Mois : novembre 2015

« La réception de l’art »

La réception de l’exposition d’art comtemporain : hypothèses de collection

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— Par Jacqueline Eidelman —

«Certains s’en sont moqués: l’art contemporain demande l’accompagnement d’un discours. […] Si les excès de promotion, d’interprétation et de surinterprétation, si les manipulations langagières pour impressionner le non-initié sont effectivement ridicules, il n’en reste pas moins qu’il n’y a pas d’oeil innocent, pas de regard qui ne doive être structuré par des paradigmes de représentation. Il ne saurait donc être question de revenir au pur langage des formes et des objets – pour la bonne raison qu’il n’existe pas».
Yves Michaud, L’Art contemporain, Le dossier, La documentation française, Documentation photographique, n° 8004, août 1998.

Le public des musées et expositions n’est pas un tout homogène, passif et muet. Différentes catégories de visiteurs le composent, des novices aux experts, qui commentent, échangent et interagissent. Intérêt des oeuvres (de quelque nature qu’elles soient: artistiques, scientifiques, techniques…) mais également contribution des aides à la visite sont passés au crible de toutes leurs expériences de visite antérieures qu’elles soient réussies ou ratées: les jugements critiques qu’ils formulent sont fondés sur des points de vue informés ; leur répertoire de compétences mais également leurs univers de référence sont étendus, divers, composites.

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Pétrole, manoeuvres et droit à la vie

— Par Thierry Ichelmann —
identite_pluirelleL’importance du pétrole dans le fonctionnement des économies modernes a toujours façonné la géopolitique mondiale. La mainmise et le contrôle de cette ressource est à l’origine de très nombreux conflits, souvent régionaux, guidés, organisés et orientés en général par les puissances occidentales, très dépendantes de cette ressource. La succession de conflits armés et leurs conséquences directes au Proche-Orient répondent à cette logique
A la volonté de contrôle des réserves mondiales par les occidentaux a toujours répondu la résistance des peuples. Cependant, la nature des conflits a radicalement changé à partir de 1991, avec les interventions « directes » et très médiatisées pour le contrôle du pétrole, et cela s’est amplifié depuis 2001, après la nature des propos tenus par Monsieur Georges Walker Bush (Georges W. Bush) après les évènements du 11 septembre 2001, et après la guerre en Afghanistan en 2001 et en Irak en 2003.
Pour mémoire, rappelons que George W Bush, président des Etats-Unis d’Amérique au moment de la « 3ième guerre du golfe ? » en 2001, est le fils de George Herbert Walker Bush (Georges H W Bush), alors président des Etats-Unis d’Amérique au moment de la « 2ième guerre du golfe » en 1991.

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Limiter l’impact de l’alimentation sur le climat

solution_ds_assietteLimiter l’impact de l’alimentation sur le climat en adoptant les bons réflexes chez soi. Tel est l’objectif du programme lancé par la fondation GoodPlanet. Aux manettes, une jeune « militante » passionnée.
Aurélie CONROZIER, Responsable du programme « La solution est dans l’assiette » à Fondation GoodPlanet

Sensibiliser sans culpabiliser. Telle est la mission d’Aurélie Conrozier, 28 ans, aux commandes du programme « La solution est dans l’assiette » au sein de la Fondation GoodPlanet, depuis un an. Armée de convictions fortes et soucieuse de partager des expériences valorisantes, la jeune femme essaime dans l ‘écosystème écologique, sans militantisme exacerbé. Juste pour faire partie de la solution et pas du problème, répète t-elle à l’envi. « Chacun peut agir à son niveau. Donner du sens aux gestes quotidiens », explique le jeune femme, convaincante et convaincue. Cette initiative a pour but de toucher le grand public. « Démontrer que le climat ne concerne pas que les grands de ce monde. Nous sommes tous responsables et donc nous avons chacun une partie de la solution », argumente Aurélie Conrozier.

