Catégorie : Politiques

Hollande-Valls toujours plus à droite : L’Etat justifie les contrôles au faciès

— Par Michaël Hajdenberg —

controle_facies-3L’État français, condamné pour cinq contrôles au faciès, a décidé de se pourvoir en cassation. Mediapart a pris connaissance du mémoire qui vient d’être transmis à la Cour, dans lequel il est jugé légitime de ne contrôler que les Noirs et les Arabes au motif qu’ils ont plus de chances d’être étrangers et donc sans papiers. Pour la première fois, l’État valide ainsi le principe même du contrôle au faciès, à l’encontre d’une jurisprudence nationale et internationale constante sur le sujet.

Pour l’État, il ne s’agit plus de minimiser les contrôles au faciès, ou seulement de contester au cas par cas la démonstration qui en serait faite. Mais d’assumer. Oui, explique le représentant de l’État dans un mémoire en justice que Mediapart a pu consulter, il est légitime de contrôler les Noirs et les Arabes si l’on cherche de possibles infractions à la législation sur les étrangers. Il serait donc logique de les arrêter et de les fouiller tandis qu’on laisse les Français blancs non suspects poursuivre leur chemin. Ce qui ressemble à une nouvelle doctrine, écrite certes dans un langage technique, désigne de fait chaque Noir et chaque Arabe comme un délinquant en puissance.

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Une dangereuse dérive sécuritaire

— Communiqué de LDH Guadeloupe & Amnesty International Guadeloupe —

ldh_amesty_971Lors d’un débat organisé au lycée Faustin FLERET de Morne-à-l’Eau, un lycéen de 16 ans, inscrit en 1ère, a prononcé quelques phrases que le professeur, sans lui permettre, semble-t-il, de développer sereinement son analyse, a considérées comme favorables au djihad (selon les témoignages, il aurait, en fait, rappelé que de tels débats n’avaient pas eu lieu lors d’interventions des forces françaises en Afrique causant de nombreuses victimes, et émis un avis nuancé sur le djihad). Suite à la communication qui lui en a été faite, le Parquet de Pointe-à-Pitre a diligenté une enquête : une perquisition à son domicile n’a abouti à la découverte d’aucun élément suspect, l’adolescent a été placé en garde à vue pendant 35 heures puis a été déféré à l’audience du mardi 23 février du Tribunal Correctionnel de Pointe-à-Pitre. Ses avocats ont soulevé une exception d’inconstitutionnalité. L’affaire a été renvoyée. L’opinion publique s’en est émue. Ses camarades du Lycée ont déclenché un mouvement de grève.

La LDH Guadeloupe observe

• qu’en milieu scolaire, des débats de ce type sont organisés sous la responsabilité de l’enseignant ;
• que le lycéen, comme tous ses camarades, a été invité à donner son avis ;
• que la production de cet avis aurait dû normalement donner lieu à une argumentation pédagogique, éducative de l’enseignant et non pas à un signalement auprès de sa hiérarchie administrative puis à une dénonciation à la justice ;
• qu’ainsi, le lycéen a été piégé par ses éducateurs ;

• que l’enseignant et tous ses supérieurs hiérarchiques (Proviseur et Recteur) ont manqué à leur devoir premier d’éducateurs.

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25 ème anniversaire de la mort de Sonny Rupaire

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25 fevrier 1991

Sonny Rupaire, le père de la poésie de langue créole, décède. L’aphorisme:

« Jou nou ké mété ajounou pòkò  vwè jou »

est assez significatif de son engagement politique.

Sonny Rupaire (Soni Ripè) est né le 7 novembre 1940 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Son enfance est tôt marquée par le décès de sa mère en 1947 : un passage initiatique à une sensibilité à fleur de peau, autant dire un coup d’ « état de poésie » permanent. Les études secondaires au Lycée Carnot de Pointe-à-Pitre (1953) puis l’École Normale (à Pointe-à-Pitre, 1959) sont pour lui l’occasion de la fraternité partagée, et surtout le lieu de révélation du poète ; ainsi, il participera pour la première fois aux Jeux Floraux en 1955. Ces jeux étaient à l’époque une véritable institution qui récompensait les meilleurs poètes de l’archipel guadeloupéen.

