraires.

Sans participation financière pour les foyers actuellement à la CMU-C, elle implique en revanche, pour les personnes éligibles à ce jour à l’ACS (746 € à 1 007 € de revenus par mois pour une personne seule par exemple), une participation financière établie en fonction de l’âge :

→   Lire Plus

« 85B », une pièce écrite et mise en scène par Delphine Bernard

Mardi 29 octobre 2019 19h 30 au T.A.C.

Dans le cadre d’Octobre Rose, l’association Ma Tété vous présente ce soir au théâtre municipal Aimé-Césaire à Fort-de-France la pièce « 85B » avec la comédienne et marionnettiste Mélisse Magny.

Créée en 2015, 85B est une pièce « marionnettique » abordant la lutte contre le cancer, de l’annonce aux traitements thérapeutiques, puis à l’ »après » cancer, un moment délicat de la maladie rarement évoqué.

Dans cette fiction écrite et mise en scène par Delphine Bernard, une complice de longue date, Mélisse Magny devient Chloé, 33 ans, une passionnée de gastronomie qui vous reçoit dans sa cuisine, lieu convivial par excellence, pour fêter ses cinq ans de rémission. Vous y ferez la connaissance de sa mère-moule à gâteau, de son père-cafetière, de son chou-fleur-médecin ou encore de son compagnon sportif-torchon. La pièce « 85B », remarquée au Off d’Avignon en 2017, lève le voile sur un sujet peu abordé au théâtre, avec humour, tendresse et poésie.

En tant que femme, de quelle manière avez-vous été confrontée au cancer du sein?

J’ai moi-même eu un cancer du sein quand j’avais 27 ans en 2010.

→   Lire Plus

Ce que masque le voile.

— Par Jacky Dahomay —

Une nouvelle polémique, dont la France a obscurément le secret, oppose ceux qui défendent le droit qu’ont les mères de confession musulmane d’accompagner leurs enfants lors de sorties scolaires en restant voilées et ceux, à l’inverse, qui considèrent que c’est manifester une appartenance religieuse dans un cadre qui demeure scolaire, ce qui contredit en quelque sorte la laïcité. Le plus surprenant est que cette affaire a provoqué des réactions politiques et médiatiques d’une ampleur telle que cela a consterné les autres pays démocratiques et nous convoque inévitablement à penser le surgissement d’un tel événement et à saisir son sens véritable. Chose difficile, il va sans dire.

Il faut tout de même reconnaître que le système capitaliste néolibéral traverse une crise sans précédent, aussi bien sociale, économique que politique et culturelle. Ce déboulé des colères qui saisit les peuples de bien des régions du monde, déroute aussi bien les partis politiques que les syndicats ce qui rend leur lecture problématique. Des chefs d’Etat attisent les crispations identitaires pour voiler le phénomène. Tout se passe comme si nous étions bombardés de signes ce qui produit une déroute de la pensée dans un monde qui commence à sentir le brûlé.

→   Lire Plus

« Histoire du voile, des origines au foulard islamique » de Maria Giuseppina Muzzarelli

— Par Cécile Dunouhaud —

Bayard, collection « Constellations », 2017, 258 p., 21,90 €

Cécile Dunouhaud | Août 28, 2017 | Histoire générale | 0 |
Titre original : A capo coperto. Storie di donne e di veli, traduit de l’italien par Martine Segonds-Bauer
Présentation de l’ouvrage par l’éditeur : « Évoquer aujourd’hui une femme voilée, c’est immédiatement penser au hijab ou à tout autre vêtement couvrant la tête ou le corps des femmes dans le monde islamique. Beaucoup les portent dans les pays occidentaux, non sans polémique. Pourtant c’est bien dans l’histoire de l’Occident qu’il faut chercher la prescription faite aux femmes de se couvrir. Partons donc à la découverte d’une coutume millénaire, attestée par la Bible et la statuaire grecque, par les Pères de l’Église, les lois du Moyen Âge, et d’innombrables témoignages artistiques et littéraires.
Le voile était une prérogative des femmes mariées, endeuillées, ou même des religieuses. Signe de pudeur et de modestie, aussi léger dans sa texture que lourd de symboles, le voile était cependant un accessoire qui suivait ou faisait la mode, un élément fondamental du luxe et de l’élégance – comme peut l’être encore aujourd’hui le foulard portant la griffe de grands couturiers.

