Mois : avril 2017

Écritures caribéennes : un lieu en liens

Du 24 avril 2017 au 27 mai 2017. Tropiques-Atrium

— Par Sophie d’Ingianni, commissaire de l’exposition —

Tout être naît, grandit, s’épanouit  grâce aux liens qu’il établit avec son environnement. Ces liens tissés par le temps avec un arbre, un oiseau, l’océan, le silence de la nuit, les membres d’une famille, les amis, mais aussi une matière, un objet…en viennent à structurer l’imaginaire et à singulariser le langage. Ces liens qui nous constituent sont des veines qui irriguent tout le corps en charriant pareillement tout Le vivant d’une odyssée qui traverse le sang et la sueur pour trouver où « ça » vit et comment « ça » fonctionne. « ça » : grouillement de causes qui bougent pour déceler partout une volonté de dire ; dessin, peinture, sculpture, installations, performances, toutes collaborations faites de rencontres amies avec un peintre, un poète, une musicienne, une acrobate aérienne, des anonymes, où débouche, sur le sens, une formation des liens.

Élodie Barthélemy

 

A la fois peintre, sculptrice et performeuse, donc artiste pluridisciplinaire,  l’œuvre Élodie Barthélemy se développe autour du relationnel qu’elle vit avec des personnes qu’elle rencontre et les lieux qu’elle arpente.

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Roland Gori : « Face au dés-œuvrement, à la désolation, réhabiliter le champ du politique »

Psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie à l’université d’Aix-Marseille, cofondateur de l’Appel des appels, il a récemment publié Un monde sans esprit, la fabrique des terrorismes et il y a quelques jours, avec Bernard Lubat et Charles Silvestre, le Manifeste des œuvriers (éditions Actes Sud-les Liens qui libèrent).

 Un monde dés-œuvré est un monde sans avenir », écrivez-vous. Qu’est-ce qui caractérise ce dés-œuvrement ?

Roland Gori C’est une référence à Hannah Arendt, qui distingue le travail (de nos corps), l’œuvre (de nos mains) et l’action (de la parole et du politique). Le dés-œuvrement, c’est ce qui conduit au désenchantement du monde, et à la prolétarisation des activités humaines. Cette désolation, cet esseulement, qui isole les humains, les asservit aux machines matérielles ou numériques, participent de ce que j’appelle un technofascisme, place les citoyens sous une curatelle technico-financière qui favorise, aujourd’hui, les théofascismes. Face au dés-œuvrement, face à la désolation, il faut réhabiliter le champ du politique : restituer à la parole une place centrale qu’elle a perdue au profit d’une vision du monde économique, technique.

Comment en est-on arrivé là ? Y a-t-il eu défaillance (des politiques, des intellectuels, des syndicats) ?

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Comment comprendre la poussée du vote FN en Outre-Mer ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
Comprendre le vote Front national en l’analysant localement car ce scrutin montre une poussée sans précédent du Front National mais aussi du Front de Gauche de Mélenchon dans tous les territoires d’outre-mer . Qui vote FN en outre- mer ? Et pour quelles raisons ? Comment expliquer l’enracinement électoral de ce parti dans les territoires d’outre- mer ?

Cette poussée est-elle inexorable ? Le vote en faveur de Marine Le Pen est en premier lieu un phénomène nouveau lié à une progression remarquable dans l’ensemble des territoires d’outre-mer sous le quinquennat de François Hollande . Avec quelques 177 000 voix recueillies au premier tour de la présidentielle , le front national est le grand gagnant de ces élections présidentielles en Outre-Mer Les suffrages pour Marine Le Pen ont été multipliés par deux voire par trois sur le temps du quinquennat Hollande.

Selon nous ce vote exprime avant tout une désillusion, une exaspération devant l’absence de réponse aux attentes du quotidien mais aussi une adhésion aux propositions de la candidate (immigration, insécurité, imposition ). c’est un immense coup de gueule du corps électoral local à l’encontre des partis traditionnels qui n’ont pas été suivi dans leur consigne de vote comme on l’a constaté dans le cas du vote étriqué pour Hamon et Fillon , pour autant, la protestation s’est toujours fortement exprimée aux Antilles mais plutôt à travers un vote de gauche, depuis 2002.

