Année : 2018

L’Islande, le pays où le combat des femmes pour la parité paie

Après des années de volontarisme, l’égalité salariale est obligatoire depuis janvier en Islande. La petite île a toujours été très en avance sur la parité mais il reste quelques plafonds de verre.
C’est donc lui. Le député Thorsteinn Viglundsson, ex-ministre des Affaires sociales et de l’Egalité, celui que les femmes surnomment gentiment « Féministe papa ». Lui qui, parce qu’il est marié et père de trois filles, aurait enfin compris le sort de la gent féminine. Et se serait ainsi mis en tête de faire bouger les lignes et de s’attaquer, une bonne fois pour toutes, au concept le plus controversé qui soit : à travail égal, salaire égal pour les femmes et les hommes. Jusqu’à en faire une loi, votée à 80% par le Parlement et effective depuis le mois de janvier. « Le monde nous regarde, c’est vrai, dit-il avec amusement. J’en suis fier, mais nous avons aussi une énorme responsabilité doublée d’une obligation : celle de réussir. » L’Islande, pourtant habituée aux têtes de classement des nations en matière de droits des femmes, vient encore de frapper un grand coup en rendant illégale la différence salariale.

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Parutions : nouveautés du 4 mars 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Fanm-nou

— Par Daniel M. Berté —

Fanm miel, fanm sièl, fanm fièl
Fanm masibòl, fanm fòl, fanm djòl
Fanm déwò, fanm majò, fanm matadò
Fanm dous, fanm avous, fanm agoulous
Sé fanm-nou!

Fanm isenbòt, fanm pòpòt, fanm makòkòt
Fanm konparézon, fanm baton, fanm kouyon
Fanm potomitan, fanm manman, fanm kankan
Fanm fouyaya, fanm palayi-palaya, fanm manawa
Sé fanm-nou!

Fanm Sentespri, fanm chuichuichui, fanm radi
Fanm bitasion, fanm lémosion, fanm lésision
Fanm lanmou, fanm gran-gou, fanm doudou
Fanm dézodèz, fanm nyèz, fanm wouspétèz
Sé fanm-nou!

Fanm flanm, fanm lanm, fanm ganm
Fanm kolè, fanm malè, fanm doulè
Fanm kamo, fanm cho, fanm siwo
Fanm fò, fanm bòbò, fanm vidjò
Sé fanm-nou!

Fanm fiè, fanm tèbè, fanm flè
Zòt, épi lézòt, sé manman-fanm
Man di Lonè èk Respé ba zòt fanm
An boul lanmou pou zòt, pas zòt tout
Sé fanm-nou!
Daniel M. Berté 300115

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Lilyan Kesteloot n’est plus, elle était une spécialiste de Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La presse martiniquaise a salué la mort du professeur d’origine belge, Lilyan Kesteloot, l’une des meilleures analystes de l’œuvre de Césaire. Cette circonstance me conduit à proposer, en vue de sa re-publication, la chronique que les travaux de cette universitaire ainsi que ceux de David Alliot m’avaient inspirée, en 2013, année où Aimé Césaire aurait eu 100 ans. Pour qui veut comprendre l’œuvre du nègre fondamental, la lecture des analyses de ces 2 spécialistes paraît indispensable.

Pourquoi nous ne connaissons pas Césaire ?

Antilla vient de publier des documents jusqu’alors inconnus en Martinique. L’hebdo est allé chercher à l’étranger, où l’on dit que Césaire est mieux connu que chez lui, deux des meilleurs spécialistes du poète et de l’homme politique : David Alliot, écrivain, et Lilyan Kesteloot, universitaire et chercheur. On le voit, les meilleurs spécialistes du poète martiniquais ne sont pas des Martiniquais. Ainsi, j’avais été frappé de constater, lors des obsèques de Césaire, que la conduite de la partie culturelle de la cérémonie fût confiée à des intellectuels de Guadeloupe, un pays que le défunt a peu connu.

