Catégorie : Politiques

Le 22 septembre 1792, premier jour de la République française

— Par Hervé Leuwers* —

la_republiqueAlors que la date de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, devient Fête nationale, celle de la proclamation de la République reste peu présente dans la mémoire populaire. Une éclosion constituée d’une succession d’événements politiques.

Le 22 septembre 1792, deux jours après Valmy, la France devient une première fois république. Dans un pays qui craint l’invasion, dans Paris qui vient de connaître les massacres de septembre, l’incertitude est forte ; à la Convention, les députés savent que, pour l’emporter, il leur faut gagner la guerre contre la Prusse et l’Autriche, imposer le régime nouveau à l’Europe et, surtout, transformer les citoyens en républicains. L’entrée en république n’est pas l’oeuvre d’un jour !

Pendant longtemps, nombre de patriotes sont restés méfiants envers ce régime. En hommes du XVIIIe siècle, ils ont soutenu que les citoyens peuvent être libres sous un roi, à condition que la souveraineté soit reconnue au peuple. Plus qu’au souvenir des républiques de Rome et d’Athènes, plus qu’à l’exemple américain, c’est par la dénonciation croissante de la duplicité royale que l’idée de république a fait son chemin.

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Pour que la Guadeloupe gagne

— Déclaration du KSG —
k_s_g_Le corps électoral guadeloupéen sera amené, les 6 et 13 décembre prochains, à élire une nouvelle équipe à la tête du Conseil Régional. Ces élections se dérouleront dans un contexte particulier.
Depuis 11 ans, une orientation politique et une méthode de gouvernance règnent sans partage sur le pays, en le mettant sous séquestre. Une personnalisation à outrance du pouvoir qui ne présage rien de bon pour l’avenir. Dans le mëme temps, le pays Guadeloupe s’enfonce de plus en plus dans un marasme social, un sous-développement de l’économie de production, dans une société de surconsommation profitable aux importateurs et à l’Etat français.
Tous les gadgets annoncés à grand renfort de publicité se sont avérés être des leurres :
-les prix des produits de consommation courante n’ont jamais été aussi élevés que depuis l’instauration du « bouclier prix »;

-le prix des carburants fait le yoyo tout en étant toujours plus haut alors que le cours du pétrole n’a jamais été aussi bas. Tel est le résultat du décret Lurel;

-en dépit des opérations de séduction à l’égard de la jeunesse, le constat est cinglant, 60% des jeunes en âge de travailler sont au chômage;

-depuis la destruction de l’AFPA principal organisme de formation professionnelle, l’établissement public régional de formation délivre en place et lieu des titres et diplômes de qualification de simples attestations de stage comme au bon vieux temps de « La coloniale ».

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Que de vies brisées ! Que de tueries !

— Par Aminata Dramane Traoré —

aminata_dramana_traoreVictime des convulsions du monde globalisé dans l’injustice et l’arrogance, le Mali compte et pleure ses morts. Il partage également la douleur des familles des autres victimes.

Nous sommes ému(e)s par la détermination de nos soldats (humiliés il n’y a pas si longtemps) à assumer leur part de responsabilité face à un ennemi sans visage. Nous saluons la volonté du gouvernement de les soutenir dans cette guerre dont notre pays se serait bien passé tant nous avons à faire dans bien d’autres domaines. Comment en finir ?

Les armes, le renseignement et les lois anti-terroristes ne suffisent pas. Au-delà du politique et du militaire, quelles alternatives citoyennes pertinentes à envisager dans les meilleurs délais ?

Le Mali doit, comme jamais auparavant, pouvoir compter sur une société civile avisée et organisée dont des chercheurs, des enseignants et des intellectuels engagés pour diagnostiquer le mal à la racine et explorer des réponses qui ne l’aggravent pas. Elles sont éminemment économiques et exigent un changement de paradigme de développement. Pour des jeunes en âge de travailler le chômage chronique relève de la violence.