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La culture dit non au FN

Le premier tour de l’élection présidentielle révèle un paysage électoral fracturé qui oppose les grandes villes et les territoires ruraux, les plus jeunes et les plus âgés, les périphéries et les centres urbains…

Le contrat social doit être refondé au plus vite.
Les arts et la culture seront décisifs.

Dans une société démocratique, chacun peut accéder et contribuer à la vie artistique et culturelle, comme à la protection sociale, la santé ou l’éducation, si l’État et les collectivités refondent ensemble un véritable service public de la culture.
La création doit être soutenue dans sa singularité, la démocratisation renforcée par l’action culturelle sur tous les territoires et le financement de ces missions d’intérêt gén éral garanti nationalement, et plus encore dans les collectivités. Le mécénat, le partenariat privé, les «pass culture», ou la seule performance économique ne constitueront jamais les fondements d’une véritable politique publique.

Nous, artistes et responsables de compagnies et de lieux subventionnés, nous demandons à nos concitoyens de faire barrage au Front National le 7 mai prochain lors du second tour de l’élection présidentielle.

Parce que ce parti promeut une société xénophobe fondée sur la division, l’exclusion, le repli sur soi et le conflit.

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Pour une autre politique contre le FN

— Par Viviana Saint-Cyr Psychologue clinicienne, conférencière en France et au Mexique —

Qui peut en ce moment où Dieu peut-être échoue,
Deviner
Si c’est du côté sombre ou joyeux que la roue
Va tourner ?

Victor Hugo, 1870

Le moment électoral que nous vivons actuellement en France exige non seulement d’être attentifs aux campagnes, programmes et idéologies des différents candidats à la présidence mais également de prendre position, et ce au-delà de la conjoncture de l’élection proprement dite.[…]

Notre monde est malade

Choisir le FN, c’est choisir la haine. La gauche communiste aussi bien que la droite néolibérale dénoncent la catastrophe qui s’annonce si le parti lepéniste prenait le pouvoir : Pierre Laurent signale « la brutalité extrêmement dangereuse » et « la logique de guerre » (1) de Marine Le Pen. François Fillon affirme que son « programme politique (…) mettrait le pays à genoux en moins de six mois » (2). Malgré la fragilité du plafond de verre (3), le front républicain n’est pas mort.

Il faut se battre contre l’extrême droite du FHaine, il est nécessaire de lutter contre son programme de guerre civile.

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Littérature et théâtre, pour affirmer notre humanité

— par Janine Bailly —

Littérature : Ta-Nehisi Coates : Le grand combat

Théâtre : Aimé Césaire : La tragédie du roi Christophe

A l’heure où une partie de la France, pour contrer justement la montée des racismes et de la xénophobie, s’apprête à voter, contre ses convictions intimes, en faveur d’un candidat qui n’est pas plus celui de son choix que celui des humbles, à l’heure où surgissent, venues de différents horizons, des créations artistiques qui nous parlent de notre monde, de ses pulsions inavouables, des souffrances infligées à maintes communautés, il me semble bon de parler des luttes courageuses qui y afférent. Car, ainsi que le dit le musicien Jordi Saval sur la station radiophonique France Inter, il faut que les arts, quels qu’ils soient, servent à quelque chose et, « si la musique, et les autres arts, ça ne sert pas pas à faire que les êtres soient meilleurs, alors ça ne sert à rien ! »· Comment ne pas le croire, lui qui est allé dans la jungle de Calais offrir aux émigrés, « gens qui fuient l’horreur de la guerre, hommes en détresse » le réconfort d’un généreux concert⋅

Interpellée par l’article « Je ne suis pas votre nègre », paru sur le site Madinin’Art, il me faut ici parler d’identité noire, puisque dire que le problème de couleur n’existe pas s’avère malheureusement être encore du domaine de l’utopie.

