Année : 2018

Est-ce la fin des militances culturelles ?

Par Roland Tell —

Quels éléments se mélangent dans ce qu’on qualifie aujourd’hui de « culturel »? Surtout, depuis que des puissances cachées dans le corps social s’approprient, de plus en plus, la culture opératoire, selon les règles établies par leurs groupes, propriétaires du véritable pouvoir économique. Quel changement structurel de la société martiniquaise, les dits groupes, sortant de leur passivité légendaire, parviendront-ils à mettre en oeuvre ? S’agit-il, en fin de compte, de créativité marginale, hors toute organisation de forces politiques ?

Le monde scientifique et technique des monopoles de production déporte de plus en plus la masse du travail humain vers le savoir culturel, telle une économie de ressources humaines, en vue d’investissements productifs, transformant le peuple martiniquais en public de masse de leurs représentations culturelles collectives. Ce faisant, il invite celui-ci à explorer des formes nouvelles d’épanouissement, voire d’autres styles de vie. Est-ce là vraiment la fin des militances culturelles ? Désormais, production économique et spectacle culturel se conjuguent, où l’on voit agir de grands patrons, convertis en agents culturels, ou pour dire mieux, en ingénieurs culturels !

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Les droits de la personne autiste handicapée

Samedi 31 Mars 2018 de 09H à 13H à l’Espace SONATE

À la veille de la sortie nationale du 4ème Plan Autisme, MARTINIQUE AUTISME souhaite informer le plus grand nombre de personnes sur :
Les droits de la personne autiste handicapée
9H00 Accueil
9H30 Allocution d’ouverture de Monsieur Éric BECHET Président de l’Association MARTINIQUE AUTISME
10H00 Intervention de Monsieur François LUBIN, Docteur en Droit, spécialiste de la législation dans le secteur social et médico-social : « La construction juridique du Handicap »
10H45 Intervention de Madame Denise DESORMEAUX, Directrice de la MMPH « A quels besoins des personnes autistes, la MMPH peut-elle répondre ? »
11H15 Pause
11H45 Intervention de Madame Marie-France ANATOLE, Conseiller Technique auprès du Recteur chargé l’ASH « Une Ecole Martiniquaise Inclusive : accueil et accompagnement des élèves avec TSA »
12H15 Questions / Débat
12H45 Clôture

L’association Martinique Autisme a été fondée le 22 juin 1999, suite à un vaste mouvement d’indignation de parents de personnes avec autisme pris en charge dans une institution belge.
Des faits de violences extrêmes d’éducateurs à l’encontre des enfants ont été révélés aux parents par voie de justice.

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Le Talisman de la présidente, le « roman » de la dernière présidence de l’UAG

— Par Michel Herland —

Corinne Mencé-Caster fut la dernière présidente de l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG). À la fin de son mandat, la Guyane ayant fait sécession, elle ne présidait plus qu’une Université des Antilles (UA) elle-même en proie à de fortes tensions internes. Son livre intitulé  « roman » sur la couverture mais dont tous les personnages sont reconnaissables par les initiés, est en réalité un plaidoyer pro domo qui vise à l’affranchir de toute responsabilité dans la situation dans laquelle elle a laissé l’université à son départ, marquée par la désaffection des étudiants.

Corinne Mencé-Caster (CMC dans le « roman » : on ne saurait être plus transparent) n’a jamais douté de ses qualités. « Bardée de diplômes » très jeune (p 48), chercheuse perfectionniste qui passe des « nuits blanches à refaire des articles déjà largement présentables » (p. 53), « promue au national » (p. 145) contrairement à ses collègues dont « les promotions ne traduisent nulle appétence à l’effort, mais un goût immodéré pour le siège des conseils d’administration et le partage arbitraire des promotions entre soi » (p.

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Il faut repenser la lutte contre le VIH outre-mer

— Par Patrick Yeni, président du Conseil National du SIDA —
Dans les Antilles françaises et en Guyane, les dispositifs de santé contre le sida et les infections sexuellement transmissibles ne correspondent ni aux territoires ni aux besoins des populations.

Le mouvement social guyanais du printemps 2017, puis le -passage de l’ouragan Irma qui a dévasté Saint-Martin il y a six mois, ont montré que l’offre de santé -demeure extrêmement fragile en Guyane et dans les Antilles fran-çaises. Pour autant, la santé n’est pas -devenue une priorité des politiques publiques, au-delà de la réponse -d’urgence apportée.

