Roland Sabra

Etre père aujourd’hui ?

 par Jean GABARD

 

Dans la société patriarcale traditionnelle le père était le chef de la famille. Son rôle apparemment déterminé et indiscutable a été remis en cause radicalement par la « révolte contre le père » des années 1960. Un nouveau père est né. Après un demi siècle d’expériences diverses, pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur la nouvelle place à donner à ce père dans la famille…

Pendant des millénaires et pratiquement dans l’ensemble des sociétés, alors même que le géniteur restait « incertus », le statut de père était connu et reconnu. L’homme identifié comme tel savait parfaitement le comportement qu’il devait adopter. Il lui suffisait d’appliquer ce qui lui avait été appris par ses parents et qui se transmettait de générations en générations. Les rôles de chacun étaient fixés et les règles nécessaires à la survie du groupe ne souffraient aucune discussion.

Avec la contestation de son autorité dite d’origine divine, la société toute entière a été transformée. L’autorité paternelle devenue insupportable a disparu au profit de l’autorité parentale : une autorité exercée par les pères et les mères dans l’intérêt de l’enfant ayant acquis des droits.

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Quand l’art pariétal rencontre l’art contemporain : Les Ames gravées de Jérôme SAINTE-LUCE.

par Scarlett JESUS, critique d’art. 

« Ceux qui sont morts
ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit. »
Birago DIOP, Les Souffles des Ancêtres, Présence Africaine, 1960.

Faut-il croire à une quelconque prédestination qu’imposerait l’onomastique ? Le cas de Jérôme SAINTE-LUCE est troublant. Déjà doté d’un patronyme, Luce, renvoyant à la lumière, le prénom qui lui fut donné, Jérôme, renforce les connotations sacrées initiales (Jérôme étant formé de hieros, qui signifie sacré, et de onoma, le nom). S’est-il senti investi d’une mission particulière, celle de redonner à l’art une dimension spirituelle ?

Jérôme SAINTE-LUCE est un jeune artiste originaire de la commune de Trois-Rivières, haut lieu archéologique. Il a donc baigné, dès son plus jeune âge, dans un environnement culturel où les Arawaks et leur façon de percevoir le monde étaient très présents. Les nombreux pétroglyphes laissés sur des roches gravées témoignent du sens artistique de ces premiers habitants. Jérôme SAINTE-LUCE, s’il emprunte leur thématique fait plus que se positionner comme leur digne héritier. Et s’il s’intéresse à l’art pariétal n’est-ce pas pour tenter de percevoir quelle pourrait être la fonction de l’art aujourd’hui ?

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Campus France fait fuir les étudiants étrangers qu’elle est censée attirer

Par Isabelle Rey-Lefebvre

 

Mauvais départ pour Campus France. Après deux mois d’activité, cette nouvelle agence, créée par le précédent gouvernement et dont l’objet est de promouvoir l’enseignement supérieur français dans le monde, multiplie les ratés dans l’accueil des étudiants étrangers. Ses prétentions financières et la qualité discutée de ses prestations, auxquelles s’ajoutent la politique restrictive de visas et les tracasseries administratives faites aux étudiants étrangers non européens, ne sont-elles pas plutôt en train de les faire fuir ?

Sur les 280 000 jeunes qui viennent suivre un cursus en France, près de 10 % perçoivent une bourse du gouvernement français, de leur pays d’origine ou de fondations et entreprises privées, comme Total ou Areva. A ces quelques 28 000 étudiants, Campus France propose, moyennant finance, des facilités : hébergement, couverture sociale et gestion de la bourse d’études, dont le montant est d’au minimum 600 euros par mois.

CHANTAGE AU VISA

« L’ambassade de France à Tripoli ne délivre plus, depuis des mois, de visas à nos étudiants au motif que mon gouvernement refuse de traiter avec la nouvelle agence Campus France.

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Lire avec des yeux de peintre

Par Thierry Clermont

 

De tout temps, les artistes ont interprété les œuvres des écrivains et des poètes.

Peinture et littérature ont toujours fait bon ménage. Que l’on songe, pour le seul XXe siècle, aux couples contemporains formés par Balthus et Rilke, Magritte et Mallarmé, Matisse et Aragon, Zao Wou-ki et Michaux, Chagall et Cendrars pour ne citer qu’eux.