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8 mars 2018 : journée internationale de luttes des femmes

Nous femmes, nous voulons être ce que nous sommes, et ne point être ce qu’on nous fait.
Maria Deraismes – 1869

 

Le féminisme
n’a jamais tué personne.
Le machisme
tue tous les jours.
Benoîte Groult

Les femmes n’ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles.
Montaigne, Essais, III, 5

Il ne s’agit pas d’opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes, mais bien de tout foutre en l’air.
Virginie Despentes, extrait de King Kong Théorie

8 mars : dates clés

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Crise majeure à l’Académie du créole haïtien

— Par Robert Berrouët-Oriol —

« Pwoblèm yo grav anpil wi. » Le linguiste du MIT Michel Degraff a publié le 17 février 2018, sur le site Potomitan, une lettre ouverte dans laquelle il dresse un virulent réquisitoire contre les « dérives qui affaiblissent le fonctionnement de l’Académie créole ». Membre fondateur de l’Akademi kreyòl ayisyen (AKA) et ancien responsable de la « Commission scientifique » de l’AKA, Michel Degraff estime avoir été obligé d’écrire sa lettre ouverte dans le but d’alerter le grand public sur les dérives ayant cours depuis un certain temps au sein de cette microstructure (« m oblije ekri lèt tou louvri sa a pou m alète gran piblik la sou malè pandye ki sou tèt AKA ») ». Il précise que la décision de publier sa lettre ouverte intervient après que plusieurs académiciens et lui ont en vain essayé de « corriger certains problèmes » identifiés au sein de l’AKA. Étalée sur 17 pages, la lettre ouverte de Michel Degraff expose également d’inquiétantes menaces qu’il aurait reçues relatives à sa sécurité et à celle de sa famille (« Epi selon avètisman ke m resevwa nan men kèk kolèg, ata sekirite m oswa sekirite fanmi m ka vin an danje apre m pibliye lèt sa a »).

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Aménagement simultané du créole et du français en Haïti : enjeux et perspectives institutionnelles

— Par Robert Berrouët-Oriol —

S’il est un paradoxe dont il faudrait mesurer l’impact dans la durée c’est bien celui de la quasi inexistence de mobilisation citoyenne quant à l’aménagement du créole et du français en Haïti. Un tel constat, par-delà la prégnance du nationalisme identitaire haïtien, est à lier au déficit de leadership de l’État dans le domaine linguistique, singulièrement dans le champ éducatif où le ministère de l’Éducation ne dispose toujours pas, depuis la réforme Bernard de 1979, d’une politique linguistique éducative (voir notre article « Politique linguistique nationale et politique linguistique éducative en Haïti : une nécessaire convergence historique », Le National, 30 novembre 2017).

Il y a paradoxe au sens où pour un certain nombre de personnes, paré d’attributs essentialistes, le créole « est » l’identité haïtienne et que seul le créole doit être aménagé par l’État. Or même cette vue réductionniste ne débouche pas sur la mobilisation citoyenne. Il y a par contre rejet du paradoxe lorsque des données empiriques attestent, chez nombre d’unilingues créolophones, que ces derniers revendiquent le droit d’acquérir le français à travers l’École haïtienne.

En conformité avec l’article 5 de la constitution de 1987, nous avons institué dès 2011 –dans nos livres et articles traitant de la question linguistique haïtienne–, un éclairant plaidoyer pour l’aménagement simultané du créole et du français en Haïti. Plaider

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La vulgarité dit toujours Je …

( Citation de Lionel de Fonséka )

— Par Roland Tell —

Comment allait-il explorer le sens de l’interview, qu’il venait d’avoir avec le Président ? Jeune journaliste dans les sources primevales de la vie politique, comment allait-il décrire la longue communication présidentielle, dont il avait du mal à en préciser le statut et les intentions ? Le champ en était-il de l’ordre du vouloir-faire-savoir ou du vouloir communiquer ?

