— Entretien de Nadjib Touaibia avec Eric Toussaint —
La commission d’audit sur la vérité de la dette grecque, mise en place en mars par la présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou, a rendu publiques ses conclusions préliminaires à la mi-juin. Ce pré-rapport met en lumière les pernicieux mécanismes qui confirment dès lors l’illégitimité et l’insoutenabilité, de cette dette, affirme l’économiste Éric Toussaint, en charge de la coordination de ces travaux. Entretien.
HD. Quels sont les points forts du rapport préliminaire qui décortique la généalogie de la dette de la Grèce ?
Éric Toussaint. Pour dresser ce rapport, nous nous sommes penchés sur les prêts consentis par les 14 États membres de la zone euro, qui s’élèvent à 53 milliards d’euros, le prêt débloqué par le Fonds européen de stabilité financière, de l’ordre de 130 milliards, les 27 milliards de titres détenus par la Banque centrale européenne (BCE) et les prêts octroyés par le FMI à hauteur de 27 ou 28 milliards. Nous avons analysé en priorité les dettes réclamées par les institutions que je viens de citer pour voir si l’on peut les considérer comme illégitimes, illégales ou insoutenables.

— Par Roland Sabra —
Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Christiane Taubira a été députée de Guyane de 1993 à 2012, mandat pendant lequel elle a rédigé en 2001 la proposition de loi visant à reconnaître la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité.
— Par Marie-José Sirach —
Philippe DESCOLA Anthropologue, professeur au collège de France , Jean-Louis FABIANI Directeur d’études à l’EHESS , Irène THÉRY Directrice d’études à l’EHESS et Antoine LILTI Directeur d’études à l’EHESS
Plus les riches s’enrichissent, plus faible est la croissance. Moins il y a de syndiqués, plus le revenu des 1% les plus riches augmente. Et la flexibilisation du travail accroît les inégalités. A contre-pied total de sa politique, des économistes du FMI publient une étude appelant à la redistribution des richesses.
Alors que
Polystyrène sculpté contrecollé sur bois peint Polystyrène sculpté, résine, bois et ciment peint
Roger-Pol Droit a publié un essai assassin contre « les prophètes du bonheur », à commencer par Comte-Sponville, Ferry, Lenoir et Onfray.
Un film épistolaire en rupture avec le mouvement du temps. Won, une femme de Séoul reçoit par la poste un paquet de lettres que Mori, un japonais lui a écrit lors d’une retour sur les lieux de leur rencontre deux ans auparavant. Elle avait repousser ses avance. Émue par ce qu’elle découvre elle laisse tomber dans un escalier les lettres qu’elle ramasse sans pouvoir les reclasser car elles ne comportent ni date ni pagination. Elle se pose dans un café et poursuit dans le désordre sa lecture des lettres de Mori dans lesquelles il lui décrit les personnages qu’il rencontre dans la guest-house ou il loge, y compris sa liaison avec la tenancière du restaurant « Hill of Freedom » où elle et lui se retrouvaient en ce temps où il était amoureux d’elle. Avec le temps va, tout s’en va. L’écriture des lettres a un effet cathartique sur la passion amoureuse de Mori qui va aller s’étiolant. Mais tout comme le fil chronologique des lettres s’est rompu le désinvestissement amoureux va connaître des avancées et des retours en arrière.
Un ouvrage de Christine DOUXAMI
Le quatrième film de Hong Sang-soo que l’on a pu voir en France mais deuxième dans l’ordre de programmation des RCM 2015 est sans doute un des plus réussis du réalisateur coréen. On y retrouve des thématiques déjà déclinées qui sont celles d’un refus de la classification et de ce qu’elle implique comme catégorisation, hiérarchisation pour ne pas dire simplification réductrice. Hong Sang-soo cultive l’art de la disjonction inclusive avec pour conséquence de mettre ses personnages dans l’impossibilité de prendre une décision.
Chaque jour en France, une misogynie renforcée de racisme s’exprime. Son but est de blesser et de nuire, d’offenser et de porter atteinte au plus intime. Il y a les « Sale noiraude », « T’es une Black moche, même pas baisable », et « T’as quoi sous ton voile ? », mais aussi de manière plus perverse, plus perfide, les « Vous êtes sûres que vous savez faire ça ? », « Vous avez vraiment les compétences ? ».
Archives, pour un monde menacé est le premier livre de la grande poète, écrivain et artiste Anne Waldman publié en France. Venant compléter les quelques titres édités par le collectif Maelstrom en Belgique, le livre, préparé et traduit par Vincent Broqua, traducteur et spécialiste de poésie américaine, est un choix de textes couvrant les treize dernières années de l’œuvre d’Anne Waldman. Archives, pour un monde menacé donne donc à lire l’évolution d’une pensée et d’une pratique poétique, mais aussi philosophique et politique, au début du 21ème siècle. Ce choix éditorial de textes récents est d’autant plus significatif qu’il s’appuie aussi sur les leçons tirées du passé, qu’il tienne de la mémoire collective ou bien, plus précisément, de la mémoire littéraire. En effet, ces cinquante dernières années, Anne Waldman, en fréquentant et rassemblant un très grand nombre d’écrivains autour de divers projets, comme The Jack Kerouac School of Disembodied Poetics qu’elle a fondée avec Allen Ginsberg ou plusieurs aventures éditoriales, est devenue l’infatigable animatrice de la poésie américaine, une mémoire à elle seule de la seconde moitié du 20ème siècle américain en art et littérature⋅ Archives, pour un monde menacé, apporte un double démenti à la critique parfois adressée à l’encontre de l’école de New York : que ce groupe d’écrivains était apolitique et que les femmes y étaient absentes.
À l’occasion de la 8ième Assemblée générale de leur association, les membres de « Tous Créoles ! » seraient heureux de vous accueillir à la conférence-débat donnée par Marcel DORIGNY, docteur en histoire, spécialiste de la période coloniale,
Elle parle peu. Elle vient d’un ailleurs incertain. Lointain. Très loin, d’une autre galaxie. Elle tue sans effusion de mots ou de sang. Dans le froid brouillard d’une banlieue de Glasgow elle cherche. Elle cherche à comprendre cette espèce qu’elle découvre, des êtres masculins, seuls, sans famille, qu’elle attire dans ses filets pour leur faire la peau. A bord d’une camionnette elle en repère un de cette espèce, le fait monter à bord, s’assure qu’il est bien seul, l’emmène dans une maison isolée et délabrée, à l’intérieur de laquelle se trouve un piège d’une beauté sublime. Elle se dépouille lentement de ses vêtements en reculant. Elle l’attire, l’appelle du regard. Elle marche sur une surface noire, liquide qui progressivement engloutit sa victime et finit par dissoudre l’intérieur du corps qu’il vient d’absorber. Ne reste que la peau comme un voile que la mer emporte. Et elle recommence⋅ Elle recommence jusqu’à se laisser contaminer par l’objet de sa quête.
Le flamenco est d’abord un genre musical, puis une danse datant du XVIIIe siècle, et qui à l’origine se dansait seul. En tant que néophyte, je connaissais essentiellement le flamenco interprété par des duos de danseurs homme-femme, plus spectaculaire et plus facile d’accès, danse cérémonielle au cours de laquelle les protagonistes se tiennent par la force du regard et se défient sur le mode de l’agressivité, créant ainsi une sorte de compétition passionnelle, émotionnelle et sexuelle.