Mois : avril 2017

Au nom de la mère, du fils et de l’intégrisme

— Par Gérald Rossi —

« Le fils », texte de Marine Bachelot Nguyen, m.e.s. de David Gauchard.

David Gauchard dirige le Fils, un texte de Marine Bachelot Nguyen sur une dérive dans les brumes de la droite extrême, avec Emmanuelle Hiron. Saisissant.

Froid comme une chapelle. Propre. Net. Sobre. Un cercle de bois clair, comme pavé, occupe le centre du plateau. Au bord, un clavecin. De bois clair aussi. Et un siège. Et des lumières jaune doré (de Christophe Rouffy) qui délimitent cet espace. Tour à tour, cette piste sera la rue, l’intérieur familial, la pharmacie, l’église, ailleurs. La neutralité est parfaite. Pour résonner de propos qui ne le sont pas.

David Gauchard, qui a commandé le texte à Marine ­Bachelot Nguyen, a conçu un décor minimal pour cet objet théâtral aux prises avec l’actualité récente et présente. Même si traitée par une microfacette. De celles qui aveuglent le plus, parfois. « Après des années à mettre en scène des œuvres du répertoire, j’ai ressenti l’urgence de parler des clivages qui sous-tendent notre société, de toutes ces haines qui deviennent ordinaires », explique David Gauchard.

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Louisa Marajo, à la recherche de « Point de Chute »

— par Janine Bailly —

Au 14°N 61°W, espace qui a pris ses quartiers dans une aile du bâtiment Camille Darsières à Fort-de-France, et qui devient à l’occasion « musée miniature », avait lieu ce vendredi quatorze avril le vernissage d’une étrange exposition, « Point de chute », de la jeune et talentueuse artiste martiniquaise, Louisa Marajo. Serait-ce à dire que, partagée entre la France et son île natale, elle-même est à la recherche de son « point de chute ? ».

Comme un écho à la rétrospective « Le Geste et la Matière », venue de Beaubourg à l’habitation Clément, il nous est proposé une œuvre singulière et labyrinthique, qui ne se donne pas au premier coup d’œil, qui enferme ses mystères et demande, pour être ressentie, que l’on s’y immerge et se laisse bousculer dans ses certitudes. Une œuvre éminemment contemporaine, qui s’inscrit dans le fil des jours et l’évolution des arts. Ici pas de couleurs, dont l’artiste pour cette création aurait, dit-elle, craint la « joliesse », mais une déclinaison à l’infini des blancs, des gris et des noirs, sur des matériaux composites, toile, bois, papier, papier bristol, aluminium brossé…

Entre accrochages et installations en conformité avec le lieu, le regard cherche et trouve le « point de chute », morceau de bois peint tombé au pied de cette série de petits tableaux figurant, au long d’une planche — rampe adjointe au mur — la descente d’un escalier (« Détails dans l’Escalier »).

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Gorée – Regards sur cours – Entre ambition et émotion

29 avril – 1er mai 2017

Pour sa onzième édition, Gorée – Regards sur cours s’enrichit de deux événements majeurs : la présence de la Fondation Dapper, avec deux expositions, et un hommage à Ousmane Sow, relayé à l’international par les Instituts français et les Alliances françaises.

Initiée et organisée par des Goréens de souche et de coeur, la manifestation Gorée – Regards sur cours compte désormais parmi les événements artistiques majeurs du Sénégal et se déroulera sur trois jours, les 29, 30 avril et 1er mai. Elle doit sa vitalité à la passion d’une poignée de bénévoles pour leur île et pour l’art. Une passion qui les amène à vouloir cette édition plus ambitieuse. Une ambition en partie portée cette année par la Fondation Dapper.
Tout en restant fidèle à sa tradition de présenter, dans une cinquantaine de maisons ouvertes au public, les oeuvres d’artistes connus ou inconnus, Gorée – Regards sur cours sera placée sous un thème, « L’eau et l’ailleurs ». Les artistes, dont les noms seront annoncés dans les prochaines semaines, sont en cours de sélection par un comité composé de Laurence Gavron, Mauro Petroni, Moussa Sakho, Ousmane Mbaye et Marie-José Crespin.

