A l'affiche, Agenda culturel de la semaine, Yékri
Actualités des Caraïbes et d’ailleurs…
Procès Letchimy–Laguerre : le parquet requiert jusqu’à deux ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité
En France, plus de 600 nourrissons victimes de violences sexuelles en 2024, selon un rapport
De l’école à la scène, Mickael Duchel, artiste en alternance
636 kg de déchets par an et par habitant, la Guadeloupe face à un défi crucial
Procès Letchimy-Laguerre : Yvon Pacquit dynamite le consensus de la défense
« On a ouvert la voie dans l’Hexagone », la Compagnie Créole fête ses 50 ans
Les députés exonèrent les ultramarins de taxe sur le transport aérien
Les anguilles de la Caraïbe menacées par les consommateurs d’Asie
Christiane Taubira : « l’inégalité dans la justice, c’est le summum des inégalités »
A l'affiche, Agenda culturel de la semaine
Martinique : agenda culturel des jours qui viennent… et plus encore!

Vendredi 21 novembre, à partir de 19 heures
Fête de la Sainte-Cécile, patronne de la musique et des musiciens
Eglise Saint Jean-Baptiste au bourg de la commune de Rivière-Salée
Plusieurs chorales : celle de Petit-Bourg, la chorale des Funérailles, Les Voix de la Vallée, Linité en Tchè Bondié, Saint Jean-Baptiste, Servi Dei, Sonia et Mirta, Tony et Maguy, Torrent de Grâce. En interlude, Yannick Jordan se produira à l’orgue. Une tenue traditionnelle est recommandée ainsi que des accessoires en madras.√ L’entrée est libre. Une quête sera réalisée à l’entracte.
Vendredi 21 & et samedi 22 novembre | 19h30
Wanakaéra, texte de Olivier Ernest Jean-Marie, m.e.s. José Exélis
T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) FdF
La pièce
La famille Germano est une famille martiniquaise de militants nationalistes.
Papy Pierre et Mamy Monique se sont connus dans les années 70 dans le nord Atlantique de la Martinique. Lui, petit bourgeois foyalais, militant maoïste préparant la révolution avec les ouvriers agricoles des campagnes du Marigot, du Lorrain et de Basse-Pointe, Elle, ouvrière agricole sur l’habitation Vivé au Lorrain.
Fin d’année, c’est l’anniversaire de leur mariage, la fête réunit la famille, et à l’occasion s’y invite un sujet sulfureux : la politique ; dans le dédale des discussions Laura, une des petites filles va involontairement atteindre grièvement sa grand-mère.
A l'affiche, Théâtre
« Mama Wanakaéra », texte Olivier Ernest Jean-Marie, m.e.s. José Exélis
Vendredi 21 & et samedi 22 novembre | 19h30 |T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) FdF
La pièce
La famille Germano est une famille martiniquaise de militants nationalistes.
Papy Pierre et Mamy Monique se sont connus dans les années 70 dans le nord Atlantique de la Martinique. Lui, petit bourgeois foyalais, militant maoïste préparant la révolution avec les ouvriers agricoles des campagnes du Marigot, du Lorrain et de Basse-Pointe, Elle, ouvrière agricole sur l’habitation Vivé au Lorrain.
Fin d’année, c’est l’anniversaire de leur mariage, la fête réunit la famille, et à l’occasion s’y invite un sujet sulfureux : la politique ; dans le dédale des discussions Laura, une des petites filles va involontairement atteindre grièvement sa grand-mère.
Sortie du coma, « Pas sé lespri kò ki mèt kò » Mamy Momo échange avec sa famille à propos de sa rencontre avec Mama Wanakaéra, l’esprit de la Martinique. (Expérience de mort imminente ou de traversée d’un ailleurs ?)
C’est dans un contexte grave de dérèglement climatique que mama Wanakaéra se joint à la conversation familiale tressée par toutes les tensions, toutes les énergies et toutes les visions qui irriguent la Martinique aujourd’hui.
Arts Plastiques, Peinture
« RÉSONANCES », nouvelle exposition de L’art Gonds Tout
Autres
Procès Letchimy : un dispositif de retraite contesté au cœur d’un procès sous haute tension
— Par Jean Samblé —
Le procès de Serge Letchimy, Didier Laguerre, Yvon Pacquit et Max Bunod, jugés devant la 32ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris pour détournement de fonds publics et recel, a mis en lumière un montage administratif complexe autour du départ à la retraite de l’ancien député et président de la Collectivité Territoriale de Martinique.
L’affaire trouve son origine en 2016, lorsque Serge Letchimy, battu aux élections régionales mais toujours député, sollicite sa réintégration dans son ancien poste d’ingénieur territorial à la mairie de Fort-de-France — un statut pourtant incompatible avec la fonction de parlementaire selon le code électoral. Réintégré pour trois mois, il perçoit alors 23 465 € de salaires ainsi qu’une prime exceptionnelle de départ à la retraite de 67 552 €. Ces versements interviennent malgré deux alertes formelles du comptable public, qui refuse d’abord de valider le paiement et signale la situation à l’État.
Durant les audiences, les débats ont largement porté sur la légalité de cette réintégration ainsi que sur l’avancement professionnel exceptionnel dont avait bénéficié Serge Letchimy, devenu « ingénieur de classe exceptionnelle » malgré son absence prolongée de fonctions techniques depuis 2001.
Féminismes
L’OVIFEM – Observatoire Territorial des Violences Envers les Femmes de Martinique
Programme 2025 – Campagne d’Élimination des Violences Faites aux Femmes
Présentation :
L’Observatoire Territorial des Violences Envers les Femmes de Martinique (OVIFEM) a été inauguré le 25 novembre 2018. Il est porté par l’association ALEFPA, reconnue pour son action en faveur des victimes de violences et de la prévention de ces dernières.
L’OVIFEM est une structure partenariale composée d’un comité de pilotage réunissant plusieurs acteurs institutionnels :
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La Justice
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La Délégation Régionale aux Droits des Femmes
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La Collectivité Territoriale
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L’Éducation Nationale
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La Caisse d’Allocations Familiales de Martinique (CAF)
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La Police
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La Gendarmerie
Mission et Objectifs :
Ecologie
Eko Festival Péyi : 3 jours 100 % zéro déchet sur la Savane !
L’Eko Festival Péyi pose pour la première fois ses stands sur la Savane de Fort-de-France !
Depuis jeudi et jusqu’à samedi, venez vivre trois jours d’actions zéro déchet, de rencontres, d’échanges et d’engagements pour la planète… et pour la Martinique !
Organisé dans le cadre de la Semaine européenne de la réduction des déchets, ce festival réunit associations, artisans et partenaires engagés dans une démarche écologique. Ensemble, relevons le défi : le zéro déchet est un effort collectif !
Un programme riche pour passer à l’action
Pour cette première édition, l’Association Zéro Déchet (et son programme « Stop, ça déborde ») propose :
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26 ateliers de sensibilisation
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Des conférences
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Un bokantaj
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Des jeux éducatifs
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Un marché local & artisanal
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Une collecte de jouets, textiles, chaussures…
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Et bien plus encore !
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Identité antillaise : entre quête de reconnaissance et risque de fragmentation
La quête identitaire des nationalistes Guadeloupéens et Martiniquais comme une possible impasse menant à une dynamique de conflits, d’enfermement culturel et à la xénophobie.
— Par Jean-Marie Nol —
La question identitaire, omniprésente depuis plusieurs années dans le débat public antillais, notamment à travers la question du foncier, constitue désormais un marqueur essentiel des crispations sociales et politiques en Guadeloupe et surtout en Martinique . Elle émerge dans un contexte planétaire où les frontières symboliques et culturelles se recomposent sous l’effet de la mondialisation, d la question brûlante du changement climatique , de l’hybridation des modes de vie et de l’accélération de la révolution technologique. Partout, les communautés cherchent à raviver des origines parfois lointaines, comme un refuge face à l’incertitude. Aux Antilles, ce mouvement prend une forme singulière : il s’exprime à la fois comme une quête de reconnaissance historique légitime et comme une revendication identitaire qui peut, si elle se radicalise, devenir une impasse menant à l’enfermement culturel et à la survenance de comportements xénophobes. Cet emballement identitaire, nourri par les frustrations d’un rapport dominé-dominant hérité d’un passé colonial douloureux, menace aujourd’hui d’ébranler la cohésion sociale déjà précaire de l’archipel guadeloupéen et de l’île de la Martinique .
Consommation, Santé
Délivrance des médicaments à l’unité : une pratique à développer ?
En France, les médicaments sont délivrés en boîtes contenant plusieurs doses. D’autres pays les dispensent à l’unité, c’est-à-dire en quantité égale à celle prescrite. Généraliser ce mode de délivrance permettrait-il de réduire la dépense de médicaments en officine de ville (30,1 milliards d’euros en 2024) ? Réponse avec la Cour des comptes.
Un rapport publié le 7 novembre 2025 par la Cour des comptes examine la pertinence et la faisabilité de la dispensation à l’unité des médicaments.
La délivrance à l’unité existe déjà en France
La boîte est le support de l’authenticité, de la traçabilité et de la sécurisation du médicament. Le prix des médicaments négocié entre fabricants et autorités de santé est établi pour un traitement, divisé en prises quotidiennes, puis calculé pour les divers formats de boîte. La rémunération des grossistes et des pharmaciens est assise sur le prix de la boîte.
En 2024, la vente à l’unité représente 0,08% des dépenses de médicaments délivrés en officine. Elle est :
- obligatoire pour les stupéfiants et, depuis 2024, pour des produits soumis à des tensions d’approvisionnement, comme l’amoxicilline en hiver ;
- autorisée depuis 2022 pour les antibiotiques afin de lutter contre le gaspillage et l’antibiorésistance.