René Char, qui s’était lié d’amitié avec Nicolas de Staël, voyait dans les peintres les «alliés substantiels» des poètes. Sans compter ceux qui ont pratiqué les deux arts: de Michel-Ange à Picabia en passant par Byron ou Hugo.

Ces rencontres croisées, parfois à plusieurs siècles de distance, ont donné de purs chefs-d’œuvre, où l’image non seulement commente ou illustre, mais sublime le texte, en apportant une vision singulière à l’œuvre écrite. Quelques illustrations cardinales des grands classiques:La divine comédiede Dante interprétée par Botticelli puis par Gustave Doré (lequel avait magnifié Pantagruel et Gargantua), Les Fleurs du mal revisitées par Delacroix, Courbet, Cézanne, Félicien Rops… et opus mixtum entre tous: Les Fablesde La Fontaine qui ont inspiré depuis trois siècles Boucher, Fragonard, Oudry, Chagall… et plus récemment Foujita, Dali ou Leonor Fini, la muse italienne d’André Pieyre de Mandiargues.

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Les dérobades de Georges-Louis Lebon

  — Par Roland Sabra —

 

–Au delà de l’épisode bouffon et quelque peu pitoyable dont on aura la narration ci-après un véritable problème se pose pour les représentants du Ministère de la Culture en Martinique : y-a-t il un interlocuteur crédible avec lequel négocier pour mettre fin aux crises de gouvernance à répétition que connait le CMAC? —RECIT—

Monsieur Lebon et moi nous ne partirons pas en vacances ensemble. C’est comme ça! Il y a déjà longtemps que je cherchais à rencontrer l’homme qui a largement contribué à l’aggravation de la crise de gouvernance du CMAC. Toutes mes tentatives étaient restées vaines. Monsieur Lebon sans doute impressionné dans sa jeunesse par la lecture de Henri Laborit n’a gardé en mémoire, de ces écrits qui eurent un certain retentissement dans les années 70 du siècle dernier, que l‘Eloge de la fuite, titre d’un ouvrage célèbre du socio-biologiste. La fuite est en effet une attitude possible devant le poids des responsabilités, des contraintes qu’impose l’ordre social. Il est deux autres attitudes possibles, selon Laborit : la soumission ou la lutte.

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Le CMAC en crise : historique

Opération de déstabilisation au CMAC : après Manuel Césaire, Josiane Cueff ?

— par Roland Sabra —

Le débrayage du 06-12-2011

Le 30 avril 2010 Claude Lise, alors Président du Conseil Général mettait fin aux fonctions de Manuel Césaire, administrateur de l’éphémère regroupement CMAC-Atrium et qui de toute façon ne souhaitait pas s’aventurer davantage sur une planche savonnée.  Ce n’était là que l’épilogue, provisoire et non définitif, on va le voir, d’un énième épisode de la guerre picrocholine qui agite le vaisseau amarré rue Cazotte à Fort-de-France. Manuel Césaire avait estimé que les entraves du Conseil Général de l’époque à l’accomplissement de ce pourquoi il avait été nommé, « filialement » relayées à l’intérieur de la structure par des enjeux de pouvoir lui rendaient impossible l’accomplissement de sa mission, en conséquence de quoi il préférait jeter l’éponge. Parmi les chausse-trappes, on assista à une grève minoritaire, sept grévistes en tout et pour tout, se conclure en quelques heures par une augmentation de salaire de 150 Euros. Officiellement le conflit avait la forme d’une opposition entre deux projets de fusion des structures du CMAC et de l’Atrium.