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FIAP17 : Festival International d’Art Performance, 1ère édition

Du 17 au 23 avril 2017 à Fort-de-France

A l’initiative d’Artincidence l’association d’Annabel Guérédrat et Henri Tauliaut, va se tenir en Martinique le 1er Festival International d’Art Performance. Des « performeuses » et des « performeurs » venusdu bassin caribéen, des Etats-Unis, d’Amérique du Sud et d’Europe vont se rencontrer et aller à la rencontre du public martiniquais pendant trois jours à l’Hotel Impératrice de Fort-de-France mais aussi « hors les murs », in situ, dans la rue piétone de la ville capitale, aux alentours de la bibliothèque Schoelcher… Performance live en continu, tables rondes avec des spécialistes venus de différents horizons, exposition photo, projections de films vont animer ces trois jours dans un esprit d’ouverture au grand public.

Inventée par les dadaïstes il y a un siècle, cette forme d’art éphémère, où le corps du performeur est au centre de l’œuvre laisse peu d’objets derrière lui. Elle est essentiellement connue par ses traces : des photographies, le plus souvent, et parfois des films et des témoignages. (…) son l’origine se situe sans doute dans la pratique des rituels ou rites de passage observés depuis l’origine de l’Homme.

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Calypso Rose, joyeuse insoumise

L’auguste et frondeuse gouailleuse de Trinidad bientôt à Bourges et à l’Olympia

— Par Fara C. —

Chapeau bas à Banlieues bleues d’avoir braqué les feux sur Calypso Rose en 2016, lors de deux concerts exclusifs. Et bravo au label Because Music d’avoir sorti le CD Far From Home, avec la complicité de Manu Chao, coproducteur et interprète sur trois morceaux. À 76 ans, la chanteuse trinidadienne vient de remporter la victoire de l’album du monde. En 1972, elle était la première artiste femme à être couronnée reine du calypso au carnaval de Trinidad. Cette distinction lui sera décernée à diverses reprises. Ce qui lui vaudra le surnom de Calypso Queen. Avec huit cents chansons et trente albums à son actif, elle a imposé au monde son art de conjuguer sujets sociaux et appels à la danse. Calypso Rose incarne une femme libre, qui synthétise en elle la fronde d’une Miriam Makeba et la sensuelle irrévérence d’une Cesaria Evora. Le CD a le mérite d’inclure un livret avec détails éditoriaux et paroles (en anglais). No Madame dénonce, sur un rythme entraînant, la dure condition imposée au personnel de maison.

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Pak nou

— Par Patrick Mathélié-Guinlet —
Pak nou

Pak, ti tak, ti tak Pak,
ti tak, ti tak Pak.
Pak atak, Pak atak,
matoutou krab !

Krab pa ni mak,
chak krab an lak,
chak krab an bak,
chak krab an sak,
chak krab an pak
èk san di hak,
krab pak an pak
èk bonda-man-jak…

Pak atak, Pak atak,
matoutou krab !
Pak, ti tak, ti tak Pak,
ti tak, ti tak Pak.
Pak atak, Pak atak…

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« Soudain l’été dernier » de Tennessee Williams, m.e.s. de Stéphane Braunschweig

— Par Roland Sabra —

Avant que la pièce ne commence l’immense rideau de l’Odéon, en plastique semi-transparent ce soir-là, laisse deviner l’exubérance subtropicale du décor. Il représente le jardin de la luxueuse résidence de la richissime Mrs Violet Venable, une veuve qui ne cesse de pleurer la mort de Sébastian son fils unique, survenue l’an dernier à Cabeza de Lobo une station balnéaire espagnole. Sa nièce Catherine Holly, qui a assisté à la mort de Sébastian, est sujette à des hallucinations hystériques, à caractère obscène lorsqu’elle évoque les circonstances de la mort de son cousin. Violet Venable ne supporte pas que la réputation de son jeune poète de fils soit écornée par de tels récits qu’elle estime être ceux d’une folle. Elle fait venir chez elle le docteur Cukrowicz ( Sugar en anglais), un jeune neuro-chirurgien désargenté, qui se spécialise dans la lobotomie, afin qu’il opère Catherine et par là même, la fasse taire. Elle lui promet de doter richement son établissement hospitalier. Le chirurgien examine Catherine, se garde d’établir un diagnostic de folie et s’arrête aux épisodes hallucinatoires et subodore l’existence d’un refoulé causal dont il va provoquer le retour à l’aide d’un sérum de « vérité ».