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L’inquiétant conseil Régional de Martinique

— Par Lisa David —
conseil_regional_logo-2Les réactions de la majorité PPM au conseil Régional, après la mise en examen pour « recel d’abus de biens sociaux et banqueroute » de Catherine Conconne, 1ère vice présidente et chef d’entreprise mise en cause dans une affaire de banqueroute, démontre une fois de plus, l’absence de morale politique de ceux qui gèrent cette institution. Ainsi une élue qui a déjà eu à répondre devant la justice du non paiement de plus de 300 000 € de loyers pour son commerce, qui vient d’être mise en examen pour recel d’abus sociaux et banqueroute, serait apte à gérer des fonds publics. C’est ce que tente de nous démontrer scandaleusement le député et président du Conseil Régional, en refusant la démission de l’intéressée.

Les Martiniquais ont de quoi s’inquiéter sérieusement parce que Catherine Conconne a déjà démontré ses compétences en gestion. Elle a laissé les loyers impayés de son commerce dépasser les 300 000 euros, jusqu’a ce que le Tribunal de Grande Instance de Fort-de-France la condamne en référé en mars 2014, à payer 328 324,92€ à la Société « Perrinon Invest », pour la location de son magasin situé au centre commercial Cour Perrinon, à Fort-de-France, juste en face de la mairie où elle est adjointe au maire.

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Législatives haïtiennes :un rendez-vous manqué

elections_haitiTrois jours après le premier tour des élections législatives, le Conseil électoral provisoire (CEP) a décidé d’annuler le scrutin dans la ville de Port-à-Piment. Selon des propos repris par le site d’information Haïti Press Network, des personnes auraient saboté les bulletins de vote au moment du dépouillement à Port-à-Piment. Les candidats locaux, eux, s’accusent mutuellement. Ce qui a conduit à la décision du CEP.

À l’échelle nationale, les Haïtiens ne connaissent toujours pas le taux de participation. « Pourquoi ce retard dans la publication d’une si importante information ? » s’étonne l’éditorialiste du Nouvelliste. « Vu la faible affluence constatée dans les bureaux de vote, faire l’addition des voix ne devrait pas demander de recourir à la NASA », continue Frantz Duval dans son éditorial intitulé « Quelle surprise nous concocte le Conseil électoral ? ».

Jusqu’à maintenant, le Conseil en question n’a divulgué que certains pourcentages, sur les bureaux ouverts ou affectés par la violence par exemple. Ces chiffres sont semblables à ceux donnés par l’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie. Mais ils divergent de ceux communiqués par d’autres organismes de la société civile, explique Frantz Duval, avant de conclure: « En attendant la prochaine sortie de Pierre-Louis Opont , (président du Conseil électoral ndlr), et la divulgation du taux de participation, on peut se demander qui croire quand les chiffres parlent.

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Albert Camus sur Hiroshima.

L’éditorial de Combat du 8 août 1945

—Par Albert Camus  —.

Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique.

On nous apprend, en effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.

En attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles.

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Pour ne pas ruser avec l’histoire !

— Par Robert Saé —
miganA l’écoute des propos de certains dirigeants politiques, on est amené à se demander s’ils sont victimes d’une profonde inconscience ou coupables d’une totale absence d’éthique!
Alors que tous les analystes et observateurs avisés ne cessent d’alerter l’opinion sur les catastrophes naturelles et alimentaires qu’entrainera le changement climatique, alors que les puissances rivales régnant sur le monde se positionnent manifestement pour un conflit militaire majeur, alors que les institutions financières internationales et leurs gouvernements aux ordres piétinent avec arrogance la souveraineté et l’expression démocratique des peuples, alors que les puissances occidentales redoublent d’agressivité dans leurs pratiques subversives et sèment le chaos dans le monde, il se trouve des « autonomistes » et autres « patriotes » pour considérer que la conquête des rênes de la CTM (collectivité Territoriale de Martinique) est la « mère des batailles » ! Selon eux, les colonialistes français leur auraient octroyé la « responsabilité » à travers cette collectivité cadrée par « l’identité législative » inscrite dans une constitution qui nous a rabaissés au rang de « population » ! Que retiennent-ils donc de la leçon grecque ?