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Le Front national : à l’origine ou réceptacle du racisme martiniquais ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Observant les récentes positions du comité « Marine déwo », je posais dernièrement la question de savoir ce qu’avaient prévu les partis politiques et leurs dirigeants dans l’hypothèse de la victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle. Et ce qu’ils comptaient entreprendre pour combattre la candidate du Front national. Mais personne n’attend vraiment de réponse à ce genre d’interrogations, ce qui atteste du manque d’intérêt pour un sujet qui ne compte pas pour la réélection des élus.
On peut aisément imaginer qu’une fois passée l’élection présidentielle, qui mesure tous les cinq ans le niveau de progression du lepénisme en Martinique, en donnant lieu à des surprises bien plus affichées que sincères, les autruches officielles continueront de mettre la tête dans le sable. Puisque l’identitaire martiniquais s’est substituée avec son sac de nœuds idéologiques à la plupart des mots d’ordre traditionnels, ils resteront vigilants à relever les outrances verbales venant d’ailleurs et à faire la leçon aux autres. Mais le phénomène domestique ressurgira toujours et, si l’on ne prend garde, éclatera au visage des politiques et des martiniquais, en général.

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Commerce d’esprit ..

— Par Roland Tell —
Comment des écrivains, privilégiés par la renommée, parviennent-ils à cet évanouissement dans l’indifférence, s’agissant des souffrances du peuple martiniquais ? Au milieu de l’inertie politique générale, du déséquilibre de la vie humaine, au milieu aussi de circonstances particulières et contingentes, tels que la détresse mortifère des jeunes sans travail, la fuite continue des cerveaux, le cri des travailleurs en grève, la violence endémique, causée par l’alcool et les drogues, la spiritualité du profit immédiat chez les privilégiés, pourquoi donc ceux qui sont censés posséder un savoir-chef sur tout, une densité intellectuelle indépendante, se murent-ils dans le silence, froids comme des morts ? Y-a-t-il collusion systématique avec la gouvernance locale, quelle qu’elle soit ?
De telles questions se posent, d’autant plus qu’un vice profond travaille les politiciens au pouvoir – l’alliance bâtarde « conservatisme-séparatisme », devenue aujourd’hui une rente de situation politique, bien nourrie au budget communautaire, contente d’elle, fêtée, encouragée, subventionnée, localement naturalisée, donc se faisant de plus en plus promotrice de suffrages pour l’avenir. C’est toujours cela de gagné pour les affaires financières des uns, et les spéculations politiciennes des autres !

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Le cinéma, enfant gâté de la culture

Au moment de trouver des ressources, tous les acteurs du secteur ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux de la musique ou du théâtre réclament une égalité de traitement avec le septième art

L’équité n’est franchement pas ce qui caractérise les aides accordées aux différents secteurs de la culture. Souvent le cinéma est dorloté, choyé et ses souhaits exaucés. Le théâtre a réussi à consolider le statut des intermittents, qui permet à cette filière de s’en sortir. Mais il n’en va pas de même de la musique, qui semble chanter en vain ses requêtes, ou du livre, dont les subsides se tarissent, et les arts plastiques restent les plus mal lotis.
Dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, France Créative – le lobby des acteurs du secteur culturel – rappelle que la culture fournit dans l’Hexagone plus d’emplois que l’automobile (579 500 actifs selon ce regroupement, et 691 000 selon l’Insee). Malgré ce poids, personne ne se soucie de dresser un bilan de cette étonnante inégalité dans les ressources affectées aux différents arts.
Cette disparité de traitement caractérise pourtant la culture en France.

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​La dernière digue contre le Front National vient de céder dans les outre-mer

— Par Patrick Karam (*) —

Le Front National qui jusqu’ici peinait à s’installer sur nos territoires ultramarins réalise des scores inédits.

Dans les outre-mer, le premier tour de la présidentielle est un avertissement pour les partis de gouvernement, singulièrement le Parti socialiste et les Républicains, qui subissent une défaite électorale cuisante qui frôle la débâcle malgré le soutien de leurs relais locaux.