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Présidentielle 2017 : comment voter par procuration ?

Vacances, obligations professionnelles, formation, problème de santé… Vous êtes absent de votre domicile au moment de l’élection présidentielle (dimanche 23 avril et dimanche 7 mai 2017), vous pouvez voter par procuration.

Pour tout savoir sur les démarches à faire, retrouvez en ligne la fiche pratique proposée par Service-public.fr sur le vote par procuration .

Cette fiche précise d’abord les conditions à remplir par la personne qui reçoit la procuration (le mandataire) afin qu’elle puisse voter à la place de la personne absente (le mandant).

Elle explique ensuite la procédure d’établissement de la procuration par le mandant : lieu, pièces à fournir, délais sachant qu’il est désormais possible de remplir la demande de vote par procuration depuis son ordinateur, en utilisant le formulaire Cerfa n°14952*01 disponible en ligne. Néanmoins, pour valider toute demande, il faut toujours se présenter en personne au commissariat de police, à la brigade de gendarmerie ou au tribunal d’instance du domicile ou du lieu de travail muni d’un justificatif d’identité .

La fiche pratique indique par ailleurs la durée de validité de la procuration (en principe, la procuration est établie pour une seule élection, mais le mandant peut aussi l’établir pour une durée limitée).

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Jean Bernabé, Mèt-A-Manyok, monté nan Gallilé

— Par Térez Léotin —

Professeur émérite des Universités, Jean Bernabé luttait depuis plusieurs mois contre une maladie paralysante. Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université des Antilles et de la Guyane, agrégé de grammaire, Docteur d’Etat en linguistique, Jean Bernabé était particulièrement reconnu pour ses travaux sur la langue créole. Sa thèse s’intitule: « Fondal Natal: Grammaire basilecticale approchée des Créoles guadeloupéens et martiniquais » (L’Harmattan, 1983).

Fondateur du GEREC-F (Groupe de Recherches et d’Etudes en Espace Créole et Francophone), Jean Bernabé a été à l’origine de la création de la licence et de la maîtrise de créole à l’UAG. Avec Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau, il est cofondateur du mouvement littéraire de la Créolité, autour notamment de l’ouvrage publié en 1989: « Eloge de la Créolité ».

Jean Bernabé n’oubliait pas non plus la formation des adultes en participant à la mise sur pied de l’UTL (Université du Temps Libre), sur le campus de Schœlcher.

Ecrivain, auteur d’essais, romans, articles de sociolinguistique et de littérature, son dernier ouvrage publié en 2016 s’intitule: « La dérive identitariste » (L’Harmattan).

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L’Opéra, documentaire de Jean-Stéphane Bron

« J’ai filmé une utopie. »

Le documentaire de Jean-Stéphane Bron, à l’affiche depuis une semaine, vous plonge dans les coulisses de l’Opéra de Paris. Récit d’une saison, récits de vie, genèses de spectacles s’entrecroisent dans ce film joyeux, où le collectif et la pulsion vitale de la musique tiennent une grande place.