À la fin de ses études en 1961, Rupaire prend son premier poste comme instituteur à Saint-Claude (Guadeloupe). Par insoumission, il refuse de faire la guerre d’Algérie dans le camp des forces coloniales françaises et il rejoint – à la frontière marocaine, ayant passé par l’Europe de l’Est – l’A.L.N.

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La dignité n’est pas dans le dico!

— Par Lucien Cidalise Montaise —
cireurLa prestation télévisée de M. Monplaisir, 1er Vice Président de l’Assemblée de la Collectivité de Martinique, le Dimanche 21 Février 2016 à Martinique 1ere, face à un journaliste faire valoir qui ne se cache pas ou qui ignore qui il est, a été stupéfiante et m’oblige à poser ces questions au Service Public qui se nomme Martinique 1ere et aussi à l’interviewé ! Oser annoncer, alors que son Président Marie-Jeanne prétendait aux lendemains des résultats électoraux pour la constitution de la nouvelle collectivité, qu’il était « le président de tous les Martiniquais ! », ce talentueux représentant de commerce, mais surtout de la finance gourmande :
-Ne répond pas à la question brûlante d’actualité, mais posée une Seule Fois, concernant les tragiques évènements de Chalvet où des crimes ont été commis avec la complicité des forces de l’ordre colonialiste .
– Affirme doctement que «  cela !  ne se reproduise   plus ! ».Cela ! Quel mépris pour Ilmany et Marie-Louise !
– Répand la nouvelle de l’arrivée prochaine de ses parrains politiques, Sarkozy et Juppé , candidats de droite à l’élection présidentielle française qui approche à grands pas.

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Calais : Les bulldozers ne font pas une politique !

— Collectif —

bouteur_calaisUne fois de plus, l’unique réponse qu’envisagent les pouvoirs publics face à la situation dans le Calaisis, c’est l’évacuation d’un camp de réfugiés, et leur dispersion. On feint de s’attaquer aux causes réelles du problème ; mais en réalité, en s’en prenant aux victimes condamnées à se disperser dans la peur, cette politique ne fait que le déplacer et l’aggraver. Cette « solution » n’en est pas une.

Aux huit organisations qui ont adressé une lettre ouverte à Bernard Cazeneuve pour lui demander de surseoir à l’évacuation programmée d’une grande partie de la « jungle » de Calais, le ministre de l’Intérieur vient d’adresser une réponse qui est une fin de non-recevoir : il justifie sa décision à coups de propos incantatoires sur le respect des droits fondamentaux des migrants et le bien-fondé de politiques qui ne varient pas depuis des années, malgré leur échec évident ; et il rappelle aux associations leur « partenariat » avec l’État comme pour les impliquer dans la politique qu’elles contestent. Dans la foulée, la préfecture du Pas-de-Calais vient de publier un arrêté ordonnant aux occupants de la zone sud du bidonville, dite « la Lande », de quitter les lieux mardi 23 février au plus tard.

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« Trop c’est trop »

— Collectif —
Ibastal est des vérités désagréables à dire, mais il est des moments où il faut savoir les mettre en pleine lumière. Trop, c’est trop ! Les motifs d’insatisfaction sur les politiques menées depuis 2012 n’ont pas manqué, et nous-mêmes, comme d’autres, n’avons pas manqué d’alerter. Depuis quelques mois, ces désaccords se sont mués en une grande inquiétude. La colère populaire s’est confirmée sans appel par quatre défaites électorales successives. Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés.

Bien sûr, nous n’oublions pas les succès de la COP21, la priorité donnée à la lutte contre les inégalités à l’école, les avancées de la loi santé. Mais, à côté de cela, que de reculs !

La gauche avait déjà assisté, incrédule, en janvier 2014, au pacte avec le Medef qui se révéla un marché de dupes. Nos mises en garde avaient alors été ignorées. Nous aurions aimé nous tromper.