Tout était pourtant là, dans la totalité des notes prises, en fragments brisés, comme autant de captures dans le flot des propos tenus, tour à tour contre la vieille garde de son parti, contre les prédécesseurs au pouvoir, même contre les alliés du moment. Certes, les diatribes, proférées ici ou là, procurent autant d’informations sur l’atmosphère des débats, sur l’insécurité et l’angoisse personnelles, en une sorte de métalangage « créole-français », qu’il importe maintenant de transcoder au mieux.

Cela signifie que l’interview-article envisagé, à partir de la collection d’interprétations, d’injures, de fureurs, proclamées, devra donc faire l’objet d’une analyse pertinente, à partir des caractéristiques communes aux groupes incriminés. Mais alors qui a-t-il de commun entre les Patriotes historiques, et les opposants actuels de l’Assemblée ?

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Programme Week-End : Rue culturelle !

— Par Culture Egalité —
À la suite de la journée internationale du droit des femmes du 8 mars, nous avons voulu prolongé l’évènement et organiser une manifestation pour sensibiliser et soutenir l’association martiniquaise « Culture et Égalité » qui oeuvre depuis des années pour le droit des femmes.
Le week-end sera ponctué d’exposition-vente d’artistes locaux, de performances artistiques, de projection et de concerts…

VENDREDI 9 MARS

19h00: Vernissage de l’exposition CARITATIVE éphémère
La totalité des bénéfices de la vente des oeuvres sera reversée à l’Association Culture Égalité Martinique, qui oeuvre depuis de nombreuses années pour la cause des femmes.
Artistes participants : Drey Sorensen, Monique Agricole, Mathieu Guerart, Am Sampeur, Jo Théotiste, Jean-Luc Toussaint, Johan Berger… et bien d’autres.
19h30: « Bien Griyé » / CONCERT au chapeau
21h00: Scène Ouverte Musicale « BOEUF CAROTTES »

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L’art brésilien au féminin…

Rencontre avec Hugues Henri, lundi 5 mars à la BU Martinique

Lundi 5 mars à 17h45, la BU vous invite à la présentation par son auteur, Hugues Henri, de l’ouvrage « L’art brésilien au féminin », paru chez L’Harmattan fin 2017.

L’art brésilien au féminin…
Hugues Henri
Ouverture Philosophique
BEAUX ARTS PHILOSOPHIE AMÉRIQUE LATINE Brésil

Sur les traces d’Anita Malfatti, Tarsila do Amaral, artiste peintre, fonde en 1928, l’esthétique anthropophage. Tout au long du XXe siècle, y compris pendant la dictature militaire (1964-1985), et jusqu’à ce jour, des héritières brillantes lui ont succédé : Maria Martins, Lygia Pape, Lygia Clark, Anna-Maria Maiolino, Adriana Varejao. Ce livre retrace le parcours artistique exemplaire, depuis la Semaine de l’Art moderne en 1922 à Sao Paulo, où ces femmes tinrent le premier rôle.

Agrégé d’arts plastiques, Hugues Henri a enseigné à l’Ecole Normale de Pointe-à-Pitre puis à l’IUFM de Fort-de-France. Depuis 1994, il est chercheur en art et en littérature au CEREAP. Plasticien, il expose aux Antilles, au Brésil et en France métropolitaine.

Broché – format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-343-13293-8 • 1 janvier 2018 • 224 pages
EAN13 : 9782343132938
EAN PDF : 9782140054488

Plus d’informations sur  le site de la BU

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« Corps étranger », trouble et troublant.

de Raja Amari
avec Hiam Abbass, Sara Hanachi, Salim Kechiouche
Synopsis :
Samia, échoue comme beaucoup de clandestins sur les rivages de l’Europe. Hantée par l’idée d’être rattrapée par un frère radicalisé qu’elle avait dénoncé, elle trouve d’abord refuge chez Imed une connaissance de son village, puis chez Leila pour qui elle travaille. Entre les trois personnages, le désir et la peur exacerbent les tensions…

