— Par Jacques Derrida —
L’an dernier [en 1995], je me rappelle un mauvais jour : j’avais eu comme le souffle coupé, un haut-le-cœur envérité, quand j’ai entendu pour la première fois, la comprenant à peine, l’expression « délit d’hospitalité ». En fait, je ne suis pas sûr de l’avoir entendue, car je me demande si quelqu’un a jamais pu la prononcer et la prendre dans sa bouche, cette expression venimeuse, non, je ne l’ai pas entendue, et je peux à peine la répéter, je l’ai lue sans voix, dans un texte officiel.
Il s’agissait d’une loi permettant de poursuivre, voire d’emprisonner, ceux qui hébergent et aident des étrangers en situation jugée illégale. Ce « délit d’hospitalité » (je me demande encore qui a pu oser associer ces mots) est passible d’emprisonnement. Que devient un pays, on se le demande, que devient une culture, que devient une langue quand on peut y parler de « délit d’hospitalité », quand l’hospitalité peut devenir, aux yeux de la loi et de ses représentants, un crime ?
(…) Les frontières ne sont plus des lieux de passage, ce sont des lieux d’interdiction, des seuils qu’on regrette d’avoir ouverts, des limites vers lesquelles on se presse de reconduire, des figures menaçantes de l’ostracisme, de l’expulsion, du bannissement, de la persécution.

Usage de la force excessive, détentions arbitraires, tortures et mauvais traitements… Le nouveau rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la situation au Venezuela, publié vendredi 22 juin, est accablant. Ce document est publié un an après un premier rapport, tout aussi alarmant.
Sur l’avenir statutaire de la Guadeloupe la balle semble être remise au centre du débat politique, mais en catimini. Comme si la question n’avait jamais été disputée. Pourtant, qu’on la crie sur tous les toits ou qu’on la taise, elle est constitutive de l’histoire politique de la colonie. Sous-jacente en pleine guerre anti-esclavagiste, dans un contexte qui liait en un combat, similaire à leurs yeux, Haïti et Guadeloupe ; informulée mais présente dès la période post-abolitionniste quand les nègres faisaient leur entrée en politique, notamment avec Boisneuf ; option dialectiquement contraire, quoique silencieuse, lors du choix de la départementalisation.
Parler d’injure à propos de la politique est courant à la Martinique, même hors périodes électorales. En effet, sans l’injure qu’adviendrait-il du politicien ? Qu’adviendrait-il de la politique ? En effet, n’est-ce pas le goût de l’insulte qui met en ordre aujourd’hui le monde politique martiniquais ? C’est du fait du président de la Collectivité Territoriale que les offenses graves et délibérées font désormais irruption au sein même de la gouvernance de la Martinique. Récemment, en effet, c’est contre ses alliés de droite, redevenus en un jour ses meilleurs ennemis, que la hache de guerre est déterrée, toujours, comme ailleurs, selon la théorie du complot permanent. Quelle cause à venir pour cette nouvelle guerre ?
Le débat ouvert par LKP dérange et la récente publication de Messieurs
TRIBUNE – Christiane Taubira déplore l’inaction des Européens autour de l’accueil des 629 migrants sauvés en mer par l’Aquarius
Entre 1300 et 2000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont manifesté mardi dans les rues de Fort-de-France pour la défense et la survie du CHU de la Martinique, à l’appel d’un collectif de professionnels et de syndicats du secteur de la santé.
— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ce week-end, c’est au tour de Nicolas HULOT, Ministre de l’environnement, d’être attendu au
Voici Donald TRUMP, élevé au-dessus de tout pouvoir, après une campagne de sentences et de menaces, où il faisait reposer et trembler le poids du monde sur sa solide personnalité ! C’est vrai : il est toujours quelque délire dans la politique, surtout sur les estrades, où il est mieux de paraître vil, par le poids des excès de paroles, mettant en garde ici, vitupérant là, en maître de malédictions, notamment à l’encontre du Moyen-Orient et de l’Asie.
L’écrivain et réalisateur, Yann Moix, a fustigé ce 7 juin sur BFMTV la naturalisation du héros Mamoudou Gassama par Emmanuel Macron, et ce en comparaison avec le traitement des autres migrants en France. « Distinguer d’un côté le héros (…) et de l’autre le détritus humain, je trouve cela absurde et abjecte », juge-t-il.
Ce ne fut pas seulement un coup de tonnerre, mais un coup de maître. Le tonnerre est toujours précédé de l’éclair qui illumine les ténèbres. Ensuite vient le son. « Faites du bruit » invitent les MC pour réveiller l’assistance. Un coup de tonnerre donc… Secouée dans sa léthargie paresseuse, la société martiniquaise n’a pu ignorer le coup d’éclat mené par une centaine de jeunes martiniquais-e-s et des militants du mouvement panafricain. Les commentaires qui continuent de fuser de toutes parts attestent que les buts poursuivis ont été atteints : créer un rapport de force qui ira crescendo ; marquer les esprits et obliger chacun à choisir son camp ; annoncer le début d’une nouvelle ère dans notre rapport au système colonial : la fin de l’hypocrisie quant à la complicité coloniale objective d’une partie de la population martiniquaise et le début d’une contestation radicale de la pwofitasyon de quatre siècles. Dans les propos qui s’échangent sur les réseaux sociaux, beaucoup d’interrogations sont posées qui préludent à une intense période d’explication et de confrontations de point de vue.

Qu’y a-t-il de commun entre la faillite et récente fermeture (17 mai 2018) du centre de santé de Basse-Pointe ouvert en 2015, et la réponse globalement négative donnée par le Ministère de la santé, à Paris, aux préoccupations de la délégation mixte « Sauver la santé en Martinique/CHUM Douvan Douvan » conduite par Jean-Luc Fanon ? En apparence rien, sauf que l’un comme l’autre dépendent de la politique de Macron et Buzyn, sa ministre de la santé, qui poursuivent avec la même obstination que tous les gouvernements qui les ont précédé ces 30/40 dernières années, les mêmes orientations libérales dont font les frais l’immense majorité de la population. Sauf encore qu’aussi bien du côté de la création du centre de Basse-Pointe que de la démarche de Fanon et de « Sauver la santé en Martinique » notamment, on s’est situé sur le terrain de l’adhésion au modèle libéral miné de la santé en France, acceptant sans trop de tergiversation sa philosophie et ses postulats, ses réponses (fournies et à attendre) aux problèmes posés concernant la santé en Martinique (comme en France).
La classe politique fra
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Halte aux augmentations inadmissibles des produits pétroliers. Apportons la réponse politique nécessaire à cette spoliation
Après les propos du président sénégalais sur le « dessert » auquel auraient eu droit les tirailleurs du pays dans les casernes, des intellectuels rappellent les réalités de l’époque.
Au-delà de la mobilisation acharnée du personnel d’ATV pour préserver son outil de travail et par la même le sacro-saint principe du pluralisme de l’information télévisée, il convient de tirer, sur un plan plus général , les enseignements de cette initiative remarquable, appelée à faire date.
L’agriculteur Cédric Herrou, condamné à de la prison avec sursis pour avoir aidé des migrants dans les Alpes-Maritimes, a reçu la médaille de la ville de Grenoble. Le maire entendait ainsi dénoncé le délit de solidarité qu’il juge absurde et inadapté.