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Crise migratoire. L’Europe montrée du doigt par Amnesty International

sos_europe_migrantsDans un rapport, Amnesty International épingle la gestion « honteuse » par l’Europe de la crise des migrants. La France est jugée « liberticide » dans sa réponse aux attentats.
L’organisation internationale a également dénoncé la réaction « honteuse » des pays européens à la crise des migrants.

Plutôt habituée à fustiger les dictatures pour leurs abus, l’organisation cible cette année le Vieux Continent, qui « se targue d’avoir le système de protection des droits le plus sophistiqué de la planète », selon son directeur pour l’Europe John Dalhusien.

« C’est toujours le cas mais les jours où on pouvait croire cela comme acquis sont révolus », a-t-il déploré devant la presse.

Salil Shetty, le secrétaire général d’Amnesty, a qualifié de « honteuse » l’attitude des pays européens face à la crise des migrants qui fuient la guerre au Proche-Orient.

« 70 ans de progrès en danger »
« L’UE, qui compte plus de 500 millions d’habitants et qui constitue l’ensemble politique le plus riche de la planète, s’est singulièrement montrée incapable d’apporter une réponse cohérente, humaine et respectueuse des droits humains », insiste Amnesty dans son rapport.

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Droit du travail : nous sommes en état d’urgence

— Tribune du GRS —

droit_du_w_meurtreLe patronat et la droite osaient à peine en rêver. Avec son début de réécriture du Code du travail, le gouvernement Hollande-Valls se propose de passer à l’acte : faire table rase de plus d’un siècle de droits des salariéEs, conquis souvent de haute lutte.
Dans cette nouvelle version, le Code du travail ne serait plus censé être protecteur des salariéEs mais placerait sur un plan d’égalité le « bon fonctionnement de l’entreprise » et les libertés fondamentales des salariés.

Le temps de travail, première cible du Code du travail « socialiste ».

=>La durée journalière de travail pourrait passer de 10h à 12h et de 46h à 48h pour la semaine
=>le temps de repos quotidien minimum de 11h pourrait être fractionné
=>les astreintes seraient effectuées sur le temps de repos
=>les apprentis pourraient travailler jusqu’à 10h par jour et 40h par semaine (8h et 35h aujourd’hui)
=>le forfait-jour serait applicable dans les entreprises de moins de 50 salariéEs sans accord d’entreprise ( Elles sont peu nombreuses en Martinique, les entreprises qui dépassent 50 employéEs)
=>afin de neutraliser le déclenchement des heures supplémentaires le temps de travail pourrait être calculé sur 3 ans
=>la diminution de la rémunération des heures supplémentaires jusqu’à 10% deviendrait possible dans toutes les entreprises
=>Même le nombre de jours pour congés spéciaux comme celui consécutif au décès d’un proche n’est plus garanti par la loi.

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Loi travail : non, merci !

loi_travail_non_merciLa ministre du travail propose une réforme qui transforme en profondeur le code du travail.

Parmi les éléments proposés dans le projet actuel

☞ En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale est plafonnée à 15 mois de salaire.

☞ Les 11 heures de repos obligatoire par tranche de 24 heures peuvent être fractionnées.

☞ Une entreprise peut, par accord, baisser les salaires et changer le temps de travail

☞ Les temps d’astreinte peuvent être décomptés des temps de repos

☞ Le dispositif « forfaits-jours », qui permet de ne pas décompter les heures de travail, est étendu

☞ Les apprentis mineurs pourront travailler 10 heures par jour et 40 heures par semaine

☞ Le plancher de 24 heures hebdomadaires pour un contrat à temps partiel n’est plus la règle dans la loi.

☞ Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins rémunérées.

☞ Une mesure peut-être imposée par référendum contre l’avis de 70% des syndicats.

☞ Une entreprise peut faire un plan social sans avoir de difficultés économiques.

☞ Après un accord d’entreprise, un-e salarié-e qui refuse un changement dans son contrat de travail peut être licencié.

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Michel et son épée, sans manche, ni lame…

— Par Philippe Pierre-Charles, Max Rustal —

croiseDans la réponse de Michel Branchi (« A propos de la rageuse algarade de deux éminents sophistes »), écartons d’abord les digressions sans intérêt. Déblayons le terrain pour souligner ce sur quoi il ne veut surtout pas répondre.

