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Un chef revient parmi les siens

—Par Pascal Blanchard (Historien) et Didier Daeninckx (Ecrivain) —

atai_chef_kanakOn a longtemps cherché, dans les réserves de nos musées, la tête d’un chef kanak de Komalé, décapité en septembre 1878, lors de la grande révolte en Nouvelle-Calédonie. Une tête coupée au nom de la France, au nom du « droit colonial » et du plus fort.

Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, vient de s’engager à rendre ce crâne à sa terre, à son peuple, à l’histoire. Cent trente-cinq ans après les faits… Loin du bruit et de la fureur des révoltes urbaines – entre des déplacements ministériels à Trappes et une sortie présidentielle à Clichy-sous-Bois –, c’est une des plus belles décisions de la République, qui semble avoir eu peu d’écho au coeur d’un été caniculaire.

C’est pourtant dans ces moments-là que la République se grandit. A Nouméa, le 26 juillet, Jean-Marc Ayrault, rendant hommage aux accords de Matignon sur la Nouvelle-Calédonie (1988), s’est engagé au nom de la France et au nom d’une position claire de l’Etat à « la restitution du crâne du grand chef ataï, qui a été formellement identifié dans les réserves du Musée de l’homme en juillet 2011 ».

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Avignon : Curti et Ribeiro, Philippe Ducros

—Par Selim Lander —

Frères de sang

 Dans le OFF : « Un théâtre sans parole, vous dites, mais c’est du mime, alors ? » Eh bien non, aujourd’hui, c’est devenu beaucoup plus compliqué que cela. Il est vrai que les grands mimes de jadis savaient, et que certains clowns d’aujourd’hui savent encore raconter des histoires merveilleuses avec des mimiques, des gestes, et rien d’autre. Mais de nos jours le théâtre sans parole tend à s’étoffer – au sens premier, il y a beaucoup d’« étoffe », beaucoup de costumes à enfiler successivement, et plus généralement au sens où le spectacle réclame de nombreux accessoires machines, jouets (c’est pourquoi on parle également d’un théâtre d’objets).

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Le musée des Colonisations : un grand projet présidentiel ?

— Par Pascal Blanchard Historien du fait colonial, Laboratoire communication et politique (CNRS), Groupe de recherche Achac (colonisation, immigration, post-colonialisme) —

colonisationMarseille, capitale d’Empire en 1922 avec l’Exposition coloniale et ses millions de visiteurs… Quatre-vingt-dix ans plus tard, Marseille est désormais une ville ouverte sur la Méditerranée et sur le croisement des civilisations. C’est aussi en hommage à cette histoire et au passé de cette ville unique dans l’histoire de France, que le président de la République, François Hollande, vient inaugurer aujourd’hui l’audacieuse architecture du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), mais aussi la Villa Méditerranée, un «centre international» unique en son genre dédié au «dialogue et aux échanges en Méditerranée».

Moment symbolique et commémoratif aussi, puisqu’en juin 1913, les tirailleurs sénégalais ayant participé à la conquête du Maroc débarquaient dans le «port de l’Empire» avec leurs bardas et leurs familles (femmes et enfants) avant de rejoindre la capitale pour un 14 Juillet historique : le 1er RTS allait défiler à Longchamp et recevoir du président de la République Raymond Poincaré la Légion d’honneur qui sera accrochée au drapeau du régiment.

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Convergences Caraïbes 2013 : du 12 au 29 avril 2013

—  Par Marie GAUTHIER —

Pour la 3ème année consécutive, « Convergences Caraïbes »
présente au public du 12 au 29 avril 2013, les oeuvres d’une vingtaine d’artistes plasticiens.
Une première nouveauté en 2013, c’est la proposition d’un thème de réflexion où chaque artiste a la possibilité d’approfondir la singularité de sa démarche, d’engager et d’affirmer ce qui sous-tend sa pratique artistique.

Ce thème : « l’atelier de l’artiste ».

La deuxième nouveauté c’est l’ouverture simultanée de l’événement sur 3 sites : la Galerie de la Véranda à l’Atrium, la Galerie ODIS7 au Marin et la Galerie Tout Koulè au Village de la Poterie des Trois-Ilets.
Le thème de « l’atelier de l’artiste » est récurrent dans la tradition artistique, dans l’art moderne, ainsi que dans l’art contemporain : Le Titien, Vermeer, Courbet, Picasso, Brancusi, Dali, Jasper Johns, Ilia Kabakov, Miguel Barcelo, etc. Parfois « manifeste », parfois testament, face à l’histoire de l’art dans sa continuité et ses ruptures, c’est l’occasion pour l’artiste de montrer ses méthodes de travail en révélant quelques secrets de fabrication, les axes de sa démarche, la cohérence de ses partis pris plastiques et idéologiques, ses liens intimes avec la création.