Pour rappel, l’alimentation est responsable de 20 à 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

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« Les Artisans du futur »

les_artisans_du_futurProjection en avant-première :

Lundi  30 novembre 2015 à 19h à Madiana

Renseignements et réservations 0690 39 85 49 ou bcicom@bcicom.org

Le réchauffement climatique est déjà bien réel en Martinique qui figure parmi les régions du monde les plus vulnérables. Cependant, l’île compte aussi des hommes et des femmes qui refusent la fatalité, et qui mettent en oeuvre des actions pour réduire les catastrophes annoncées. Ils et elles sont, par leurs projets novateurs en matière d’énergie, d’habitat, de transport, d’agriculture, de pêche, de biodiversité, de gestion des déchets…, des artisans du
développement durable de leur région et des militants engagés au service de notre futur. Nous vous proposons dans ce film de partir à leur rencontre, à travers le regard passionné de Dominique Augier, une jeune chercheuse doctorante martiniquaise que nous observons mener son enquête… Une jeune chercheuse doctorante martiniquaise que nous observons mener son enquête…
Une coproduction Beau Comme Une Image, Beau Comme les Antilles, France Télévisions-
Martinique 1ère
Et le soutien de l’ADEME et du CNC

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Présentation des Grandes Marionnettes de Saint Pierre

Samedi 28 novembre 2015 à 10h sur la place Bertin de Saint Pierre

grdes_marionnettes_st-pierrFin de stage des Grandes Personnes
Fin de stage de la Résidence partagée à la création des Marionnettes géantes
L’Association des Amis du Parc Naturel Régional de la Martinique, le Pôle Emploi de Saint Pierre, la DAC Martinique, le Lycée polyvalent Saint James et le Grand Saint Pierre présentent les créations des stagiaires de l’Atelier, Samedi 28 novembre 2015 à 10h sur la place Bertin.
L’Atelier de création et de pratique des marionnettes géantes animé par Les Grandes Personnes d’Aubervilliers (93), a formé à la conception et à la pratique des marionnettes géantes articulées, 12 personnes en parcours d’insertion, 25 lycéens de la section MANAA (Mise à niveau en Arts appliqués) et 4 représentants associatifs de Saint Pierre.
La formation qui s’est déroulée dans les locaux du Lycée Saint James, présente samedi 28 novembre sur la place de Saint Pierre, une adaptation du conte traditionnel « Nanie Rosette ». Les stagiaires constitueront un groupe d’exploitation des créations qu’ils proposent déjà aux communes de la Martinique pour les prochains rendez-vous culturels de la Martinique et de la Guadeloupe.

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Oranger le monde!

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes le 25 novembre 2015

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Pourquoi cette Journée?
Parce que :

La violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme.
La violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.
La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le HIV/sida et la paix et la sécurité.
La violence contre les femmes et les filles n’est pas inéluctable et sa prévention est non seulement possible mais essentielle.
La violence contre les femmes est un problème mondial. Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie
La campagne du Secrétaire général « Tous UNiS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » a proclamé tous les 25 du mois une « Journée orange », nous invitant tous à porter du orange pour appeler à l’élimination sans réserve, hésitation ni délai de la violence contre les femmes⋅

En Martinique

– 25 Novembre – 12h – 18h : animation de sensibilisation au centre commercial Océanis (Robert)
A la rencontre de la population : tenue de stand – distribution de documents – échanges – lecture de textes …

25 Novembre – 17h : Opération « 1000 Paniers pour l’espoir »
Partenariat avec le club Intrépide Basket Club au Terrain de basket-ball Dillon Rocade à Fort de France.

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La marche des femmes en milliers de pas

Séance VO à Madiana le 26/11/2015 19h 30

— Par Dominique Widemann —

Les Suffragettes, de Sarah Gavron. La réalisatrice Sarah Gavron revient sur les activistes pionnières du droit des femmes dans l’Angleterre du XXe siècle et rend hommage 
à leur opiniâtre combat. Salutaire.

Londres, 1912. Au coin d’une rue, un groupe de femmes revendique le droit de vote, brisant au passage quelques vitrines. Une ouvrière, Maud Watts (Carey Mulligan) se fait prendre dans une bousculade qui d’abord la laissera perplexe. C’est elle dont la réalisatrice Sarah Gavron nous propose de suivre le parcours, cheminement d’un féminisme qui s’affirmera en conscience, aux risques et périls des pionnières qu’elle va rejoindre. Maud est l’épouse de Sonny et la mère du petit George. Elle trime dans une blanchisserie du quartier populaire de Bethnal Green. La tâche est rude au milieu des vapeurs suffocantes qui rongent les poumons, les corps ploient sous l’épuisement précoce, usés de brûlures. On pense aux univers gris de Dickens, à la Gervaise de Zola. Seul le linge fraîchement lavé dépose sa blancheur paisible. Le patron, Taylor, est une brute qui aboie et humilie ses employées sur lesquelles on devinera qu’il exerce un droit de cuissage, entre autres prérogatives absolues.