Un phénomène nouveau vient bouleverser la donne des rapports de force habituels et introduire de nouvelles idéologies dans le jeu politique local, dont celle véhiculée par le Front National qui faisait jusque-là l’objet d’un ostracisme et d’un rejet par les ultramarins en raison de son incompatibilité avec les valeurs portées par nos territoires éloignés.

Car ce scrutin montre une poussée sans précédent du Front National mais aussi du Front de Gauche. Les candidats de ces partis populistes ont multiplié leurs gains en outre-mer et le Front National, lui-même, qui jusque-là peinait à s’installer sur nos territoires ultramarins réalise des scores inédits qui confortent et amplifient des tendances déjà perceptibles lors des dernières européennes.

Une poussée sans précédent du FN

On est loin de l’époque où Jean-Marie Le Pen ne pouvait fouler le sol des Antilles et où les scores réalisés par son parti en outre-mer étaient marginaux.

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« Je ne suis pas votre nègre »

Le 25 avril sur Arte à 20h50

« Je ne suis pas votre nègre » (2015, 87 minutes) réalisé par Raoul Peck avant une sortie en salles prévue aux alentours du 10 mai qui sera accompagnée de débats. À partir des textes de l’écrivain noir américain James Baldwin, Raoul Peck revisite les années sanglantes de lutte pour les droits civiques, à travers notamment les assassinats de Martin Luther King Jr., Medgar Evers et Malcolm X.  Avec pour voix off la prose combative de Baldwin dite par Joey Starr (Samuel L. Jackson pour la version anglaise), ce documentaire, primé à maintes reprises, offre un voyage saisissant au cœur d’une société américaine au bord de l’implosion.

À partir des textes de l’écrivain noir américain James Baldwin (1924-1987), le cinéaste Raoul Peck revisite les années sanglantes de lutte pour les droits civiques, à travers notamment les assassinats de Martin Luther King Jr., Medgar Evers et Malcolm X. Un éblouissant réquisitoire sur la question raciale.

En juin 1979, l’auteur noir américain James Baldwin écrit à son agent littéraire pour lui raconter le livre qu’il prépare : le récit des vies et des assassinats de ses amis Martin Luther King Jr.,

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Pour que l’arbre ne cache pas la forêt !

— Contribution du CNCP relative à l’analyse des résultats du premier tour des élections Présidentielles Françaises —

Martinique CARAÏBE – Le 24/04/2017
39,98 % de votants pour ce premier tour des élections présidentielles françaises. Ce chiffre, à lui seul, suffit à prouver que la situation politique en Martinique n’a rien de comparable avec celle qui prévaut en France. Certains, dans leur volonté systématique de dénigrer notre peuple, donnent un écho démesuré au score de Marine LEPEN. Quoi donc ? Les Martiniquais s’abstiennent à 60,02 % ; sur la minorité de votants restant, 10,94 % votent pour le FN, alors, qu’en France celui-ci obtient 21,53 % des suffrages. On sait l’importance du nombre de français « expatriés », incluant les forces de répression (dont beaucoup ne cachent pas leur idéologie raciste et colonialiste) qui participent au scrutin. Et l’on voudrait culpabiliser « le Peuple Martiniquais » ! A ce propos, il faut relever que, sur WhatsApp, certains irresponsables persistent dans une basse besogne de division et d’autodénigrement. Dans la lâcheté de l’anonymat, ils s’attaquent à « Nou Pèp La » au prétexte que ce serait dans la commune du Prêcheur que Marine LEPEN a atteint son record de voix.

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Déclaration de Ghislaine Joachim-Arnaud au nom de Nathalie Arthaud

Après le 1er tour des élections présidentielles du 23 avril 2017

En Martinique, les résultats sont marqués par une augmentation de l’abstention. Le nombre de celles et ceux qui se sont détournés dépasse les 60%. Ce sont bien évidemment, des milliers de jeunes, de travailleurs, des chômeurs, de femmes au foyer qui sont souvent dégoutés de la situation actuelle qui ne se sont pas exprimés.