« Une réussite totale, un documentaire qui devrait être montré à
tous ! »
Opera-Online

« Attention, documentaire exceptionnel, une merveille pas moins »
Le Parisien magazine

« À ne rater sous aucun prétexte »
Les Echos

« Une immersion toute en grâce et en musique. »
Le Figaro

« On aimerait que le film continue et dure… L’Opéra est Un chef-d’œuvre ! »
Toutelaculture.com

*****
   
« J’ai filmé une utopie. » Entretien avec Jean-Stéphane Bron

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Le Geste et La Matière, une abstraction «autre», Paris 1945 – 1965 : clôture le 16/04/2017

Conférence de Jean-Marie Louise dimanche 16/04/2017 à 10h

22 janvier – 16 avril 2017 -9h – 18h30 tous les jours
Pour clôturer l’exposition Le Geste et La Matière, une abstraction «autre», Paris 1945 – 1965, conçue et réalisée par le Centre Pompidou à l’occasion de son 40ème anniversaire, la Fondation Clément propose des événements gratuits et sans réservation ce dimanche 16 avril 2017.

DIMANCHE 16 AVRIL | 10H

Conférence de Jean-Marie Louise

Valeur expressive, pouvoir de signification, contenu spirituel de l’œuvre abstraite.

Il s’agit d’approcher l’art abstrait à travers ses dimensions sensible, intelligible et spirituelle. L’art abstrait ne cherche pas à représenter la réalité des choses. C’est un art sans image identifiable. Un art qui cherche à atteindre l’essence de l’objet et en donner une expression parfaite simple et pure. La quête de cette expression très pure et non figurative passe par la définition d’un langage plastique

basé sur la fonction expressive et (ou) symbolique des lignes, des formes, des couleurs, des mouvements, des rythmes, du geste, des outils, du support …

DIMANCHE 16 AVRIL | 11H ET 15H

VISITES COMMENTÉES DE L’EXPOSITION

Ces visites, dédiées à la découverte de l’abstraction non-géométrique, donnent les clés pour aborder ce mouvement.

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LES LETTRES françaises n° 147

Les Lettres françaises sont une publication littéraire créée en France, en septembre 1942, pendant l’Occupation, par Jacques Decour et Jean Paulhan. C’est l’une des nombreuses publications du mouvement de résistance Front national. Il s’agissait alors d’une publication clandestine bénéficiant entre autres de la collaboration de Louis Aragon, François Mauriac, Claude Morgan, Edith Thomas, Georges Limbour, Raymond Queneau et Jean Lescure.

Après la Libération, à partir de 1953 jusqu’en 1972, Les Lettres françaises, dirigées par Louis Aragon, bénéficient du soutien financier du PCF.

Arrêt et reparution

Dans les années 1960, Les Lettres françaises contribuent au débat littéraire et artistique, notamment par les chroniques sur le cinéma sous la plume de Michel Mardore et de Georges Sadoul.

L’URSS a cessé de souscrire ses nombreux abonnements au profit de ses universités, écoles, et bibliothèques, à cause de la prise de position du journal contre l’invasion de la Tchécoslovaquie en août 1968. Cette décision lui fut fatale : la parution du journal cesse en 1972, le soutien du PCF ne pouvant compenser cette perte des ventes dans les pays de l’Est de l’Europe.

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A Jean Bernabé, figure de proue d’une créolité fondatrice, féconde et résiliente

Communiqué de presse de « Tous créoles »

L’Association « Tous Créoles ! » apprend, avec tristesse, la nouvelle du décès de Jean BERNABÉ, Professeur émérite des Universités, linguiste de renommée internationale.

Artisan convaincu et infatigable de la promotion de notre langue et de notre culture créoles, initiateur passionné et compétent, chercheur brillant et généreux, essayiste appliqué, la mort l’a libéré de ce solitaire, courageux et douloureux combat que lui imposa la vie.

L’association « Tous Créoles ! » salue en lui avec respect et gratitude une éclairante figure de proue, porteuse de cette créolité à la fois fondatrice, féconde et résiliente, parce que lien et liant dans un monde qui bouge.

Elle salue également l’Ami, dans son objectif permanent d’inscrire la vivante condition créole dans la grande diversité de la condition humaine.

Une mission que avons partagée et qui a éclairé notre route associative.