Première diversion : Branchi insiste lourdement, à deux reprises : Notre tribune à été publiée « conjointement » (sic) dans France Antilles et le Progressiste. S’il s’agit pour lui de nous intimider à propos des médias qui veulent bien reprendre nos écrits en sous-entendant une relation fonctionnelle entre eux et nous, c’est évidemment peine perdue. Les Staliniens ont toujours voulu contraindre les oppositions de gauche au silence en les accusant d’être accueillies par la « presse bourgeoise ». Ces tactiques hors d’âge ont perdu toute efficacité. Merci sans complexe à toute presse démocratique nous faisant l’honneur de ses colonnes. Et au cas où le cœur en dirait à Justice, pa ni problem ! S’il s’agit de suggérer que nous nous trouvons sur la même ligne politique que le PPM dans l’affaire de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), nous préférons franchement faire confiance à la sagacité de nos lecteurs et lectrices.

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A propos d’une rageuse algarade de deux éminents sophistes

— Par Michel Branchi —

croiseNotre édito de Justice n° 5 du 4 février dernier (et reproduit sur quelques sites) répliquant à Jean-Claude Duverger et à quelques autres qui accusent la nouvelle majorité de la Collectivité Territoriale de Martinique d’ « incompétence » et d’ « immobilisme » et accumulent également critiques, obstacles et accusations mensongères sur ses pas un mois et demi à peine après son installation nous vaut une rageuse algarade du GRS sous le titre « Michel Branchi, nouveau croisé de l’Alliance ». Parmi les critiques du Gran Sanblé et du PCM figurait un premier missile du GRS publié -notons le- conjointement dans France-Antilles du 27/01/2016 et dans « Le Progressiste » du 27/01/2016 sous le titre « CTM : Une nouvelle période politique ? ».

Contrat de gestion ou Alliance ?

Les signataires de la nouvelle philippique, Philippe Pierre-Charles et Max Rustal, publiée sous forme communiqué du 9 février 2016 repris sur les réseaux sociaux et dans France-Antilles du 16/02/2016 nous accusent, comme il se doit pour tous bons trotskystes, d’utiliser « l’amalgame de la pire période stalinienne ».

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En finir avec le procès en islamophobie

— Par Patrick KESSEL, Président du Comité Laïcité République —

laicite_now-2Si le racisme antiarabe doit être combattu, les accusations systématiques d’islamophobie visent en revanche à discréditer l’idée que la laïcité s’applique à tous les cultes, à l’islam comme aux autres.

L’affaire de l’Observatoire de la laïcité, qui oppose certains de ses membres à ses responsables, traduit une opposition de fond entre ceux qui affirment qu’il n’y a pas de problème de laïcité en France et ceux qui pensent au contraire que les problèmes posés par les revendications communautaristes sont de plus en plus nombreux. C’est la résurgence d’un ancien débat qui remonte à la Révolution française.

D’un côté les tenants d’un humanisme qui place la grandeur de chaque individu dans son cheminement vers l’émancipation, toujours inachevée. Ce sont les héritiers des Lumières, pour qui la liberté de conscience et l’égalité en droit entre tous les citoyens, quelles que soient leurs origines, leur couleur de peau, leur sexe, leurs appartenances religieuses ou philosophiques, et en premier lieu l’égalité entre femmes et hommes, ne sont pas négociables.

De l’autre, les tenants du communautarisme pour qui la valeur de l’homme tient à ses racines, aux origines, à l’ethnie, à la religion, à la terre.

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Les appels à la haine de Dieudonné ne relèvent pas de la liberté d’expression

dieudo_reviso_luzCharlie Hebdo, Dieudonné, jusqu’où va la liberté d’expression ?
par Yacine Sahnoune mercredi 14 janvier 2015 17:37, mis à jour le mercredi 14 janvier 2015 à 18h45

Le polémiste Dieudonné est régulièrement poursuivi pour des propos tenus publiquement
Qui n’a pas été choqué par les propos d’un journal, d’un humoriste ou d’une figure médiatique ? Parfois, certains d’entre eux vont très loin. Mais où se situe la ligne rouge ? Que dit la loi ?