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Appel : le théâtre paie sa dette à la Grèce !

theatre_grecAristophane, Eschyle, Euripide, Sophocle : Nous proposons de payer notre dette poélitique à la Grèce par une “Agora des mots et des idées“ où les artistes et les citoyens pourront dire à leur manière les mots d’hier et d’aujourd’hui le Jeudi 16 Juillet à 20h30 à la place du Petit Palais d’Avignon.
Nous, hommes et femmes dont le théâtre est une part de notre vie, devons tant à la Grèce.
Notre dette est immense.
Le théâtre et la démocratie sont nés en même temps, et au même endroit, sur l’Agora d’Athènes. Ils ont grandi au cœur de notre continent et du monde. Nous ne perdons pas la mémoire.
Nous croyons en l’Europe, celle du savoir et de l’imaginaire partagé. Nous croyons en l’Europe démocratique, celle où chaque citoyen compte pour un. Nous croyons que la crise actuelle sera demain un levier pour bâtir cette Europe-là, celle qui sera au service d’une mondialité de l’échange et du co-développement.
Nous sommes solidaires des Grecs, nous sommes à leurs côtés. Ils sont notre meilleur soutien pour chasser l’austérité de notre continent et remettre l’être humain et la solidarité au cœur de notre projet commun.

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Une Europe contre les peuples et la démocratie

europe_allemande— Par François Bonnet —

L’euro a accouché d’un monstre politique. L’humiliant accord imposé à Alexis Tsipras le démontre une fois encore: il n’est pas de marges de manœuvre politiques possibles dans une zone monétaire devenue l’otage des idéologues du libéralisme.
Depuis dimanche soir, le hashstag #ThisIsaCoup est l’un des plus suivis sur Twitter. De l’économiste Prix Nobel Paul Krugman à l’ancien ministre grec Yanis Varoufakis, en passant par le souverainiste français Nicolas Dupont-Aignant, le #CestUnCoup canalise les indignations contre l’accord imposé par les Européens à la Grèce en échange de son sauvetage financier.
Coup d’Etat? L’expression peut cristalliser les désaccords mais une chose n’est guère contestable: les «institutions européennes» ont bel et bien décidé de prendre le pouvoir en Grèce. La proposition du socialiste allemand Martin Schulz, président du parlement européen, d’installer «un gouvernement de technocrates» à Athènes s’est ainsi réalisée de fait, au terme d’un week end de négociations qui a vu l’Allemagne imposer de bout en bout sa ligne.

C’est la vraie démonstration de ce week end: la zone euro et ses présumés critères de gestion ont accouché d’un monstre politique.

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Varoufakis: pourquoi l’Allemagne refuse d’alléger la dette de la Grèce

varoufakisTribune libre dans The Guardian

Publié le 11 juillet 2015

(traduit par Monica M.)

Le Sommet de l’Union européenne de demain scellera le destin de la Grèce dans la Zone Euro. Pendant que j’écris ces lignes, Euclid Tsakalotos, mon camarade, grand ami et successeur au Ministère des Finances de la Grèce, va participer à une réunion de l’Eurogroupe qui déterminera si un accord entre la Grèce et nos créanciers est possible et si cet accord comporte un allègement de la dette qui permettrait à l’économie grecque d’être viable dans la Zone euro. Euclid apporte avec lui un plan de restructuration de la dette, modéré et bien pensé, qui respecte sans aucun doute à la fois les intérêts de la Grèce et de ses créanciers (j’ai l’intention d’en publier les détails lundi, une fois que la poussière sera retombée). Si ces modestes propositions de restructuration sont rejetées, comme les propos du ministre des Finances allemand le suggèrent, le Sommet de l’Union européenne de dimanche décidera si l’UE jette la Grèce hors de la Zone Euro maintenant ou si elle l’y maintient pendant un temps plus ou moins long, dans un état de plus en plus grande misère, jusqu’à ce qu’elle s’en aille.