Sociologie
Partenaires pacsés : à qui appartiennent les biens ?
Le Pacs est un contrat. Les partenaires choisissent les règles qui régissent leurs biens. En l’absence de choix, les règles sont fixées par la loi. Cette situation peut être source de conflits, en particulier à la rupture du Pacs.
Un couple se pacse en 2005, sans préciser le régime de ses biens. Les partenaires prévoient simplement « un partage équitable de nos biens » en cas de rupture.
Au cours du Pacs, l’un des partenaires achète seul 2 voitures et 3 motos. Pour chaque achat, il fait établir une facture à son nom. Le Pacs est rompu, à qui appartiennent les véhicules ?
Service Public vous répond :
Dans cette affaire, la cour d’appel de Rouen, puis la Cour de cassation considèrent que les véhicules appartiennent aux 2 ex-partenaires, chacun pour moitié. Ce sont des biens indivis.
Pour les juges, le Pacs conclu par les partenaires ne précise pas le régime qu’ils ont choisi pour leurs biens. C’est donc le régime de l’indivision qui s’applique (pour un Pacs conclu avant 2007). Il couvre « l’intégralité de leurs biens, immobiliers ou mobiliers (meublants ou non) ».
Féminismes, Yékri
L’éphéméride du 21 novembre
Publication du premier numéro du magazine Elle fondé par Hélène Lazareff et Marcelle Auclair le 21 novembre 1945
Elle (souvent typographié ELLE en capitales) est un magazine hebdomadaire français féminin et de société fondé en 1945 par Hélène Lazareff et Marcelle Auclair. Le titre est racheté en avril 2018 par le milliardaire tchèque Daniel Křetínský.
Historique
Le premier numéro de Elle est publié le 21 novembre 1945, quelques mois après l’adoption du droit de vote des femmes en France et du retour d’Hélène Lazareff , exilée russe alors réfugiée à New York pendant l’Occupation, où elle travaillait à écrire au supplément féminin du New York Times ainsi que comme rédactrice de la rubrique mode au Harper’s Bazaar, un Magazine de mode luxueux dont elle s’inspire tout en conservant un « positionnement francophile » marqué. La ligne éditoriale du journal est posée dès l’origine dans sa ligne de pied : « du sérieux dans la frivolité, de l’ironie dans le grave. » Hélène Lazareff précise qu’elle souhaite alors « faire un journal de mode, mais pas seulement. Un journal moderne. Pratique. Avec des photos.
Féminismes
Violences faites aux femmes : une crise mondiale qui s’aggrave dans l’indifférence
— Par Sarha Fauré —
À l’approche de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’Organisation mondiale de la santé publie un nouveau rapport au constat implacable : malgré deux décennies d’alertes, de campagnes de prévention et de déclarations politiques, la violence faite aux femmes reste une crise mondiale, systémique et massivement sous-estimée. Rien, ou presque, n’a reculé.
Une réalité mondiale : plus d’un tiers des femmes touchées
Selon l’OMS, près d’une femme sur trois dans le monde — environ 840 millions de personnes — a déjà subi des violences physiques ou sexuelles dans sa vie, que ce soit au sein du couple ou commises par un tiers. Sur la seule année écoulée, 316 millions de femmes ont été victimes de violences de la part d’un partenaire intime.
La prévalence globale reste structurellement élevée : 24,7 % des femmes de plus de 15 ans ont subi au moins une fois une violence physique ou sexuelle de la part d’un conjoint ou ex-conjoint, et 11,4 % durant les douze derniers mois .
Ces chiffres, déjà vertigineux, ne racontent pourtant qu’une partie de la réalité.
Féminismes
An ti Kozé : Vivre une sexualité épanouie
Vendredi 21 novembre de 18h à 20h à La Terrasse FWI FdF
An ti Kozé : Vivre une sexulaité épanouie
La Terrasse FWI Immeuble Galeries Lafayette FdF
Avec Line Narbonnais, sexothérapeute
Evènement réservé aux femmes | Consommation obligatoire
Se réconcilier avec son corps pour vivre une sexualité épanouie
Et si renouer avec ton corps, c’était le début d’une plus belle histoire d’amour avec toi-même ?
Lors de cette conférence-atelier animée par Line Narbonnais, sexothérapeute et fondatrice de Vibes and Sens Therapy, tu seras invitée à explorer en douceur ta relation au plaisir, à la sensualité et à ton propre corps.
Un espace bienveillant pour :
Libérer la parole autour du plaisir
Identifier les tabous et croyances héritées
Découvrir ton langage du plaisir et mieux te connaître
Un moment entre femmes, simple, chaleureux et ancré dans notre culture martiniquaise.
Lieu : La Terrasse
Durée : 2h
Organisé par : l’Union des Femmes de Martinique
Les places sont limitées. Arrivez tôt !
#sexualitéféminine #UFM #vibesandsenstherapy #martinique #femmesmartiniquaises #bienveillance #plaisirféminin #écoutedecorps
En librairie, Parutions
Parutions du 19 novembre 2025
Psychologie ergonomique et sécurité au travail
Konan Simon Kouamé
Cet ouvrage se présente comme un véritable manuel universitaire et professionnel permettant d’appréhender l’utilité de la psychologie ergonomique dans l’explication de la sécurité et de la santé au travail. À travers cet ouvrage, les étudiants en psychologie du travail et les professionnels trouvent un outil de compréhension et d’explication des risques professionnels, des accidents professionnels […]
EAN : 9782336557007
Date : 20/11/2025
Format : 135 × 215 mm
Collection : Violence et société
158 pages — Prix : 18.00 €
L’adolescence prolongée – Un temps d’accomplissements
Michel Claes
Depuis une trentaine d’années, on observe une puberté de plus en plus précoce et une entrée dans l’âge adulte toujours plus tardive. Loin d’être un malheur, cette adolescence prolongée offre de multiples avantages pour beaucoup de jeunes et pour la société. Trop souvent définie c[…]
EAN : 9782336570204
Date : 06/11/2025
Format : 135 × 215 mm
Collection : Psycho-Logiques
178 pages — Prix : 20.00 €
Gestion de la crise de personnalité
Epiphane Stéphane Nayeton, Judith Ella Agbanglanon
Cet ouvrage explore la contribution du développement psychosocial d’Erikson aux différentes « crises » du développement personnel tout au long de la vie.
A l'affiche, Agenda culturel de la semaine, Yékri
Actualités des Caraïbes et d’ailleurs…
Procès Letchimy–Laguerre : le parquet requiert jusqu’à deux ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité
En France, plus de 600 nourrissons victimes de violences sexuelles en 2024, selon un rapport
De l’école à la scène, Mickael Duchel, artiste en alternance
636 kg de déchets par an et par habitant, la Guadeloupe face à un défi crucial
Procès Letchimy-Laguerre : Yvon Pacquit dynamite le consensus de la défense
« On a ouvert la voie dans l’Hexagone », la Compagnie Créole fête ses 50 ans
Les députés exonèrent les ultramarins de taxe sur le transport aérien
Les anguilles de la Caraïbe menacées par les consommateurs d’Asie
Christiane Taubira : « l’inégalité dans la justice, c’est le summum des inégalités »
Politiques, Yékri
L’éphéméride du 20 novembre
Le procès de Nuremberg s’ouvre le 20 novembre 1945
Nuremberg (Allemagne) – Le 20 novembre 1945 s’ouvrait à Nuremberg le plus grand procès de l’histoire, au cours duquel 21 des plus hauts dirigeants du régime nazi, dont le successeur désigné d’Hitler Hermann Goering, ont eu pour la première fois à répondre de leurs crimes devant la justice internationale.
Depuis 1943, les puissances alliées réfléchissaient au sort des criminels de guerre allemands. Avant même la capitulation, le principe d’un procès sans précédent, devant un tribunal international et en public, est arrêté.
Six mois seulement après la fin des hostilités, les procureurs, qui sont comme les juges issus des quatre puissances alliées, réunissent 300.000 témoignages et quelque 6.600 pièces à conviction, étayés par 42 volumes d’archives.
Le procès se tient dans une ville en ruines, mais dont le palais de justice relié à une prison est encore debout. Nuremberg, ancienne cité impériale, est surtout la ville symbole du nazisme où Hitler tenait ses grands rassemblements et où ont été promulguées en 1935 les lois anti-juives.
– Crimes contre l’humanité –
Le 20 novembre 1945 à 10H00 du matin, le procès s’ouvre dans la salle d’audience 600 du tribunal, en présence de centaines de journalistes.
Manifestations culturelles
Protéger, écouter, agir : la Martinique face aux défis de l’Enfance
La Journée mondiale de l’Enfance, célébrée chaque 20 novembre, commémore deux événements fondamentaux :
- 1959 : adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration des droits de l’enfant.
- 1989 : adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant (CIDE), traité international le plus ratifié au monde, qui reconnaît des droits fondamentaux à tous les enfants.
Depuis 1990, le 20 novembre marque officiellement la Journée mondiale de l’enfance.
Elle constitue :
✔️ Une journée de sensibilisation
Parents, enseignants, professionnels de santé, éducateurs, élus, associations, médias, jeunes et enfants y participent pour faire connaître les droits de l’enfant, les promouvoir et encourager leur respect partout dans le monde.
✔️ Une journée d’engagement
Elle invite chacun à transformer les principes de la CIDE en actions concrètes : lutte contre la violence, accès à l’éducation, protection, bien-être, santé, participation des enfants…
✔️ Un moment éducatif
Dans les écoles, collèges et lycées, la date permet de :
- mettre en valeur les actions pédagogiques réalisées toute l’année ;
- rappeler l’obligation d’une séance annuelle de sensibilisation à la maltraitance (article L.542-3 du Code de l’éducation) ;
- proposer ateliers, concours, projets citoyens, ressources (Eduscol).