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Le métro fantôme

 

« Le métro fantôme » de AMIRI BARAKA

Mise en scène par Jose ALPHA avec Elisabeth LAMEYNARDIE et Eric BONNEGRACE
Le Métro fantôme (Dutchman) est une pièce de théâtre écrite par Amiri Baraka sous le nom de plume de LeRoi Jones. Elle a obtenu en 1964, à New York, l’Obie Award, récompense décernée à la meilleure pièce de l’année et a rallié à Paris la quasi-unanimité de la critique.Argument : C’est, dans l’obscurité ferraillante d’un tunnel de métro new-yorkais, une nouvelle traversée du Vaisseau fantôme de Richard Wagner.Clay, le noir, en est le nocher, condamné lui aussi à errer jusqu’au jour où il sera délivré par l’amour : la Senta de ce Daland noir est blanche et de leur rencontre dépendra, un instant, la rédemption du jeune homme. Cela n’aura, bien sûr, pas de suite. Le petit-bourgeois noir va singer les blancs, très mal, devant une fausse intellectuelle blanche, qui singera les noirs plus mal encore. En s’inversant, l’incompatibilité s’aggravera et, mettant fin au simulacre, Clay redeviendra un noir à part entière pour choisir la révolte.( Wikipedia)

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Scholastique Mukasonga, Renaudot surprise pour un cri contre l’oubli


  La rwandaise Scholastique Mukasonga, écrivaine rescapée du massacre des Tutsis, a été couronnée mercredi par le prix Renaudot pour « Notre-Dame du Nil » (Gallimard), a annoncé le jury. (c) Afp

PARIS (AFP) – La Rwandaise d’origine tutsi Scholastique Mukasonga, hantée par le spectre du génocide de 1994 où périt sa famille, a reçu mercredi un Renaudot surprise pour son implacable « Notre-Dame du Nil » (Gallimard), devenant le cinquième auteur africain lauréat de ce prix convoité.

La romancière d’expression française figurait dans la sélection de printemps du Renaudot mais avait été écartée par la suite. Elle a obtenu 6 voix au 10e tour de scrutin. Valessis Alexakis et Philippe Djian, absent lui aussi des finalistes, ont aussi obtenu des suffrages.

Née en 1956, Scholastique connaît dès l’enfance les persécutions et les humiliations des conflits ethniques qui agitent son pays. Sa famille est déplacée dans une région insalubre. En 1973, elle s’exile au Burundi puis en France en 1992, deux ans avant le début des massacres qui ont ensanglanté son pays.

Près de 30 membres de sa famille, dont sa mère, ont été assassinés en 1994.

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Le Goncourt sacre Jérôme Ferrari


Jérôme Ferrari a été couronné, mercredi 7 novembre, par le prestigieux prix Goncourt pour son roman Le Sermon sur la chute de Rome (Actes Sud), qui fait d’un bar corse l’épicentre d’une fable superbe sur les espérances déçues, les frustrations et l’inéluctable fugacité des mondes. Le lauréat, en lice pour la plupart des prix littéraires cette année, a été choisi au deuxième tour.

Jérôme Ferrari a affirmé avoir ressenti « comme une chute de tension qu’on peut considérer comme une définition correcte de la joie ». « Je suis heureux, notamment pour la maison qui me soutient depuis sept ans dans des conditions qui n’ont pas toujours été aussi favorables. Je n’ai pas encore mesuré ce que c’est », a-t-il déclaré. « Vous savez que Barack Obama a été élu aujourd’hui, vous ne manquez pas un peu de sens de la hiérarchie ? », a-t-il également lancé dans un sourire aux dizaines de journalistes qui l’assaillaient de toutes parts. Son ouvrage a jusqu’ici été vendu à près de 90 000 exemplaires, selon Actes Sud.

SOUFFLE DES SERMONS ANTIQUES

Né en 1968 à Paris, Jérôme Ferrari est professeur de philosophie et conseiller pédagogique au lycée français d’Abou Dhabi depuis la rentrée, après avoir enseigné au lycée international d’Alge,r puis au lycée Fesch d’Ajaccio.

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Campagne 2012 pour l’élimination des violences envers les femmes

 


La blague machiste, la main aux fesses, la pub qui présente la femme comme objet sexuel,   le harcèlement, le viol… il y a bien un lien : le sexisme.
Une certaine vision de la femme, objet naturel de la convoitise sexuelle des hommes.
On ne peut plus prétendre combattre les violences faites aux femmes sans vouloir déconstruire ces visions du « machisme ordinaire ».

