— Par Roland Sabra —

« Qui se nourrit d’attente, risque de mourir de fin »
Pli ou chiré, pli chyen ka chiré’w »
Proverbes populaires
Fritz Gracchus, Jacques André, William Rolle, Livia Lésel, … nombreux sont les intellectuels à s’être penchés sur la famille afro-descendante, antillaise ou autre. Les études sont nombreuses et se poursuivent. Victor Lina écrit dans «De la famille antillaise » : « L’analyse de la famille martiniquaise est encore en cours d’écriture. » On s’en tiendra ici au concept parfois controversé mais toujours opérationnel de matrifocalité comme le rappelle Stéphanie Mulot dans le très intéressant article « La matrifocalité caribéenne n’est pas un mirage créole » paru dans « L’homme ». Ce préambule pour souligner que si, universitaires, psychologues-cliniciens, psychanalystes, anthropologues, psychiatres, ethnologues se sont intéressés depuis plus d’un siècle à ce thème, le monde artistique en revanche est resté plus disert. Jeanne Wiltord le rappelait lors d’un Festival de Fort-de-France, le monde artistique par ses oeuvres a cette fonction de permettre une symbolisation de l’indicible de sortir du déni. Mettre des mots sur la douleur, la re-présenter, en faire œuvre et pouvoir prendre quelque distance.

Le Conseil mondial pour les réfugiés (CMR) appelle les États à changer leurs lois pour permettre de redistribuer l’argent saisi dans le cadre d’affaires de corruption afin d’aider à l’accueil des réfugiés.
De Roland Joffé
Le compositeur français Michel Legrand est mort dans la nuit à l’âge de 86 ans, a annoncé son attaché de presse à l’AFP.
Aujourd’hui presque 7 millions de personnes sont tenues à l’écart des protect ions statutaires liées à l’emploi (droits au chômage, à la retraite, à la formation continue). Elles sont exclues du modèle social du pays. Pour survivre, certaines n’ont d’autre choix que de recourir au travail au noir. Comment en est-on arrivé là ?
Le texte d’ 
Noir. Une voix dans le noir. Une voix enregistrée. Une voix magnétique. La diction est claire, nette, sans emphase, dépourvue d’affect, presque détachée. Elle fait offrande de mots au seul sens mobilisé, l’écoute. Les autres sont en veilleuse. Du texte émerge la force d’une beauté qui envahit l’espace, pénètre les esprits et les corps. En apnée la salle retient son souffle. Moment superbe, moment magique. Et puis…
Il faut sortir la Martinique de la gréviculture.
Mise en lecture avec : Dominik Bernard (Lecture) & Alex Bernard (Contrebasse)
Toute l’équipe d’un Oeuf / Maison d’artistes et l’association pour l’Amour des Arts vous invite à l’
Utilisé jusqu’en 1993 aux Antilles par les producteurs de bananes, l’insecticide est présent dans les sols.
Les travailleurs du secteur du commerce et de la grande distribution sont en lutte depuis plus d’un mois à MILENIS et à PROMOCASH pour s’opposer à la baisse de leurs revenus décidée par leur patron et le groupe DESPOINTES. La durée de cette grève met en lumière la volonté d’un patron de faire plier les travailleurs et de les obliger à accepter sans conditions ses décisions même quand celles-ci vont dans le sens de la diminution de leur revenu déjà très bas. Des mères et des pères de famille travaillant depuis deux à trois dizaines d’années dans ces entreprises ont décidé de ne pas se laisser faire. Le groupe DESPOINTES qui continue à engranger des bénéfices substantielles chaque année en veut encore plus.
Nou pé pa ritjilé
L’artiste nippone vient d’être élue Grand Prix du 46e Festival International de la Bande dessinée d’Angoulême à l’issue du vote d’une majorité des auteur(e)s professionnel(le)s de BD…
« A travers l’écriture et le récit théâtral, je cherche à explorer les tabous et les non-dits au sein des familles et de la société. » Le public de
Le projet de Jocelyn Régina est de faire entendre la parole de Césaire. Il invente pour ce faire une situation dans laquelle un vieillard habitant le quartier de Volga attend depuis dix ans la visite habituelle que lui rendait Aimé Césaire, sans savoir que celui-ci est décédé. Il est livré aux mains d’un couple de tortionnaires, une « assistante de vie » et son amant militaire qui n’ont que faire des écrits du poète, de l’écrivain, de l’homme politique. Césaire pour eux est au mieux un nom vide de contenu, au pire le nom d’un politicien aux positions ambiguës. Situation pas aussi irréaliste que cela quand on interroge les jeunes générations. La scène figure l’intérieur de la maison, pauvre en équipement, il y a là un lit coté jardin, un semblant de cuisine coté cour, quelques affiches sur les murs de la masure. Le vieux est handicapé, la goutte le cloue au lit, une corde sur le seul pied valide limite ses déplacements. Le couple n’a qu’un seul projet, celui de dilapider sans vergogne le pécule du vieux qui clame du Césaire nuit et jour.
Mise en lecture de
De Debra Granik
Une femme seule, drapée dans la nuit. Elle attend. Flamme téméraire sous la pluie sauvage. Ses mots grondent, sa révolte déborde. Elle crie sa blessure à jamais ouverte, dénonce son destin avorté. Convoquant le passé, elle exhume le secret enfoui dans son corps flétri, son fardeau. Comment transcender les blessures de la vie ? Ici une femme attend l’heure de la vengeance. Elle attend l’homme, cette charogne. Elle l’attend avec dans sa main, l’orage et le glaive. Pépite du répertoire théâtral caribéen, le texte puissant et poétique de l’auteur haïtien Guy-Régis Junior résonne avec le mouvement mondial de libération de la parole des femmes, dénonçant harcèlement et violences sexuelles. Il vient clore le triptyque théâtral #Duels2Femmes de la compagnie TRACK, initié en 2016.
200 pages – janv. 2019 – 18,00€ (