En matière de lutte contre le virus du sida (VIH) et les autres infections sexuellement transmissibles (IST), les politiques de santé ne sont adaptées ni aux territoires ni aux besoins des populations, alors que le niveau des épidémies demeure très préoc-cupant. Le taux de nouvelles infections par le VIH est dix fois plus élevé en Guyane et quatre fois plus élevé en Guadeloupe et à Saint-Martin que dans l’ensemble du territoire national. Aussi, la stratégie d’intervention des pouvoirs publics devrait-elle être revue dans plusieurs domaines.

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Lé krabè

— Par Daneil M. Berté —

Yo adan amak-yo, ka fè sièst an pliyan
Ka menyen bouden-yo, ka révé bien kontan
San an sel ti sonjé ba lé boug ka pran krab
Pou yo sa dijéré an bon matoutou-krab

Tewtilien Lanmanten ki di i chef krabis
I ni ganm an zafèy, Misié sé an awtis
Bòt, sak épi koutla, épi osi limiè
San bliyé lé zapa ek siwtou bon ratjè

Adriyen Omaren ka chasé tout lanné
I ka di kòy krabiè, ka nouri say tchenbé,
Ek ka vann o moman ki tout kliyantel-i
Ka vini pou achté pa bò lapòt kay-li

Yo kanmarad Jilien ka di kòy krabiològ
Menmsi say za matjé sé koumansman prològ
An tèz anlè lé krab, men dépi si lontan
Ki djendjennè admèt ki misié dro savan

Tou lé twa yo rayi Lisien di Bonmbima’n
Lé rigolè pou ri simié di Zonbima’n
Sé yen ki bonm flaytox i sèvi kòm zouti
I sanm chouval-Bondié, pa méchan, ka fèw ri

Ba sé kat boug tala ek lé zòt chasè tou
Zòt man kriyé krabè, amatè matoutou
Fòk ni rikonésans ba yo pou dé lendi
Nichè ek manjè krab, di-yo an gran mèsi
Daniel M.

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Hommage à Sœur Eulalie Roseaulin, auteure de : « Des fleurs pour mon Époux »

— Par Pierre Pastel —

Pierre Pastel, sociologue et psychothérapeute propose  un texte publié en 2008 (dans la revue Alizés) et qui a pour titre : Le BEAU1.

A partir de quelques exemples délicats, j’invite, subtilement, à être attentifs à ce qui nous ramène à nos profondeurs, à ce qui nous étonne agréablement, nous édifie intérieurement et qui nous pousse, parfois à notre insu, à soigner nos relations à nous- mêmes, aux choses et aux autres.

En filigrane, et à l’occasion du cent quarantième anniversaire du Couvent Notre Dame De La Délivrande du Morne Rouge en Martinique 2, il mettait en lumière la genèse de (et) l’œuvre de picturale de Sœur Eulalie Roseaulin qui vient de nous quitter ce dimanche 25 mars 2018 à l’âge de 97 ans.

 

LE BEAU

Le BEAU. Il est partout au rendez-vous de notre vie, il est souvent là où on ne l’attend pas. Il nous surprend, nous émeut ! Mais le voyons-nous, le reconnaissons-nous toujours ?

Nos interprétations quant à sa manifestation, ici ou là, dans notre présent, sont comme nos goûts et nos couleurs.

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Seun Kuti, la rébellion dans le sang

Seun Kuti, le fils du légendaire Fela Kuti, signe son quatrième album, Black Times, dans lequel il célèbre les figures oubliées de la révolution africaine.

Sur la pochette de son nouvel album, on le voit porter le béret de Thomas Sankara, les lunettes de Malcom X et le cigare du Che, « parti combattre les forces impérialistes au Congo pour sauver Lumumba », précise Seun. Dans ce café du 11e arrondissement de Paris, le fils du légendaire Fela Kuti enchaine les interviewes sans l’attirail révolutionnaire mais avec la force de conviction de son paternel, l’inventeur de l’Afro-Beat nigérian, ce groove révolutionnaire à la croisée du jazz et du high-life. Avec ce quatrième opus, Seun célèbre les figures historiques de la révolution africaine trop souvent oubliés par les jeunes générations (Last Revolutionary, African Dreams), signe des satires féroces des mœurs politiques de son pays (C.P.C.D, Theory of Goat and Yam) et pointe l’hypocrisie autour de l’interdiction de l’herbe avec Bad Man Lighter l’une des chansons les plus réussies de l’album. Interview.