Corps étranger s’ouvre sur un chaos de corps jetés à la mer. Evocation du drame des réfugies ou souvenir personnel de Samia qui à l’occasion de la Révolution de Jasmin a fui la Tunisie, ou bien signe annonciateur de la confusion des sentiments qui va lier cette jeune femme à un ami d’enfance et à une veuve chez qui elle va s’installer. Raja amari tisse autour de ses trois personnages une toile où s’entremêlent jeu de pouvoir et jeu de séduction, identité musulmane et rapports de classes. Samia, farouchemnt indépendante se trouve ballotée de ricochets en ricochets sur les univers d’Imed, barman fauché, et Leila, veuve embourgeoisée. Ce triange est aussi sensuel que ses angles sont aigus, pour un portrait d’époque et de troubles à la manière d’un Chabrol oriental

La presse en parle :
Culturebox – France Télévisions par Jacky Bornet
Un très beau film réalisé sur le mode d’une fugue musicale.

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Les entrepreneures

Les Semaines de sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat féminin démarrent ce vendredi 2 mars 2018 avec l’intervention de Mme Annick Girardin, Ministre des Outre-Mer au lycée Carnot de Pointe-à-Pitre
Du 5 au 16 mars 2018, les femmes entrepreneures et intrapreneures sont invitées à témoigner de leur parcours professionnel dans les collèges (à partir de la 4e), lycées, établissements de l’enseignement supérieur et missions locales.
L’objectif : Diffuser l’esprit d’entreprendre et permettre aux jeunes de découvrir le monde professionnel (et/ou numérique) à travers le parcours d’entrepreneures issues de divers horizons. Encourager la mixité et les jeunes filles à faire des choix d’orientation moins stéréotypés et plus ambitieux.
Temps forts en Guadeloupe
10 femmes entrepreneures et des interventions à la Cité des Métiers (14/03/2018), dans des établissements scolaires, à la Mission Locale
Cette opération a été créé à l’initiative de l’association 100 000 entrepreneurs et du Secrétariat des Droits des femmes, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère de l’Économie et des Finances, le ministère de l’Agriculture, l’AFE, Les Premières, France Active et PEPITE.

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Les prix en Martinique : pour une première mesure d’urgence

— Par Yvon Joseph-Henri, président de l’A3C —
Le France Antilles de ce mardi 27 février 2018 pointe du doigt la flambée continuelle des prix – particulièrement des produits alimentaires – en Martinique.

En ligne de mire, pour l’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe, tout un système d’exploitation et de mise sous tutelle de nombreux fournisseurs des grandes surfaces. Sont donc totalement responsables de cet état de fait, les grandes surfaces distributrices des produits que nous consommons, même si elles partagent la responsabilité avec d’autres acteurs comme nos propres politiques. Nous reviendrons ultérieurement et à part sur notre analyse de tous ces facteurs.

Maintenant, la concurrence étrangère va s’accélérer chez nous comme dans le Monde entier. L’accord de commerce entre l’Europe et le Canada, ne manquera pas d’avoir des répercussions ici. Simplement, à l’allure où va le pays, ce seront des charognards qui viendront récupérer des entreprises moribondes pour nous vendre ce qu’ils voudront.

Monsieur PARFAIT, représentant la grande distribution, tout en avançant des éléments contestables d’actualité dans les négociations qui s’annonce pour les prix du BQP, énonce toutefois un certain nombre de vérités.

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« En Afrique, l’héritage esclavagiste est loin d’être soldé »

— Par Ibrahima Thioub —

Tribune. Pour l’historien sénégalais Ibrahima Thioub, la vente aux enchères de migrants subsahariens en Libye éclaire d’un jour nouveau les traites du passé.