Echos d'éco
La fulgurante hausse des hauts revenus
Les revenus des les plus aisés poursuivent leur envolée, selon les dernières analyses de l’Insee
— Par Jean Samblé —
Les travaux récents de l’Insee dressent un portrait sans équivoque de l’évolution des inégalités en France : en vingt ans, les revenus et le patrimoine des ménages les plus riches ont progressé bien plus vite que ceux du reste de la population, creusant un fossé qui ne cesse de s’élargir.
L’étude, qui s’appuie sur les données fiscales de 2022, révèle qu’environ un foyer sur mille appartient désormais à la catégorie des « très hauts revenus ». Pour intégrer ce groupe extrêmement restreint – un peu plus de 40 000 foyers – il fallait déclarer au moins 463 000 euros cette année-là. Leur revenu moyen avoisine pour sa part un million d’euros annuels, provenant en grande partie des revenus du capital (dividendes, plus-values, intérêts), bien davantage que des salaires ou retraites.
Un profil très spécifique : masculins, âgés et parisiens
Ces contribuables se démarquent nettement du reste de la population :
- Ils vivent majoritairement en Île-de-France, particulièrement à Paris et dans les Hauts-de-Seine.
Politiques
« Dans les outre-mer, les réponses de l’Etat demeurent timides, bureaucratiques ou méprisantes »
Tribune Collectif
Les territoires ultramarins sont les grands oubliés des politiques nationales, alertent plus de 70 personnalités des mondes politique et associatif, dont Patrick Karam et Marie-José Pérec, dans une tribune au « Monde ». Face aux multiples crises, elles demandent un plan d’investissement massif.
Dans les outre-mer, les réponses de l’Etat demeurent timides ou méprisantes collectif Les territoires ultramarins sont les grands oubliés des politiques nationales, alerte un de plus de 70 personnalités des mondes politique et associatif. Face à des crises multiples, elles demandent un plan d’investissement massif collectif La situation des outre-mer est plus critique que jamais. Confrontés à des crises sociales, économiques, institutionnelles et sécuritaires d’une ampleur inédite, ces territoires essentiels à la présence de la France dans le monde entier, à la richesse et à la diversité de notre pays subissent de plein fouet pauvreté, chômage, vie chère, retards économiques et carences criantes des systèmes de santé, d’éducation et d’infrastructures. Les crises à répétition révèlent des failles structurelles profondes et une paupérisation dramatique. Il est temps de repenser la relation entre la République et ses outre-mer, non de différer encore cette question.
Politiques
Contre le génocide : Le peuple palestinien a besoin de notre soutien !
— RS n° 421 lundi 17 novembre 2025 —
Il y a quelques jours, au Journal télévisé de « Martinique la 1ère », on a pu voir un reportage édifiant sur le sort abominable des Palestinien·ne·s de Cisjordanie. Spolié·e·s, agressé·e·s, violenté·e·s par les Colons israéliens, soutenus, encouragés, organisés par l’État qui se déclare hébreu. Il est frappant que ce type de reportages ne fut pas programmé au plus fort du génocide où le pouvoir et ses médias cachaient, édulcoraient, déformaient la réalité, faisant le jeu des génocidaires, traitant d’antisémite toute voix discordante.
LE PROBLÈME PALESTINIEN EST LOIN D’ETRE RÉGLÉ
Aujourd’hui, beaucoup veulent nous faire croire que le problème est quasiment réglé, qu’il faudrait laisser faire les « grandes puissances », détourner le regard et passer à autre chose. Nous disons non ! Les génocidaires sionistes n’ont pas renoncé à leur volonté macabre d’éradication ou d’expulsion du peuple palestinien de ses terres, de réalisation du « Grand Israël » au détriment du peuple palestinien, mais aussi d’une bonne partie des peuples voisins de Jordanie, de Syrie, du Liban…
Regardons clairement les faits, et les prétendus accords signés.
Arts Plastiques, Yékri
L’éphéméride du 19 novembre
Ouverture du musée du Prado le 19 novembre 1819
Le musée du Prado (en espagnol : Museo Nacional del Prado) à Madrid (Espagne) est l’une des plus grandes et des plus importantes pinacothèques du monde. Il présente principalement des peintures européennes (flamandes, espagnoles, françaises, italiennes et allemandes) du xive siècle au début du xixe siècle, collectionnées par les Habsbourg et les Bourbons.
Les œuvres des peintres Diego Vélasquez, Francisco Goya, et Jérôme Bosch sont les plus célèbres et les plus nombreuses mais il y a aussi celles de El Greco, de Pierre Paul Rubens, Anton van Dyck, Raphaël, Titien, Antonio Moro, Tintoretto, Bartolomé Esteban Murillo, Francisco de Zurbarán, José de Ribera, ainsi que des tableaux de Fra Angelico, Botticelli, Andrea Mantegna, Véronèse, Le Caravage, Albrecht Dürer, Rembrandt, Nicolas Poussin, Claude Gellée, Watteau, etc.
Le musée détient aussi des collections de dessins et d’estampes (quelque 6 400 dessins et 3 000 estampes), un fonds d’un millier de sculptures (dont une importante collection de sculptures gréco-romaines) et un grand nombre d’objets décoratifs et de documents historiques. Après les travaux d’agrandissement dirigés par Rafael Moneo, il expose en permanence une collection de 1 300 œuvres dans son siège, plus 3 000 prêtées pour être exposées dans d’autres galeries et institutions officielles.
Sociologie
Un verdict très attendu dans l’affaire du déboulonnage des statues en Martinique
— Par Jean Samblé —
Le tribunal correctionnel de Fort-de-France a rendu, ce lundi 17 novembre, son jugement dans le dossier sensible du déboulonnage de plusieurs statues en 2020, une affaire qui avait profondément secoué la Martinique et ravivé les débats autour de la mémoire coloniale. Après trois jours d’audience tendue début novembre, ponctués d’échanges vifs et d’un large écho médiatique, les onze personnes poursuivies pour « destruction de biens appartenant à une personne publique » ont finalement échappé à toute condamnation.
Neuf d’entre elles ont été relaxées pour les faits de dégradation des statues de Victor Schoelcher, Joséphine de Beauharnais et Pierre Belain d’Esnambuc. Les deux autres prévenus, reconnus coupables, ont été dispensés de peine. Le tribunal a notamment souligné que ces actions n’étaient pas guidées par une volonté de détériorer des biens publics, mais s’inscrivaient dans une démarche « politique et militante », conférant à cette affaire une dimension bien plus large qu’un simple dossier de droit commun.
L’atmosphère électrique des audiences illustrait d’ailleurs l’enjeu de ce procès. Les événements jugés remontent à mai et juillet 2020, lorsque quatre statues symboliquement lourdes, trois situées à Fort-de-France et une à Schoelcher, avaient été renversées au cœur d’un mouvement de contestation lié aux commémorations de l’abolition de l’esclavage.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Caraïbes : le rêve souverainiste à l’épreuve du réel
Quid de la crédibilité de l’indépendance de la Martinique et de la Guadeloupe en question vu la nouvelle donne géopolitique et économique mondiale ?
— Par Jean-Marie Nol —
L’idée d’une indépendance de la Guadeloupe, de la Martinique ou de la Guyane continue de nourrir les imaginaires des discours militants et d’inspirer certaines organisations patriotiques qui, à l’image de celles à l’instar de l’UPLG qui se réunissent en Azerbaïdjan ou encore à Duval, à Petit-Canal, tentent de maintenir vivante la flamme d’un idéal souverainiste. Dans ces rassemblements à l’allure festive, où l’on invite la population à venir nombreuse découvrir des stands d’artisanat, des ago-transformateurs, des livres, un bar, de la restauration, où pour quinze euros on peut savourer un bébélé sans porc ou un colombo de poulet, trois ateliers thématiques entendent réfléchir à l’avenir national : la société civile dans la lutte de libération nationale avec le sociologue Franck Garrin, le patriotisme économique avec l’économiste Patrice Borda, ou encore un échange entre organisations politiques locales et internationales sur l’état du monde. Tout cela témoigne d’une aspiration sincère, souvent légitime, à une réappropriation du destin collectif.
Cinéma, Musiques
Jimmy Somerville, rebelle queer de la pop anglaise
Documentaire d’Olivier Simonnet – France, 2025 – 53 minutes | Disponible sur Arte.tv jusqu’au 4 juillet 2026
Avec sa voix de contre-ténor qui transperce l’air comme un cri de liberté, Jimmy Somerville a débarqué dans le paysage musical des années 1980 tel un ovni venu électriser les pistes de danse. Mais derrière l’énergie contagieuse de sa pop électronique se cache une trajectoire forgée dans la lutte. Enfant des quartiers ouvriers de Glasgow, Somerville comprend très tôt que son homosexualité n’a pas sa place dans l’ordre social brutal qui l’entoure. À 17 ans, il quitte sa ville natale avec pour seule arme son désir d’émancipation, direction Londres et ses possibles.
Le documentaire d’Olivier Simonnet revient sur ce parcours d’exil et de reconstruction qui mène le jeune homme à fonder Bronski Beat. Leur premier single, Smalltown Boy, devient en 1984 un séisme international : un récit de fuite et de survie porté par une voix bouleversante, qui résonne avec la solitude de milliers de jeunes queer. Derrière son apparente douceur, le morceau dit la violence de l’exclusion – et annonce l’engagement inébranlable de son interprète.