→   Lire Plus

La sécheresse a tué une centaine d’éléphants en deux mois au Botswana

Le Botswana est soumis depuis plusieurs saisons à des épisodes récurrents de sécheresse aggravés par le réchauffement climatique, qui pèsent sur la sécurité alimentaire de la population et de la faune.

Certains sont morts de faim, d’autres ont succombé à la maladie. Une centaine d’éléphants sont morts, ces deux derniers mois, dans le parc national de Chobe (nord), le plus grand du Botswana. Les pachydermes sont victimes des effets de la sécheresse qui sévit dans toute l’Afrique australe, annonce, mardi 22 octobre, le ministère de l’Environnement. « À cause de la sécheresse actuelle, les éléphants ingèrent de la terre lorsqu’ils broutent et sont ainsi exposés à la bactérie de l’anthrax », qui provoque la maladie du charbon, ont expliqué les autorités, précisant que les cadavres de pachydermes qui en sont morts seront incinérés, pour éviter la contagion à d’autres animaux.
Toute la pointe sud de l’Afrique concernée

Comme le reste de la pointe sud de l’Afrique, le Botswana est soumis depuis plusieurs saisons à des épisodes récurrents de sécheresse, aggravés par le réchauffement climatique, qui pèsent sur la sécurité alimentaire de la population et de la faune.

→   Lire Plus

« Nulle part le port du voile n’accompagne une vitalité démocratique »

— Par Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration —
La défiance à l’égard des femmes voilées exprime moins une montée de l’islamophobie en France que la crainte de voir régresser le droit des femmes, estime, dans une tribune au « Monde », le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.

La brutale interpellation d’une femme voilée, le 11 octobre, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté n’a pas seulement attesté d’une haine antimusulmane française aussi sidérante qu’heureusement minoritaire, elle a aussi ouvert la boîte aux bêtises.

Passons sur l’ignorance de ceux qui veulent interdire tout port de signe religieux ostensible dans l’espace public. Pour mémoire, Aristide Briand, concepteur de la loi de 1905, avait mis le holà aux tentatives similaires d’interdiction de la soutane dans les rues de nos villes.

Lire aussi Que dit la tradition coranique sur le voile ?

Une nouvelle fois, mais de manière décuplée, cet épisode sert aussi de carburant aux défenseurs inconditionnels du voile qui affirment comme une évidence indiscutable que les croyants musulmans seraient victimes d’une « islamophobie d’Etat ». La réalité documentée atteste pourtant du contraire.

→   Lire Plus

France-Antilles : soutiens

Communiqué de soutien aux salaries de France Antilles

Combat Ouvrier —

Après les salariés d’Antilles Télévision, c’est au tour de ceux de France-Antilles d’être dans la tourmente. Placé en redressement judiciaire, la justice peut prononcer la liquidation de la société à tout moment et plus de 200 employés répartis en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique peuvent se retrouver à la rue.
Créé par le riche capitaliste Robert Hersant, et aujourd’hui dirigé par sa petite fille, France-Antilles a toujours bénéficié des attentions des différents pouvoirs politiques en place et notamment celle de De gaulle. Parmi ces attentions, un soutien financier.
Les propriétaires de France-Antilles et ses gros actionnaires ont pu ainsi accumuler une fortune dont les salariés n’ont jamais bénéficié. Aujourd’hui, ces mêmes propriétaires et actionnaires ont décidé d’abandonner à leur sort les salariés qui, il y a quelques années, ont accepté des sacrifices pour sauver leur « gagne-pain ».
C’est donc avec les profits réalisés par Hersant et les différents repreneurs successifs que, normalement, France Antilles devrait être remis sur pied. Nous dénonçons ces voleurs et profiteurs capitalistes. Ces derniers sont les seuls responsables de la mise au chômage éventuelle des salariés.

→   Lire Plus

La Martinique, île aux esclaves, aux pesticides et …aux centenaires

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Trois anecdotes.