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Madame Merkel, réduisez la dette grecque pour éviter un « nouveau désastre » humain

— Collectif —

dette_vautoursL’austérité sans fin que l’Europe impose au peuple grec ne fonctionne pas. La Grèce vient d’exprimer haut et fort son refus de nouvelles mesures. Comme beaucoup le pressentaient, les exigences financières de l’Europe ont donné l’estoc à l’économie grecque, font s’envoler la courbe du chômage, s’effondrer le système bancaire, et n’ont fait qu’empirer le problème de la dette qui a atteint le taux mirobolant de 175 % du PIB. Aujourd’hui, l’économie stagne, les recettes fiscales sont au plus bas, la production et l’emploi sont déprimés, et les entreprises manquent de capitaux.

L’impact humanitaire a été colossal : 40 % des enfants grecs vivent dans la pauvreté, la mortalité infantile monte en flèche et le chômage touche près de 50 % des jeunes. La corruption, l’évasion fiscale et la gouvernance déplorable des précédents gouvernements ont contribué à gonfler démesurément la dette. Le peuple grec s’est plié à la plupart des mesures d’austérité que vous avez imposées : contraction des salaires, réduction des dépenses publiques, coupe des retraites, privatisations et dérégulations, et augmentation des impôts.

Mais depuis quelques années, les nombreux programmes d’ajustement infligés à la Grèce et consorts n’ont conduit qu’à l’instauration d’une Grande Dépression comparable à celle qu’a dû traverser l’Europe entre 1929 et 1933.

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Le vote fertile du peuple grec

— Par André Lucrèce * —
grece_lagardeSaluons d’abord cette éclosion de courage – en dépit de toutes les pressions et de tous les excès de langage – afin de faire face à une tentative consistant à réduire un peuple à l’impuissance et à l’acquiescement aux injonctions des puissants. Ces injonctions les plus folles, les plus irresponsables et les plus perverses constituaient un curieux mélange d’irrespect et de cruauté qui méritaient d’être rejeté par le peuple grec.
Mais pourquoi s’intéresser à la crise entre la Grèce et l’Europe, question qui pourrait nous paraître lointaine et extérieure à nos préoccupations ?
D’abord parce que la Grèce se trouve dans une situation qui n’est pas si éloignée de la nôtre : une économie en grande difficulté, un chômage à 28% (24% chez nous), 60% pour ce qui est du chômage des jeunes, le même taux en ce qui nous concerne, des inégalités sociales criantes, une jeunesse aux abois. Ensuite parce que les leçons de l’histoire sont toujours instructives.
Certes, la Grèce est un pays souverain. Et c’est bien là le problème.
Car à travers la crise gréco-européenne, nous assistons à une forme d’agression contre la souveraineté d’un pays et contre son gouvernement démocratiquement élu, sous prétexte que ce pays est en difficulté et que l’Europe, la Banque Centrale Européenne et le FMI se portent prétendument à son secours.

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Nous valons mieux qu’une vaine bataille électorale

— Par Sarah Johannes Elisabeth *—

lajenes_douvanNous reconnaissons que nos brèves années ne sauraient mesurer avec justesse l’éternité de votre engagement envers la jeunesse martiniquaise.
Quelles que soient vos formations politiques, vos ambitions personnelles, vos considérations intimes, vous nous avez régulièrement rappelé votre détermination à créer les conditions de notre épanouissement… futur.
Confrontés à un niveau de chômage structurellement et indécemment élevé, à une précarité angoissante et parfois même à une lassitude ankylosante, vous avez su, faut-il savoir le reconnaître, prouver votre capacité à vous rassembler sur ces sujets pour agir ensemble. Parfois. Lucides, vous avez pris conscience que vos seules actions ne suffisent plus, ni à satisfaire nos espérances ni à libérer nos entraves.
Nos expressions diverses ont permis d’aboutir à la parution d’un livre blanc « contribution de la jeunesse au PADM » soit un ensemble de propositions qui concerne notre avenir. Nous ne pouvions que nous réjouir de la reprise à un niveau politique des propositions issues du livre blanc comme le dispositif Migration Retour et le Césairus, bien que nous n’ayons malheureusement pas été associés au pilotage et à l’élaboration des projets.