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Le quai Branly fait peau neuve

— Par Stéphanie Belpêche —

Le musée des arts premiers, qui a accueilli 1,3 million de visiteurs en 2012, dévoile ses nouvelles acquisitions

Un Bouddha trône en majesté, entouré de représentations des douze signes du zodiaque et de génies protecteurs. Une ornementation aussi raffinée que symbolique pour une boîte de médecine en bambou laqué noir et or, d’origine birmane et datant du 19e siècle. La statuette zen domine la structure en compartiments, où l’on stockait les feuilles à thé fermentées. En sommeil dans les réserves depuis 2008, cet échantillon remarquable des dernières acquisitions du quai Branly attire les regards. Le plateau des collections permanentes, qui dénombre 300.000 œuvres en provenance d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie, bénéficie à présent d’une signalétique adaptée aux mouvements des objets, dont seulement 3.400 sont exposés dans un espace de 5.300 m2.

« Les rotations, au nombre de 500 par an, sont indispensables pour la conservation des pièces les plus fragiles », souligne Stéphane Martin, directeur du musée. Partir en quête des nouveautés, c’est redécouvrir les merveilles qui jalonnent un parcours foisonnant, dynamique et vivant. Au total, une vingtaine d’inédits s’insèrent naturellement dans les salles : un masque de danse de Papouasie occidentale, une lampe rituelle du Népal, des bijoux tunisiens ou une sculpture funéraire chilienne… A cette l’occasion, l’intérieur de quelques vitrines a été changé, avec l’exhibition d’une trentaine de parures, poteries, rouleaux, textiles.

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Honni soit qui mâle y pense : les hommes lèvent le voile !

par Scarlett JESUS, critique d’art,

 « La virilité […], est une notion éminemment relationnelle, construite devant et pour les autres hommes contre la féminité, dans une sorte de peur du féminin, et d’abord en soi-même. »

 Pierre BOURDIEU,La domination masculine, 1998, p.59.

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  Poster-Tabou

 

Quel printemps se lève au sein des plasticiens de Guadeloupe pour que ceux-ci passent brusquement de la thématique du corps meurtri et souffrant à celui du corps désirant? Verges et vagins fleurissent brusquement à un mois d’intervalle, dans deux expositions presque simultanées.

Fin novembre, Kelly SINNAPAH MARY expose, seule, à la galerie T§T de Basse-Terre… Sous le titre  Vagina, son installation nous dévoile un univers intime et secret, celui de fantasmes spécifiquement féminins. Sous l’apparence fleurie de tissus d’ameublement en rose et bleu, le sexe fort y est parfois mis à mâle. Comme cette chaise, bancale, revêtue d’une veste d’homme métaphore de l’absent qui est comme saisi « au panier » par une main féminine. Programmé par avance au lit matrimonial qui l’attend. Ce sont ces mêmes petites mains qui ont œuvré à la réalisation de ces ouvrages traditionnels de dames que sont dentelles et broderies.

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« La Vénus Hottentote » : un loupé authentique ?

–par Kélian Deriau —


Etranges univers que celui arpenté par la chorégraphe guadeloupéenne Chantal Loïal dans son nouveau solo « On t’appelle Vénus » Ce spectacle très insolite se voulait être l’observatoire, le rapporteur d’un phénomène de société. On nous avait annoncé une danse aux mille facettes, une danse afro caraïbe et contemporaine, qui devait parcourir l’histoire de cette Venus noire. En extraire la violence dans une écriture chorégraphique. Y d’écrire les viols moraux et physiques, qu’a subis cette femme. Suggérer en filigrane les vertiges, la tragédie et l’horreur. Nous pouvions espérer à tout le moins, sans préjuger de l’expression chorégraphique utilisée, une démonstration scénique du plus bel effet, qui a chacun de ses mouvements devait représenter le supplice et la mouvance des éléments de la vie de la vénus, compte tenu d’un savoir faire auguré. Mais une prédisposition sournoise montrait précocement le bout de son nez. Chantal, nous a juste gratifié d’un parcours touristique de son panorama au demeurant impressionnant et d’une joliesse avérée pour qui aime les émotions débordantes. Disons tout de suite que Chantal Loïal a un une énorme supériorité sur d’autres danseuses.