 Il y a de cela dix-sept ans, à l’occasion du quatrième congrès de l’Association des historiens africains, à Bamako, j’exposais pour la première fois mes idées sur les lectures africaines de la traite des Africains mis en captivité et destinés à une migration forcée outre-Atlantique. A l’époque, jeune historien d’une innocente naïveté, je m’aventurais sur le sujet à partir d’une tentative d’analyse critique des lectures africaines des traites esclavagistes et de l’esclavage, que je prenais pour un objet de réflexion comme un autre, sans en mesurer toute la charge mémorielle et donc émotionnelle.

Je soutenais alors que les élites politiques et marchandes africaines et leurs Etats n’avaient pas subi en victimes amorphes la traite atlantique. J’avançais qu’ils avaient eu leur propre agenda en prenant part à la mise en œuvre du système de violence producteur des captifs exportés aux Amériques. Il me semblait alors dévalorisant pour l’Afrique et contraire à la vérité historique de penser que les Européens sont venus, pour ainsi dire, razzier les captifs dans les villages sans la participation active de certains segments des sociétés africaines.

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« J’essaie de vous parler de ma patrie » – Jacques Viau Renaud, poète haïtiano-dominicain

— Entrevue réalisée par Robert Berrouët-Oriol—

Le 21 février 2018 est paru à Montréal, aux Éditions Mémoire d’encrier, le livre « J’essaie de vous parler de ma patrie » – Jacques Viau Renaud », sous la direction de Sophie Maríñez et Daniel Huttinot, avec la collaboration de Raj Chetty et Amaury Rodríguez. Un lancement du livre est prévu à New York le 20 avril 2018 au Graduate Center, City University of New York.  Pour éclairer cet événement littéraire de premier plan, notre collaborateur Robert Berrouët-Oriol propose aux lecteurs du National une entrevue exclusive avec les responsables éditoriaux du livre, Sophie Maríñez et Daniel Huttinot, qui vivent et travaillent à New York.

Le National (LN) : Sophie Maríñez et Daniel Huttinot, voulez-vous, pour les lecteurs du National, présenter le poète Jacques Viaud Renaud qui ne semble pas connu en Haïti ?

Sophie Maríñez et Daniel Huttinot (SM/DH) : D’abord, merci, Robert, pour cette entrevue. Nous sommes heureux de faire connaître Jacques Viau Renaud parmi le public de son pays natal. Jacques est né à Port-au-Prince en 1941 et sa famille a dû partir en exil en 1948, peu après l’assassinat du frère de Jacques, Gérard, sous le gouvernement de Dumarsais Estimé.

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Cartographies et topologies identitaires…

Journée d’études du CRILLASH-CEREAP jeudi 1er mars sur le campus de Schoelcher  

Sous la direction de Frédéric Lefrançois, docteur en études anglophones, enseignant au Département d’études anglophones de l’UA et chercheur associé, le CRILLASH et le CEREAP organisent jeudi 1er mars sur le campus de Schoelcher une journée d’études intitulée : « Cartographies et topologies identitaires ». Cette manifestation libre et gratuite est ouverte à tous les publics. 

« L’histoire du monde caraïbe est indissociable du rapport à l’espace, qu’il soit perçu ou imaginé », explique F. Lefrançois. « Elle débute par l’ambition de conquérir le monde grâce à une représentation spatiale sollicitant le talent artistique de navigateurs. Depuis l’époque de la conquête, cet espace autre – parfois superposé à l’espace de l’autre – s’assujettit à l’impératif de posséder la terra incognita, dont la virginité supposée attise tous les désirs, comme en atteste l’America de Van der Straet. Ainsi, par ses nombreux domaines d’inscription, la carte tient à la fois du réel et de l’irréel » (…). Appliquant à nouveau cette réflexion à nos territoires et sociétés, Frédéric Lefrançois note que « sans justifier  l’artifice de la  miniaturisation  symbolique,  la question  des  échelles  nous  interpelle particulièrement en territoire caraïbe où le rapport à l’espace est substantiellement paradoxal »…..