La première. Il y a une vingtaine d’années, je débarque à Orly et prends un taxi pour Paris. Comme c’est souvent le cas, la conversation s’engage avec le chauffeur sur le fait de société du moment, non sans que j’aie à préciser que je suis martiniquais. C’est en effet la réponse à la question que m’a posée d’emblée mon interlocuteur et qui se pose de plus en plus aux ultramarins antillais débarquant en France : « venez-vous de la Guadeloupe ? ». Hésitant, il me gratifie alors d’une bafouille qu’on pourrait traduire par « la Martinique, est-ce l’île où il y avait des esclaves ? ». Quelques années plus tôt, en pleine période du Goncourt, l’un de ses collègues m’avait cité Blaise Cendrars au lieu de Césaire à qui il avait attribué le livre Texaco. Moralité, ces gentils chauffeurs écoutent la radio et regardent la télévision.

Deuxième anecdote, c’est encore à Paris, en mars 2018, une professeure qui a enseigné sur le campus de Schoelcher pendant une dizaine d’années. Elle est amoureuse de la Martinique, le pays de ses enfants dont le père est originaire.

→   Lire Plus

Canaries. Photographies Jean-Luc de Laguarigue

Jusqu’au 31 décembre 2019. Foudres HSE Édouard Glissant. Habitation Saint-Étienne.

La parole de l’artiste antillais ne provient donc pas de l’obsession de chanter son être intime ; cet intime est inséparable du devenir de la communauté.
Mais cela que l’artiste exprime, révèle et soutient, dans son oeuvre, les peuples n’ont pas cessé de le vivre dans le réel. Le problème est que cette vie collective a été contrainte dans la prise de conscience ; l’artiste devient un réactiveur.
C’est pourquoi il est à lui-même un ethnologue, un historien, un linguiste, un peintre de fresques, un architecte.
L’art ne connaît pas ici la division des genres.
Ce travail volontaire prépare aux floraisons communes.
S’il est approximatif, il permet la réflexion critique ; s’il réussit, il inspire.
Édouard Glissant
Le discours antillais, éditions Folio, 2008

******

Pour le photographe martiniquais, le séjour à Canaries aura été un voyage dans le temps. Dans ce petit village de Sainte-Lucie où la vie quotidienne conjugue labeur et misère sur un fond de cases colorées, Laguarigue retrouve la Martinique de son enfance, aujourd’hui disparue sous le clinquant des enseignes publicitaires et la grisaille du temps-béton.

→   Lire Plus

Le transport : nous y contribuons en achetant notre ticket

— Par Manuéla Amable-Potiron, présidente de l’A.U.T.M. —

Un  an que le TCSP a vu le jour ! La plupart des usagers semblent être satisfait du nouveau mode de transport sur le réseau de la Cacem. 

Toutefois, une bonne partie des usagers ne valident pas leur ticket,  gwan moun kon piti. Mêmes observations  pour le bus.

Ki Sa Nou Pé Fè ? 

Nous avons bien compris qu’une grande majorité des usagers n’était pas satisfait du réseau après ses nombreux et longs mouvements sociaux.

Tout n’est pas parfait. Il faut  améliorer les fréquences, réduire les retards et l’information voyageurs.

Notre rôle est d’être à vos côtés, défendre les droits de tous les usagers.

Pourtant si nous avons des droits, ces droits supposent des devoirs en particulier celui d’acheter son billet.

 La fraude nous  coûte cher.

À tous ceux qui valident leur ticket,  Nou ka di zot,  Mèsi !

Aux autres, faites de même : munissez-vous de votre titre de transport et validez-le.

Mèsi an pil !

→   Lire Plus

Dress Code : Habillée comment ?

Quand les femmes se battent pour défendre leur droit de choisir !

Spectacle présenté en public à Montsinery le 12 octobre en GUYANE

La nouvelle création de la Compagnie ACTIV’ART 2 propose une réflexion sur le vêtement féminin, et l’interprétation qu’il peut susciter, ainsi que sur les questions de la pudeur ou de l’impudeur, qui concernent essentiellement le corps féminin.