Etudes Créoles
L’aménagement du créole en Haïti : retour-synthèse sur ses obstacles…
… institutionnels, idéologiques, politiques et instrumentaux
— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —
Dans la presse écrite et sur les réseaux sociaux, dans les rituels commémoratifs comme dans les publications généralistes, les prises de position en faveur du créole sont légion et elles donnent l’impression qu’Haïti serait engagée dans un véritable processus d’aménagement du créole dans l’espace public et dans le système éducatif national. L’arbre cacherait-il la forêt ? La trompette fanfaronnerait-elle plus fort que l’harmonica ? En ce qui a trait à l’espace public, l’emploi du créole dans les médias, dans l’Administration publique, dans les cours de justice, etc. est-il régi par une politique d’État en lien avec la Constitution de 1987 ? Que nous enseigne l’observation de terrain ? Comment la question de l’aménagement du créole dans nos écoles est-elle perçue et analysée par les enseignants DE créole et les professeurs qui dispensent leur enseignement EN créole ? Les professeurs DE créole disposent-ils d’une formation universitaire en didactique du créole langue maternelle les habilitant à fournir un enseignement de qualité ? Ont-ils à leur disposition un manuel standardisé de didactique du créole langue maternelle ?
Politiques, Yékri
L’éphéméride du 18 novembre
La bataille de Vertières, 18 novembre 1803, Haïti ou le jour où le droit à l’afro descendance et à la citoyenneté a triomphé dans les Amériques

Valmy, Austerlitz, Ulm, Waterloo… autant de batailles dont les noms nous sont familiers. Mais qui, en dehors d’Haïti, a déjà entendu parler de la bataille de Vertières, point d’aboutissement spectaculaire et sanglant de la guerre d’indépendance haïtienne ? Qui sait que cet affrontement s’est soldé, le 18 novembre 1803, par l’une des pires défaites napoléoniennes ? Que les Noirs s’y réclamaient des idéaux de la Révolution ? Ceux qui connaissent cette histoire sont peu nombreux, car la France vaincue s’est employée à effacer les traces de sa déconfiture dès la bataille terminée. Depuis 220 ans, Vertières est tour à tour occultée, à peine mentionnée ou encore mal datée, sans parler de l’argument encore prévalent selon lequel les soldats de l’armée indigène n’auraient pu triompher n’eussent été de la fatigue et du découragement des soldats français et de l’aide militaire de l’ennemi britannique allié à Jean-Jacques Dessalines. Pourtant, Vertières aurait dû faire date : son issue, désastreuse pour la puissance coloniale française, allait fissurer de manière irrémédiable les assises de l’esclavage et du colonialisme.
Psy_choses etc.
La santé mentale des jeunes ultramarins : une priorité nationale et un défi territorial
— Par Sarha Fauré —
La santé mentale est devenue l’un des enjeux sociaux majeurs de notre époque. Si l’ensemble de la population est concerné, la jeunesse apparaît comme particulièrement vulnérable, exposée à la précarité, à l’isolement, à la pression sociale ou encore à une incertitude croissante face à l’avenir. Dans les outre-mer, ces fragilités prennent une ampleur singulière : les inégalités territoriales, l’accès limité aux soins et les difficultés économiques accentuent la détresse psychique des jeunes.
À travers ce focus dédié à la santé mentale des jeunes ultramarins, L’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) souhaite mettre en avant la mobilisation exemplaire des CCAS et CIAS, qui, malgré des moyens souvent insuffisants, innovent, expérimentent et s’adaptent pour offrir des solutions de proximité. Formation aux premiers secours en santé mentale, lieux d’écoute, actions socio-éducatives, accompagnement des familles, initiatives culturelles : les équipes locales inventent chaque jour des réponses là où les dispositifs nationaux peinent à atteindre ces territoires.
Ces actions rappellent que la santé mentale dépasse largement la seule prise en charge médicale. Elle se construit aussi dans la relation de confiance, l’attention quotidienne, l’accès à des espaces d’expression et la solidarité.
Echos d'éco
Dette publique : comment l’État est devenu dépendant des marchés financiers
— Par Jérôme Baray (*) — 
Derrière l’idée reçue d’un État “vivant au-dessus de ses moyens”, une autre histoire se dessine : celle d’un basculement orchestré depuis les années 1970 vers la dépendance aux marchés. Entre privatisations, interdiction de la création monétaire et rente des intérêts, la dette s’est muée en instrument de pouvoir économique.
“L’État vit au-dessus de ses moyens.” La phrase est si souvent répétée qu’elle n’est plus questionnée. De moins de 20 % du produit intérieur brut (PIB) dans les années 1970, la dette atteint aujourd’hui environ 110 %. Au-delà de ces chiffres, de nombreux travaux critiques, de Thomas Piketty à Pierre Bourdieu, montrent une autre réalité. Loin d’être née d’un excès de dépenses sociales, la dette est aussi née d’une série de choix politiques favorables aux marchés financiers, comme l’ont montré Frédéric Lordon ou François Chesnais, la financiarisation de l’État transformant la dette en outil de transfert de richesses vers le secteur privé.
L’interdiction de la monétisation directe (c’est-à-dire le financement de la dette par émission monétaire), les privatisations massives et les aides publiques non conditionnées ont affaibli l’État, tout en enrichissant le secteur financier.
Politiques
Procès des retraites : l’affaire Letchimy–Laguerre
Procédure de retraite contestée : un procès déterminant pour plusieurs responsables politiques martiniquais
Une affaire administrative vieille de plus de vingt ans revient aujourd’hui au premier plan de la scène judiciaire et politique. À partir du 17 novembre, quatre personnalités majeures de la vie publique martiniquaise – Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), le maire de Fort-de-France Didier Laguerre, son premier adjoint Yvon Pacquit, ainsi que l’ancien directeur général des services municipaux Max Bunod – sont appelées à comparaître devant la 32ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Ils sont poursuivis pour détournement de fonds publics, recel ou complicité, dans une affaire complexe mêlant règles statutaires, principes constitutionnels et décisions administratives contestées.
Un dispositif d’incitation au départ anticipé au cœur de l’affaire
L’origine du dossier remonte à 2002, lorsque la municipalité de Fort-de-France instaure un dispositif d’incitation financière destiné à réduire les effectifs de la collectivité, alors jugés en surnombre. L’objectif : alléger la masse salariale en encourageant les départs à la retraite de fonctionnaires proches de la fin de carrière. Ce plan prévoyait le versement de primes pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Echos d'éco, Sociologie
Faut-il en finir avec les mutuelles ? Pourquoi la “Grande Sécu” refait débat
— Par Nicolas Da Silva —
La “Grande Sécu” viserait à remplacer les complémentaires santé par un remboursement intégral des soins de base par la Sécurité sociale.
Jugées coûteuses et inégalitaires, les complémentaires santé sont de plus en plus critiquées par les économistes. Beaucoup plaident pour une refonte radicale du système, au profit d’une “Grande Sécu” plus simple, plus juste et plus économe – renouant avec l’esprit de 1945.
Malgré leur diversité, les économistes de la santé s’accordent pour regretter l’organisation actuelle du financement des soins. Au cœur de la critique se trouve l’idiosyncrasie hexagonale : le financement par deux acteurs distincts du même panier de soins. Par exemple, la consultation chez le médecin généraliste donne lieu à un remboursement à hauteur de 70 % par la Sécurité sociale et de 30 % par la complémentaire santé (au tarif opposable).
Cette architecture est coûteuse et inégalitaire. En comparaison internationale, la France consacre une plus grande part de ses dépenses de santé aux coûts de gouvernance du système. Ces derniers représentent 5 % du total des dépenses contre 4,3 % en Allemagne, 1,8 % au Royaume-Uni et 1,7 % en Italie.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
« Gestion locale : l’avertissement du scandale de l’eau »
Crise de trésorerie : gare à la reproduction des erreurs du passé ?
— Par Jean-Marie Nol —
De l’urgente nécessité d’une bonne gestion des élus des collectivités locales pour ne pas reproduire un schéma semblable de la faillite du SMGEAG gestionnaire de l’eau en Guadeloupe .
L’un des signaux les plus préoccupants pour l’avenir institutionnel et économique de la Guadeloupe réside dans l’incapacité chronique de ses élus à anticiper les crises structurelles, notamment dans la gestion des services publics essentiels. L’exemple emblématique demeure celui de la gestion de l’eau. Les territoires de Guadeloupe et de Martinique font aujourd’hui face à une menace dont la gravité n’a pas été suffisamment anticipée par leurs responsables politiques : celle d’un effondrement progressif de leurs finances publiques locales, déjà fragilisées par des années de gestion approximative, de dépenses peu maîtrisées et d’un manque criant de vision prospective stratégique. Le drame silencieux de la gestion de l’eau en Guadeloupe en constitue l’illustration la plus frappante. Alors que près de 60 % des eaux distribuées continuent de se perdre dans un réseau vétuste, le syndicat chargé de l’eau et de l’assainissement, le SMGEAG, se retrouve au bord de la cessation de paiement, accablé par un déficit abyssal de près de 100 millions d’euros , ainsi que des factures impayées des usagers avoisinant les 50 millions d’euros.
Autres
« Ce que cette nature te dit », un film de Hong Sang-Soo
Lundi 17 novembre à 14h | Mardi 18 novembre 19h à Madiana
Par Hong Sang-Soo Avec Seong-guk Ha, Yoon So-yi, Hae-hyo Kwon
Titre original Geu jayeoni nege mworago hani | 29 octobre 2025 en salle | 1h 48min | Drame
Synopsis
Tout public
Donghwa, un jeune poète de Séoul, conduit sa petite amie Junhee chez ses parents, aux alentours d’Icheon. Émerveillé par la beauté de leur maison nichée dans un jardin vallonné, il y rencontre son père qui l’invite à rester. Au cours d’une journée et d’une nuit, il fait la connaissance de toute la famille et la nature de chacun se révèle.
La presse en parle :
Cahiers du Cinéma par Mathilde Grasset
Nouvel opus d’une filmographie sérielle, où finissent par s’entremêler les situations et les personnages, Ce que cette nature te dit refuse l’aigreur ou l’abandon et accorde à son jeune personnage, en guise de profession de foi aussi humble qu’obstinée, un peu d’équivocité dans l’épaisseur nocturne.