Nous militants de Combat Ouvrier, qui avons appelé à voter pour la candidate de Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud, partageons entièrement les idées qu’elle exprime dans sa déclaration au soir du premier tour

En Martinique, contrairement aux résultats de la France hexagonale, Jean-Luc Mélenchon arrive en tête des suffrages exprimés. Ce score reflète une certaine méfiance par rapport à la politique pro-patronale menée par le gouvernement sortant.

En Martinique Macron, l’ancien banquier ministre, arrive en 2è position. Il est tout autant un ennemi de la classe ouvrière que Marine Le Pen. Il se posera en rempart contre le FN, c’est un mensonge. Il ne fera rien contre la colère qui monte dans les classes populaires .Le

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Pour éviter le pire…

Le soir du second tour des élections présidentielles la ville s’embrase, le pire est arrivé. David se retrouve à déambuler face aux émeutes et à sa vie ratée. Mina, elle, a préféré s’embarquer sur un cargo vers les Antilles pour ne pas assister à la débâcle. Deux êtres en proie à l’impuissance d’aimer qu’une nuit de cataclysme va profondément changer. Deux voyages intérieurs qui s’entremêlent en fiévreuses et subtiles sinuosités. Eric Pessan poursuit une œuvre singulière, souvent mélancolique, explorant les liens étroits entre la vie intime et le désarroi collectif, qui empêche parfois jusqu’à la possibilité de se réinventer. Eric Pessan anime des ateliers d’écriture et des rencontres littéraires. Auteur de pièces de théâtre, de fictions radiophoniques, de textes en collaboration avec des plasticiens, ses premiers romans sont parus à La Différence et au Seuil. Il a publié chez Albin Michel Incident de personne, Muette, Le démon avance toujours en ligne droite.
Eric Pessan
ISBN : 222632870X
Éditeur : Albin Michel (02/01/2017)

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Un roman qui croise les doigts pour éviter le pire

Que faire face à la victoire électorale du parti de la haine, tourner en rond ou s’embarquer pour ailleurs où un monde toujours semblable vous rejoint ?

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La France sous mutation libérale

Alain Garrigou retrace ici l’histoire politique récente de la France selon une vision globale de notre temps, saturé par les médias et pourtant souvent dominé par l’amnésie. Il se propose d’en donner des instruments factuels et conceptuels. Il a pour ambition de réaliser une autobiographie collective des générations d’aujourd’hui, des plus anciennes qui ont vécu toute la séquence envisagée (1940 à nos jours) jusqu’aux plus jeunes qui vivent dans le présent, avec les schèmes et souvenirs de leurs aînés. En ce sens, la réflexion s’attache à ce monde que nous habitons, mais qui tout aussi bien nous habite.
L’ouvrage est organisé selon un ordre chronologique nécessaire à des étudiants et à tous les lecteurs soucieux de situer les noms et les faits qui ont marqué l’histoire du pays depuis trois quarts de siècle, une histoire riche, mouvementée, scandée par une succession de « crises ». Toutefois, le récit rompt avec les façons classiques et commodes de découper le temps politique, mêmes justifiées comme 1945, 1958 ou 1981, afin de mieux mettre en perspective les enchaînements et les causes.

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La France sous mutation libérale

— Par Jacques Girault Historien —

Un manuel universitaire permet d’acquérir des connaissances, de comprendre la question au programme tout en invitant à approfondir par une bibliographie.

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Gorée – Regards sur cours : 11ème édition

 29avril – 1er mai 2017 – De 11 h à 19 h

Pour sa onzième édition, Gorée – Regards sur cours s’enrichit de trois événements majeurs : la présence de la Fondation Dapper, avec deux expositions, un hommage à Ousmane Sow relayé à l’international par les Instituts français et les Alliances françaises, et la présentation par Creative Intelligence d’oeuvres originales produites spécifiquement pour être intégrées dans le cadre magnifique du Relais de l’Espadon.

La manifestation Gorée – Regards sur cours compte désormais parmi les événements artistiques majeurs du Sénégal et se déroulera sur trois jours, les 29, 30 avril et 1er mai 2017. Elle doit sa vitalité à la passion d’une poignée de bénévoles pour leur île et pour l’art. Une passion qui les amène à vouloir cette édition plus ambitieuse. Une ambition en partie portée cette année par la Fondation Dapper, précieuse alliée de cette édition au-delà des expositions qu’elle présente.