L’Union des Femmes de la Martinique vous invite
Le Mercredi 21 novembre à 18h
A l’Espace Jane Léro – 17 rue Lamartine – FdeF
Notre société au quotidien … Analyse et décryptage
Visible du 21 novembre au 15 décembre
Rencontre-débat autour du thème :
Hypersexualisation, pub sexistes, vidéos dégradantes,
quel impact sur les violences ?
Analyse et décryptage
Intervenant-es :
  • Laure Martin, journaliste : Quelle est l’influence des médias ?
  • Fred Galva et Cinthya Petit, psychologues : De la séduction à la soumission, la sexualisation précoce des filles

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Le mois du documentaire Novembre 2012

COMMUNIQUE  DE  PRESSE  
Evénement Mois du Film  Documentaire Martinique  « PARTITIONS »du 03 novembre au 1 décembre 2012
Présentation Le Mois du doc Martinique 2012 c’ est  17 films de cinéma du réel aux rythmes qui  transcrivent des partitions de vie : 24 dates, 6  soirées plein air2 concerts, 1 rencontre autour  du son au cinéma, 1 avant première, 1  fenêtre sur l amour en Guadeloupe avec Varan Caraïbe 2012, 1 programmation brésilienne , 3  projections rencontre de films ethnographiques sur Haïti avec Brice Ahounou, programmateur des mercredi du cinéma ethnographique à la cité de l’immigration de Paris.
Lieux 11 lieux de diffusion sur  toute la Martinique: Bibliothèque Schœlcher (Fort de France)Campus  de Schœlcher (Fort de France)Centre Culturel de Rencontre Fonds Saint-Jacques (Sainte-Marie)Cinéma Atlas Anses d’Arlets /Association Abrama (Anses d’Arlets)CMAC ATRIUM Centre culturel départemental (Fort de France)

Garage Popular (Fort de France)

La Paillote du bourg Anse Arlets (Anses d’Arlets)

Mairie des Trois-Ilets (Trois-ilets)

Maison de quartier haut du port (Fort de France)

MJC de Floréal (Fort de France)

Wahoo Café (Carbet)

Public Grand public  et  scolaires
Partenaires Avec le soutien de la DAC, DJSCS,  ACSE, Région Martinique
Pièce jointe PROGRAMME COMPLET  A  retrouver sur  www.moisdudoc.com

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Guyane : ces 10 tonnes d’or introuvables

— Par Sébastien Roselé, en Guyane —

Les orpailleurs clandestins s’activent sous la couverture végétale opaque de la forêt amazonienne pour tromper la gendarmerie.

En dix jours, deux affaires sont venues rappeler qu’il y a de l’or en Guyane et que des trafics réels ou présumés gravitent autour. Il y a d’abord ce major […] de la gendarmerie de 52 ans, chef d’une toute petite brigade située à une heure et demie en voiture de Cayenne. L’homme a été mis en examen et écroué la semaine dernière. La justice le soupçonne d’avoir fermé les yeux sur les pirogues de ravitaillement des orpailleurs clandestins en échange d’une rémunération. Lui nie tout et explique qu’il laissait passer seulement les embarcations de son indic contre de précieux renseignements. La cour d’appel examinera ce lundi sa demande de remise en liberté.

Et puis il y a cette autre affaire presque incroyable. Près de 150 kilos d’or extraits du tribunal de Cayenne en toute discrétion – même la préfecture n’était pas au courant – et rapatriés dans l’Hexagone. L’information a filtré le 25 octobre. En fait, l’or est sorti du greffe du tribunal guyanais, mais il a été transféré dans les locaux d’une société guyanaise, seule capable de transformer l’or mêlé de mercure en or pur.

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Des « pieds nickelés » à la tête du Conseil Général

Des « pieds nickelés » à la tête du Conseil Général

   Par un communiqué, rendu public le 10 juillet dernier, et, le MIM déclarait que le vote concernant le compte administratif 2011 du Conseil Général du 2 juillet 2012 était illégal, au motif qu’il n’avait pas été présenté par la nouvelle présidente de la Collectivité et que l’élu qui présidait les débats de la plénière n’avait pas été désigné par un vote de l’Assemblée

 

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Etre père aujourd’hui ?