Doit-on vous appeler « General Seun », comme vous vous présentez dans Last Revolutionary, la première chanson de l’album?

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Les RCM 2018, versant documentaire

— par Janine Bailly —

Sans atteindre jamais la perfection de Carré 35 (de Éric Caravaca), offert dans la programmation générale, les neuf films proposés à la compétition de documentaires étaient de bonne teneur, intéressants dans leur diversité et leur singularité. Diversité des metteurs en scène, qu’ils soient originaires des Antilles ou des Amériques, diversité des sujets puisés dans l’histoire intime comme dans l’histoire publique, regard sur l’actualité brûlante autant qu’incursion dans la mémoire des peuples. S’il fallait trouver des points communs entre ces œuvres, je dirais que le plus souvent elles font alterner images créées et images d’archives, que la voix off y distille des commentaires en complément des interviews réalisées, que les portraits tissés le sont dans un environnement visible à l’écran, et que le cadrage privilégie plans rapprochés et gros plans sur les visages. S’il s’avère parfois difficile, notamment en ce qui concerne les “52 minutes” réalisés pour la télévision, de saisir la différence entre reportage et documentaire, il semble que ce dernier genre nous interpelle autant par les images que par la parole, par la recherche et l’affirmation d’un point de vue personnel, et par le travail de montage effectué, qui peut rapprocher de la fiction et faire du documentaire une véritable création.

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RCM 2018 : palmarès & récapitulatif des compte-rendus de films

Avec plus de 30 compte-rendus de films  programmés aux Rencontres Cinémas Martinique 2018 Madinin’Art a fait le job.

En toute liberté. Nous n’avons pas à ménager telle ou telle susceptibilité.. Nous n’avons pas d’intérêts économiques ou politiques à préserver. Nous ne délivrons pas une vérité vraie, pleine et entière, sur les spectacles. Nos points de vue sont discutables et discutés mais, nous l’espérons, toujours étayés.

Et ce job, Mesdames et messieurs les programmateurs et artistes, nous le faisons gratuitement. Dans la logique du don. Le don appelle un contre-don. Dons et contre-dons, articulés autour de la triple obligation de « donner-recevoir-rendre », autorisent la recréation permanente du lien social. C’est dans cette logique anti-utilitariste  et cette exigence de pluralité  que Madinin’Art participe. à la vie de ce pays. Pour rappel à celles et ceux qui voudraient  « monnayer » chichement cette contribution.

Le pamarès figure ci-après.

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Baloji, rabiboche rumba congolaise et électro anglaise

— Par Alexis Campion —
Dans « 137 avenue Kaniama », un disque aussi luxuriant que personnel, le rappeur bruxellois Baloji mêle rumba congolaise, rythmes ghanéens, hip-hop, funk ou encore électro anglaise.

Son prénom lui sert de nom de scène mais Baloji Tshiani l’a détesté enfant. En tshiluba, l’une des langues du Congo-Kinshasa, il signifie « groupe de sorciers ». Adulte, apprenant que la connotation négative du mot vient de missionnaires catholiques, et que son étymologie le relie en fait au savoir traditionnel et non à une malédiction, Baloji s’en est accommodé. Une chose est sûre, sa double culture a toujours été son moteur. Et si 137 avenue Kaniama, son nouvel album, est un sortilège, c’est avant tout par sa musicalité foisonnante enchevêtrant rumba congolaise, rythmes ghanéens, hip-hop, funk, électro anglaise, etc.

Né d’une liaison illégitime en 1978 à Lubumbashi, arraché à sa mère à 3 ans par son père, qui décide de l’élever à Liège et de le scolariser chez les jésuites, Baloji a de longue date appris à combiner les influences, à rabibocher les regards. A 15 ans, il s’éloigne du giron familial, plaque l’école et s’accroche au rap.