« Je me sens Charlie Coulibaly », « Bal tragique à Colombey »… Certains usages de la liberté d’expression choquent. Si pour Me Emmanuel Pierrat, avocat au Barreau de Paris, la « liberté d’expression est un principe quasi absolu », il peut y avoir des « abus ». Et ces abus sont déterminés par la loi.

C’est le cas pour Dieudonné, qui a récemment mêlé « Charlie » au nom de l’auteur de la prise d’otages Porte de Vincennes vendredi dernier. Il est poursuivi pour « apologie du terrorisme », selon la Loi Anti-Terroriste voulue par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. C’est jusqu’à cinq à sept ans de prison si ces propos sont tenus sur Internet.

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RSA contre « bénévolat » obligatoire : Une décision politique inacceptable

mvt_associatifFaut-il rappeler que le bénévolat est par essence (et étymologiquement) un engagement libre et volontaire, et que c’est ce qui en fait la force et la richesse ? Faut-il rappeler qu’il n’a en aucun cas vocation à venir « compenser » des montants versés dans le cadre de la solidarité nationale ?
Le département du Haut-Rhin a adopté vendredi une disposition conditionnant le versement du RSA à la réalisation de 7 heures dites de « bénévolat » auprès d’associations, collectivités locales, établissements publics. Outre le fait que la légalité d’une telle décision semble fortement contestable, les départements n’ayant pas la responsabilité de la définition des modalités d’attribution du RSA, la philosophie qui sous-tend cette décision n’est pas acceptable.

Faut-il rappeler que le bénévolat est par essence (et étymologiquement) un engagement libre et volontaire, et que c’est ce qui en fait la force et la richesse ? Faut-il rappeler qu’il n’a en aucun cas vocation à venir « compenser » des montants versés dans le cadre de la solidarité nationale ?

Il est vrai que la réalisation d’activités bénévoles est un formidable moyen de s’insérer, de partager, de se sentir partie prenante de la société, et ainsi de retrouver une estime de soi qui fait si souvent défaut lorsque l’on se retrouve dans une situation précaire.

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L’appel de 80 économistes pour « sortir de l’impasse économique »

— Par Collectif —

alternativeIl est possible de réenchanter l’avenir, y compris en matière économique. Tel est le sens de cet appel. La gravité de la situation l’exige : nous tenons aujourd’hui à souligner ensemble en tant qu’économistes – par-delà nos sensibilités très diverses – que des alternatives crédibles existent pour sortir de l’impasse.

Le chômage, la précarité, la difficulté à boucler ses fins de mois, marquent la vie de millions de nos concitoyens. Aux souffrances de la vie matérielle s’ajoutent la perte d’espérance, le sentiment que l’avenir est bouché pour notre pays et nos enfants. Les élections régionales ont, après bien d’autres, sonné l’alarme. Les causes de la désespérance sociale ne sont pas qu’économiques, mais nul espoir ne renaîtra si la donne ne change pas en la matière.

Que faire ? Les partisans du libéralisme économique plaident pour réduire plus drastiquement encore la dépense publique, démanteler le droit du travail, remettre en cause la pourtant si indispensable réduction du temps de travail et diminuer le coût du travail par la compression des salaires et des prestations sociales. Cette thérapie de choc a été appliquée en Europe du Sud (Espagne, Grèce, Portugal…).

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Michel Branchi, nouveau croisé de l’Alliance

Tribune du Groupe Révolution Socialiste
croiseDans un récent article consacré à la défense des nouveaux alliés « historiques » de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), Michel Branchi, économiste très médiatique, membre du bureau politique du néo-PCM, mélenchoniste aux présidentielles de 2012, conseiller territorial gransanbliste aujourd’hui, fustige ceux qui veulent « se venger, accumuler les obstacles, les accusations mensongères » contre eux.
Avec un art consommé de l’amalgame rappelant la pire époque stalinienne, il ajoute : « les trotskistes du GRS ne sont pas en reste par ailleurs ». On se doute bien, le qualificatif de « Trotskiste » glissé dans une d’une telle rhétorique n’est sûrement pas un compliment, surtoutsi l’on se rappelle que les ancêtres politiques de l’auteur exhortaient à fusiller ces « chiens enragés ». On se précipite d’autant plus pour découvrir les obstacles, mensonges et autres vengeances dont nous serions coupables, sans nous en être jamais doutés.
Quel n’est notre soulagement d’apprendre que tout simplement, les « chevaliers du GRS, donneurs de leçons de marxisme dogmatique », refusent de voir que la Martinique a changé depuis 1920… ».