Jean GABARD auteur

de “Le féminisme et ses dérives Rendre un père à l’enfant-roi” Les Editions de Paris réédité en nov 2011

Dans la société patriarcale traditionnelle le père était le chef de la famille. Son rôle apparemment déterminé et indiscutable a été remis en cause radicalement par la « révolte contre le père » des années 1960. Un nouveau père est né. Après un demi siècle d’expériences diverses, pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur la nouvelle place à donner à ce père dans la famille…

Pendant des millénaires et pratiquement dans l’ensemble des sociétés, alors même que le géniteur restait « incertus », le statut de père était connu et reconnu. L’homme identifié comme tel savait parfaitement le comportement qu’il devait adopter. Il lui suffisait d’appliquer ce qui lui avait été appris par ses parents et qui se transmettait de générations en générations. Les rôles de chacun étaient fixés et les règles nécessaires à la survie du groupe ne souffraient aucune discussion.

Avec la contestation de son autorité dite d’origine divine, la société toute entière a été transformée.

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PooL Art Fair!

 


 C‘est ce week-end, à l’hôtel L’impératrice, les 16, 17 & 18 novembre 2012 ! Venez nombreux nous rejoindre et découvrir les artistes que présente « La GALERIE »
Chambre 35 – Hôtel L’impératrice- à Fort de France ! Nous vous attendons avec impatience et vous y recevrons avec le plus grand plaisir !
                                                         Rodrigue GLOMBARD – Marie-Denise DOUYON – GECYA – Nadja CECEILLE – Luza CUESTA
Vernissage vendredi 16 novembre vers 18H30
Invitation  PDF jointe à ce mail .

 


 

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« Même la pluie » : l’eau, c’est la vie » et le cinéma alors?


— par Roland Sabra —

Iciar Bollain, actrice, scénariste et réalisatrice espagnole, connue jusqu’alors pour des films plutôt intimistes, comme « Ne dis rien » qui dénonce les violences conjugales, est une admiratrice de Ken Loach à qui elle a consacré un livre en 1996. Cette admiration va jusqu’à lui emprunté, pour son dernier film, «  Même la pluie », son scénariste préféré, Paul Laverty, engagé par ailleurs dans les causes humanitaires en Amérique centrale. Du film intimiste au ciné social le lien est moins ténu qu’il n’y paraît. « Ne dis rien » reposait sur un solide travail d’enquête sociologique qui soulignait que la dépendance économique des femmes ne suffisait pas à expliquer l’existence de relations violentes. C’est ce refus d’un simplisme construit à partir de fausses évidences que l’on retrouve dans « Même la pluie ». Le scénario est une mise en abyme pirandellienne qui prend la forme de la réalisation d’un film dans le film. Il ne s’agit pas tant de faire un film sur le cinéma, à la façon de Godard dans « Le mépris » ou de Truffaut dans « La nuit américaine », que d’évoquer la question de l’engagement.

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« La barra » : de l’antagonisme culturel en Amérique centrale

— Par Roland Sabra —

« La barra » est l’œuvre d’un tout jeune réalisateur colombien Oscar Ruiz Navia qui s’interroge sur les rapports entre l’ici et l’ailleurs, le dedans et le dehors, le monde du même et celui de l’étranger. « La Barra » est le nom d’un village colombien perdu dans le trou du cul du diable, coincé entre mer et forêt, et peuplé de pécheurs afro-colombiens, descendants d’esclaves pour la plupart, qui vivent dans un grand dénuement la répétition à l’identique des jours qui passent semblables aux jours passés et tout aussi semblables aux jours qui viennent. Des éléments exogènes perturbent la vie du village. D’abord il y a la raréfaction des poissons qui obligent désormais les pécheurs à partir en mer pour une à deux semaines. La disparition de la ressource halieutique ne résulte pas, on le devine, des techniques employées par les villageois mais de l’industrialisation de l’activité. Ensuite il y a avec l’arrivée de l’électricité dans le village un propriétaire d’hôtel, qui voudrait développer son entreprise en faisant venir des touristes, en privatisant une partie de la plage et remettre en cause l’usage commun et public qui en est fait.

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L’AMOUR ET SES VARIANTES

GAREFP (MARTINIQUE) RECIPROQUES (PARIS) NAFIDA (MAROC)
L’AMOUR ET SES VARIANTES

SAMEDI 10 NOVEMBRE 2012

Hôtel Amyris Sainte-Luce

Comment parler l’amour ?