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Fin des Rencontres Cinémas Martinique 2018

— Par Selim Lander —

Les meilleures choses ont une fin : les cinéphiles martiniquais ne pourront plus visionner plusieurs films par jour (sur grand écran, cela va sans dire)… jusqu’à la prochaine édition des RCM, en 2019, qu’on espère aussi riche que cette année. Même si nous n’avons pu assister à autant de séances que nous l’aurions souhaité, nous garderons en mémoire quelques longs métrages qui nous ont particulièrement séduit – Carpinteros du Dominicain Jose Maria Cabral, Ailleurs du Québécois Samuel Matteau, enfin Razzia du Marocain Nabil Ayouch –, ce qui ne signifie pas que d’autres films n’avaient pas non plus leurs qualités. Du côté des « courts », nous retiendrons Selva de la Costa-Ricaine Sofia Quiros Ubeda et Möbius du Canadien Sam Kuhn, dans les deux cas pour la qualité de la photo. A nos lecteurs de faire émerger un palmarès plus complet en se reportant aux articles consacrés aux RCM par les autres chroniqueurs de Madinin’Art.

Un seul bémol, à vrai dire récurrent, à apporter à cette édition des RCM. Si l’on fait abstraction des quelques modifications inopinées de la programmation, qui semblent inévitables, il est vraiment fastidieux pour les spectateurs du festival un tant soit peu assidus, de devoir ingurgiter pendant dix bonnes minutes (sinon davantage) les mêmes tonitruantes séquences publicitaires avant chaque film projeté à Madiana.

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Parutions : nouveautés du 24 mars 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Rencontres Cinémas Martinique 2018 (4) – « Moving Parts », « Selva », « Möbius »

— Par Selim Lander —

Moving Parts d’Emilie Upczak. Quelques heures après la projection à Madiana du film Human Flow[i] consacré aux migrations par le Chinois Ai Wei Wei, un film venu de Trinidad qui raconte les tribulations d’une jeune immigrée chinoise, Zhen Zhen (Valerie Tian), était présenté dans la salle Frantz Fanon de l’Atrium, toujours dans le cadre des RCM. D’abord employée dans la cuisine d’un restaurant, Zhen Zhen sera forcée de se prostituer pour rembourser les dix mille dollars dus au passeur.

S’il n’y avait que cela, le film pourrait passer pour une docu-fiction. Une grande part de l’intérêt soulevé par Moving Parts tient en effet à son aspect documentaire, en particulier à tout ce qui concerne l’organisation de la diaspora chinoise, depuis les travailleurs des chantiers jusqu’aux bars à hôtesses en passant par les inévitables restaurants. Cependant la cinéaste (jeune Américaine installée à Trinidad depuis quelques années) a introduit, à côté de Zhen Zhen et de son frère, un troisième personnage important, une autre jeune femme (interprétée par Kandyse McClure) qui appartient, elle, à la classe supérieure (elle gère une galerie d’art contemporain) et s’intéresse à Zhen Zhen jusqu’à la prendre sous son aile secourable.

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Migrations

Ma poésie est comme une porte qui claque

— Par Michel Lercoulois —

Sais-tu pourquoi la borne sur laquelle tu es assise est racinée sept fois
Le sais-tu
Devant toi tes enfants
Et les enfants de tes enfants
Ton troupeau
Orgueilleux déterminés
Affamés assoiffés
Viandes grasses libations enivrantes
Sauront-ils se tenir
Sauras-tu les retenir
Ou te précipiteras-tu avec eux dans le gouffre

Entends-tu au loin l’aboiement des chacals
Au loin, pas si loin
Qui ont eu vent de tes festins

Tes gardiens sont fatigués
Certains même ont pitié

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Des moyens pour l’UFM !

— Par Culture Egalité –

Des moyens pour l’espace d’écoute de l’Union des Femmes de la Martinique et les associations de luttes contre les discriminations sexistes.

Les associations féministes sont contraintes d’assurer un service public qui normalement revient à l’État et aux collectivités : missions d’accueil, d’hébergement, de formation  et de solidarité envers les femmes victimes de violences.

Or, l’État ne donne pas à ces associations des moyens pérennes et réguliers pour fonctionner dignement. Aussi, elles sont obligées, par exemple, d’embaucher des employées en contrat aidé, lesquelles, de ce fait, se trouvent elles-mêmes dans des situations presqu’aussi précaires que les femmes qu’elles reçoivent.

De plus, aujourd’hui, malgré les effets d’annonce de l’ex-candidat Macron proclamant la violence faite aux femmes comme grande cause nationale, ces associations féministes voient leurs subventions arriver tardivement et être catastrophiquement réduites, de telle sorte qu’elles ont du mal à programmer leurs activités et à payer leurs charges.

Ainsi une association travaillant sur notre terrain,  l’UFM se trouve en difficultés financières, dans l’incapacité de rémunérer ses salariées.