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Concert de Roger Raspail & Vincent Segal avec en invitée Roger Dorwling-Carter

raspail_segalDimanche 29 novembre, 17h au domaine de Fonds Saint-Jacques

Roger Raspail & Vincent Segal avec en invitée la chanteuse de Jazz martiniquaise Roger Dorwling-Carter
Salle La Purgerie
Création musicale sur la base de compositions originales de Roger Raspail, percussionniste guadeloupéen et maitre du tambour ka et de Vincent Segal, violoncelliste virtuose issu de la formation classique, Premier prix du Conservatoire de la ville Lyon et responsable du Pôle Supérieur musical de la Seine
Saint-Denis en Île de France.
Ce duo explore & fusionne les deux univers musicaux, classique occidental et traditionnel caribéen pour aboutir à une proposition artistique mêlant l’improvisation et le jazz et revisitant les standards classiques d’Europe et de la Caraïbe.
La rencontre entre Vincent Segal & Roger Raspail est celle de deux musiciens ouverts à tous les horizons musicaux. Ils ont pris goût au partage des univers et à la créolisation des mondes.
Tous deux multiplient les expériences. Elles sont nombreuses, elles sont variées.
Formé classiquement, Vincent Segal, violoncelliste & bassiste, joue aussi bien avec l’Ensemble intercontemporain qu’avec Oxmo Puccino, Ballaké Sissoko ou Cesaria Evora.
Avec Cyril Atef, il crée le duo Bumcello.

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Cinéma sous les étoiles & « Tribute to Toto »

cine_ss_etoilesSamedi 28 novembre 2015, 20h  à Fonds St-Jacques

Cinéma sous les étoiles
Samedi 28 novembre 2015, 20h
« Tribute to Toto »
Mois du film documentaire en partenariat avec Tchoc en doc
Dans le cadre du Mois du Film documentaire, Le Domaine de Fonds Saint-Jacques – Centre culturel de rencontre – propose une rétrospective autour de Toto Bissainthe, grande voix de la musique haïtienne, grande figure militante & artiste d’avant-garde.
Toto Bissainthe a chanté avec ferveur « la pétillante misère du peuple » contre toutes les injustices.
Elle considérait sa musique comme « une main tendue à toutes les mains blessées du monde ».
Elle reconnecta Haïti « maman liberté », la première république noire, à la Caraïbe et à l’Afrique, lors de tournées mémorables.

Exposition multimédia
« An’n Alé, en avant Haïti ! », l’exposition itinérante en hommage à la grande voix haïtienne Toto Bissainthe, fait escale au Domaine de Fonds Saint-Jacques,
du 28 novembre au 18 décembre 2015.
Vingt ans après sa mort, sa fille, Milena Sandler, directrice de la Fondation Haïti Jazz, a décidé de lui rendre hommage à travers une exposition itinérante.

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Les assassins d’aube

— Par Max Pierre-Fanfan, journaliste/réalisateur/écrivain —

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Il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube(1)… L’heure la plus sombre a sonné; cependant, elle précède une aube splendide à venir…En attendant ce moment tant espéré, Paris, ville des lumières, a vécu, vendredi 13 novembre 2105, une nuit d’horreur.
Des attentats perpétrés par des kamikazes, se réclamant de l’islam, ont jeté la stupeur, l’effroi, la sidération, et la colère. Ce qui s’est produit a été qualifié par le chef de l’Etat français, « d’abomination », « de barbarie absolue », « d’acte de guerre ».
Une salle de spectacle, le  » Bataclan », des restaurants, symboles d’un certain art de vivre à la française ont été pris pour cibles par des assassins dont cinq de nationalité française. Bilan de cette tuerie 130 morts et 418 blessés. L’Etat islamique a revendiqué ces attaques et menacé d’en perpétrer de nouvelles sur le territoire français. L’objectif de Daech (selon son acronyme arabe), instiller la peur en montrant que tout le monde, indistinctement, peut être visé. Jusqu’ici, il se concentrait sur la consolidation en Irak et en Syrie d’un califat appliquant une version de l’Islam en vigueur au VII ème siècle.