Son passé n’est jamais simple, son présent toujours imparfait, son futur toujours conditionnel1. L’amour revêt les formes les plus disparates, les figures les plus facétieuses voire les plus monstrueuses.
« ….Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons, jamais plus irrémédiablement malheureux que si nous avons perdu la personne aimée ou son amour2

L’amour, ce « dire » parlé dans toutes les langues, concerne tout enfant, tout homme, toute femme, c’est-à-dire le « parlêtre », pris dans sa culture.

Aux Antilles, le proverbe « tété pa jan-min two lou pou lestomak »3 fait de l’amour une histoire maternelle, tissée par les fils du Code Noir.4

Le nouage au langage fait donc de l’amour un imaginaire spécifique à chaque-un, un paradoxe, « L’amour, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. »5 Ainsi, avec Lacan, aimer ouvre au discord, à la béance, à l’amour comme signifiant, comme métaphore, comme acte.

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Miguel Marajo : Erotisme et créolité


par Frédéric-Charles Baitinger

Les phénomènes de créolisation sont des phénomènes importants, parce qu’ils permettent de pratiquer une nouvelle dimension spirituelle des humanités. Car la créolisation suppose que les éléments culturels mis en présence doivent obligatoirement être « équivalents en valeur » pour que cette créolisation s’effectue réellement.” Edouard Glissant

 Né d’un père aux origines brésiliennes, d’où son nom Marajo, et d’une mère française, arrière-petite- fille d’Antonia Lumière soeur d’Auguste et Louis, les “frères Lumière”, c’est en Martinique, à Fort-de-France, que Marajo a vécu la plus grande partie de son enfance et qu’il a commencé sa vie d’artiste peintre. Fréquentant le milieu intellectuel caribéen, il assista, à peine âgé de vingt ans, aux premières conférences d’Edouard Glissant, fut en relation avec Aimé Césaire et certains de ses enfants dans de nombreuses actions culturelles, notamment au Sermac alors dirigé par Jean-Paul Césaire où il fut cofondateur du groupe Totem. Il fut élève d’Olivier Debré puis d’Henri Cueco lors de sa formation aux Beaux-Arts de Paris.

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Le théâtre comme une cérémonie

Par Roland Sabra —

Il n’était pas dans le hall du théâtre à l’arrivée des spectateurs. Peut-être le grand froid hivernal, tombé sur Paris, ou bien l’exiguïté de ce lieu provisoire, les Ateliers Berthier sont en rénovation, ou alors ces deux raisons à la fois. A 20 heures précises les portes de la salle s’ouvrent, l’assistance s’avance silencieuse, les hôtesses murmurent à peine quelques indications de places. On entre dans une église, un temple. Il est là, assis au premier rang, un peu gauche et chaque spectateur est dévisagé, enregistré dans la mémoire du Maître, comme s’Il recevait chez lui et qu’Il voulait saluer chacun de ses hôtes. Combien sont-ils d’ailleurs ? Oh là encore tout est calibré et s’il y a beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus. Cinq rangées de vingt places. Pas une de plus. Et l’on s’installe. Et si l’un ou l’une des participants échange avec son voisin, Il fait savoir par bouche à oreille, qu’Il réclame le silence. Et le fautif de se taire. Quant à celui qui pensait finir son casse-croute avant le début de la cérémonie, le Maître d’un regard sans appel lui fait comprendre l’inconvenance sacrilège d’un tel comportement.

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« La Barque le soir », mise en scène de Claude Régy : le théâtre comme une cérémonie

— Par Roland Sabra —
Il n’était pas dans le hall du théâtre à l’arrivée des spectateurs. Peut-être le grand froid hivernal, tombé sur Paris, ou bien l’exiguïté de ce lieu provisoire, les Ateliers Berthier sont en rénovation, ou alors ces deux raisons à la fois. A 20 heures précises les portes de la salle s’ouvrent, l’assistance s’avance silencieuse, les hôtesses murmurent à peine quelques indications de places. On entre dans une église, un temple. Il est là, assis au premier rang, un peu gauche et chaque spectateur est dévisagé, enregistré dans la mémoire du Maître, comme s’Il recevait chez lui et qu’Il voulait saluer chacun de ses hôtes. Combien sont-ils d’ailleurs ? Oh là encore tout est calibré et s’il y a beaucoup d’appels, il y a peu d’élus. Cinq rangées de vingt places. Pas une de plus. Et l’on s’installe. Et si l’un ou l’une des participants échange avec son voisin, Il fait savoir par bouche à oreille, qu’Il réclame le silence. Et le fautif de se taire. Quant à celui qui pensait finir son casse-croute avant le début de la cérémonie, le Maître d’un regard sans appel lui fait comprendre l’inconvenance sacrilège d’un tel comportement.

