France-Antilles : soutiens

Communiqué de soutien aux salaries de France Antilles

Combat Ouvrier —

Après les salariés d’Antilles Télévision, c’est au tour de ceux de France-Antilles d’être dans la tourmente. Placé en redressement judiciaire, la justice peut prononcer la liquidation de la société à tout moment et plus de 200 employés répartis en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique peuvent se retrouver à la rue.
Créé par le riche capitaliste Robert Hersant, et aujourd’hui dirigé par sa petite fille, France-Antilles a toujours bénéficié des attentions des différents pouvoirs politiques en place et notamment celle de De gaulle. Parmi ces attentions, un soutien financier.
Les propriétaires de France-Antilles et ses gros actionnaires ont pu ainsi accumuler une fortune dont les salariés n’ont jamais bénéficié. Aujourd’hui, ces mêmes propriétaires et actionnaires ont décidé d’abandonner à leur sort les salariés qui, il y a quelques années, ont accepté des sacrifices pour sauver leur « gagne-pain ».
C’est donc avec les profits réalisés par Hersant et les différents repreneurs successifs que, normalement, France Antilles devrait être remis sur pied. Nous dénonçons ces voleurs et profiteurs capitalistes. Ces derniers sont les seuls responsables de la mise au chômage éventuelle des salariés.
A ceux qui accumulent les profits en Martinique, en Guadeloupe : le groupe Hayot, Despointes, Parfait, Ho-Hio-Hen, Fabre et Cie, et leur milieu de France et ailleurs, à eux, ces riches-là de faire durer France Antilles et de sauver les emplois.
Quoi qu’il en soit, pour l’heure, tout doit être fait afin que tous les salariés de France Antilles ne perdent pas leur emploi, puissent continuer à vivre normalement et faire vivre leur famille avec un emploi et un salaire.
Combat Ouvrier leur apporte tout son soutien

Fort de France, le 22 octobre 2019.
G. Jean-Marie

France-Antilles : que vive notre quotidien !

— Par Catherine Conconne et Maurice Antiste, sénateurs de Martinique —
Lire son journal, c’est l’un des premiers gestes du matin. Depuis des années, notre jeunesse, chaque jour, le France-Antilles est là… Porteur de nouvelles, bonnes ou mauvaises ; témoin fidèle de notre pays qui se transforme ; mémoire des temps forts de notre société ; miroir de notre population dans ses réussites, ses épreuves ou ses révoltes…

France-Antilles, depuis 55 ans, a su devenir le compagnon incontournable de notre quotidien. Un compagnon qui a grandi en prenant progressivement ses distances vis-à-vis de l’État pour construire une ligne éditoriale indépendante.

Il a su s’adapter, malgré les difficultés, aux nouveaux usages de notre époque. Nous ne sommes pas prêts à le laisser disparaître.

Parce que France-Antilles est indispensable au bon fonctionnement de notre démocratie ;

Parce que France-Antilles est une référence commune, un lien qui nous unit au-delà des générations,

au-delà du milieu dans lequel chacun évolue ; Parce que France-Antilles c’est l’information : la grande, qui bouleverse les choses, mais aussi la petite, l’information pratique, tout aussi importante : les nouvelles du quartier, de la commune, la vie des associations, les coupures d’eau, les avis d’obsèques… Ces petits riens qui pavent nos existences ;

Une partie de notre mémoire collective

Parce que France-Antilles ce sont des hommes et des femmes de talent et toute une économie : des journalistes aux secrétaires de rédaction, de l’imprimerie à la distribution… Au moins 285 personnes qui contribuent à nous informer jour après jour ;

Parce que France-Antilles c’est notre seul quotidien et que, face à la circulation grandissante de fausses informations, nous avons, sans doute plus que jamais, besoin de journalistes professionnels ;

Parce que ce ne sont pas la presse nationale et les blogs qui nous informeront sur ce qu’il se passe chez nous ;

Parce qu’enfin, France-Antilles est une partie de nous-mêmes, de notre mémoire collective, des anonymes et des grands hommes qui nous ont précédés, des combats qu’ils ont menés, des voies qu’ils ont ouvertes ;

Pour tout cela, nous ne pouvons accepter de voir s’écrire la dernière page, nous ne pouvons nous résoudre à être les premiers territoires, avec la Guyane et la Guadeloupe, privés de quotidien régional.

Nous tenons donc à apporter notre soutien le plus ferme à tous les salariés de France-Antilles. Nous sommes à leurs côtés et espérons qu’une solution sera trouvée pour que notre quotidien vive encore de belles années.

Catherine Conconne et Maurice Antiste, sénateurs de Martinique

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Un symbole d’une presse indépendante et plurielle

—Maurice Bonté, président de l’Association des maires de Martinique —

Le quotidien, France-Antilles, créé il y a cinquante cinq ans, est une institution à l’histoire exceptionnelle dans le paysage de la presse écrite locale et régionale. Les Maires de Martinique refusent, à l’unanimité, la disparition programmée du journal France-Antilles, et souhaitent qu’une solution véritablement pérenne soit trouvée, avec un engagement et une contribution ferme de l’État d’aider à la préservation des emplois et des investissements réalisés.

L’Association des Maires de la Martinique tient à rappeler avec force la nécessité de tout mettre en oeuvre pour maintenir France-Antilles dans son activité de presse quotidienne non seulement dans ses activités d’entreprise pluri-médias mais aussi dans le cadre de son modèle économique qui s’appuie sur 253 emplois directs répartis sur les départements de Guyane, Guadeloupe et Martinique. La disparition dans le paysage local de ce quotidien signifierait la suppression du symbole d’une presse indépendante et plurielle, garante d’une information objective et du respect de la démocratie.

Les maires souhaitent enfin que les élus ultramarins étudient l’opportunité de la création d’un fonds de soutien « public-privé » en faveur d’une presse écrite locale forte et indépendante, éprouvant cependant des difficultés face à l’attrait séduisant de l’information fournie par les réseaux sociaux.

Maurice Bonté, président de l’Association des maires de Martinique