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« Les arts et la culture éclairent face à l’obscurantisme »

— Par Sylivie Robert, sénatrice —

obscurantismeDepuis les attentats du vendredi 13 novembre, les artistes sont mobilisés pour rendre hommage aux victimes, pour certaines attaquées en plein concert au Bataclan. Lorsque la culture est attaquée, la culture répond. Pour[…] la sénatrice Sylvie Robert, l’art est au coeur de la question.

Le vendredi 13 novembre, l’obscurantisme, la folie meurtrière ont assassiné des innocents, des innocents qui allaient écouter de la musique, qui allaient au stade, qui flânaient aux terrasses des bistrots parisiens. En un mot, la barbarie s’est attaquée aveuglément à notre instinct de bonheur, à cet art de vivre qui est le nôtre, à notre culture qui témoigne de notre insatiable passion pour la vie.

Pourquoi l’artiste est-il souvent le premier visé par les totalitarismes? Parce qu’il dérange. Parce qu’il s’échappe de ce qui est, parce qu’il dénonce parfois subrepticement ou avec fracas, parce qu’il refuse de se conformer, parce qu’il nous oblige à questionner le monde sensible, à réfléchir sur nous-mêmes et à confronter nos pensées, nos visions, nos êtres.

En ce sens, la création est aussi un acte de révolte, qui demeure, par essence, opposé à tout immobilisme.

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Attentats parisiens : de nouvelles réactions

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Paris, 1983

Dany Laferrière à Paris – Première journée

Je marche
de jour comme de nuit
dans Paris
depuis si longtemps déjà
que je me demande
qui habite l’autre
toujours ému de savoir
qu’un poète nommé Villon
l’a fait avant moi
qu’un libérateur comme Bolivar
y a séjourné en dandy
que mon jeune voisin Jean de la rue Masson
a fêté son vingtième anniversaire jusqu’à l’aube
dans un bistro situé en face
d’une petite place faiblement éclairée.

J’aime savoir qu’il existe une ville
où les femmes aiment marcher de nuit
sans s’inquiéter des ombres et aussi parce qu’on y
trouve une station de métro avant la fatigue.
J’aime flâner dans une ville où les quartiers contrastés
fleurissent au bout de nos rêves.

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Pour la juste démesure

— Par Patrick Chamoiseau, poète et écrivain —
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Les démocraties capitalistes ne sont pas vertueuses. Leurs excès, leurs prédations, leurs injustices, leur barbarie économique insidieuse se situent toujours dans un ordre que nous avons intériorisé et à partir duquel nous essayons de combattre leur saccage du futur. Cet ordre installe une mesure qui s’est élargie à toute la planète, nous vivons avec elle, et c’est parce que nous sommes plongés dans sa violence marchande qu’il nous est difficile de penser une alternative globale à l’horreur du profit maximal, du développement comme solitude au monde, et à sa loi occidentale.

Que nous reste-t-il ?

Certainement pas un « hors-mesure » qui reste encore dans la mesure de l’ordre régnant et de ses ombres. Qui s’y soumet ainsi, et donc le régénère. Non. Il nous faut une démesure. Mais pas celle qu’utilisent les hommes de la terreur.

La démesure, quand elle s’applique à une contestation demeurée immédiate et sommaire, n’est jamais de l’ordre de l’alternative ou de la proposition. La barbarie de la terreur est en ce sens une démesure désespérée, surtout désespérante.

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Macbeth : esthétique et fidélité

A Madiana. Voir les horaires.

macbeth_afficheSe confronter à Macbeth, c’est bien sûr se frotter à Shakespeare, mais indirectement se mesurer à Orson Welles ou Polanski. Pour son deuxième long-métrage, Justin Kurzel n’a donc pas choisi la facilité. Reste à savoir s’il parvient à se hisser sur les épaules de ces géants ou se contente de leur chatouiller les chevilles.
Son adaptation s’ouvre sur la bataille de Norvège, fait d’arme initial de Macbeth et source de sa chute. Dès cette introduction, le film nous plonge dans une suite de tableaux, séquences de combat au ralenti qui imposent immédiatement la puissance picturale de l’œuvre. On aura invoqué ici et là une mise à jour esthétique du chef d’œuvre shakespearien, qui ferait du pied aussi bien au Guerrier Silencieux de Winding Refn qu’à Game of Thrones. Si ces remarques ne sont pas à proprement parler inexactes, elles ne suffisent pas à rendre compte du geste de cinéma accompli par Kurzel.