Critikat.com par Marin Gérard
C’est sans doute dans l’ambiguïté finale que se niche la singulière beauté de ce curieux nouveau chapitre.
L’Humanité par La Rédaction
La nature, Hong la filme sans effets, sinon quelques panoramiques et dézooms qui viennent, çà et là, dévoiler une colline ou les branches d’un arbre, ou le flash d’un téléphone pendant une magnifique balade nocturne.
Écrits
L’inconnu de Mer frappée : chapitre : IX
Chapitre IX
L’ACCIDENT
« S’il ne te faut, ma sœur chérie,
Qu’un baiser d’une lèvre amie
Et qu’une larme de mes yeux,
Je te les donnerai sans peine ;
De nos amours qu’il te souvienne,
Si tu remontes dans les cieux.
Je ne chante ni l’espérance,
Ni la gloire, ni le bonheur,
Hélas ! pas même la souffrance.
La bouche garde le silence
Pour écouter parler le cœur. »
(Alfred de Musset, La nuit de mai)
Ce vendredi matin, Gonaïves s’est réveillée avec la fièvre de la danse. Depuis 1 mois environ, des affiches publicitaires placardées aux endroits les plus passants annonçaient l’arrivée d’un orchestre de la capitale, le Jazz des Jeunes, un excellent groupe musical fondé en 1942 par trois adolescents du pays. Il s’agit des frères Ferdinand et René Dor, et Pierre Richer. Initialement nommé « Trio des Jeunes », le groupe est devenu par la suite la célèbre industrie de production de chansons populaires que l’on a connue durant les grands jours de gloire de la culture nationale. Le moment de l’alacrité avait enfin franchi le seuil auroral.
Politiques, Yékri
L’éphéméride du 17 novembre
Le 14e Dalai Lama Tenzin Gyatso est intronisé à l’âge de 15 ans le 17 novembre 1950
Tenzin Gyatso (tibétain : བསྟན་འཛིན་རྒྱ་མཚོ་, Wylie : bstan ‘dzin rgya mtsho, THL : Tenzin Gyatso), né Lhamo Dhondup (tibétain : ལྷ་མོ་དོན་འགྲུབ་, Wylie : lha mo don grub, THL : Lhamo Dhondup) le 6 juillet 1935 à Taktser (Hongya (红崖村) en chinois), dans la province du Qinghai (l’Amdo), est le 14e dalaï-lama.
Moine bouddhiste de l’école gelugpa, il est intronisé chef temporel et spirituel du Tibet le 17 novembre 1950, un mois après le début de l’intervention de l’armée chinoise au Tibet. En 1959, il s’exile en Inde où il crée le gouvernement tibétain en exil qu’il dirige jusqu’à sa retraite politique en mars 2011, un premier ministre lui succédant à la faveur d’une démocratisation en exil2. Vivant à Dharamsala depuis plus de 50 ans, il est considéré comme le plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain3, et par la plupart des Tibétains comme une émanation de Tchènrézi, le bodhisattva de la compassion4. Il plaide pour l’indépendance du Tibet jusqu’en 1973, puis pour une « véritable autonomie » de l’ensemble du Tibet (Ü-Tsang, Kham et Amdo) à l’intérieur de la Chine.
Arts de la scène, Théâtre
« Ubu président » : engagé et déjanté
Ubu président et non plus Ubu roi, les spectateurs sont avertis d’emblée qu’il ne vont pas assister à la pièce d’Alfred Jarry mais à quelque chose d’autre, que les références ne seront pas les mêmes. Et de fait le texte de Mohamed Kacimi – bien connu à la Martinique – est bien plus qu’une adaptation, une véritable réécriture où surnagent malgré tout quelques termes emblématiques de la pièce initiale comme « la chandelle verte », « merdre » ou « cornegidouille » et où domine comme chez Jarry un esprit farcesque. Pour le reste la viande de cheval distribuée au peuple est remplacée par des pizzas et tout est à l’avenant. La distribution de l’or de la cassette royale demeure néanmoins (car l’Ubu président de M. Kacimi se fera finalement proclamer roi).
Ce qui n’empêche pas l’auteur de nous délivrer son message : les Français (« de souche ») sont racistes (ils veulent se débarrasser des immigrés), idiots (puisque ayant élu un président aussi nul et prétentieux qu’Ubu) et bigots. Chacun en jugera et après tout pourquoi pas ?
Théâtre
À Tropiques-Atrium, un « Ubu Président » déchaîné conquiert le public martiniquais
— Par M’A —
Samedi 15 novembre, la salle Frantz Fanon de Tropiques-Atrium affichait complet pour accueillir Ubu Président, la farce politico-musicale de Mohamed Kacimi mise en scène par Isabelle Starkier. Devant un public martiniquais peu habitué aux comédies musicales, souvent sidéré, parfois rieur, parfois glacé d’effroi, mais finalement conquis, la troupe a livré un spectacle qui fait vibrer l’héritage d’Alfred Jarry en plein cœur de notre époque – et de nos inquiétudes.
Dès les premières minutes, le fameux « Merdre » résonne comme un coup de tonnerre. Bienvenue en absurdie : un territoire où la démagogie devient sport national, où le grotesque sert de guide politique, et où chaque sondage se joue comme un round de boxe. Tout se passe sur un ring, littéralement, métaphore limpide d’une vie politique transformée en combat de spectacle. Quand le public rit, le rire se coince dans la gorge : la caricature ressemble étrangement à l’actualité.
Un Ubu terrifiant et hilarant
Au centre du chaos, Stéphane Miquel campe un Père Ubu monumental, grotesque, terrifiant, mélange de bouffonnerie et de tyrannie infantile.
Cinéma, Sociologie
Un cinéma décolonial : les personnages du cinéma antillais
Rencontre avec Guillaume Robillard Mardi 18 novembre – 9h à 10h Salle 10 – Faculté Jean Bernabé, Campus de Schœlcher

— Par Sarha Fauré —
La Faculté Jean Bernabé a l’honneur de recevoir Guillaume Robillard pour une présentation approfondie de son ouvrage majeur, Un cinéma décolonial : les personnages du cinéma antillais, publié aux Presses universitaires des Antilles dans la collection Arts et esthétique. Cette rencontre propose une plongée rare au cœur d’un champ cinématographique encore peu étudié, mais d’une richesse esthétique et politique considérable : le cinéma des Antilles françaises.
Un ouvrage fondateur sur l’ensemble du cinéma antillais
Première étude systématique consacrée à l’intégralité des longs-métrages de fiction réalisés par des cinéastes antillais ou d’origine antillaise, ce livre interroge la possibilité d’un véritable regard de l’intérieur (insider’s view) dans la représentation de la Guadeloupe, de la Martinique et, plus largement, de la Caraïbe.
Guillaume Robillard y analyse près d’un demi-siècle de films dont il cherche à comprendre les continuités, les singularités et les logiques esthétiques.
L’auteur distingue trois espaces cinématographiques :
- le cinéma antillais-péyi, ancré dans les territoires de Guadeloupe et de Martinique ;
- le cinéma antillais-lòtbòdlo, réalisé en France hexagonale ;
- le cinéma antillo-tout-bò, tourné ailleurs dans le monde (Afrique, États-Unis, autres espaces diasporiques).
Sociologie
Viol présumé : la justice acquitte Alex Ursulet faute de certitude
Le parquet général fait appel…
— Par Jean Samblé —
Au terme d’un procès dense et souvent tendu, la cour criminelle de Paris a acquitté, samedi 15 novembre, l’avocat Alex Ursulet, poursuivi pour le viol aggravé d’une élève avocate au sein de son cabinet en janvier 2018. Après près de trois heures de délibération, les cinq magistrats professionnels ont reconnu l’existence d’actes de pénétration sexuelle ce jour-là, tout en estimant impossible d’établir avec certitude qu’ils avaient été imposés par surprise ou contrainte. L’avocat de 68 ans, qui niait farouchement toute relation sexuelle, a ainsi bénéficié du doute.
Dans les motivations du jugement, la cour souligne plusieurs zones d’ombre : la configuration des lieux rendant difficile de reconstituer précisément les positions de chacun, la brièveté du stage – cinq jours seulement – qui ne permet pas, selon elle, d’étayer fermement l’hypothèse d’une emprise, et l’existence d’un « jeu de séduction sexualisé » initié avant même l’entrée de la stagiaire au cabinet, nourri notamment par des échanges de SMS. Les juges relèvent également que les messages envoyés par Alex Ursulet après les faits laissent penser qu’il ne percevait pas avoir commis un acte pénalement répréhensible.
Sociologie
Face à la droitisation, la génération Z peut-elle ranimer l’esprit de Mai 68 ?
— Par Michel Wieviorka (*) —
Alors que le débat public français s’enferme dans le pessimisme et les extrêmes, une autre dynamique se dessine ailleurs : celle de la génération Z, qui se mobilise pour la justice sociale et la démocratie. De Hong Kong à Paris, son énergie rappelle celle de Mai 68 – et invite à repenser le changement par le bas.
Les tendances à la droitisation de la vie politique et intellectuelle française s’inscrivent dans un contexte de perte de repères. Qui ose parler de « jours heureux » à venir, comme le faisait le Conseil national de la résistance ? De « lendemains qui chantent » comme le Parti communiste français au temps de sa splendeur ?
À gauche, le discours ne prête guère à l’optimisme, il est surtout question de crises, sans horizon plus lointain que l’élection présidentielle de 2027. L’absence de perspectives est accablante, et la guerre en Ukraine, les horreurs du Proche-Orient ou la géopolitique erratique de Donald Trump alimentent des raisonnements dans lesquels les acteurs et les enjeux de la vie internationale occupent presque toute la place et semblent déconnectés des dynamiques sociales ou politiques internes aux sociétés concernées, en dehors du nationalisme.