Chaque projet de la Compagnie est en rapport avec des questionnements sur la société, sur toute société. Alors que débats et déclarations sur les violences faites aux femmes émaillent chaque jour notre actualité , Jandira De Jesus Bauer explore sans frilosité l’impact que peut avoir la façon qu’ont les femmes de vêtir leur corps, et les conséquences qu’elles en subissent : justification d’un viol par une  tenue vestimentaire « provocante », accusation de remise en cause de la laïcité avec le port d’un foulard sur la tête… Tout est prétexte, par les temps qui courent, à culpabiliser, à accuser, et à juger le choix que font toutes les femmes de la façon de couvrir leur corps .

Pour la présentation en Guyane de la première mouture de ce spectacle d’une facture originale et inédite, la Compagnie ACTIV’ART 2 a fait appel à des femmes guyanaises de tous horizons, qui se sont portées volontaires, candidates à l’aventure de jouer le jeu, et motivées par cette cause féminine universelle.

→   Lire Plus

En Guadeloupe, Philippe privilégie la lutte internationale contre les sargasses

La lutte contre les sargasses passera par la coopération internationale, plutôt que par une succession de plans nationaux, a insisté le Premier ministre.

La lutte à long terme contre les sargasses passera par la coopération internationale, plutôt que par une succession de plans nationaux, a insisté samedi Edouard Philippe, qui a constaté lors de sa visite en Guadeloupe les dégâts causés par ces algues brunes proliférant partout dans les Caraïbes.

Il n’était donc pas question à ce stade pour le Premier ministre de débloquer une nouvelle enveloppe d’aide pour les Antilles, durement frappées depuis 2011 par les échouements massifs de ces algues à l’origine d’émanations toxiques et nauséabondes.

Alors qu’une première conférence internationale sur les sargasses se tenait cette semaine à Pointe-à-Pitre, Edouard Philippe a plutôt insisté en clôture sur « la nécessité de répondre à ce fléau par une coopération multilatérale ». En ce sens, une déclaration commune a été adoptée samedi par des délégations nationales de la zone et des organisations régionales, entérinant la création d’un programme caribéen de lutte soutenu notamment par des fonds européens.

« Les solutions doivent être mondiales », a encore plaidé le Premier ministre en clôture d’une conférence qui a notamment récompensé une douzaine de projets internationaux destinés à améliorer la connaissance des causes, pour l’heure assez mystérieuses, et la valorisation de ces algues.

→   Lire Plus

Images virtuelles, vidéos truquées… Peut-on encore croire ce que l’on voit ?

— Par Benjamin Jérôme —
Aujourd’hui, les deepfakes, vidéos truquées hyper-réalistes, mentent mieux que jamais. Décryptage d’un phénomène aussi bluffant qu’alarmant.

L’association Solidarité Sida a créé une « fake news » où Donald Trump annonce que le VIH est éradiqué. Solidarité Sida

Son travail a de quoi inquiéter. Hao Li, chercheur allemand installé en Californie, est un pionnier des deepfakes, ces vidéos trafiquées grâce à l’intelligence artificielle qui permettent de faire dire n’importe quoi à n’importe qui. Comme de montrer Donald Trump annonçant l’éradication du sida. Ce clip choc, qui a fait le buzz début octobre, était une fake news imaginée à dessein par l’association française Solidarité Sida pour relancer la mobilisation contre la maladie.

Dans ce deepfake, les postures et le visage du président américain permettaient de deviner l’imposture. Mais pour combien de temps encore? « Nous sommes déjà capables de générer des vidéos dont il est pratiquement impossible de savoir, à l’œil nu, si le contenu est réel ou non », prévient Hao Li, qui nous répond depuis l’un de ses deux laboratoires de recherche. L’homme, qui passe son temps en conférence ou auprès de ses étudiants, a aussi monté sa start-up, Pinscreen, spécialisée dans la création sur ordinateur d’avatars photoréalistes.