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Révision constitutionnelle, déchéance de la nationalité : le vote des élus martiniquais

 carte_identite_coupeLa mesure de déchéance de la nationalité, longtemps réclamée par l’extrême droite et mise en place par le  parti « socialiste » à été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 10 février 2016.

Il s’en est fallu de peu mais le gouvernement a franchi sans encombre le premier obstacle dans la course à la révision constitutionnelle. Au terme d’un mois de débats houleux, l’Assemblée nationale a voté mercredi le projet de révision constitutionnelle annoncé par François Hollande après les attentats du 13 novembre par 317 voix, contre 199, et 51 abstentions.

Ce texte, qui inscrit dans la loi fondamentale le régime de l’état d’urgence et la déchéance de nationalité pour les auteurs de crimes et délits terroristes, a ainsi totalisé légèrement plus des trois cinquièmes des suffrages exprimés, condition sine qua non pour que la réforme aboutisse au congrès à Versailles. Encore faut-il que le Sénat l’adopte dans les mêmes termes et les mêmes proportions, ce qui est loin d’être acquis.

Pour : Bruno Nestor Azérot 👿
Contre : Alfred Marie-Jeanne, Jean-Philippe Nilor 🙂

Abstention : Serge Letchimy 🙁

Analyse du scrutin n° 1237
Première séance du 10/02/2016

Scrutin public sur l’ensemble du projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation (première lecture).

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La constitutionnalisation de l’Etat d’urgence votée dans une Assemblée aux trois quarts vide

etat_d_urgence-3Les députés français ont adopté lundi soir par 103 voix contre 26 l’article premier du projet de loi qui inscrit dans la Constitution l’état d’urgence. Ils s’attaquent ce mardi à l’examen de l’article 2 qui étend la déchéance de la nationalité française…

Ce premier volet du projet de loi constitutionnelle prévoit que l’état d’urgence sera « décrété en Conseil des ministres » soit « en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public », soit en cas de « calamité publique » (événements naturels).
Comme actuellement, seul le Parlement pourra proroger l’état d’urgence au-delà des douze jours initiaux, par une loi en fixant la durée.
Les amendements votés

Avec l’avis favorable du gouvernement, les députés ont voté peu avant un amendement de l’UDI pour restreindre la durée de prorogation à une période maximale de quatre mois, renouvelable après un vote du Parlement. Le Premier ministre, selon lequel cette durée « ne repose pas sur des éléments précis », a jugé que cette borne de quatre mois « ne modifie pas fondamentalement l’équilibre par rapport à ce qui a été voté de trois mois (pour l’état d’urgence en vigueur ndlr) et donne un peu plus de marge ».

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Toujours plus sur Heidegger

— Par Maurice Ulrich —
heideggerL’historien Guillaume Payen, avec une biographie, et la philosophe italienne Donatella Di Cesare éclairent encore chacun à leur manière la profondeur de l’antisémitisme du philosophe allemand et ses rapports au nazisme.