Tout en restant fidèle à sa tradition de présenter, dans une cinquantaine de maisons ouvertes au public, les oeuvres d’artistes connus ou inconnus, Gorée – Regards sur cours est placée cette année, et pour la première fois, sous un thème : « L’eau et l’ailleurs ».

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En avril, le théâtre comme interpellation

— par Janine Bailly —

À Tropiques-Atrium : « M’appelle Mohamed Ali »

Au théâtre Aimé Césaire : « Ô vous frères humains »

Aujourd’hui, entrée dans cet âge où l’on peut sur soi et ses chemins de vie se retourner, il me semble juste de dire que tout acte théâtral, qui m’a fait grandir et comprendre le monde comme il va, était un acte engagé, non pas essentiellement au sens politique du terme, mais engagé toujours auprès des hommes, engagé car inscrit dans une dynamique de progrès et de cheminement vers une société plus juste, plus tolérante et plus belle. Les deux derniers spectacles, vus à Fort-de-France, en dépit de certaines faiblesses m’ont confortée dans cette idée— utopique ? — que le théâtre est vital, et que par les arts on pourrait bien tenter de sauver le monde !

« M’appelle Mohamed Ali » est un monologue écrit, avant et pendant le spectacle, car au texte initial s’adjoignent des propos liés au lieu et à l’actualité. Un monologue écrit-improvisé-joué, qui se voudrait dialogue, mais qui est plutôt une sorte de longue conversation à sens unique proposée à la salle.

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Parutions : nouveautés du 23-04-2017

PÒTRÉ-PÒTRÉ A…

Portraits créoles

d’Alain Rutil

Cet ouvrage est un recueil de 42 portraits de gens ordinaires, chargés de certains attributs de la société guadeloupéenne. Il permettra de se regarder dans le miroir non déformant de la complexité des relations, dans la riche mosaïque de la langue et de la culture du Pays Guadeloupe. Le lecteur y trouvera son compte de réalités épiques, d’une langue généreuse, expression d’une culture faite d’aliénations, d’assimilations, mais aussi de résistances créatrices. Tous ces portraits qui nous sont offerts expriment autant le plaisir que la douleur des relations humaines.

(Ouvrage en créole)

 

226 pages • 21 euros• avril 2017

EAN : 9782343118871

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Les bibliothèques victimes de l’austérité et enjeu électoral

— Par Sophie Joubert —
Les bibliothécaires sont en colère. Après les personnels de Sevran, en grève fin février pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail, une délégation des bibliothécaires en lutte de Grenoble a fait le voyage au salon Livre Paris, le 24 mars. Leur but : alerter les professionnels du livre sur la fermeture de deux équipements situés dans des quartiers populaires : « Une attaque sans précédent du réseau de lecture publique grenoblois », selon les membres de l’intersyndicale CGT-FO-SUD-CNT reçus au ministère de la fonction publique.

L’affaire remonte à juin 2016. À la suite de la baisse des subsides de l’État de 17 millions d’euros (soit 7 % du budget), l’équipe municipale d’Éric Piolle, composée d’élus EELV, Front de gauche, et de citoyens, met en place un « plan de sauvegarde » des services publics : « Une politique d’austérité qui ne dit pas son nom », analyse Guy Tuscher, élu Ensemble ! qui a refusé de voter le budget et a été exclu de la majorité avec Bernadette Richard-Finot (Parti de gauche). Joint par téléphone, le cabinet du maire parle d’« adaptation aux usages et aux métiers », plaide la densité du réseau (12 bibliothèques dont 7 de quartier), le transfert des deux sections jeunesse fermées vers d’autres équipements tout en admettant l’existence de « barrières psychologiques ».

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22 avril : en marche … pour les sciences!