→   Lire Plus

Sciences sociales: nouveautés du 27 octobre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

Kréyol matjé-palé (Espésial dédikas ba Stéphen Jean Holana)

— Par Daniel M. Berté —

(R1) Anlè Sipèw Radio
Nou di sa an Kréyol

Nou palé nou matjé
Pou Pèp Matinitjé
Nou matjé dénonsé
Lé problèm ki pozé (R1)

Nou dénonsé kriyé
Pou pèp YO espwaté
Nou kriyé sipòté
Pou nou té sa endé (R1)

Nou sipòté ralé
Manmay ki YO pijé
Nou ralé nou pousé
Frè ek sè ankayé (R1)

Nou pousé nou djélé
Pou yo pé respèkté
Nou djélé ekzijé
Pou trapé dignité (R1)

→   Lire Plus

Littératures: nouveautés du 27 octobre 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

→   Lire Plus

De « Paternité » en « Addictions », pieds chaussés dans le punch…

Belle soirée de créations chorégraphiques lors du Caraïp’Hop 2019

— Par Roland Sabra —

Trois créations chorégraphiques annoncées sur le programme et quatre présentées au soir de cet avant dernier jour du Caraïp’Hop Festival 2019. Abondance de biens… 

« Paternité »

Tout d’abord «  Paternité » de Flexx, surnom de Fabrice Vaillant, professeur de Hip-hop dont l’une des élèves a été primée et sélectionnée pour le niveau européen lors du dernier concours National de la Confédération Nationale de Danse en juin de cette année. Qu’en est-il de la paternité pour tout homme ? De par le monde ? En Martinique ? Et les impairs du père ? Le danseur s’avance en diagonale du fond la scène coté jardin en proie à des interrogations, des étonnements, des émerveillements, des inquiétudes, devant une radiographie, sans doute l’image d’une échographie, qui mériterait un affichage en fond de scène. La gestuelle donne sur le registre de l’arrondi avec un summum autour de son ventre prenant la forme repérée dans la couvade, ce phénomène qui traverse certains pères en devenir quand ils n’y sont pas préparés. Baisse de libido, identification à une figure maternelle qu’il est inutile de vouloir préciser tant elle est évidente.

→   Lire Plus

Guadeloupe : Édouard Philippe présent pour amplifier la lutte contre les sargasses, ces algues brunes.

Samedi 26 et dimanche 27 octobre, Édouard Philippe se rend en Guadeloupe avec l’ambition d’intensifier la coopération internationale pour lutter contre les sargasses, ces algues brunes dont les échouements massifs provoquent des émanations toxiques partout dans les Caraïbes.

Le Premier ministre est attendu samedi (16H30 locales, 22H30 dans l’hexagone) en clôture d’une conférence internationale à Pointe-à-Pitre qui réunit des délégations de toute la zone (Mexique, Etats-Unis, République dominicaine, Panama, Guatemala, Costa Rica…), avec l’idée de formaliser dans une « déclaration politique » une « alliance contre les sargasses », précise Matignon.

Cette initiative, portée par la région Guadeloupe, recouvre des partages de connaissances scientifiques afin d’éclairer les causes d’un phénomène pour l’heure assez mystérieux, ainsi que ses conséquences économiques, sociales et sanitaires. Elle englobe aussi des « réponses opérationnelles, très pratiques » sur la détection en amont, le ramassage de ces algues.

Source :AFP

Sargasses : comment transformer un mal en bien?

État de la question

Depuis 2011, les sargasses envahissent les côtes de la Martinique. Également appelées « algues brunes », elles proviennent de la haute mer. Elles y vivent sous forme libre et suivent des courants marins qui les dirigent actuellement sur les côtes martiniquaises, préférentiellement vers la zone atlantique mais aussi parfois jusque sur la côte caraïbe.

→   Lire Plus

En Guyane, des malades mentaux sans droits ni respect

— Par Eric Favereau —
Dans un rapport rendu public ce vendredi, le contrôleur général des lieux de privation de liberté s’inquiète vertement de la prise en charge des malades souffrant de troubles mentaux.

C’est loin, bien loin de l’Hexagone. Mais le constat est honteux. Le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), après avoir effectué une visite du pôle de psychiatrie et du service des urgences du centre hospitalier Andrée-Rosemon (Char) à Cayenne, a rendu publiques, ce vendredi, des recommandations très sévères. Pointant «des pratiques illégales et abusives d’isolement», «l’absence d’évaluation de ces pratiques professionnelles, du registre de l’isolement et de la contention». Plus grave encore, il y aurait «des pratiques forcées de traitements par injections, l’absence de recherche de consentement du patient».