Un peu plus de soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et cinquante ans après sa mort, où en est-on avec ­Martin Heidegger, longtemps considéré par nombre de penseurs et non des moindres comme le plus grand philosophe du XXe siècle, ayant en tout cas connu pendant quelques décennies une réception étonnamment positive en France ? Deux nouveaux ouvrages viennent de paraître qui éclairent d’une façon toujours plus crue ce que furent son antisémitisme et son rapport au nazisme. Guillaume Payen, docteur en histoire, publie chez Perrin une biographie très documentée, Martin Heidegger, catholicisme, révolution, nazisme, et la traduction française de Heidegger, les juifs, la Shoah, de la philosophe italienne Donatella Di Cesare, publié en 2014 en italien, vient de paraître au Seuil. L’enjeu de ces nouveaux travaux, faut-il le souligner, n’est pas réservé à la philosophie. L’œuvre de Heidegger, qui avait adhéré au parti nazi en 1933 en même temps qu’il devenait recteur de l’université de Fribourg, est contemporaine des deux guerres mondiales et de l’extermination systématique de 6 millions d’hommes, de femmes et d’enfants au seul motif qu’ils étaient juifs.

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Haïti : un gouvernement de transition pour sortir de la crise politique

haiti_election-2016Le chef de l’État haïtien Michel Martelly, dont le mandat s’achevait samedi, et les représentants du Parlement ont signé un accord prévoyant l’installation d’un gouvernement transitoire dans l’attente du prochain scrutin présidentiel.

Haïti a trouvé une solution à la crise que le pays traverse depuis octobre 2015. Samedi 6 février, un accord politique a été signé quelques heures avant la fin du mandat du président Michel Martelly. Le document de quatre pages signale l’élection par le Parlement d’un président provisoire, avec un mandat d’une durée maximale de 120 jours.

« Cela n’a pas été facile mais, comme je l’avais dit, je n’aurais pas laissé ce pays au 7 février aller vers l’incertitude, donc on a travaillé sans relâche ces trois dernières semaines », a déclaré Michel Martelly lors de la cérémonie officielle de signature du document.

L’élection du président intérimaire n’aura lieu que « plus tard », a pour sa part déclaré Jocelerme Privert, le président du Sénat. « Nous allons tenir dimanche matin une séance en Assemblée nationale pour prendre acte de la fin du mandat du président Martelly et demander au Premier ministre et au gouvernement de rester en poste pour liquider les affaires courantes. 

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Fillon : « J’invite les parlementaires à dire ‘non’ à la révision constitutionnelle »

reforme_constitutionTRIBUNE – François Fillon, candidat à la primaire de la droite, explique pourquoi les modifications proposées par François Hollande sont « un aveu de faiblesse » plus qu’un « choix sûr et fort pour la République ».

« Contre les terroristes, il faut être implacable et la nation doit être unie. Les élus de l’opposition et moi-même n’avons jamais marchandé notre soutien au gouvernement lorsqu’il fut décidé de frapper l’État islamique en Irak, puis en Syrie. C’est sans réserve que nous avons répondu présents lorsqu’il a fallu prolonger l’état d’urgence. C’est sans état d’âme que nous nous prononçons pour les sanctions les plus lourdes à l’égard des assassins et traîtres à leur patrie.

N’ayant jamais eu la main tremblante face à la menace djihadiste, je me sens qualifié, avec bien d’autres parlementaires, pour dire que la réforme de notre Constitution, décidée par François Hollande, apparaît plus comme un aveu de faiblesse que comme un choix sûr et fort pour la République.
« La solidité de la République se juge à sa capacité à se poser les varies questions »

Je ne méconnais pas le pouvoir des symboles, mais le débat a tourné au ridicule.

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Etat- d’urgence: 3200 perquisitions, 1 mise en examen pour terrorisme

urgence_etatDans un rapport consacré à « l’impact disproportionné de l’état d’urgence« , Amnesty demande au gouvernement de prouver l’efficacité de ces mesures, en cas contraire de renoncer à sa prolongation. L’ONG a rassemblé de nombreux témoignages montrant les violations des droits humains commises au nom de ce régime d’exception.

« Ce qui m’a surpris le plus, c’est le motif de l’ordre de perquisition… il y aurait eu dans mon restaurant des personnes qui étaient une menace publique. Mais ils n’ont même pas vérifié les pièces d’identité des 60 clients qui y étaient » raconte par exemple le patron d’un restaurant.
Amnesty International relève ainsi toute une série d’exemples illustrant les « violations des droits humains » constatées depuis l’instauration de l’Etat d’urgence dans la nuit du 13 au 14 novembre.

