— Par Yves-Léopold Monthieux —
Voilà qu’enfin apparaissent sur les blogs les justes interventions d’intellectuels, d’historiens ou de professionnels de l’histoire qu’on entendait peu et qui donnent un ton nouveau et semblent vouloir faire passer au second plan le discours traditionnel qui a conduit à la haine et l’intolérance. Hélas, il a fallu pour cela en arriver à ces extrémités qui sont le résultat d’un discours et d’une politique qui ont malheureusement réussi.
Certes, il est juste de reconnaître qu’avant les années soixante l’école s’était très peu préoccupée d’apprendre leur histoire aux jeunes Martiniquais. L’unique livre de lecture de la nation véhiculait la même parole dans toutes les colonies. Il n’est pas moins vrai que, portés par les idées de décolonisation, la Martinique s’est largement rattrapée. De sorte qu’aujourd’hui il n’y a sans doute aucun peuple caribéen qui ait un meilleur niveau de connaissance de son histoire que le nôtre. D’autant plus que le souci quotidien de ces populations quant au gîte et au couvert leur laisse peu du temps pour les considérations mémorielles.
Ainsi donc, au terrain en jachère de l’histoire s’est substitué un récit national martiniquais de stricte confrontation avec le roman français.