Un bilan terrible, loin du respect des droits des patients. Et on peut craindre qu’aucune amélioration n’ait eu lieu, tant la situation de l’hôpital de Cayenne est tendue, et pas simplement en psychiatrie. L’enquête s’est déroulée il y a un an, en octobre 2018. Ils sont venus à l’improviste. Quatre contrôleurs du CGLPL se sont rendus à Cayenne pour ausculter la prise en charge des malades mentaux.

→   Lire Plus

Caraïp’hop 2019: Hip-hop & Créations

Vendredi 25 octobre 2019 à 20h Tropiques-Atrium

La Hip-hop se met au service de la création chorégraphique. Le vendredi 25 octobre 2019, la salle Frantz Fanon de Tropiques Atrium accueille 3 créations hip-hop qui vont faire bouger les lignes et chambouler les corps. Rendez-vous 20h.

Paternité – Flexx (Martinique)

Je me perds à l’idée d’être père, et de faire paire contre… « mes pairs »

« Paternité », est un solo chorégraphique utilisant les diverses techniques de danse hip-hop associées à l’écriture et l’influence de la danse Contemporaine. Cette chorégraphie est née d’une réflexion autour du questionnement de la paternité lancée par les appréhensions, les commentaires et les préjugés dans la société martiniquaise, et partout ailleurs. La vision de la parentalité de l’homme, sa réputation, son rôle, son engagement, sa présence sont en permanence remis en question.

Sodabicachiripunch – Kevin Marie-Jeanne, Flaurent Malakapi et Elias Wokawui (Martinique I Guyane I Togo)

Première! Que ce soit près du fleuve, sur la terre rouge ou en plein centre-ville, le monde subit l’évolution négative de la société. Ce jour où mère Nature reprend ses droits et dévaste notre planète, des rescapés font naufrage sur une terre inconnue, une terre méconnaissable, sans nom.

→   Lire Plus

Conduite sans assurance : le fichier des véhicules assurés (FVA) accessible aux forces de police

Afin de lutter contre la conduite sans assurance, un fichier des véhicules assurés (FVA) est mis à la disposition des policiers et des gendarmes depuis le 1er janvier 2019 pour leur permettre de détecter plus facilement les véhicules non assurés en circulation.

Ce fichier est accessible par les forces de l’ordre lors des contrôles au bord des routes avec interception, et par les officiers de police judiciaire du Centre automatisé de constatation des infractions routières (CACIR) du Centre national de traitement de Rennes.

Géré par l’Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance (Agira), il contient des informations portant sur les contrats souscrits par les assurés :

  • immatriculation du véhicule ;
  • nom de l’assureur ;
  • numéro du contrat avec sa période de validité.

→   Lire Plus

« Atlantique », de Mati Diop, un poème sonore et visuel universaliste.

— Par Roland Sabra —

L’être et le faire. Faire ce que l’on est et/ou être ce que l’on fait. Mati Diop et Atlantique symbolisent à merveille cette dialectique. La réalisatrice a la double nationalité. Elle est fille du sénégalais Wasis Diop et d’une mère française. Elle passe son enfance à Paris et renoue avec le Sénégal à l’âge adulte. Entre père musicien et oncle comédien, scénariste et réalisateur, Djibril Diop Mambéty, auquel elle consacra son moyen métrage Mille soleils, elle se découvre cinéaste très attentive à la bande son. Son film Atlantique dont l’action se situe à Dakar a décroché le Grand prix au Festival de Cannes. Ada, une jeune femme de 17ans est amoureuse de Souleymane, manœuvre sur un chantier dakarois et s’apprête à épouser, contre son gré et sur les recommandations intéressées de sa famille, Omar un riche playboy installé en Italie. Souleymane travaille mais comme d’autres ouvriers n’a pas été payé depuis trois mois. Quand, après avoir quitté le chantier, il retrouve Ada il flirte avec elle mais ne lui dit rien de son projet de quitter le pays pour l’Espagne sur un bateau de fortune avec une dizaine d’autres garçons déshérités.

→   Lire Plus