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Grèce : « Non! Vous ne nous volerez pas nos vies!

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— Par Robert Saé —

Enfin ! La Grèce sort de l’inconnu! Pendant que les propagandistes du libéralisme sauvage agitent leur épouvantail, le peuple Grec a signifié que l’incertitude et l’irresponsabilité consistaient précisément  à  rester sous la coupe des spéculateurs et des usuriers ! Les économistes de service et les politiques aux ordres ont eu beau rivaliser dans la désinformation, le peuple Grec a compris que  les institutions financières et leurs gouvernements relais n’ont jamais « aidé la Grèce » en réduisant les salaires et les pensions ou en détruisant le secteur public, mais que leur seule préoccupation était d’aider les spéculateurs à rafler la mise. Les efforts  pour attiser les égoïsmes et les chauvinismes afin d’isoler le peuple Grec ont été vains. Sa résistance  a recueilli encouragement et soutien  de la part de tous les autres peuples européens. Ceux-ci ont bien compris que le pillage dont ils sont victimes ne cesserait absolument pas même si les « créanciers » parvenaient à étrangler le peuple Grec.

Enfin !  La Grèce pourra envisager la fin de la faillite! Pendant que  les profiteurs  crient au loup,  le peuple Grec énonce que  sa faillite à lui  est fruit de l’austérité et qu’il s’agit de reconstruire une économie qui soit au service des êtres humains !

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« La Martinique avance » ou du destin contrarié d’un slogan politique

— Par Serge Harpin —

martinique_avance_ou_pasLa première attestation de la formule dans l’espace public Martiniquais date du « deuxième plan de relance régional » (2013). Ce devait être un coup médiatique pour signifier, sur un temps qu’on voulait long – la durée de la « relance » – un changement radical, voire, pour les plus exaltés, « révolutionnaire » dans la conduite des affaires locales dans ce « confetti de l’Empire » (J.-C.GUILLEBAUD,1976) où on joue à « l’État Nation » (1).

L’idée, on l’aura bien compris, était de combiner la dynamique créée par « la relance » et une campagne de communication politique d’envergure. C’était de bonne guerre. Dès lors, l’enjeu de « la relance » n’était plus simplement économique mais aussi – et on pourrait même dire « mais surtout » – politique avec cette obsession de l’image et de la mise en scène. Ainsi, la multiplication et la répartition méticuleusement pesées, et calculées des chantiers sur tout le territoire ne relevaient pas seulement d’un souci de programmation pertinente et efficace des travaux mais également et très fortement d’un parti pris électoraliste.

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3 juillet 1905, le projet de loi relatif à la séparation de l’Église et de l’État

— Par Jean-Paul Scot, historien —

loi-1905Depuis les crimes de janvier 2015, tout le monde ou presque se réclame de la laïcité dans la plus grande confusion. Rien d’étonnant: elle est aujourd’hui trop souvent incomprise, falsifiée et dénaturée. Si la France est définie depuis 1946 comme une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale », c’est à la suite des très longues luttes qui ont abouti à la séparation des Églises et de l’État par la loi du 9 décembre 1905, que la Cour européenne des droits de l’homme a qualifiée de « clé de voûte de la laïcité française».
Sous l’Ancien Régime, le catholicisme était la seule religion d’État légitimant la monarchie de droit divin. Cependant, dès Philippe le Bel (XIII e – XIV e siècle), la France fut le premier État européen à rejeter la théocratie pontificale et la suprématie du pouvoir religieux sur le pouvoir politique.
Néanmoins, les pouvoirs temporel et spirituel étaient seulement distincts, pas séparés, car ils avaient le même objectif: imposer à tous les sujets du roi les « devoirs envers Dieu».

La France a également été le premier État à instaurer la tolérance.