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« Mamiwata », texte et m.e.s. d’Astrid Bayiha

Vendredi 2 mars 2018 à 20 h. Tropiques-Atrium

« Je me présente
Je m’appelle Mamiwata
Ou l’Arrache-coeur
Pour les intimes
Je suis l’Arrache-coeur au sens figuré comme au sens propre
Je n’y peux rien
C’est pas tout à fait volontaire
C’est la faute à ma mère
Vous aussi
Je sais oui
Mais là c’est plus compliqué
Parce que ma mère était une fille de l’eau
Une sirène si vous préférez
Petite parenthèse
Quand je vois quelqu’un marcher dans la rue je me demande toujours d’où il vient comment il va
crever comment il dort la nuit ou chie
Oui
Moi je viens de l’eau vous savez
Et je retournerai dans l’eau
C’est comme ça
Je m’appelle Mamiwata »

Quelque part, très très loin, au bord de l’Océan Atlantique.
Trois êtres dans un asile. Leur terre d’asile. Trio de fêlures, ambulantes, rescapées de cataclysmes.
Mamiwata au centre, serial killeuse, monstrueuse femme monstre, descendante d’une fille de l’eau, plus communément appelée sirène. Son histoire ancrée en elle, comme un mythe imprégné d’autres mythes, indélébiles. Êtres Réels ou créatures fantastiques ?… Dire, raconter, inventer par nécessité de survivre et peut-être… réinventer.

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Contre le retour du « Ceregmia » sur le campus

Marche citoyenne samedi 10 mars 2018 à 9h Maison des Syndicats

Cela fait maintenant trop longtemps que le scandale du CEREGMIA éclabouse l’Université de notre île et de nos enfants.

Trop longtemps que le reste des Personnels de notre Université, sali, se bat tout et trop seul, simplement pour que l’on comprenne que les 3 enseignants-chercheurs, ont eu des comportements aussi abjects qu’isolés.

Il est donc grand temps que les lycéens de notre île, ainsi que toutes les personnes qui envisagent de gagner les bancs de notre campus, soient rassurés.

N’en déplaise à sa nouvelle gouvernance, qui lâchement se travestit en ababa sévère pour jouer la carte méprisable de l’apaisement.

Les comportements et actions de ces 3 enseignants-chercheurs, ne sont en aucun cas représentatifs des autres Professeurs de l’île.

Le SNUEP-FSU appelle donc tous les partis politiques et leurs Elus, tous les syndicats à condamner fermement les agissements et pratiques de ces 3 enseignants-chercheurs ainsi que toute idée de leur retour, au sein de notre communauté universitaire.

Car, ce faisant, c’est bien l’Ecole de notre île et son image qui sont défendues et réhabilitées.

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À la Fondation Clément : « AFRIQUES, artistes d’hier et d’aujourd’hui »

— Par Janine Bailly —

Les expositions organisées par la Fondation Clément, dans le cadre de l’habitation éponyme, offrent pour la Martinique un réel intérêt, qu’elles nous plongent au sein de l’univers caribéen, ou qu’elles nous apportent des nouvelles de l’au-delà des mers. La dernière en date, conçue en collaboration avec la Fondation Dapper, sera visible jusqu’au 6 mai 2018. Intitulée AFRIQUES, artistes d’hier et d’aujourd’hui, cette présentation des Arts anciens et de l’Art contemporain, qui occupe de belle et judicieuse façon toutes les salles du musée, du masque le plus traditionnel à la toile la plus novatrice, ne déroge pas à la règle. Et le catalogue de l’exposition, qui a pour préface un texte de Patrick Chamoiseau, Rencontres avec l’Afrique – De l’Absolu à la Trace, est aussi un superbe ouvrage, qui combine reproductions de qualité et analyses pertinentes.

Dans ses pages culturelles, la revue Télérama consacre à cet événement un article dont je donne l’introduction, empruntée à Suzanne Césaire dans la revue Tropiques : « L’Afrique ne signifie pas seulement pour nous élargissement vers l’ailleurs, mais aussi approfondissement de nous-mêmes », et la conclusion de la journaliste Yasmine Youssi : « Dans cette terre de France antillaise, si éloignée du Ministère de la Culture, où l’art semble être le cadet des soucis des représentants de la République tant est criante l’absence d’un musée (public) digne de ce nom, l’exposition (gratuite) de la Fondation (privée) Clément est magnifique.