Nous n’oublierons pas que le professeur Jean BERNABÉ aura été l’un des premiers grands conférenciers de nos assemblées générales, sur le thème « Des arcanes de l’imaginaire colonial aux chemins d’une décolonisation mentale : les enjeux possibles de l’association TOUS CRÉOLES !

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Apré nonm lan

Pour Jean Bernabé

 — Par Patrick Chamoiseau —

Jan
Man ka wè an gwan lawonn sèbi  ek an chay  betafé
Man ka  tann tout  kalté  jan tanbou ka dégajé kadans
Ek man ka tann lang-an
Ki ka ouvè, ki ka lévé
Ki ka bat  alantou’w
 
Ki  ka  djélé osi !
 
Ou apiyé’y
Ou gloryé’y
Ou bay limyé rasin et lépésè zetwal
Ou viré bay sa‘y ba nou  ek ou tyenbé  fos la
 
Saki vayan  jodi ka dépozé chapo
Sé a lan men yo ka poté tchè yo
Sé a lan men yo ka balé tout kalté la pousiè
Pou dépozé anba plat pié’w dé kalté bel ti mo
Dé vyé mo a vyé neg
Dé pawol kout dé pawol  long
Dé pawol a dousin
Tou sa lang lan za di, tousa i poko di  ek tousa i ké di
 

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Jean Bernabé est mort

Jean Bernabé est mort le mardi 11 avril 2017 à l’âge de 75 ans.

Jean Bernabé (né en 1942, au Lorrain, en Martinique) est un écrivain et linguiste martiniquais. Il est aussi le cofondateur du mouvement littéraire dit de « La Créolité ». Il fut durant plusieurs années le Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université des Antilles et de la Guyane.

Jean Bernabé est agrégé de grammaire et l’auteur en 1982 d’une thèse de Doctorat d’État en Linguistique sur le Créole antillais intitulée : Fondal Natal : Grammaire basilecticale approchée des Créoles guadeloupéen et martiniquais, publiée chez l’Harmattan en 1983.

Professeur émérite de Langues et Cultures Régionales à l’Université des Antilles et de la Guyane, il y a créé le Groupe de recherches et d’études en espace créole et francophone (GEREC-F).

Engagements
Important linguiste créole, il participe en 1989 avec Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant à l’écriture de l’essai Éloge de la créolité. Il participa ensuite à la reconnaissance du créole dans le milieu universitaire et scolaire par l’intermédiaire de la création du CAPES de créole.

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La nouvelle Guyane

— Par Roland Tell —
L’idéalisme politique des députés et sénateurs de la Guyane au Parlement Français s’est révélé impuissant à amener le Pouvoir d’Etat à prendre conscience de la réalité guyanaise vraie. Cela, pendant de longues mandatures ! C’est la principale leçon civique à tirer des évènements récents, qui ont entraîné le peuple guyanais, dans toutes ses composantes, à un retour complet sur sa situation réelle, sur les acquis comme sur les manques, hors tous ferments pathogènes de séparatisme, pour tenter de construire une Guyane moderne, au sein de la République Française.
Toute la société guyanaise s’est retournée sur elle-même, s’appliquant à exiger la venue de ministres, pour mieux avancer dans l’égalité réelle, pour faire avec eux le recensement, le dénombrement, l’évaluation des gigantesques besoins du pays – oeuvre nécessaire, étant entendu que l’opinion publique générale, bien plus que ses représentants à Paris, entend contrôler elle-même son destin. Il s’agit, en particulier, de la validité générale de ses revendications, sur les plans de l’éducation, de la santé, de la sécurité, de la justice, de la propriété foncière, etc… A Cayenne donc, par l’analyse et par la description des réalités guyanaises, par la mobilisation des foules, par les témoignages directs des uns et des autres, c’est toute la Guyane, qui cherchait à se faire connaître elle-même, selon la méthode phénoménologique d’Husserl.