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CMAC : vers un désengagement définitif de l’État ?

 

— par Roland Sabra —

 En cette période de crise financière l’État n’a pas besoin qu’on lui tende des perches pour faire des économies, notamment dans le domaine de la culture. De ce point de vue la crise de gouvernance du CMAC est pour lui une aubaine.

Les difficultés relationnelles entre le personnel de la structure et sa directrice aggravées par des comportements irresponsables ont abouti à une situation inédite : la suspension du label  « Scène nationale » et des avantages, financiers, entre autres, qui vont avec. L’État semble bien se diriger vers une suspension définitive, un retrait donc du label. Comment en est-on arrivé là ?

Bon nombre de cadres du CMAC sont dans la maison depuis des décennies, la moyenne d’âge est élevée. C’est un personnel qui a traversé bien des crises de gouvernance, qui s’est aguerri lors de passages de témoin difficiles entre directrice, directeur et autre directrice et qui a acquis de ce fait une marge d’autonomie suffisamment grande et confortable pour ne pas avoir envie de la restituer à un quelconque dirigeant, surtout pas venu « d’ailleurs ».

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Oui, les OGM sont des poisons !


OGM, le scandale > EXCLUSIF.
 Oui, les OGM sont des poisons !


Créé le 18-09-2012 à 00h19 – Mis à jour le 19-09-2012 à 19h34

Par Guillaume Malaurie

 

  Des chercheurs français ont étudié secrètement, pendant deux ans, 200 rats nourris au maïs transgénique. Tumeurs, pathologies lourdes… une hécatombe. Et une bombe pour l’industrie OGM.

(Cet article paraît dans le « Nouvel Observateur » daté du 20 septembre 2012)

C’est une véritable bombe que lance, ce 19 septembre à 15 heures, la très sérieuse revue américaine « Food and Chemical Toxicology » – une référence en matière de toxicologie alimentaire – en publiant les résultats de l’expérimentation menée par l’équipe du français Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen. Une bombe à fragmentation : scientifique, sanitaire, politique et industrielle. Elle pulvérise en effet une vérité officielle : l’innocuité du maïs génétiquement modifié.
Lourdement toxique et souvent mortel

Même à faible dose, l’OGM étudié se révèle lourdement toxique et souvent mortel pour des rats. A tel point que, s’il s’agissait d’un médicament, il devrait être suspendu séance tenante dans l’attente de nouvelles investigations.

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Mission d’expertise au CMAC : trop tard !

— par Roland Sabra —

La mission du Ministère de la Culture chargée d’une expertise sur les dysfonctionnements du CMAC arrive en Martinique cette semaine. Elle arrive un peu tard puisque mise devant le fait accompli par le coup de force de Georges-Louis Lebon qui en procédant au changement de serrure du bureau de la Directrice du CMAC interdit à l’intéressée d’accéder à son lieu de travail. Il faut bien parler de coup de force puisque le dernier Conseil d’Administration du CMAC le 27 juin 2012 avait décidé de solliciter une expertiseavant de se prononcer sur l’avenir de la Direction du CMAC. Décision qui ne convenait pas à David Zobda, Vice-Président du Conseil Général, membre de droit du C.A. et encore moins à G-L. Lebon, Président, titre plus honorifique que doté de réel pouvoir, du CMAC. L’un et l’autre, très proches, ils se connaissent depuis de longues années, il leur arrive de partir ensemble à des Festivals en France, refusaient d’envisager que la Directrice puisse continuer sa mission. On ne connaît pas encore le degré d’implication du Vice-président du Conseil Général, dans ce coup de force réalisé, en « loucedé », au beau milieu des vacances scolaires, le 31 juillet 2012.

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