Depuis le 20 janvier 2017 et l’investiture de Donald Trump, chaque jour amène son lot d’annonces fracassantes et de décrets liberticides. Les sciences, et plus généralement le monde académique, font partie des premières cibles de la nouvelle administration. Une hostilité idéologique à l’égard des sciences s’exprime désormais dans la doctrine officielle de la Maison Blanche. Le président Trump a ainsi dès les premiers jours cherché à contrôler les programmes de recherche susceptibles de recevoir des crédits fédéraux, et restreint la diffusion des résultats de grandes agences fédérales comme l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA), à la tête de laquelle a été placé un climatosceptique proche des lobbies de l’énergie.

Pourquoi Trump cible-t-il ainsi le monde universitaire et la recherche ? Pour la même raison qu’il cible le journalisme d’investigation : les scientifiques comme les journalistes utilisent une méthode basée sur la collecte, la vérification et l’analyse des faits. Impossible pour eux de souscrire à la fabrication pure et simple et à l’utilisation de pseudo-faits (« alternative facts ») et de « post-vérités » pour donner crédit à des positions idéologiques favorisant les grands lobbies industriels ou religieux sur des sujets aussi divers que le changement climatique, la vaccination, l’économie, le port d’armes, l’interruption de grossesse, les mouvements migratoires ou les relations internationales… À la pointe de cet obscurantisme, négateurs et idéologues de l’alt right s’allient à la Maison Blanche et à de puissants lobbies industriels pour semer le doute sur les faits pourtant rigoureusement documentés et consensuels au sein de la communauté des sciences du climat et de l’environnement.

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L’Histoire du Royaume de Mirpou

Samedi 29 avril 2017 à 17h. Tropiques-Atrium

De Stanislas Sauphanor
Cie OeilduDo
Texte & Mise en scène : Stanislas Sauphanor
Avec : Stanislas Sauphanor & Virginie Brochard
Création lumière : en cours
Costumes & Scénographie : en cours

Prix Etc_Caraïbe 2015 – Meilleur texte jeune public

Il était une fois l’histoire d’un royaume gigantesque dirigé par un roi exceptionnellement bête. Après avoir renvoyé sa femme, il décide d’organiser un grand concours pour trouver une nouvelle reine.
Celle qui sera choisie sera la belle Dina, jeune fille courageuse de la famille des Padaccords. Comme le nom l’indique, cette famille indocile est incapable de se soumettre aux lois tyranniques. Mais à Mirpou, l’insubordination est interdite sous peine d’être jeté aux lions. Et l’arrivée d’un nouveau premier ministre qui exige que tous les sujets lui fassent une déclaration
d’amour et d’allégeance ne vient pas arranger les choses…
Cette pièce est inspirée à la fois des Contes des Mille et une Nuits et d’Esther de Racine, mais avec la fraîcheur de ton des films d’animation des studios Pixar ou Dreamworks.

Stanislas Sauphanor
Il débute le théâtre aux Antilles, puis participe à la création de la première mise en scène de Jeanne Moreau dans Un Trait de l’esprit, au Théâtre National de Chaillot.

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Accord de sortie de crise en Guyane

Un accord a été signé vendredi 21 avril pour mettre un terme à la crise en Guyane, paralysée par un vaste mouvement social depuis près d’un mois.

Le texte, conclu entre l’Etat, le collectif Pou Lagwiyann dékolé (« Pour que la Guyane décolle »), les socioprofessionnels et les élus, englobe un plan d’urgence immédiat de 1,1 milliard d’euros présenté au début du mois. Celui-ci prévoit notamment des mesures en faveur de la sécurité, de l’éducation, de la santé, ainsi que de l’aide aux entreprises.

L’accord acte également la demande de mesures supplémentaires du collectif et des élus à hauteur de 2,1 milliards d’euros. « L’Etat s’engage à travers l’Accord de Guyane à ce qu’elles fassent l’objet d’un examen prioritaire pour mettre en œuvre un plan additionnel », précise Mme Bareigts, ministre des Outremers.