Féminismes
Violences sexistes et sexuelles dans les forces de l’ordre
Une réalité systémique que de nouveaux témoignages dévoilent
— Par Sarha Fauré —
Les violences sexistes et sexuelles au sein des forces de l’ordre en France prennent une ampleur que de nombreuses victimes, associations et journalistes s’efforcent depuis plusieurs années de rendre visible. Une nouvelle enquête, publiée le 15 novembre 2025 par le collectif féministe NousToutes en collaboration avec Disclose, apporte une pierre supplémentaire à l’édifice, révélant une série de témoignages glaçants et un système qui, selon les militantes, demeure profondément marqué par la culture de l’impunité.
207 témoignages en quatre mois : une parole qui s’ouvre malgré la peur
Entre juin et octobre 2025, un questionnaire en ligne a permis de recueillir 207 témoignages de victimes, de proches ou de témoins. Le collectif précise d’emblée que son objectif n’est pas de produire une analyse statistique représentative, mais d’offrir une photographie qualitative des violences commises par des policiers, des gendarmes et des agents municipaux.
Malgré une diffusion limitée, les retours sont nombreux et convergents. Une majorité écrasante des répondant·es s’exprime en tant que victimes directes, souvent après des mois ou des années de silence.
A l'affiche, Agenda culturel de la semaine
Martinique : agenda culturel des jours qui viennent… et plus encore!

Vendredi 21 novembre, à partir de 19 heures
Fête de la Sainte-Cécile, patronne de la musique et des musiciens
Eglise Saint Jean-Baptiste au bourg de la commune de Rivière-Salée
Plusieurs chorales : celle de Petit-Bourg, la chorale des Funérailles, Les Voix de la Vallée, Linité en Tchè Bondié, Saint Jean-Baptiste, Servi Dei, Sonia et Mirta, Tony et Maguy, Torrent de Grâce. En interlude, Yannick Jordan se produira à l’orgue. Une tenue traditionnelle est recommandée ainsi que des accessoires en madras.√ L’entrée est libre. Une quête sera réalisée à l’entracte.
Vendredi 21 & et samedi 22 novembre | 19h30
Wanakaéra, texte de Olivier Ernest Jean-Marie, m.e.s. José Exélis
T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) FdF
La pièce
La famille Germano est une famille martiniquaise de militants nationalistes.
Papy Pierre et Mamy Monique se sont connus dans les années 70 dans le nord Atlantique de la Martinique. Lui, petit bourgeois foyalais, militant maoïste préparant la révolution avec les ouvriers agricoles des campagnes du Marigot, du Lorrain et de Basse-Pointe, Elle, ouvrière agricole sur l’habitation Vivé au Lorrain.
Fin d’année, c’est l’anniversaire de leur mariage, la fête réunit la famille, et à l’occasion s’y invite un sujet sulfureux : la politique ; dans le dédale des discussions Laura, une des petites filles va involontairement atteindre grièvement sa grand-mère.
Festivals, Littératures
Festival en pays rêvé : Le programme du 17 au 23 novembre 2025.
— Editorial de Viktor Lazlo, fondatrice du festival —
Le temps passe de plus en plus vite et, de cet hôtel, face à la mer, nous osons rêver qu’il nous accorde quelques points de suspension. Pour nous poser et réfléchir. Car dans l’histoire du monde, rien ne s’est écrit rapidement. Aucun sursaut n’est advenu sans que des couches et
des couches d’expériences successives, de tragédies souffertes et de beautés observées ne donnent naissance à un jour nouveau.
Des siècles d’intelligence et d’hérésie cumulées ont fait advenir la réalité qui est la nôtre aujourd’hui.
La colonisation des puissances occidentales, le pillage des richesses de la terre, le développement industriel, le saccage de la planète, la course effrénée vers la conquête d’un ailleurs qui servira peut-être… dans un autre film, tout cela a émergé lentement, tranquillement au fil de générations et de générations d’hommes et de femmes qui, à quelques exceptions près, n’ont rien vu venir.
La littérature, qu’elle soit prose, poésie ou essai s’inscrit tout naturellement dans ce long cheminement vers la maturation et vers sa propre maturité. Alors nous essayons, avec cette parenthèse enchantée qu’est le Festival en Pays Rêvé, d’ouvrir à nouveau ces espaces où la lenteur est un trésor.
A l'affiche, Théâtre
« Mama Wanakaéra », texte Olivier Ernest Jean-Marie, m.e.s. José Exélis
Vendredi 21 & et samedi 22 novembre | 19h30 |T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) FdF
La pièce
La famille Germano est une famille martiniquaise de militants nationalistes.
Papy Pierre et Mamy Monique se sont connus dans les années 70 dans le nord Atlantique de la Martinique. Lui, petit bourgeois foyalais, militant maoïste préparant la révolution avec les ouvriers agricoles des campagnes du Marigot, du Lorrain et de Basse-Pointe, Elle, ouvrière agricole sur l’habitation Vivé au Lorrain.
Fin d’année, c’est l’anniversaire de leur mariage, la fête réunit la famille, et à l’occasion s’y invite un sujet sulfureux : la politique ; dans le dédale des discussions Laura, une des petites filles va involontairement atteindre grièvement sa grand-mère.
Sortie du coma, « Pas sé lespri kò ki mèt kò » Mamy Momo échange avec sa famille à propos de sa rencontre avec Mama Wanakaéra, l’esprit de la Martinique. (Expérience de mort imminente ou de traversée d’un ailleurs ?)
C’est dans un contexte grave de dérèglement climatique que mama Wanakaéra se joint à la conversation familiale tressée par toutes les tensions, toutes les énergies et toutes les visions qui irriguent la Martinique aujourd’hui.
Politiques, Yékri
L’éphéméride du 16 novembre
Création de l’UNESCO le 16 novembre 1945
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (en anglais : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, UNESCO, également écrit Unesco) est une institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies (ONU) créée le 16 novembre 1945 à la suite des dégâts et des massacres de la Seconde Guerre mondiale.
Elle a pour objectif selon son acte constitutif de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations unies reconnaît à tous les peuples ».
Le siège de l’UNESCO est situé à Paris (France), au 7/9, place de Fontenoy – UNESCO, dans le quartier de l’École-Militaire du 7e arrondissement. Sont rattachés au siège plus de cinquante bureaux, plusieurs instituts et centres dans le monde entier, comme l’Institut de statistique à Montréal ou le Bureau international d’éducation à Genève.
Musiques, Théâtre
Ubu Président – Quand le grotesque devient miroir du pouvoir
Samedi 15 novembre – 19h30 | Tropiques-Atrium, FdF
Ubu Président signe le retour tonitruant du Père et de la Mère Ubu sur scène, dans une adaptation contemporaine, musicale et jubilatoire du classique d’Alfred Jarry. Réécrit par Mohamed Kacimi et mis en scène par Isabelle Starkier, le spectacle plonge le public dans un univers où le ridicule et le tragique se mêlent dans une farce politique terriblement actuelle.
Une farce musicale pour notre temps
Tout commence dans une cuisine misérable : le Père et la Mère Ubu, chômeurs éternels, s’y disputent les dernières miettes d’un repas disparu. L’arrivée d’une journaliste de “Niouze” — en quête de sensationnel — bouleverse leur quotidien. Ensemble, ils trouvent l’idée qui pourrait tout changer : devenir président(s) !
Ainsi démarre la risible et terrifiante ascension d’Ubu vers le pouvoir suprême, satire grinçante d’un monde où la démagogie, le populisme et l’absurde se confondent dans un même éclat de rire.
Entre rire et révolte
Pour Isabelle Starkier, « Ubu, c’est l’emblème du tyran ridicule, pathétique, comme notre XXIe siècle sait en produire à la pelle.
Philosophie
Liberté et contrainte structurelle.
‘— Par Camille Loty Malebranche —
Le sujet humain et la liberté contre la structure.
De la plus belle définition, la liberté est cet attribut de l’homme capable de déjouer les pronostics, de surprendre les planificateurs en contournant ou en éclatant les structures et leurs principes.
Le structuralisme, le behaviourisme et toute théorie du systématisme social et de son moulage de l’individu uniquement en sujet social n’ont eu cesse de tabler sur la détermination de l’homme par la structure sociale. À ce compte, l’homme ne serait que le produit du façonnement éducationnel et culturel. Mais l’individu, cette « structure structurée » de Bourdieu se manifeste parfois comme une entité aléatoire au cœur des systèmes qui l’englobent et dont il est censé relever. Ni le soi disant habitus qu’il est voué à exprimer, ni « l’orthopédie sociale » que Foucault nous décrit dans son « Surveiller et punir » ne semblent assez forts pour faire de tous les individus de la société, cette chose moulée au creuset social et qui, sans anicroche se pâmerait au pressoir puissant de l’idéologie sociale dominante.
L’individu humain – malgré tout le pas qu’il ait à franchir et que souvent, malheureusement, il ne franchit jamais pour être une personne humaine plénière – connaît des soubresauts qui sont la marque de son autre vocation brimée et déformée, la liberté.
Poésies
« Assoifé ! » & « Dealer » de rêve «
—Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Assoiffé !
Il était une fois…
son inverse : une inextinguible soif !
Soif de boire
de l’eau, de l’alcool
ou de sages paroles…
Soif d’entendre de belles histoires
pour en nourrir la mémoire…
Soif de tout voir !
Soif de tout savoir
et non pas soif d’avoir
ni même de pouvoir…
Juste une soif d’espoir,
soif de plus d’amour !
Soif d’y croire
encore et toujours !