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Édouard Glissant, au-delà des fantasmes

À propos de : François Noudelmann, Édouard Glissant. L’identité généreuse, Flammarion (« Grandes biographies »), 2018

— Par Loïc Céry —

C’était en avril 2005, et c’était dans l’avion qui m’emmenait vers Tunis, pour le colloque international que Samia Kassab-Charfi, Sonia Zlitni-Fitouri et moi organisions alors à Carthage autour d’Édouard Glissant. À quelques travées de mon siège, je reconnais François Noudelmann, qui ne me connaît que de nom. Quelques mois auparavant, en préparant avec Samia Kassab-Charfi, chez Édouard Glissant rue Saint-Guillaume, la liste des universitaires à solliciter pour cet événement majeur, nous nous répartissions la tâche de contacter les uns et les autres, glissantiens incontournables et déjà « historiques », ou d’une ferveur plus récente. Quelques jours plus tard, je le sollicitais en effet, par mail : « Monsieur, nous espérons vous compter parmi nous autour de cet événement académique consacré à l’œuvre d’Édouard Glissant, etc. » Me levant de mon siège, je profite de l’occasion pour saluer celui dont j’écoute assez soigneusement depuis quelques années les émissions de philosophie sur France Culture. Étonné d’être reconnu, il semble flatté.

Jeudi 24 février 2018 – Aujourd’hui, treize ans plus tard, je redépose devant moi le livre qui m’est arrivé hier matin : François Noudelmann, Édouard Glissant.

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Chlordécone : Irresponsables et coupables !

— Par le Dr Serge Châlons —

La tragédie en marche du chlordécone en Guadeloupe et Martinique.

Les nouvelles recommandations (revisités à la hausse) de l’ANSES, (l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire), concernant les taux acceptables, de Chlordécone dans différents produits de consommation courante, ont soulevé émoi et indignation partout aux Antilles.

Lire aussi : Exposition des consommateurs des Antilles au chlordécone, résultats de l’étude Kannari

Lire aussi : Chlordécone dans les Antilles : certains modes d’approvisionnement alimentaire favorisent une surexposition

Le récent documentaire de Martinique Première sur le sujet, réalisé par Cécile Marre, est venu porter un éclairage fort intéressant sur la réalité de la situation en Martinique, identique à celle de la Guadeloupe, en pointant un fait certain et fondamental :

Le pire est à venir… !

Sans tomber dans le catastrophisme ou le sensationnel, il convient de porter quelques précisions à ces éléments de façon à éclairer nos concitoyens, face à la complexité du problème, sur :

Les interrogations qui persistent quant à la compréhension de la situation sanitaire réelle de nos deux iles.

Les actions concrètes qui semblent impératives, pour une protection individuelle et collective.

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« Savoir c’est déjà agir »

— Par Philippe Pied —

Conscients des enjeux planétaires aujourd’hui, le développement durable est intégré comme une solution incontournable. Familles, entreprises, villes s’efforcent de mettre en place des réglementations adaptées afin d’améliorer notre quotidien et nous sensibiliser à l’éco-citoyenneté. Pourtant le recyclage e t l’utilisation des énergies vertes ne définissent pas à elles seules le développement durable.Qu’en est-il de la performance durable, cette notion plus avancée du développement durable?
Les enjeux sociaux et environnementaux sont acquis par un grand nombre d’entreprises martiniquaises au travers de leurs démarches en ce sens et de la RSE. Cette prise de conscience se essent notamment grâce à des actions sociales avec par exemple, la prévention des risques professionnels, la lutte contre la discrimination des seniors et l’aménagement des conditions de travail des handicapés. Nous reviendrons plus spécifiquement sur ces sujets lors d’une prochaine édition. Mais si les entreprises se sont tournées vers ces initiatives, c’est aussi car les entrepreneurs prennent conscience que réduction d’impact carbone, protection de l’environnement et des ressources, qualité d’un travail bienfait…et respect des salariés, constituent un tout pour une performance durable et répond de surcroît aux nouvelles exigences des clients et consommateurs actuels.

