« I have a dream », 50 ans après

  — Source AFP —

martin_luther_king_360Le fils de Martin Luther King, Nancy Pelosi, la famille de Trayvon Martin et des dizaines de milliers d’Américains étaient réunis samedi à Washington pour le cinquantenaire du discours historique du pasteur assassiné.

Sous un ciel bleu limpide, des dizaines de milliers de manifestants, la plupart noirs américains, étaient rassemblés samedi au cœur de Washington pour célébrer les 50 ans du discours historique de Martin Luther King, « Je fais un rêve », sur les droits civiques. Une foule armée de pancartes était massée tout autour de la « Reflecting Pool », l’étroit et long bassin faisant face au mémorial de l’ancien président Abraham Lincoln, précisément là où le 28 août 1963 le pasteur Martin Luther King prononça sa fameuse allocution contre la ségrégation, qui devait profondément marquer la société américaine.

« Le travail n’est pas fini, le voyage n’est pas terminé », a lancé dans une intervention enflammée le propre fils de « MLK », Martin Luther King III, à propos de la lutte pour la défense des droits civiques des Afro-Américains menée par son illustre père. « Quand les gens de couleur réussissent, l’Amérique réussit! », a déclaré la chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants Nancy Pelosi, sous les applaudissements nourris du public également composé de Blancs, d’Hispaniques et d’Asiatiques. Aux yeux de la dirigeante démocrate, les écrits de Martin Luther King, assassiné en avril 1968 à Memphis (Tennessee, sud) par un Blanc, doivent « continuer de nous inspirer ».
« Vous devez vous battre »

Le représentant John Lewis, un Noir américain, a raconté à la tribune: « J’ai été arrêté 40 fois dans les années 1960. Battu, en sang et inconscient, mais je ne suis pas fatigué, je ne suis pas las, je ne suis pas prêt à renoncer et abandonner. Je suis prêt à me battre et continuer à me battre et vous devez vous battre ». « Il faut garder la foi! », a-t-il exhorté. De nombreux autres orateurs devaient prendre la parole toute la journée, dont des membres de la famille de Trayvon Martin, l’adolescent noir tué en 2012 en Floride par un vigile, George Zimmerman, dont l’acquittement en juillet avait provoqué des manifestations de colère dans plusieurs villes des Etats-Unis.

« Nous marchons pour mettre fin au délit de faciès », « L’héritage du Docteur King: des emplois pas la guerre », pouvait-on lire sur des pancartes brandies samedi. Plus de 150 000 personnes étaient attendues sur le National Mall, l’immense pelouse qui s’étend entre le Capitole et le mémorial Lincoln.
Discours de Barack Obama

Le discours de MLK, il y a 50 ans, avait rassemblé près de 250 000 personnes sur les marches du « Lincoln Memorial » et sa fameuse litanie « I have a dream » (« Je fais un rêve ») exprimait son souhait de relations apaisées entre les communautés.

Ces mots sont gravés sur les marches du monument à l’endroit précis où il avait prononcé ce discours, à l’orée de la promulgation des lois sur les droits civiques par le président Lyndon Johnson en 1964 et 1965. Washington célèbre jusqu’au 28 août cet anniversaire, avec des services religieux, une marche empruntant le même trajet qu’il y a 50 ans, un « festival de la Liberté » et des conférences, débats, concerts et expositions. Point d’orgue des festivités: mercredi, Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, prononcera un discours sur les marches du mémorial Lincoln.

24/08/13