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Festival de Cannes 2017 : neuf courts métrages en compétition

Neuf films, issus majoritairement d’Europe, vont concourir pour la Palme d’or 2017 du court métrage, dans le cadre de la compétition du 70e Festival de Cannes (17-28 mai), ont annoncé mercredi les organisateurs.
La sélection comporte aussi un représentant pour l’Iran, un pour les Etats-Unis, un pour la Chine et un pour la Colombie.
Le comité de sélection a reçu cette année 4.843 oeuvres, soit 165 de moins qu’en 2016.
Les oeuvres sélectionnées, huit fictions et une animation, sont « Pépé le Morse » de Lucrère Andreae (animation, France), « Katto » de Teppo Airaksinen (Finlande), « A Drowning man » de Madhi Fleifel (Royaume-Uni/Danemark/Grèce), « Lunch Time » d’Alireza Ghasemi (Iran), « Across my land » de Fiona Godivier (Etats-Unis), « Koniec widzenia » de Grzegorz Molda (Pologne), « Xiao cheng er yue » de Qiu Yang (Chine), « Damiana » d’Andrés Ramirez Pulido (Colombie) et « Push it » de Julia Thelin (Suède).
Par ailleurs, la sélection Cinéfondation a choisi, pour sa vingtième édition, seize films (14 fictions et 2 animations) venus de 14 pays, parmi les 2.600 présentés cette année par des écoles de cinéma du monde entier.

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Coup de tonnerre au Français

— Par Jean-Pierre Han —

La Résistible Ascension d’Arturo Ui, de Bertolt Brecht. Mise en scène de Katharina Thalbach. Comédie-Française, Place Colette, Paris 1er, à 20 h 30, en alternance. Jusqu’au 30 juin. Tél. : 01 44 58 15 15.

En décidant de faire entrer la Résistible Ascension d’Arturo Ui au répertoire de la Comédie-Française, Éric Ruf se doutait-il que les représentations commenceraient à peine un mois avant les élections présidentielles qui voient la menace de ce que dénonce Brecht (la peste brune) se faire de plus en plus précise ? Si hasard il y a, il est forcément objectif ! La pièce écrite par Brecht en 1941 faisait directement référence au nazisme qui l’avait contraint à s’exiler, en Finlande d’abord où il rédigea son texte en trois semaines, aux États-Unis ensuite. La fable qu’il invente décalque très exactement les faits et gestes qui menèrent Hitler et ses sbires au pouvoir. En France, c’est Jean Vilar qui créa Arturo Ui au TNP, en 1960. Voilà qui tom-bait fort à propos si on veut bien se rappeler ce qui s’y passait alors au plan politique.

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Lire ou relire : « Les Ragazzi », de Pier Paolo Pasolini

— par Janine Bailly —

Écrit et publié en 1955, le roman, taxé d’obscénité et de pornographie pour avoir évoqué l’homosexualité et la prostitution masculines, rencontrera un vrai succès public. Le procès dressé à Milan se conclura d’ailleurs par un acquittement, en dépit de la férocité des critiques exercées contre le livre. Un livre qui fut adapté pour le cinéma, en 1959, sous le titre de La Notte Brava (Les Garçons), et réalisé par Mauro Bolognini. Un livre qui, s’il a plus de soixante-ans d’âge, conserve quelque part une brûlante contemporanéité.

Avec Pasolini, nous entrons dans la Rome de l’après-guerre. Rome, son grouillement fébrile, ses quartiers déshérités où survit un sous-prolétariat urbain, où les Ragazzi, groupes d’adolescents et d’enfants dépenaillés, se débrouillent et vivent à la va-comme-je-te-pousse. La Rome des faubourgs, ses enfilades d’immeubles délabrés, son fleuve aux eaux grasses et lourdes de déchets, dans lesquelles vaille que vaille on se rafraîchit, joue, se défie et se baigne. Rome, ses bordels et ses prostituées sans grâce, aux chairs flasques qui attisent pourtant les fantasmes jamais assouvis de garçons à peine pubères ; ses pères sans emploi, imbibés de mauvais vins et qui cognent ; ses mères tôt flétries peinant à élever et nourrir une progéniture galopante, et qui vite leur échappera.