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Manifeste contre l’indifférence

— Par Monique Manigat et Alain Louis-Gustave —

En septembre 2013, la décision de la cour constitutionnelle de la République dominicaine de déchoir de leur nationalité plusieurs centaines de milliers de citoyens (près de 500 000 selon certaines estimations) nés en République dominicaine de parents étrangers, pour la plupart Haïtiens, en remontant jusqu’à 1930, et de les déporter vers leur pays d’origine, a suscité de fortes protestations internationales. Les diverses séances de négociations entre les deux pays, sous des apparences cordiales, portant sur leurs nombreux sujets de contentieux, notamment économiques, n’ont pas empêché la mise en oeuvre de cette décision à partir du 17 juin 2015.
C’est une nouvelle catastrophe humanitaire massive qui commence dans une relative indifférence. C’est un drame effroyable qui s’annonce, en Haïti, pour ces centaines de milliers de personnes qui ne sont pas Haïtiens mais apatrides et qui souvent ne parlent ni créole, ni français.
Curieusement, les protestations semblent aujourd’hui moins fortes, ou moins audibles, qu’il y a deux ans. Le sujet est abordé anecdotiquement par les médias, comme le énième épisode anodin d’une longue série noire à laquelle on s’est lâchement habitué.

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La Grèce au cœur de l’Europe !

dette_illegitimeAPPEL. Le peuple grec n’a pas un problème avec l’Europe.
Lui et nous avons un problème avec ce pouvoir « européen » qui asservit et détruit l’Europe !

Nous ne croyons pas que le peuple grec soit coupable du doublement de sa dette publique en moins de dix ans [1]. Ni qu’il doive payer cette dette artificiellement gonflée du saccage de ses droits sociaux, du naufrage de sa démocratie.

Depuis des années les pouvoirs nationaux et supranationaux qui contrôlent l’Union Européenne lui infligent une austérité assortie de « réformes structurelles » qui ruinent son économie et l’enfoncent dans une misère croissante.

Premiers signataires

Antoine Artous, Etienne Balibar, Sophie Bessis, Jacques Bidet, Luc Boltanski, Gilles Bounoure, Marie-Pierre Bourcier, Claude Calame, Patrick Chamoiseau, Patrice Cohen Seat, Jean-Numa Ducange, Jean-Louis Fabiani, Michel Husson, Michael Löwy, Marie-José Malis, Jean-Louis Martinelli, Gus Massiah, Jean-Claude Petit, Philippe Pignarre, Michèle Riot-Sarcey, Pierre Salama, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Francis Sitel, Bernard Stiegler, Hervé Télémaque, Jacques Testart, Eleni Varikas, Pierre Zarka…
Aujourd’hui le peuple grec dans un sursaut de dignité et de lucidité a donné une majorité électorale à une gauche radicale étrangère aux corruptions et aux compromissions d’hier, qui a formé un gouvernement dont le mandat est de repousser les diktats de la « Troïka » (FMI, BCE, Commission européenne) et d’appliquer une politique de rupture avec cette austérité criminelle.

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Projet de loi relatif au droit des étrangers en France: mettre fin au régime d’exception en outre-mer

ldh_gwada-2Pointe-à-Pitre le 22 juin 2015
Madame, Messieurs les Députés Messieurs les Sénateurs,
La LDH Guadeloupe, par son action d’aide et assistance auprès des caribéens immigrés, est au cœur des difficultés et tracasseries administratives que ces derniers rencontrent au quotidien, soit pour obtenir un rendez-vous avec l’administration préfectorale, à l’effet de déposer une demande de titre de séjour en vue de leur régularisation sur le territoire, soit pour l’obtention d’un titre de séjour qui sont souvent rejetés, alors même, que certains remplissent les conditions exigées par le CESEDA.
La LDH qui s’est toujours opposée à la logique restrictive et répressive qui a inspiré, depuis des années, les politiques d’immigration menées par les gouvernements successifs méconnaissant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, laquelle autorise quiconque à quitter son pays et à chercher refuge ailleurs, fragilisent la situation des ressortissants des pays de la caraïbe, (singulièrement Haïti, Saint-Domingue ou la Dominique) se trouvant sur le territoire de la Guadeloupe.
La LDH Guadeloupe, de par son expérience d’accompagnement dans la défense des droits des migrants étrangers sur le terrain, est en mesure de juger que la politique du gouvernement actuel est marquée, malgré quelques avancées concernant les possibilités de régularisation offertes aux parents d’enfants scolarisés, par une continuité voire une aggravation tant en matière de séjour et de droit d’asile que de gestion de situation des dossiers par la Préfecture.