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Les pervers, entre le sublime et l’abject

—- par Pierre Assouline —-

    Aussi étrange que cela puisse paraître, il n’existait pas à ce jour d’histoire des pervers en librairie. Non une histoire de la perversion, déjà étudiée par lepervers.1200642959.jpgs psychanalystes, mais bien des pervers qu’ils fussent appelés anonymes, misérables, minuscules, infâmes, antiphysiques ou pervers. C’est dire si l’essai historique d’Elisabeth Roudinesco La part cachée de nous-mêmes (229 pages, 18 euros, Albin Michel) était espéré sinon attendu. De nos jours, l’adjectif est aussi galvaudé que le nom et il courant que “perversité” soit employé en lieu et place de “perversion”. Celle-ci a la particularité de pouvoir être considérée comme sublime ou abjecte selon l’angle de vue : artistique, créateur ou lystique, et donc fécond, il est sublime ; mais lorsqu’il n’aboutit qu’à la satisfaction d’une pulsion de mort, il est abject. On voit par là que l’affaire est risquée pour celui qui se lance dans une anthopologie culturelle du bonheur dans la destruction, cette jouissance du mal que l’on s’inflige ou que l’on fait subir à l’autre dans un débordement de sens. Dans une langue très fluide exempte de jargon médical ou psychanalytique, Elisabeth Roudinesco montre bien comment la perversion est cette chose chachée en nous que nous refusons de voir, la face nocturne de l’homme.

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« On Bò a 2 Lans » de José Jernidier et Sylviane Telchid

 

 — Par Alvina Ruprecht —

 on_bol_a_2_lansPrésentée au Centre des Arts de Pointe-à-Pitre,7 novembre, 2007, première manifestation d’une tournée qui amènera l’équipe autour de la Guadeloupe et à Paris.

 L’histoire théâtrale nous montre que la comédie n’est pas un art mineur. Bien au contraire. Dans le contexte européen, le théâtre de la foire était le lieu privilégié des mimes grotesques et clownesques, l’origine du théâtre populaire qui servait de soupape de sécurité contre les mouvements contestataires dans les sociétés féodales. En Italie, il y a eu surtout la Commédia dell’arte, des acteurs itinérants connus à travers le continent qui ont laissé des traces profondes sur les premières créations de Molière, sur son panthéon de personnages inspirés souvent des types de la Commédia, et surtout sur ses premieres conceptions scéniques basés sur un jeu très gros, très physique, très codé. La Commedia était un théâtre de mime et de mimique sans véritable dialogue mais qui avait recours aux bruitages, aux onomatopées, aux sonorités de toutes sortes. Rien de plus vulgaire que ces grognements, ces cris, ces rots, rien de plus corporel, de plus bruyant, de plus chaotique que les lazzi de la Commedia qui rendent hommage aux jeux du bas du corps populaire que Bakhtine a théorisé (le Carnavalesque) dans son livre sur Rabelais.

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Propos sobres sur une supposée « nouvelle économie » du psychisme et de la sexualité

 

— par Pierre-Henri Castel —

(version de travail d’un article publié dans Comprendre (2004) n°6)

            J’aborderai le thème de ce colloque avec un mélange de perplexités et d’inquiétudes qui risquent de prendre ici plus de poids que son objet lui-même : la sexualité. Il ne me semble pas, en effet, que la sexualité puisse devenir un problème, y compris en psychanalyse, sans que deviennent en même temps problématiques les données scientifiques, les concepts, les arguments, les stratégies rhétoriques, les idéologies, les usages politiques et sociaux des notions savantes ou informelles qui isolent la « sexualité » comme telle. La sophistication des discours qu’on tient dessus n’y change rien ; c’est comme imaginer qu’avant qu’on l’examine sous le microscope, telle cellule s’était développée naturellement sur une lame de verre, en baignant par miracle dans le bon colorant.

Il en va de même avec l’approche clinique en psychanalyse.

            Or ces dernières années, d’importants représentants de la communauté analytique ont multiplié les déclarations sur la question sexuelle, surtout réactionnaires, mais pas toujours (je dirai plus loin pourquoi je ne suis pas plus convaincu par le foucaldo-lacanisme qui campe la position symétrique et inverse).

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Une Imposture française Par Nicolas Beau et Olivier Toscer, Editions

 

Lu pour vous par CLA

Une Imposture française

Par Nicolas Beau et Olivier Toscer, Editions Les Arènes, Paris, 2006, 14,90 euros.

Nicolas Beau et Olivier Toscer sont journalistes, respectivement au Canard Enchaîné et au Nouvel Observateur.

Ils ont publié Une Imposture française qu’on aura du mal à trouver facilement dans les grandes librairies .A la FNAC par exemple, en cherchant bien, on pourra le trouver dans le rayon philosophie.

Dans les librairies en ligne, il faut compter un peu plus de 12 jours pour le recevoir.

Dans ce livre, il est question de Bernard- Henri Lévy (BHL), l’intellectuel médiatique français le plus célèbre.

Preuves à l’appui, les auteurs démontrent que BHL ,farceur professionnel est d’abord un affairiste peu regardant sur les moyens d’accumuler des euros, qui sait entretenir des réseaux d’influence dans le paysage médiatique français où il peut compter sur le soutien d’amis bien placés. BHL en parfait cynique, est passé maître en l’art du renvoi d’ascenseur et ses amis de la presse et des médias français sont parvenus à lui établir une réputation d’intellectuel, voire de philosophe.

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