Tout simplement soif de vivre,
même si ça paraît trop court,
jusqu’à en être ivre
encore un autre jour…
“Dealer » de rêve
Poète, dis-leur
mais dis-leur donc
que tu n’es qu’un dealer
qui propose du rêve,
un alchimiste de l’évasion,
habile fabricant d’ailes
pour des Icares potentiels
afin que ceux-ci s’élèvent
par-dessus les murs de la banalité
jusqu’aux confins du ciel…
Et si la dose ne suffit pas,
que son effet est éphémère,
d’autres sont à disposition
pour les empêcher de sombrer
dans les profondeurs de la mer
de la renonciation
et se noyer dans les flots noirs
de l’ennui et du désespoir…
Et tant mieux si ça les rend
poétiquement dépendants !
Poésies
« Race Humaine » & « Démence », de Jean-Bernard Bayard
Race Humaine
Comment expliquer que la Race Humaine a perdu son humanité
Comment assimiler que l’être humain n’agit plus avec intégrité
Comment excuser que notre hégémonie détruit notre équité
Comment accepter le sabotage de toute la grande collectivité
Pourquoi nommer de boucs émissaires tous nos pauvres démunis
Pourquoi accuser les « Etrangers » d’avoir causé tous nos délits
Pourquoi semer la terreur et la misère tout en restant impunis
Pourquoi s’accaparer le pouvoir incontestable avec mendat à vie
Quand finir tous nos malentendus et toutes nos tueries
Quand choisir de vivre collectivement en toute harmonie
Quand bannir pour de bon notre avidité et notre hypocrisie
Quand prévenir les désastres des conflits et de la zizanie
Jean-Bernard Bayard
Démence
Une nation peut elle souffrir de la démence coloniale et impériale
Depuis 1807 Haïti souffre de ce sale trouble neurocognitif national
Les dirigeants frappèrent leur chef d’état sans pitié d’un coup fatal
Et divisèrent la jeune nation en un grand nord et un grand sud racial
Cette rupture dégénératrice fut aussi bien physique que cérébrale
La condition psychique que causa cette cassure fut pour elle fatale
Elle devint une crise identitaire révélant une sordide zizanie capitale
Qui depuis deux cent vingt et un ans montre cette démence mentale
Serait-ce possible de renverser les symptômes délabrants de ce mal
Il y aurait-il de vrais citoyens patriotiques pour cette tâche magistrale
Ce serait vraiment un effort collectif qui demanderait une lutte intégrale
Et le résultat d’une telle tentative lui donnerait une réussite colossale
Jean-Bernard Bayard
Expositions
Siyonnaj : 1ère exposition de l’artiste Syal.
Du 6 au 26 novembre à l’Insolite, rue Garnier Pages, FdF
Vous avez déjà pu voir ses oeuvres sur les murs de la ville à travers des projets collectifs. Cette fois-ci, Syal, s’expose pour la première fois en solo, avec un commissariat de Medhi Michalon et Kelly Barast et nous ouvre les portes de sa forêt enchantée, au coeur du vivant. Feuilles séchées, fragments de bois, encres végétales et pigments deviennent matière pour recomposer le vivant. Siyonnaj est un carnet de passages, à la manière d’un herbier contemporain où chaque oeuvre est une halte et chaque feuille tombée, une empreinte laissée, l’exposition est à découvrir jusqu’au 26 novembre, au bar l’Insolite à Fort-de-France.
A propos de l’artiste Syal
Dessinatrice et peintre autodidacte, Alice Arnaud s’intéresse aux relations entre les êtres vivants. Elle passe sa jeunesse en banlieue parisienne, où elle suit des études scientifiques, tout en ayant la passion du dessin. Un coup de coeur pour la forêt tropicale l’amène dans les Antilles, en Guadeloupe, puis en Martinique, où elle devient botaniste de terrain. Fascinée par la beauté du végétal, elle ramasse des feuilles mortes et autres trouvailles en forêt, qu’elle commence à mettre en valeur dans des tableaux.
Autres
Parutions : novembre 2025
L’Europe entre Poutine et Trump
Pierre Ménat
Collection : Éditions Pepper
L’agression russe en Ukraine en 2022 marque le retour de la guerre en Europe. La réélection de Donald Trump en 2025 fragilise davantage la relation transatlantique. L’ouvrage analyse les nouveaux déséquilibres géopolitiques qui en résultent.
EAN : 9782336571225
Parution : 16/10/2025
Format : 135 × 215 mm — 206 p.
Prix : 20,00 €
Politique américaine — Alliances et allié·es du socialisme
Quête de légitimité, coalitions stratégiques, radicalité et normalisation
Collection : Revue Politique Américaine
Ce numéro explore les alliances politiques du socialisme américain, son rapport au Parti démocrate et les stratégies pour légitimer ses idées dans un contexte marqué par un imaginaire anticommuniste persistant.
EAN : 9782336536545
Parution : 23/10/2025
Format : 155 × 240 mm — 232 p.
Prix : 30,00 €
Musiques, Yékri
L’éphéméride du 15 novembre
Sortie dans les salles de cinéma étasuniennes du premier film tourné avec Elvis Presley, Love Me Tender le 15 novembre 1956.
Le Cavalier du crépuscule (!) (Love Me Tender) est un film américain de genre western, réalisé en 1956 par Robert D. Webb.
Synopsis
Alors que la guerre de Sécession touche à sa fin, un groupe de soldats sudistes, attaque une trésorerie yankee et file avec le butin. Parmi eux, trois frères : Vance (Richard Egan), Ray (James Drury) et Brett (William Campbell) Reno. Au lieu de remettre l’argent à l’armée sudiste en déroute, le groupe décide de se partager le butin. Ainsi chacun rentre chez eux. Puisque la guerre était terminée au moment du vol, ils sont, sans le savoir, considérés comme des hors-la-loi. Ce trésor de guerre va attirer bien des convoitises ainsi que des revirements de situation innatendus pour la famille Reno.
À son retour Vance Reno, découvre que sa bien-aimée, Cathy (Debra Paget), s’est mariée avec son jeune frère, Clint (Elvis Presley). Ce dernier ne connaissait pas la relation qu’avait entretenue sa femme avec Vance avant son départ pour la guerre.
Ecologie
Rapport parlementaire sur l’urgence de protéger les cours d’eau en France, et en Guyane

— Par Sabrina Solar —
Un rapport parlementaire paru ce mercredi 12 novembre alerte sur l’état global des cours d’eau dans le pays. « Protéger nos cours d’eau, c’est avant tout protéger notre avenir » préviennent les députés qui s’inquiètent des pressions qui pèsent sur la ressource en Outre-mer.
Un enjeu majeur pour la biodiversité
Les cours d’eau français se trouvent dans une situation préoccupante. En 2019, à peine 43 % des cours d’eau étaient jugés en bon état écologique, et 44 % en bon état chimique. Cette dégradation s’explique par une combinaison de facteurs multiples, notamment des pressions agricoles, industrielles et liées aux usages de l’eau. Un enjeu majeur pour la préservation de la biodiversité, la santé publique et le maintien des écosystèmes aquatiques.
L’état alarmant des cours d’eau
L’évaluation de l’état des cours d’eau révèle des disparités territoriales importantes. Les conditions varient considérablement entre la métropole et les territoires ultramarins. Si la Guyane affiche une bonne performance avec 76 % de ses cours d’eau en bon état écologique, des régions comme Mayotte (4 %) et La Réunion (8 %) peinent à atteindre des résultats similaires.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
De l’ouli du travail à l’oubli de la liberté
Quand les économistes s’inquiètent à juste titre de l’évolution négative prévisible de l’économie de la Guadeloupe et de la Martinique ?
— Par Jean-Marie Nol —
La Guadeloupe et la Martinique sont désormais à l’épreuve du nouveau paradigme de l’économie et de la mutation du travail : entre dépendance, mutation sociétale et survie économique, et elles vivent aujourd’hui un moment charnière de leur histoire économique et sociale. Le modèle qui, depuis des décennies, a assuré la stabilité du système politique et social repose sur un équilibre fragile : celui d’une économie de transferts et de consommation, adossée à la solidarité nationale. L’État français, par ses subventions, ses exonérations et ses sur-rémunérations, en demeure le principal pilier. Sans ce soutien constant, l’économie locale s’effondrerait comme un château de cartes. Mais ce modèle, à force d’avoir protégé, a fini par enfermer. L’assistanat, devenu système, s’est transformé en l’un des facteurs majeurs de la dévalorisation du travail. À force de compenser, on a fini par désapprendre à produire ; à force d’aider, on a cessé de valoriser l’effort.
Car le travail, en Guadeloupe, n’est plus perçu comme un moteur de dignité, mais souvent comme un fardeau dont la récompense semble dérisoire face aux mécanismes d’assistance.
Cinéma
« No Other Land », un documentaire de Basel Adra, Hamdan Ballal, Yuval Abraham
Vendredi 14 novembre à 19h sur la Savane à FdF
Par Rachel Szor | Avec Basel Adra, Yuval Abraham, Hamdan Ballal 13 novembre 2024 en salle | 1h 35min | Documentaire
Synopsis :
Depuis plus de 5 ans, Basel Adra, un activiste palestinien en Cisjordanie, filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne qui détruit progressivement les villages et chasse ses habitants. Il rencontre Yuval, un journaliste israélien, qui le soutient dans ses démarches. Une amitié inattendue voit le jour.
Ce film réalisé par un collectif palestino-israélien de quatre jeunes militants a été réalisé comme un acte de résistance créative sur la voie d’une plus grande justice.
La presse en parle :
Cahiers du Cinéma par Raphël Nieuwjaer
Alors que No Other Land avait réussi à maintenir un souffle ample, alternant l’urgence et la détente, la colère et l’humour, il s’achève sèchement, comme pris à la gorge.
Konbini par Arthur Cios
On n’est pas fan cette expression mais ici, elle est adéquate : No Other Land est un film réellement important.