Les désaccords entre le collectif et les autorités s’étaient cristallisés sur la mobilisation de fonds supplémentaires, le premier ministre Bernard Cazeneuve ayant notamment qualifié d’« irréaliste » le montant de l’aide réclamée. Pou Lagwiyanne dékolé avait décidé, dans la soirée du 17 avril, de remettre en place les barrages routiers qu’il avait levés à l’occasion du week-end de Pâques pour « faire monter la pression » sur l’exécutif, juste avant le premier tour de l’élection présidentielle, organisé samedi dans ce territoire ultramarin.

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Albert Cohen black-blanc-beur

— Par Selim Lander —

Un texte contre le racisme, un récit, pas une pièce de théâtre. Un vieil homme se remémore un incident de son enfance au cours duquel il s’est découvert brutalement autre que celui qu’il croyait, un être susceptible de provoquer la haine et le mépris ; dans sa logique enfantine, il a conclu qu’il était sans doute méchant pour être maltraité ainsi, sinon lui du moins sa race. Cela se passait à Marseille, tout-à-fait au début du XXe siècle. Sa famille s’est installée depuis peu dans le midi de la France, un pays qu’il idéalise, qu’il idolâtre même s’il faut en croire son récit, au point d’installer sur une étagère de l’armoire de sa chambre une sorte d’autel couvert de reliques des gloires de la France telles qu’il peut les percevoir, à neuf ans, jusqu’à un sachet de terre des colonies acquis auprès d’un de ses camarades d’école, graine d’escroc ! Au retour de l’école, le petit Albert s’est arrêté pour écouter un camelot dont il admirait la faconde, l’art de manier cette langue française tant aimée. Las, le bonimenteur a repéré bien vite en lui un « youpin », le lui a fait savoir et lui a enjoint de déguerpir.

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Gécom : audit annuel des politiques pour l’Outremer

— Par le Cégom —

Le Cégom (Collectif des États généraux de l’outre-mer – Fédération des Français/es d’outre-mers) publie les premiers résultats de son VIIème audit annuel des politiques conduites par l’État en direction des Français/es d’outre-mers. En 2011, au terme de la présidence de Nicolas SÁRKÖZY, 55% de notre public évaluait défavorablement son action, alors que 7% l’évaluait favorablement. En 2012, au 2nd tour de l’élection présidentielle, 45,8% votait François HOLLANDE, contre 16,9% pour l’ancien président.

Aujourd’hui, 78,1% des 301 personnes ayant répondu à notre consultation évaluent défavorablement l’action de François HOLLANDE, alors que 21,4% l’évaluent favorablement: en son ensemble, l’action du président sortant reçoit la note de 5,4/20. Ses domaines d’action les mieux notés touchent à la mémoire & à la culture (7,2/20), au soutien au tissu associatif (6,5/20) puis au racisme & aux discriminations (6,2/20). Ses domaines les moins bien notés sont relatifs à l’emploi & à la jeunesse en difficulté (4,3/20), à la cherté de la vie (4,3/20) puis aux conditions de vie & de santé (5,2/20).

Au 1er tour des élections présidentielles, 21,3% de notre public envisage de voter Jean-Luc MÉLENCHON; 10,3%, Emmanuel MACRON; 7,3%, Marine LE PEN; 6,3%, Benoît HAMON; 4,7%, François FILLON (42,9% ne se prononce pas).

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« Révolution, dictature, résistance dans le monde américano-caraïbe »

 Journées d’études du CRILLASH : 27 & 28 avril 2017

Programme Jour 1

8 h 30 : Accueil des participants
8 h 45 : Ouverture officielle avec Mme Odile FRANCOIS-HAUGRIN, VP Pôle Martinique et Mme Cécile BERTIN-ELISABETH, Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Mr Dominique BERTHET, Directeur de l’École doctorale 588.
9 h 15 : Ouverture scientifique avec Cécile BERTIN-ELISABETH, PR, UA et Dominique BERTHET, PR, UA, co-organisateurs
10 h 00 : pause-café
10 h 15 : Richard MARIN, PR émérite Université de Toulouse : Ty-pologie des dictatures latino-américaines.
11 h 00 Gérald DESERT, PRCE, UA : Gringo Viejo de Carlos Fuentes : un roman épique de la Révolution mexicaine.
11 h 45 Pause-déjeuner

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