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Les fous d’Allah et les trafiquants de drogue

— Par Michel Herland —

11 janvier 2015 Paris, Place de la République

Les événements tragiques du mois de janvier 2015 ont provoqué chez quelques intellectuels classés à gauche une réaction paradoxale, que l’on peut identifier au communautarisme le plus extrême : l’État ne devrait pas seulement une forme de respect minimale aux cultures minoritaires, y compris les religions (ce qui est conforme au consensus national), il deviendrait comptable de la survie culturelle de chaque communauté. Qui plus est, nous serions, nous les Occidentaux, et les Français en particulier, collectivement responsables de ces événements et l’islam n’aurait rien à y voir.

Il suffit pourtant de réfléchir un tout petit peu pour comprendre que si les politiques suivies en  France sont, pour partie au moins, à l’origine, d’un certain nombre des difficultés que rencontrent beaucoup de membres de la minorité musulmane, ces politiques ne sont pas responsables du djihad ici ou ailleurs. D’une part parce que la montée de l’intégrisme musulman est un phénomène global. D’autre part parce que, en France même, les ratés de l’assimilation ne se sont pas tous rangés sous la bannière d’un islam revanchard et cruel.

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« Imposer une limite d’âge à 70 ans pour se porter candidat n’est pas une mauvaise idée » Sauf en Martinique ?

limite_70Le ministre de la Jeunesse, Patrick Kanner, a reçu ce lundi un rapport sur les jeunes et la vie politique. Parmi les mesures proposées, l’interdiction d’exercer plus de trois mandats consécutifs pour un homme politique, mais surtout, l’instauration d’une limite d’âge. L’agence France Stratégie recommande de mettre d’office les hommes politiques à la retraite à 70 ans.

Pierre Laurent, président du Parti communiste français (PCF), estime que «ce n’est pas une mauvaise idée». Quant à la privation de plus de trois mandats, c’est «une bonne proposition» selon le sénateur qui rappelle que cette mesure «fait partie de [son] programme depuis très longtemps».
Sociologue au Centre d’études de la vie politique française (CEVIPOF, CNRS-Fondation nationale des sciences politiques), Anne Muxel démontre, dans son nouvel ouvrage L’expérience politique des jeunes*, comment ces derniers entretiennent avec la politique un lien construit entre héritage et expérimentation. Si leur intérêt pour ce domaine est bien réel, la forme de leur engagement, elle, a changé, tout comme le contexte même de l’action politique. Une analyse qui bouscule nombre d’idées reçues.

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Les jeunes et la politique : autant mais autrement

—Par Anne Muxel —
Non, les jeunes ne sont pas dépolitisés !

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Je suis l’auteur de «L’insurrection qui vient»

— Par collectif —
insurrection_qui_vient-3Pour motiver son renvoi en correctionnel du groupe de Tarnac pour terrorisme, la justice s’appuie sur ce pamphlet anticapitaliste dont elle attribue l’écriture à Julien Coupat. Des intellectuels et des écrivains, dont François Bégaudeau ou Frédéric Lordon, s’inquiètent qu’un livre devienne pièce centrale d’un procès, et rappellent la liberté de critiquer la société capitaliste.
Le parquet du tribunal de grande instance de Paris vient de demander le renvoi en correctionnelle de huit personnes, dont trois pour actes de terrorisme, dans l’affaire dite «de Tarnac». Une affaire lancée, voilà sept ans, par une opération à grand spectacle qui avait vu les forces de l’ordre cagoulées se déployer autour d’une «épicerie tapie dans l’ombre». La défense pugnace des mis en cause et quelques enquêtes sérieuses ont permis depuis longtemps à tout un chacun de comprendre qu’il s’agissait d’une opération de communication du pouvoir sarkozyste de l’époque. Une opération que, par esprit de corps, la police et la magistrature, avec l’appui du personnel politique au pouvoir aujourd’hui, n’ont pas voulu démentir⋅ Et quel pouvoir peut-il, de nos jours, se passer de l’antiterrorisme, ne fût-ce que pour remonter brièvement dans les sondages ?