Il est inadmissible que les associations féministes soient réduites à mendier des aides et des subventions et à faire appel à la charité publique.

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Le chien de Pavlov salive au coup de sonnette…

Par Roland Tell —

La Martinique est-elle en passe de devenir le meilleur des mondes politiques pour les agents des Collectivités publiques ? Non ! s’il faut en croire les mouvements de grêve de ceux-ci, pour leur liberté, pour leur dignité au travail, au sein des services, des organismes, ou des ateliers, relevant des dites collectivités. Depuis le conflit mémorable du Parc naturel Régional, c’est devenu un trait assez commun d’avoir recours à des revendications, voire même à des affrontements, comme à Plateau Roy, dans le but de mettre en cause la culture électoraliste planifiée de gestion des travailleurs, dans les organisations administratives et techniques de nos collectivités. Ne va-t-on pas jusqu’à parler de favoritisme, d’élitisme, de domination, d’abus de pouvoir, par l’entremise de supertechnocrates, substituts des présidences élues, se croyant intouchables, tels des monarques de droit électif ! Au nom de quelle compétence, et pour quel profit ?

Leur technologie du comportement apparaît comme un remède global aux maux d’un personnel hypertrophié, disparate, au gré d’élections communales ou territoriales, mais aussi comme des solutions techniques au problème du chômage, s’agissant alors de pouvoir social, et d’enjeu politique.

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RCM 2018 : Raoul Peck présente le Marx d’avant la coupure « épistémologique »

Marx avant Marx?

— Par Roland Sabra—

Le jeune Marx
De Raoul Peck
Avec August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps
Genres Drame, Historique, Biopic
Nationalités français, allemand, belge

Synopsis :

1844. De toute part, dans une Europe en ébullition, les ouvriers, premières victimes de la “Révolution industrielle”, cherchent à s’organiser devant un “capital” effréné qui dévore tout sur son passage.

Karl Marx, journaliste et jeune philosophe de 26 ans, victime de la censure d’une Allemagne répressive, s’exile à Paris avec sa femme Jenny où ils vont faire une rencontre décisive : Friedrich Engels, fils révolté d’un riche industriel Allemand.

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«  Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » : essentiel et primordial

— Par Janine Bailly —

Le spectacle conçu par la Compagnie Nova et Fab-Théâtre de Belleville est une mosaïque colorée de tableaux qui pour notre plus grand bonheur se succèdent sans nous laisser reprendre souffle, un patchwork de textes judicieusement choisis et assemblés pour que nous entendions la voix de quelques-uns de nos plus grands penseurs. Fait aussi de poèmes, discours et interviews, illustré de scènes imaginaires qui avec humour ou gravité viennent croiser la réalité historique et littéraire, l’ensemble, dont la cohérence est assurée par le récit de la vie d’Aimé Césaire, a su éviter l’écueil du didactisme comme celui de l’hagiographie ou du discours sentencieux. Parce qu’elles nous parlent de nous-mêmes et des autres, ces littératures poétiques, engagées et salvatrices sont « des armes miraculeuses » offertes pour que nous progressions vers plus de tolérance, d’intelligence et de vivre ensemble. La force de ce montage réside dans le fait que, partant de ce que l’on a appelé le “problème noir”, il ouvre l’éventail au reste du monde et propose un questionnement sur le “multiculturalisme” de nos sociétés qui aujourd’hui, refusant l’arrivée de trop de migrants, tendent à se replier égoïstement sur elles-mêmes.

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Résidus de pesticides : lettre ouverte à nos parlementaires

Par Florent Grabin, PUMA

Au moment où le gouvernement a présenté le 18 janvier 2018 le projet de futur  »PLAN PESTICIDES », (dont la date limite de dépôt des propositions est fixée au 30 mars 2018), nous remarquons qu’aucune communication n’a été faite à ce sujet par les Services de l’État, contrairement à la surmédiatisation sur la molécule Chlordécone, savamment orchestrée en Martinique par nos médias.

Cette manipulation de l’opinion publique, n’est pas recevable et ne peut pas se poursuivre ; d’autant plus qu’au niveau national nous notons dans la Priorité 1 du plan pesticides :  »Il est nécessaire d’interdire rapidement l’usage de tous les pesticides de synthèse dont les substances actives sont les plus préoccupantes pour la santé et l’environnement les cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques certains, probables ou possibles ainsi que perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés ».