En deux mois, plus de 3200 perquisitions ont été conduites, 400 personnes interpellées et 400 assignées à résidence, mais une seule personne a été mise en examen pour terrorisme. Quatre enquêtes préliminaires sont menées pour des infractions liées au terrorisme et 21 enquêtes pour le motif d’ « apologie du terrorisme ».

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Philibert Duféal : figure de la Sécurité sociale

— Par Eugénie Liber* —

philippe_dufrealLa France a célébré en 2015 les soixante-dix ans de la Sécurité Sociale, mise en place avec les ordonnances d’octobre 1945.
La Sécurité sociale, première grande avancée sociale de la France au sortir de la seconde guerre mondiale est étendue deux ans plus tard aux quatre nouveaux départements d’outre-mer, la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique. C’est le décret du 17 octobre 1947 qui consacre cette avancée majeure pour nos territoires et ouvre le droit de tous à la protection de la santé, à la sécurité matérielle, au repos.
Cette étape importante pour les travailleurs a été rendue possible grâce au travail acharné et à la lutte de militants politiques communistes : Aimé Césaire, Léopold Bissol, Georges Gratiant…mais surtout de syndicalistes, au premier rang desquels Victor Lamon qui sera le premier dirigeant de la Sécurité sociale de la Martinique.
Au nombre des premiers acteurs politiques et syndicaux martiniquais de la première heure, qui ont oeuvré avec acharnement auprès des masses laborieuses pour la mise en place de la Sécurité sociale, Philibert Duféal.
La vie de Philibert Duféal est en effet marquée du sceau de l’engagement politique et syndical, et du sceau du combat pour le développement de la Sécurité sociale en Martinique.

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Christiane Taubira critique la déchéance de nationalité dans un livre surprise

taubira_murmuresDans «Murmures à la jeunesse», essai d’une petite centaine de pages, l’ancienne ministre de la Justice affirme son opposition à cette mesure controversée, portée par le gouvernement qu’elle vient de quitter.

L’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira publie aux éditions Philippe Rey un livre, Murmures à la jeunesse, dans lequel elle critique l’extension de la déchéance de la nationalité qui l’a poussée à quitter la Place Vendôme, selon son éditeur. «Déchéance de nationalité : peut-être est-ce faire trop de bruit pour peu de chose ? Peut-être serait-il plus raisonnable de laisser passer ? Je ne suis sûre de rien, sauf de ne jamais trouver la paix si je m’avisais de bâillonner ma conscience», écrit Christiane Taubira dans une présentation de ce livre de 96 pages publiée sur le site internet des éditions Philippe Rey.

«L’absence totale d’efficacité, unanimement reconnue, suffit-elle pour renoncer à la déchéance ? Non, bien sûr». Mais «osons le dire : un pays doit être capable de se débrouiller avec ses nationaux. Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ?

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Moi, Halim Abdelmalek, j’ai été assigné à résidence pendant deux mois, accusé à tort

assignation_resistancePour la première fois depuis la mise en place de l’état d’urgence, le 14 novembre, le Conseil d’Etat a suspendu, vendredi 22 janvier, un arrêté d’assignation à résidence. Il visait Halim Abdelmalek, assigné depuis le 15 novembre 2015 à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), soupçonné par le ministère de l’intérieur d’avoir fait des repérages autour du domicile d’un membre de l’équipe de Charlie Hebdo, d’appartenir « à la mouvance islamiste radicale », et d’avoir été « mis en cause » dans une affaire de trafic de véhicules. Trois motifs pour lesquels le Conseil d’Etat a considéré que le ministère de l’intérieur n’a pas pu prouver les faits reprochés.

Français au même titre que les autres mais accusé injustement d’être une menace, j’ai dû faire face aux pires soupçons. Jamais je ne pourrai oublier certains regards suspicieux. Moi aussi je condamne le terrorisme, bien sûr, mais je rêve du jour où les Français musulmans seront dispensés de le faire.

Lire aussi : Comment Halim A. a convaincu le Conseil d’Etat de suspendre son assignation à résidence

Des échanges violents

Devant le Conseil d’Etat, les deux audiences se sont déroulées de façon surréaliste.

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