— Par Frédéric Denhez, journaliste, chroniqueur (France Inter) et Boris Tavernier, directeur de l’association Vrac —
Les supermarchés ont su démocratiser le bio mais saignent aujourd’hui les producteurs et les consommateurs les moins bien lotis. Des alternatives existent pour se réapproprier une autre consommation.
Tribune. Doit-on réellement s’étonner des résultats de l’étude, publiée le 22 août, de l’UFC-Que choisir sur les marges incroyables pratiquées par les GMS (grandes et moyennes surfaces) sur le bio ? La réponse est non. Pensiez-vous que les GMS se soient engouffrées sur ce marché avec comme objectif le soutien à une agriculture plus durable, au monde paysan en pleine déliquescence, tout en s’engageant vers la démocratisation du manger mieux ?
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Cette étude nous prouve une fois de plus que la grande distribution conforte l’idée que bien manger est réservé aux riches. Qu’elle persiste dans ce qui a fait son succès : faire la poche des pauvres en leur vendant des bombes caloriques pas chères, se faire celle des agriculteurs qu’elle exploite depuis toujours. La grande distribution a laissé le bio se développer jusqu’à pouvoir le tenir entre ses mains : elle commence à négocier les prix avec des agriculteurs qui pensaient que le rapport de force était en leur faveur sous prétexte que la grande distribution avait besoin d’eux.