Depuis des années nous vous interpellons sur l’urgence de diminuer très rapidement l’utilisation des substances les plus préoccupantes pour la santé et l’environnement, que nous retrouvons dans l’eau du robinet dans certaines zones de notre département. Dans une étude faite par la Direction de la Santé et du Développement Social en 2008 (document joint), il est écrit :

 »En revanche, il est curieux d’observer la présence d’anthraquinone, diuron et monuron (toujours en dessous des seuils de potabilité) sur le réseau de distribution, puisque ces molécules ne sont pas retrouvées de façon usuelle au niveau de la ressource en eau brute (prise sur la rivière Lézarde ou la rivière Capot).

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Aux RCM : secrets de famille et pactes de silence

— Par Janine Bailly —

Il est dans toute famille de ces zones d’ombre que l’on tient secrètes, et qui pourtant marquent notre inconscient, transmises de génération en génération, jusqu’au jour où l’un ou l’autre, parce que plus en souffrance, ou simplement plus curieux, se met en quête d’une vérité souvent pressentie mais jamais dévoilée.

El Pacto de Adriana est un film courageux, essentiel et nécessaire, devenu vital pour la jeune réalisatrice chilienne, Lissette Orozco. Certes, de la tragédie vécue par le Chili, il nous fut déjà superbement conté, et par des créateurs plus expérimentés. Cependant, ce documentaire, dénué de prétention esthétisante, est touchant dans sa sincérité, et dans ce qu’il révèle d’une famille qui pour éviter la souffrance et la honte, s’est condamnée elle-même à ce déni que Sigmund Freud définit comme “la non-considération d’une partie de la réalité”.

Parce que le doute s’est installé, que la sérénité et la crédulité de l’enfance se sont envolées, Lissette a besoin de percer le secret de la vie d’Adriana Rivas, la tante autrefois adulée mais aujourd’hui enfuie en Australie en dépit d’une assignation à résidence, et cernée d’une aura de scandale.

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« Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » les 22, 23 & 24 mars 2018 au T.A.C.

De la négritude au Tout-Monde, histoire d’un dépassement.

A la suite d’une séance de captation supplémentaire ouverte au public il reste des places disponibles les 23 & 24 mars 2018

— Par Roland Sabra —

« Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre », m.e.s. de Margaux Eskenazi

Ils étaient trois, comme les rois mages, les pyramides, les Parques, les Grâces, ou les marches du podium. Sur la plus haute sans doute Césaire, sur la seconde Senghor, sur la troisième Damas le moins connu mais surement le plus combatif, le plus passionné.

Au cours de la bal(l)ade qui va des pères de la négritude aux chantres de la créolisation du monde Margaux Eskenazi dans « Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » revisite les textes fondateurs autour desquels s’articule la recherche identitaire afro-caribéenne. C’est par un extrait opportun d’ « Écrire en pays dominé » qui d’emblée contextualise le propos que se fait l’ouverture, vite suivie de Black Label avec son refrain incantatoire et imprécatoire, Black-Label à boire / Pour ne pas changer / Black-Label à boire / A quoi bon changer.

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Rompre avec la foi en l’inévitabilité historique du libéralisme

— Par Pierre Bourdieu —

Je suis ici pour dire notre soutien à tous ceux qui luttent, depuis trois -semaines, contre la destruction d’une civilisation, associée à l’existence du service public, celle de l’égalité républicaine des droits, droits à l’éducation, à la santé, à la culture, à la recherche, à l’art, et, par-dessus tout, au travail. Je suis ici pour dire que nous comprenons ce mouvement profond, c’est-à-dire à la fois le désespoir et les espoirs qui s’y -expriment, et que nous ressentons aussi ; pour dire que nous ne comprenons pas (ou que nous ne comprenons que trop) ceux qui ne le comprennent pas, tel ce philosophe qui, dans Le Journal du -dimanche du 10 décembre, découvre avec stupéfaction  » le gouffre entre la compréhension rationnelle du monde « , incarnée selon lui par Juppé – il le dit en toutes lettres –,  » et le désir profond des gens « .