Plus qu’une incarnation moderne ou « à la mode » de Macbeth, le metteur en scène s’échine à reproduire à l’image la fuite en avant, la fièvre et la démesure qui habite le couple mortel qui occupe dans la pièce le devant de la scène.

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Qu’est-ce- que la pensée postcoloniale?

colloque_pensee_post_colon23- 25 novembre 2015, UA, Campus de Schoelcher, Martinique

Présentation du colloque

Ce colloque international pluridisciplinaire organisé par Alexandre Alaric dans le cadre du groupe de recherche CRILLASH, se donne pour objectif d’analyser ce que peut signifier la « pensée postcoloniale » aujourd’hui.
De quel type de catégorisation relève-t-elle face aux catégories de « modernité », de « postmodernité » ou de « contemporain » ? En quoi se distingue-t-elle des pensées de la mondialisation, de la créolisation et des nouvelles anthropologies politiques et culturelles ?
Ce colloque d’envergure, regroupant plus d’une cinquantaine de chercheurs spécialistes des questions postcoloniales telles qu’elles se posent dans diverses parties du monde, vise également à initier une véritable réception des recherches et études postcoloniales dans le champ du savoir français et antillais. Si le Postcolonial a été travaillé essentiellement par les approches anglo-saxonnes et caribéennes au sens large, s’il apparait et se développe en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne, en Inde, en Grande Bretagne, en Australie, aux États Unis, et dans la Caraïbe anglophone, il n’est que peu interrogé, comme tel, en France et dans la Caraïbe francophone.

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MJF2015 : une voix qui tutoie les dieux, celle de Dianne Reeves

Un concert d’ouverture inégal mais de qualité

—Par Roland Sabra —

dianne_reevesLe chaudron musical ? Elle n’est pas tombée dedans ! Elle est née dedans !
Le père ? Chanteur ! La mère ? Trompettiste ! L’oncle ? Contrebassiste dans le Denver Symphony Orchestra ! Le cousin George Duke ? Joueur de clavier ! Sa voix ? Elle l’a d’abord vécue comme une malédiction. Il a fallu qu’elle reçoive en cadeau d’anniversaire deux disques de Sarah Vaughan, l’un avec Clifford Brown, l’autre avec Michel Legrand, pour qu’elle découvre ce qu’elle pouvait en faire. Et ce qu’elle en a fait est une pure merveille à force de travail sur les conseils d’un mentor qui en avait formé plus d’un avant elle, parmi lesquels on compte Miles Davis, Qincy Jones. Excusez du peu. Ce trompettiste funambule Clark Terry, décédé en février 2015, lui dit un jour alors qu’elle avait seize ans, qu’elle était sur scène et multipliait les variations autour d’une chanson : « Apprends la mélodie ! »
Dianne Reeves dit aujourd’hui que jamais conseil ne fut suivi à la lettre avec autant de persévérance et d’humilité.

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Comme de grands oiseaux querelleurs : La Nuit des assassins

— Par Selim Lander —

la nuit des assassinsQue faut-il pour faire du bon théâtre ? On l’a peut-être déjà écrit dans l’une ou l’autre de ces chroniques, mais cela vaut la peine de le répéter tant les compagnies d’aujourd’hui ont tendance à l’oublier. Rappelons donc la recette : un bon texte, une bonne mise en scène et de bons comédiens. Ces trois éléments étant présentés ici dans un ordre qui n’est pas hiérarchique (ils sont tout aussi nécessaires) mais simplement chronologiques : le texte existe avant que le metteur en scène ne s’en saisisse et qu’il le travaille d’abord seul puis avec les comédiens. Cela n’implique pas que ces derniers ne puissent avoir leur part dans la compréhension du texte, que des aller-retour ne soient possibles entre le metteur en scène et eux, de même que, si l’auteur est encore vivant, d’autres aller-retour ne soient possibles entre lui et ses interprètes, mais le schéma est grosso modo celui-là.

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La présence des crèches dans les mairies est incompatible avec la laïcité

L’Association des Maires de France demande une loi sur les crèches dans les mairies.

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—Par Eugénie Bastié , AFP, AP, Reuters Agences —

Dans un vade-mecum publié mercredi, l’association des Maires de France considère que la présence de crèches en mairies n’est pas « compatible avec la laïcité » et « demande une « clarification législative ».