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Octroi de mer : la déductibilité, nécessaire réforme

— Par Eric Eloré, adjoint au maire du Marin —
octroi_de_mer-3Dans la conjoncture économique actuelle, les mesures visant à favoriser les échanges commerciaux entre la Martinique et son environnement régional (confère le président de la République lors de sa visite), rendent nécessaire de créer un dispositif fiscal lui aussi favorable à la facilitation des échanges commerciaux.
L’octroi de mer est reconnu à travers ses fondements juridiques et historiques, pour la place qu’il tient dans le financement des collectivités et sur son rôle de stimulateur de l’économie. Selon l’étude d’impact qui accompagne l’actuel projet de loi, il répond à un double objectif : un élément essentiel pour une stratégie de développement des filières de production, une manne importante qui donne aux collectivités d’Outre-mer une capacité d’autofinancement exceptionnelle. L’ancrage juridique communautaire reconnaît le dispositif conforme aux normes européennes, car il n’établit pas de discrimination entre les produits fabriqués localement et ceux de fabrication nationale ou communautaire.
Le cadre communautaire reconnaît toutefois, comme stratégique dans le développement de l’économie locale, la possibilité pour les conseils territoriaux de voter une exonération de l’octroi de mer.

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Le citoyen et la lutte politique

— Par Robert Saé —

1.    Des mots qui cachent une lutte politique
Est-ce un hasard si aujourd’hui on parle plus de « mouvements citoyens » que de « luttes populaires » ? Certainement pas ! Cela participe de la campagne menée par les propagandistes du système dominant pour dévoyer la résistance des peuples.
Les dirigeants des pays impérialistes occidentaux sont pleinement conscients que le fossé s’élargit entre, d’un côté, leurs institutions et leurs partis politiques et, de l’autre, les populations écœurées par les inégalités, les injustices, les magouilles et les promesses non-tenues. Constatant aussi que les luttes populaires visent de plus en plus explicitement à remettre en cause le système lui-même, il était vital pour eux d’organiser une contre offensive afin, d’une part, de masquer les enjeux et l’acuité de la lutte politique et, d’autre part, de reprendre le contrôle des populations qui échappent de plus en plus massivement aux mécanismes mis en place pour les dominer. Voila donc désormais, les maîtres du système devenus les plus grands défenseurs de la « démocratie » et des « mouvements citoyens » et ceux qui, seuls, seraient qualifiés pour en attribuer le label.

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« Hébétés, nous marchons vers le désastre… »

stop_mainTRIBUNE – L’ancien ministre Arnaud Montebourg se rappelle au bon souvenir de François Hollande et Manuel Valls. Avec le banquier d’affaires Matthieu Pigasse, il publie dans le JDD une tribune au vitriol contre la politique du gouvernement. La voici en intégralité.
Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C’est la démocratie qui est cette fois menacée, car les progrès du Front national dans le pays sont aussi graves que spectaculaires et son accession possible au pouvoir est désormais dans toutes les têtes. Prenant la mesure de la gravité de la situation, peut-être serait-il nécessaire que nos dirigeants cessent de commenter ce que fait ou dit le FN ou que cesse encore cette culpabilisation inutile des électeurs dans cette « lutte » purement verbale et artificielle « contre » le Front national. Faire semblant de combattre le FN pour se donner bonne conscience n’a aucun effet. On serait, au contraire, bien avisé d’agir sur les causes réelles et profondes qui jettent des millions de Français dans ses bras : l’explosion du chômage, la hausse de la pauvreté et la montée du sentiment de vulnérabilité dans presque toutes les couches de la société française.

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