Cette opposition entre la vision à long terme de  » l’élite  » éclairée et les pulsions à courte vue du peuple ou de ses représentants est typique de la pensée réactionnaire de tous les temps et de tous les pays ; mais elle prend aujourd’hui une forme nouvelle, avec la noblesse d’Etat qui puise la conviction de sa légitimité dans le titre scolaire et dans l’autorité de la science, économique notamment : pour ces nouveaux gouvernants de droit divin, non seulement la raison et la -modernité, mais aussi le mouvement, le changement, sont du côté des gouvernants, ministres, patrons ou  » experts  » ; la déraison et l’archaïsme, l’inertie et le conservatisme du côté du peuple, des syndicats, des intellectuels critiques.

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« Mary Prince » disponible en DVD!

Mary Prince, spectacle salué unanimement par la critique et plébiscité par le public est désormais disponible en DVD sur la boutique du site de la compagnie Man Lala www.ciemanlala.com et à partir du 1er avril sur le site de Colaco pour les médiathèques et les établissements scolaires.

Le coffret comprend :

— la recréation de la pièce Mary Prince

— des bonus sur Mary Prince aux Bermudes, à Turks-et-Caïcos, à Londres…

— un livret pédagogique L’histoire de Mary Prince, la condition d’esclave et les abolitions dans la Caraïbe.

Un bel outil et une superbe idée de cadeau!

Ce spectacle présenté en 2015 à l’Albatros, dans le cadre du festival d’Avignon par la compagnie Man Lala, présente une séquence de textes extraits d’un récit autobiographique. Il s’agit du premier témoignage publié en 1831 à Londres, sur les conditions de vie de son auteur, Mary Prince dans les colonies britanniques. Née esclave dans une colonie des Bermudes vers 1790, elle est vite séparée de ses parents lors d’une vente des esclaves de la maison. Ses premiers maîtres la traitent avec humanité; elle bénéficie même d’un enseignement rudimentaire, et elle est trop jeune pour comprendre sa condition d’esclave.

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Les Rencontres Cinémas Martinique 2018 (3)

Carré 35 et Corniche Kennedy, deux films qui sans jamais toucher au fantastique ressortissent néanmoins de l’étrange.

— Par Selim Lander —

Carré 35 d’Eric Caravaca, qui est présenté comme un documentaire, est en réalité un récit intimiste au cours duquel le réalisateur, hors champ, fait part de ses états d’âme ou interroge ses parents. Il a appris tardivement qu’il y avait eu un premier enfant avant lui et son frère, avant que la famille n’émigre en  France, une sœur nommée Catherine, morte à l’âge de trois ans de la maladie bleue (malformation cardiaque qui entraîne le décès par asphyxie). Cette maladie étant fréquente chez les enfants trisomiques, il interroge là-dessus sa mère : en vain. Par ailleurs ses parents vivaient à Casablanca quand ils se sont mariés, là justement où Catherine est morte et où elle est enterrée. Cependant le narrateur découvre que ses parents étaient absents de Casablanca au moment de la mort de Catherine. Et il ne reste a priori aucune photo de la petite fille. Lorsque le narrateur se rend sur la tombe de sa sœur, au carré 35 du cimetière des Français, la photo a là aussi disparu de la pierre supportant la croix.

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Sur les écrans des RCM, grandir : « Bad Lucky Goat, Ava, Corniche Kennedy »

— par Janine Bailly —

Que l’on soit en Colombie, dans Bad Lucky Goat, dans une station balnéaire en France avec Ava, à Marseille sur Corniche Kennedy, l’adolescence est un passage obligé, un sas à franchir entre l’enfance évanescente et l’âge adulte qui s’approche, avec son cortège de découvertes, de choses neuves à appréhender, heureuses ou contraignantes, consenties ou imposées. Nombreux sont les réalisateurs qui s’attachent à en décrire les bonheurs et les affres, les consentements et les réticences.

Bad Lucky Goat, de Samir Oliveros, emprunte avec humour sa trame au genre du road movie, le fil conducteur du scénario étant un périple aux causes inattendues, accompli sur les petites routes de l’île de la Providence, en mer des Antilles, avec pour moyen de locomotion une moto empruntée après que “le gros méchant bouc” eut percuté l’avant de la voiture familiale, conduite par la fille de la maison. Chargés d’une mission importante — aller chercher des bancs pour l’hôtel que tiennent les parents avant que n’arrive le catamaran des touristes —, le frère et la sœur adolescents voient bientôt leur plan contrarié par ce bouc noir aux longues cornes, échappé, après avoir rongé sa corde, de l’arbre-sanctuaire auquel son maître l’avait attaché, et qui traverse inopinément la route.

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