Au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, l’association des maires de France (AMF) avait décidé de plancher sur la laïcité. Crèches, cantines, sorties scolaires, signes religieux, égalité filles-garçons, toutes les questions sont abordées dans un guide de «bonne conduite laïque» publié mercredi à destination des élus locaux et censé les aider à affronter «la laïcité au quotidien».

«La laïcité a subi un certain nombre de reculs ces dernières années et les maires sont les premiers confrontés au problème», fait valoir l’association. «C’est en effet à nous, élus de proximité, de porter la laïcité, qui est à la fois une condition du vivre-ensemble et un puissant facteur d’émancipation de l’être humain», écrivent François Baroin (Les Républicains) et André Laignel (PS), président et premier vice-président de l’AMF, dans leur présentation.

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Chantal Loïal et Mathieu Groos : qu’est-ce qu’un corps qui danse ?

«  Soyez vous-mêmes, tous les autres sont déjà pris  »

soyez_vous-meme— Par Roland Sabra —
Cette question insistante et jamais close Chantal Loïal et Mathieu Groos l’ont un fois de plus dansée au visage des corps présents dans la salle Frantz Fanon dans l’injonction « Soyez vous-mêmes, tous les autres sont déjà pris. » ( Oscar Wilde) le titre donné à ce travail de résidence effectué au Domaine de Fonds Saint-jacques début novembre 2015. La danse n’est pas un langage. L’articulation de deux mouvements corporels n’est jamais clairement séparée. L’un précède et inclut l’autre qui lui même le porte en son sein. Les lieux du mouvement de la main s’imbriquent dans ceux des possibles mouvements du bras. Il n’y a pas de « gestèmes » équivalents aux phonèmes. La danse se présente comme un événement du corps, une présence au monde immédiate qui renvoie au balancement des corps d’avant le langage. Le fait pour Chantal Loïal et Mathieu Groos d’accompagner leurs danses de mots, ceux de leurs trajectoires singulières, de leur parcours de vie, souligne la séparabilité de leur registres expressifs.

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Lettre ouverte à Madame la Présidente de l’UA

— Par Michel Herland —

angry-1Madame la Présidente, chère collègue,

Vous me laisserez, n’est-ce pas, utiliser les formules de politesse en usage dans le monde universitaire. Vous ne comprendriez pas, n’est-ce pas, que j’agisse autrement, comme je n’ai pas compris que vous me donniez du simple « Monsieur » dans la lettre que vous m’avez adressée récemment et à laquelle je reviendrai. Mais sans doute aviez-vous vos raisons.

Il y a tellement de choses que je ne comprends pas dans vos agissements, Madame la Présidente et chère collègue. La première tient justement à ce titre de « Présidente » dont je n’aurais pas imaginé que vous teniez à vous en charger aussi tôt. Ignoriez-vous la règle suivant laquelle l’un des trois départements représentés au sein de ce qui était encore l’UAG ne saurait « confisquer » la présidence, et que trois présidents successifs issus de la Martinique c’était trop, beaucoup trop pour l’équilibre de l’institution ? Que donc vous auriez dû vous interdire de vous présenter, afin de ne pas risquer d’être élue ? Vous n’avez pas voulu écouter ceux qui vous adjuraient de vous abstenir, cette fois, tout en vous assurant de leur soutien lorsque le tour de la Martinique serait revenu, mais sans doute aviez-vous vos raisons.

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Quand Chantal Loïal rencontre Matthias Groos… et Madinin-art.

— Par Selim Lander —

chantal loïalQuelques mots sur la pièce de ces deux danseurs chorégraphes, « Soyez vous-mêmes », car il serait dommage qu’elle sombre immédiatement dans l’oubli. Madinin-art sert aussi cela, à garder la mémoire des divers spectacles et manifestations culturelles qui ont eu lieu en Martinique. Son directeur, Roland Sabra, tient en effet à ce que les rédacteurs du site s’efforcent de couvrir tous les événements un tant soit peu notables, ceux qui leur paraissent réussis comme ceux qui, de leur point de vue, le sont moins. La critique n’étant pas un exercice entièrement objectif (même si elle l’est sans doute davantage qu’on le croit) les avis peuvent diverger à cet égard et c’est pourquoi il n’est pas rare qu’un même spectacle donne lieu à des commentaires opposés. Telle est la règle du jeu et cela doit simplement conforter le lecteur dans l’idée qu’il peut lui aussi avoir son avis et un avis divergent de celui (ou ceux) défendu(s) sur le site.   