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Événement exceptionnel : annou kozé ansanm

Vendredi 2 mars 2018 à partir de 19h

L’Union des Femmes de Martinique organise son
1° dîner-débat entre femmes et hommes
vendredi 2 mars 2018 à partir de 19h
Comment agir au quotidien pour faire progresser l’égalité femmes-hommes ?

Comment nous aider à construire une société respectueuse de chacune et de chacun ?

La route vers l’égalité est longue ….
Mesdames, gardons le Cap !
Messieurs nous avons besoin de vous, l’égalité Femmes-hommes ne se fera pas sans vous !
La démarche n’est pas simple, mais elle essentielle pour notre société martiniquaise, qu’il nous appartient de faire progresser …

 
Un débat « Fanm ek fanm » – un débat « Nonm ek nonm » en parallèle

avant de discuter ensemble

Participation 15€

Inscriptions sur www.unionfemmesmartinique.com
ou au 0596 71 19 64

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« Moi Ève, la pire de toutes », une expérience théâtrale

— par Janine Bailly —

De ce titre énigmatique, proposé par Ricardo Miranda pour sa nouvelle création, nous n’aurons l’explication qu’assez tardivement , dans un des rares passages parlés de ce théâtre dansé — ou de cette danse théâtralisée ? Recherche, pour dire la femme dans un univers d’hommes, d’une forme singulière qui, si elle ne semble pas toujours très bien aboutie, a le mérite d’être servie avec enthousiasme et sincérité par trois complices, soit deux femmes, Lindy et Émilie, et un homme, Ricardo lui-même.

Pourquoi donc Ève serait-elle « la pire de toutes » ? Présentée comme figure inverse de Lilith, cette Ève-là, cette « côtelette cruche », avatar de son Adam, incarnerait une forme de soumission, plus signifiante qu’une certaine histoire de pomme, encore que ce “coup de la pomme” ne soit pas oublié — fruit vert à croquer sauvagement par les trois protagonistes, et panier de fruits jaunes déversé sur la tête de la coupable ! Lilith, elle, se targue d’avoir été la toute première, créée non d’une côte de l’homme mais pétrie de la même argile que lui, et donc mise au monde pour être son égale.

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« Cas de conscience » : mise en examen au scalpel de la société iranienne

De Vahid Jalilvand
Avec Navid Mohammadzadeh, Amir Aghaei, Zakieh Behbahani
Genre Drame
Nationalité iranien

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Un autre grand cinéaste nous vient d’Iran : Vahid Jalilvand, qui croise les voies de la tragédie et celles du film noir pour son second long métrage. Il met en scène avec brio des acteurs de première force.

L’argument du « cas de conscience » qui va nous être soumis sera exposé en séquences précises et bien construites. La nuit, sur une route grise, un bref moment d’aveuglement entraîne un conducteur à percuter un scooter. Toute une famille s’est perchée sur la longue selle de l’engin. Moussa (Navid Mohammadzadeh), Leyla (Zakieh Behbahani), son épouse, qui tient une petite fille, leur fils de 8 ans, Amir. Le choc est rude. Toutes les pistes cinématographiques sont ouvertes. Vahid Jalilvand opte pour une sorte de nuancier raisonné. En apparence. Le chauffeur n’est pas un chauffard. Il s’agit du docteur Nariman (Amir Aghaei), médecin qui va en toute déontologie examiner les membres de la famille. Aucun n’a subi de lésion grave. S’il propose à Moussa un dédommagement pécuniaire, c’est qu’il n’est pas à jour avec son contrat d’assurance, négligence vénielle.

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