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Pour que le droit à la culture ne soit pas qu’un slogan

— Par Paule Masson* —

La culture est le parent pauvre des débats de campagne la électorale. Mais elle figure dans les programmes des candidats et tonifie le clivage gauche-droite.
Depuis trente ans, la culture étouffe sous l’emprise du marché. L’exception culturelle, maintes fois sauvée par les mobilisations sociales, reste boutée hors des traités commerciaux. Mais elle est dangereusement grignotée par les offensives marchandes de Vivendi, Apple, Amazon, LVMH et autres multinationales. Le mécénat gagne dans le financement de l’art, au détriment du service public. Depuis la crise de 2008, l’assèchement des budgets des collectivités territoriales a tari nombre de sources de financement, réduisant au silence des troupes de théâtres, compagnies de danse, festivals, amenant des bibliothèques, musées, maisons des jeunes et de la culture à fermer leurs portes ou réduire leur offre. La fracture des inégalités s’est creusée. Or, comme le dit le sociologue Edgar Morin, « la culture, c’est ce qui relie les savoirs et les féconde. »
La place accordée à la politique culturelle dans une campagne électorale est souvent le reflet d’une époque. Les élections présidentielles et législatives de 2017 ne dérogent pas à la règle : les propositions en matière de politique culturelle naviguent entre ombre et lumière.

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Félicité

— par Guy Gabriel —

Félicité

Réalisé par Alain Gomis ; avec Véronique Beya Mputu, Papi Mpaka, Gaëtan Claudia

Félicité est une femme forte et indépendante qui gagne sa vie en chantant dans un bar de Kinshasa ; des voix puissante, elle fait vibrer les spectateurs qui se défoulent en buvant plus que de besoin et dans un ambiance électrique ; elle vit séparée de son mari et élève seule son fils Samo. Sa vie bascule lorsque ce dernier a un accident de moto ; il lui faut, alors rapidement trouver l’argent qui lui permettra d’éviter l’amputation d’une jambe de Samo. Alors commence pour elle un parcours du combattant incroyable…

Félicité qui vient recevoir, après l’Ours d’Or à Berlin, l’Etalon d’or au dernier Fespaco (Festival du film de Ouagadougou) est ce qu’on appelle un petit bijou cinématographique. Centré sur un personnage de femme forte, qui va se révéler, après un de ces malheureux hasard que la vie vous réserve ; la mise en scène va d’emblée se mettre au service de sa prise en charge d’elle-même ; elle se trouve, en fait obligée de rebâtir sa vie qui va passer de musicale à dramatique.

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Egalité femme-homme au travail : la France 8ème d’un classement inédit

Dix entreprises françaises sont présentes dans le top 50 d’un classement inédit des sociétés favorisant le plus l’égalité homme-femme dans le monde, l’Hexagone se plaçant à la huitième position, selon un rapport de l’organisation à but non lucratif Equileap diffusé mardi.

L’étude de l’organisation basée à Amsterdam et Londres porte sur un peu plus de 3.000 sociétés dont la capitalisation boursière individuelle dépasse 2 milliards de dollars, dans 23 pays développés.

Elle se fonde sur 19 critères mesurant les progrès des entreprises en matière d’égalité homme-femme, prenant en compte notamment l’égalité des salaires ou encore les politiques promouvant l’égalité des sexes.

Selon les résultats, 10 sociétés françaises sont présentes dans le top 50 et 15 si l’on prend en compte le top 200.

Le géant des cosmétiques L’Oréal ouvre le bal du classement mondial. Suivent ensuite le leader mondial de service aux entreprises Sodexo, qui se hisse à la 4e place et Société Générale (14e).

Le géant de l’énergie Engie, classé 27e, est talonné par le groupe nucléaire Areva et la banque BNP Paribas. Biomérieux (39e), Sanofi (44e), Orange (49e) et Air Liquide (50e) complètent le tableau.

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Journée des Familles 2017 : mi bel jounin !