Cinéma
« L’Étranger », un film de François Ozon
À Madiana jusqu’au 19 novembre 3 séances par jour sauf le samedi (2 séances).
Adaptation de L’Étranger d’Albert Camus.
Par François Ozon Avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder, Pierre Lottin | 29 octobre 2025 en salle | 2h 00min | Drame
Synopsis :
Tout public
Alger, 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches jusqu’à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…
La presse en parle :
Franceinfo Culture par Laurence Houot
François Ozon, en tenant sans concession ce parti pris tout en offrant un regard distancié sur le contexte historique, donne une version cinématographique passionnante et éclairante de L’Étranger.
Positif par Ariane Allard
Par petites touches disséminées (cette façon qu’ont les hommes de parler, de tenir une cigarette, d’habiter l’espace public, de frapper une femme), le long métrage de François Ozon n’aura de cesse de capter cette masculinité toxique, raciste et violente.
Littératures, Yékri
L’éphéméride du 14 novembre
Parution à compte d’auteur du premier tome du roman de Marcel Proust, Du côté de chez Swann le 14 novembre 1913.
Du côté de chez Swann est le premier volume du roman de Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Il est composé de trois parties, dont les titres sont :
Combray ;
Un amour de Swann ;
Noms de pays : le nom.
Publication
Proust commence à rédiger Combray de façon suivie fin mai, début juin 1909. Quatre extraits de Combray parurent dans Le Figaro entre mars 1912 et mars 19131. Le premier tome de La Recherche fut refusé par plusieurs éditeurs, dont Gallimard2, avant d’être publié par Grasset à compte d’auteur le 14 novembre 1913.
Combray
Dans Combray, le narrateur raconte son enfance à Combray, sa relation avec sa mère dont il réclame la présence le soir avant de se coucher. Selon Antoine Compagnon, « Combray, c’est en quelque sorte l’enfance perverse, celle-là même dont parle Freud, contemporain de l’auteur ». Il évoque ses premières lectures, notamment François le Champi de George Sand. On voit se dessiner l’univers culturel et affectif d’un personnage dont on va suivre la vie et l’évolution pendant le reste de la Recherche.
Cinéma
13 novembre. Le choix de Sonia : le courage d’une héroïne de l’ombre face au terrorisme
Sur France.tv jusqu’au 20 mai 2026
La série « 13 novembre. Le choix de Sonia », diffusée sur France 2, est un fiction documentaire poignant et saisissant qui retrace l’histoire vraie d’une femme, surnommée Sonia, dont l’identité reste protégée pour des raisons de sécurité. Elle est l’héroïne discrète et pourtant déterminante dans la traque des terroristes responsables des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Ce récit, qui mêle réalité et reconstitutions fictives, nous plonge dans les choix difficiles, les menaces et les dilemmes auxquels Sonia a été confrontée après avoir dénoncé l’un des principaux responsables des attentats, Abdelhamid Abaaoud.
Le concept et la structure de la série
« Le choix de Sonia » est composée de quatre épisodes de 30 minutes chacun. Réalisée par David André et coécrite avec Violette Lazard, la série alterne entre scènes reconstituées, images d’archives, et témoignages d’acteurs clés, notamment ceux des enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et de l’avocate de Sonia. Une attention particulière a été portée à l’anonymat de Sonia, représentée à l’écran sous une silhouette masquée, et sa voix est modifiée pour la protéger.
Écrits, Sociologie
Le cercle apoétique – L’achronique continu(e)
– Saison 2, épisode 1 –
Comment vous dire ?
Il existe différents types de champs de matière mouvante, diverses sortes de plans dessinant de belles lignes de force, je ne vous apprends rien. Certains sont faits pour les cartésiens habitués aux espaces plats et euclidiens, d’autres pour les projectifs préférant les points de fuite à l’infini, ceux qui aiment les surfaces courbes et les grands cercles à tendances elliptiques, d’autres encore pour les amateurs de vies conformes, complexes ou plus discrètes.
Mais de l’endroit où je regarde bouger le monde, recueil de corps et d’esprits, le plan semble gâché à l’équateur. Plus grand-chose à tenir ferme et bon sans perdre la tête ou l’équilibre. Pourtant, dit-on, il nous faut rendre hommage à la destinée manifeste comme à ceux qui nous ont précédés. Garder la force de regarder demain en mangeant notre paquet de courage. Entre cyclopes et cyclones, en dépit de ce qui nous poisse comme jamais, il nous faudrait prendre la vie à bras le corps, de front, comme des gladiateurs affrontent le diable dans tous les détails.
Arts de la scène
Kabaré Z, le premier cabaret institué de Martinique
Un espace de libération, de création et de plaisir partagé
Kabaré Z s’affirme comme le premier cabaret queer, féministe et caribéen de Martinique. Porté par l’association Zanmi et initié par Nadia Chonville, écrivaine et docteure en sociologie, le projet propose des spectacles réguliers, chaque premier week-end du mois, dans la salle foyolaise L’Arobase, à Schoelcher.
La grande première, déjà complète, aura lieu ce vendredi 14 novembre.
Nadia Chonville définit ainsi sa démarche :
« Le Kabaré Z proposera des spectacles présentant des stratégies de libération féministes et queer pour la Caraïbe, dans une esthétique empruntant aux imaginaires martiniquais, à leurs rituels sacrés et jouissifs. Nous glorifierons les danses, les mouvements, les couleurs et les sons de nos innovations culturelles féminines caribéennes. »
Elle poursuit :
« Quand les femmes caribéennes bougent, parlent, dansent, chantent, leur expression est souvent interprétée comme une provocation sexuelle destinée aux hommes hétérosexuels. Or, nous affirmons que ces mouvements ont d’abord pour objet la libération et le plaisir de celles et ceux qui les accomplissent. Le plaisir reçu par le public n’est pas un plaisir de chasse, mais un plaisir partagé, une invitation à la transe collective.
Poésies
Ode au Che
Ode au Che
—Par Gary Klang —
O Che
Ton corps à moitié nu
Allongé sur une table de campagne
Les yeux ouverts
Fixés à tout jamais sur l’éternité
Tu as fait don de ta vie à ceux d’en bas
Et sillonné les routes comme Don Quichotte de la Mancha
Ton frère
Mais tes moulins n’étaient pas des chimères
Ta longue marche
Tu l’as faite sans relâche
En narguant tes bourreaux
Faisant fi des privations et des douleurs de l’asthme
Le regard tourné vers la souffrance des peuples
Le mal et l’injustice
Hasta siempre Comandante
Je te salue
Ta vie ne fait que commencer
GARY KLANG
Etudes Créoles
Haïti : Corruption au Fonds national de l’éducation
L’ULCC aux trousses de l’ancien directeur Jean Ronald Joseph
— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —
LA NOUVELLE est sur toutes les lèvres au pays des délinquants à cravate où l’impunité caracole à chaque coin de rue : l’Unité de lutte contre la corruption (l’ULCC) est aux trousses de Jean Ronald Joseph, l’ancien directeur du Fonds national de l’éducation (FNE). Il s’agit là d’un événement significatif dans la longue saga de la corruption, du népotisme et du détournement des finances de l’État au Fonds national de l’éducation comme l’atteste l’article paru le 11 novembre 2025 sur le site Fact checking News (FCN), « Corruption au FNE : l’ULCC met Jean Ronald Joseph sur sa liste rouge » (voir aussi l’article paru en Haïti dans Le Nouvelliste du 11 novembre 2025, « L’ULCC lance un avis de recherche contre l’ex-directeur général du FNE Jean Ronald Joseph »).
En effet l’ULCC a lancé, le 11 novembre 2025, l’« AVIS DE RECHERCHE No ULCC/SEI/11-25-002 » assorti d’une photo du délinquant-fugitif Jean Ronald Joseph, « gestionnaire expert » missionné par le PHTK néo-duvaliériste à la direction du FNE.
Poésies
« Haïtien », « À Vie », de Jean-Bernard Bayard
Haïtien
Si tu avais suivi ton autonomie tu serais inclusif et opulent
Si tu avais suivi ton indépendance tu serais collectif et grand
Si tu avais suivi l’Union Fait la Force tu serais solidaire et Franc
Si tu avais suivi liberté égalité fraternité tu serais équitable de rang
Si tu avais suivi l’intégrité tu serais un peuple altruiste et bienveillant
Si tu avais suivi la moralité tu serais un peuple motivé et tolérant
Si tu avais suivi la générosité tu serais un peuple sincère et sollicitant
Si tu avais suivi l’homogénéité tu serais un peuple fier et éloquent
Si tu avais suivi ta source tu serais le plus bel exemple d’ordre édifiant
Si tu avais suivi tes racines tu serais le plus merveilleux arbre fleurissant
Si tu avais suivi tes cultivateurs tu serais ce grand accord déterminant
Si tu avais suivi ton identité tu serais des amériques le seul vrai conquérant
Jean-Bernard Bayard
À Vie
Immonde ordure, fils de chienne, tu répugnes
Assoiffé de pouvoir, et corrompu jusqu’aux os
Sans vergogne, tu sèmes la misère et la terreur
Tu t’enrichis du bien d’autrui en toute impunité
L’état de droit est mis en quarantaine permanent
Les institutions socio-politiques sont caduques
L’échafaudage national est devenu un échafaud
Election est remplacée par Sélection de collabos
Pour un prix, cette nation est vendue et revendue
La course à la richesse devient la seule motivation
Honneur et respect ne sont plus de valides vertus
Le phare Insulaire perd sa lumière et son ouverture
Jean-Bernard Bayard
Poésies, Politiques
Procès
Non ce n’est pas à Gibraltar
Il y a des gens vraiment bizarres
Qui détruisent les oeuvres d’art
Sous prétexte qu’ils en ont marre
Michel Herland
Série Quatrains


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