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Aux Bouffes du Nord, on a joué pour défendre la liberté

— Par Fara C. —

Une salle pleine, malgré tout. Malgré la peur et la peine. Mardi soir, artistes et spectateurs ont partagé un moment unique dans ce théâtre parisien qui a décidé de maintenir son festival. Compte rendu.

Sur le chemin des Bouffes du Nord, résonnaient en moi les vers d’Aragon, de la Diane française : « Mon pays, mon pays a des mares et j’y lis le malheur des temps… » En ce mardi 17 novembre, jour de lancement du 3e festival Worldstock, qui se consacre aux musiques d’ailleurs et honore l’altérité, il y a, sur le trottoir du Théâtre des Bouffes du Nord, autant de monde que d’habitude. On croirait presque qu’il s’agit d’une ­ordinaire soirée de concert. Sauf que la foule est d’un calme singulier. On remarque de nombreux professionnels, qui ont tenu à venir : Pierrette Devineau, directrice du Paris Jazz Festival, Alex Dutilh (émission Open Jazz sur France Musique), André Cayot (de la délégation à la musique au ministère de la Culture), Lilian Goldstein, directeur des musiques actuelles à la Sacem, l’écrivain spécialiste du blues Sébastian Danchin…

Lorsque Jowee Omicil, saxophoniste et compositeur, commence à jouer, en première partie d’Erik Truffaz, la salle est pleine, « hormis quelques spectateurs qui avaient prépayé leur billet et qui ne sont pas venus, mais pas plus que de coutume », précise Étienne Ziller, programmateur de Worldstock.

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Mois du film documentaire à la BU du campus de Schoelcher

 Mercredi 25 novembre à 17h 45 : « Au-delà de la haine »

Au-delà-de la haine pointe lui aussi son objectif vers la violence d’un certain ordre social et moral. En septembre 2008, François Chenu est assassiné à Reims par trois skinheads homophobes. Ce film d’Olivier Meyrou, tourné à l’époque du procès, nous montre une famille désireuse, passée la douleur du choc, de se reconstruire autrement que dans la haine et la soif de vengeance ; il fait aussi une belle part à un avocat – celui du coupable – remarquable de cœur et de finesse dans son rôle de médiateur indirect entre les deux parties.

De la haine à la tolérance par un cheminement éloquent.

Notre avis : La lumière blanche qui hante le documentaire d’Olivier Meyrou souligne toute l’ampleur du drame qui a conduit à la mort de François Chenu : celui de l’intolérance et de la violence gratuite. Un soir de septembre 2002, dans un parc de Reims, trois skinheads tuent un homme parce qu’ils n’aiment pas les homosexuels. Sans parti pris, Olivier Meyrou relate la détresse d’une famille et révèle le dispositif judiciaire qui entoure le procès des meurtriers de François Chenu.

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« Femmes du monde » de Titouan Lamazou : une saison sur la terre

Habitation Saint- Etienne jusqu’au 31 décembre 2015.

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

titouan_lamazou_peintreCélèbre navigateur, champion du monde au large 1986-1990 et vainqueur du 1er Vendée Globe. Né sous le signe du nomade, il sillonne le globe depuis sa jeunesse. Curieux dans l’âme, Titouan Lamazou est avant tout un artiste et un voyageur, qui a publié de nombreux ouvrages et exposé dans le monde entier mais jamais encore aux caraïbes.

Même si certains restent nostalgiques de la compagnie du fringant jeune homme d’alors, sa vivacité primesautière et avec elle l’insolence de la jeunesse s’est estompée. Mais la maturité n’empêche pas ce charme indéfinissable unique dans son regard intense. A l’écoute des envies nouvelles, ses anciennes obsessions mettent le cap sur une mémoire vivace : tous ces dessins saisis entre deux départs pour l’ailleurs « Femmes du monde » mais pas seulement, Dans ses carnets de voyage restitués dans de véritables tableaux aux couleurs locales chaudes. Rouges sombres, orangés et blancs mettent en valeur le teint épicé des femmes par des couleurs un peu mates, délicates ou naturelles qui s’accordent à la sobriété ou au contraire la chatoyance de leurs vêtements.

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