— Communiqué de Tous créoles! —

La cuvée 2017 de la traditionnelle Journée des Familles organisée chaque année par notre association « Tous Créoles ! » a été, de l’avis de tous, un bon cru ! Plafonnées à 130 personnes pour des raisons de sécurité et de logistique, les inscriptions se sont faites en réalité à guichets fermés.

Ce moment très attendu de rencontre et de partage a réuni dimanche 9 avril 2017 environ 130 membres et sympathisants (+ enfants) de l’association en un lieu magique : l’Habitation Pécoul, à Basse-Pointe (Martinique). Située au nord de l’île, l’Habitation Pécoul est une ancienne sucrerie du XVIIIème siècle, aujourd’hui classée Monument historique ; ce site remarquable a été restauré par la Fondation Clément, qui en assure l’entretien et la protection comme élément majeur du patrimoine martiniquais.

Cette exceptionnelle journée a débuté par la visite de l’habitation et du parc commentée par Florent PLASSE, chargé du patrimoine de la Fondation Clément ; un homme passionnant et passionné, qui a su retracer avec précision et talent l’histoire de l’Habitation Pécoul depuis les origines. Appuyant sa démarche par des photos du site datées de 1901 et replacées aux endroits précis où elles avaient été prises voilà 116 ans, le conservateur a permis au public attentionné de mieux comprendre ce que pouvait être la vie et le travail sur une telle habitation, entreprise agricole et industrielle, au travers des siècles et au gré des motivations et des besoins de ses propriétaires successifs.

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Un dangereux déni de réalité est en cours en Guyane !

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
Plus de deux guyanais sur trois considèrent que la situation éco­nomique de la Guyane s’est « plutôt dégradée » depuis 2009, contre 9 % pour qui elle s’est « améliorée » ; 24 % pensent qu’elle est restée inchangée.Presque dix ans de crise larvée depuis 2009, persistance d’un chômage de masse, nombreuses fractures sociales et une masse de problèmes non réglés – vis-à-vis des infrastructures comme du social -,des questions sécuritaires ou migratoires : le pays est sous tension . Car plus le temps passe, plus la Guyane devient inflammable. Les économistes parlent d’« équilibres multiples » : on peut très vite passer de l’un à l’autre, comme on l’a vu naguère en Grèce ou en Argentine. Le hiatus entre un pessimisme global et un optimisme personnel est une donnée souvent constatée. Ce n’est pas le cas ici : 58 % des Guyanais estiment que leur situation économique et financière s’est détériorée, contre 12 % pour qui une amélioration est relevée. Cette position est à la fois rassurante et inquiétante. Rassurante, parce que tout continue comme avant, et qu’on ne vit pas si mal dans une partie de ce pays Guyane .

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« Point de chute » : une exposition de Louisa Marajo

15 Avril – 27 Mai 2017 au 14°N 61°W

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] ont le plaisir de vous présenter l’exposition “Point de chute”, de l’artiste Louisa Marajo.

Née en Martinique en 1987, Louisa Marajo a intégré l’Ecole Supérieure d’art et de Design de Saint-Etienne en 2005. A cette époque l’aventure Erasmus lui a permis de suivre la classe de la peintre suisse Silvia Bächli à la Kunstakademie de Karlsruhe, en Allemagne avant de revenir à Saint Etienne.

2010, diplôme en poche, elle poursuivra ses études par un Master d’arts plastiques à la Sorbonne à Paris,pour théoriser ses expérimentations. Depuis elle vit et travaille à Paris.

« On peut, avec un but, détruire un monde et, par la connaissance des possibilités, construire un monde avec des débris… » Kurt Schwitter

Ce sont par ces mots que l’artiste décrit sa démarche, ses travaux, partition visuelle chaotique où évoluent et se transforment des formes incertaines.

L’exposition « Point de chute » retrace une narration fragmentaire qui se déploie habituellement dans son atelier. Celui-ci est un tableau-vivant : tout élément y a son importance et c’est surtout les relations qu’entretiennent les choses entre elles que l’artiste s’approprie à travers des peintures, dessins, photographies.

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