— parGilles GAUVIN, Docteur en histoire contemporaine—
En 1925, le gouverneur Merwart créait un blason pour La Réunion qui, jusqu’au début des années 1980, figurait sur des ouvrages, des cartes postales ou était même utilisé comme fanion par certains clubs sportifs. Il était surmonté de la devise de la Compagnie des Indes, à qui la mise en valeur économique de l’île avait été octroyée par le roi de France : « Je fleurirai partout où je serai portée ». Phrase magnifique par son sens, si l’on songe à la symbolique qu’elle peut constituer aujourd’hui pour toute la communauté réunionnaise disséminée sur la planète, mais phrase terrible lorsqu’on sait à quoi fut associée cette Compagnie qui participa à une mondialisation économique écrasant les individus, esclaves ou colons, pour des objectifs guidés par l’intérêt d’une exploitation commerciale au profit de quelques-uns. Et pourtant cette phrase fait partie de l’histoire de la construction de l’identité réunionnaise. Dans Marianne, à la fois symbole de la République et figure du marronnage, Davy Sicard a magnifiquement chanté ce double visage de notre histoire qu’il nous faut assumer et à partir duquel nous pouvons sans peur nous ouvrir au monde.

Trop longtemps silencieuses !
Les achats de Noël battent leur plein. Sous le sapin, y aura-t-il les mêmes jouets pour les filles et les garçons?
Depuis quarante ans l’Ecole a connu des bouleversements et s’est considérablement améliorée. La question de la rentabilité de l’école occupe pourtant le devant de la scène. Ses résultats semblent en effet en baisse et l´échec scolaire, loin de diminuer, s´accroît. Après les multiples réformes à l’école, il est toujours possible d’en proposer d’autres et même de procéder à « une refondation de l’Ecole », mais ne faudrait-il pas plutôt changer l’angle d’attaque ? Ne serait-il pas primordial, pour pouvoir les instruire, de s’intéresser à l’éducation de ceux qui deviennent des élèves à l’Ecole ?
La socialiste Michelle Bachelet a largement remporté dimanche l’élection présidentielle au Chili devant la conservatrice Evelyn Matthei et devra désormais relever le défi de mettre en oeuvre les profondes réformes qu’elle a promises.
DECRYPTAGE – Promesse de campagne puis mesure inscrite dans le plan pour la Bretagne, la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, en souffrance depuis des années, pourrait bientôt se concrétiser, comme l’a précisé vendredi Jean-Marc Ayrault.
J’avais 21 ans lorsque j’ai entendu le nom de Nelson Mandela pour la première fois. A l’époque, j’avais obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires dans un lycée afrikaner, avec l’histoire parmi les matières principales. J’avais participé fièrement, en tant que soldat, à la guerre menée par l’Afrique du Sud en Angola, et je m’apprêtais à infiltrer le Congrès national africain (ANC) pour le compte du gouvernement.
« Les hommes qui agissent dans notre pays »… « Les grands hommes qui font ce pays »… « Bonjour à tous »… « Les hommes politiques »… «Bonsoir chers téléspectateurs »… « Ceux qui nous ont fait le plaisir d’être là aujourd’hui » (il y a 80% de femmes !)… Et même, pour le comble, cette interpellation : « Messieurs les hommes politiques ! »…
Afin que chacun puisse se faire son opinion sur l’actualité liée au carburant, et sur les menaces de grève des gérants de stations-service.
Le 20 avril 2008, Pierre Aliker avait prononcé l’unique discours des obsèques d’Aimé Césaire. C’était sa dernière apparition publique de premier plan. Devant le chef de l’État de l’époque, Nicolas Sarkozy, il avait rappelé, dans une grande dignité, que « les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais » sous une pluie d’applaudissements. Il avait cité Karl Marx. Cet engagement pour l’émancipation, la dignité humaine et la justice ne l’a jamais quitté, telle son habitude de se vêtir de blanc, en hommage à son frère, le journaliste André Aliker, assassiné en 1934. Ce dernier, militant communiste martiniquais, membre du groupe Jean Jaurès et rédacteur en chef du journal Justice, avait été retrouvé sans vie, noyé près d’une plage. Quelques semaines auparavant, il avait dénoncé dans Justice les agissements de békés dans une affaire trouble de fraude fiscale et de corruption.
Au cours des derniers mois, l’étendue de la surveillance de masse est devenue de notoriété publique. Quelques clics de souris suffisent à l’Etat pour accéder à votre portable, à votre boîte mail, à vos comptes sur les réseaux sociaux et à vos recherches sur Internet. Il peut suivre vos engagements politiques. En partenariat avec des sociétés Internet, il recueille et stocke vos données et il peut donc prédire vos habitudes d’achat et vos comportements.
Dans la grande majorité des pays industrialisés, les taux de croissance sont en baisse depuis quarante ans. Pour les générations nées après les « trente glorieuses » – un Français sur deux –, les appels au retour d’une « croissance forte » semblent désuets et irréalistes. D’autant plus que les taux de croissance des décennies à venir pourraient être plus faibles encore que lors des décennies passées, pour au moins quatre raisons.
Année de la République dominicaine : la présidente de Région suspend les dernières manifestations
L’autonomie acquise par l’Université de la Guyane apparaît de plus en plus comme un épiphénomène d’une très grave crise qui porte sur la gestion plus ou moins frauduleuse de l’UAG. Deux rapports de la Cour des Comptes, institution dont l’indépendance, l’intégrité et l’impartialité sont unanimement reconnues, pointent à plus de dix ans de distance de graves dysfonctionnements, à tel point qu’aujourd’hui il manque 10 millions d’euros dans les comptes de l’Université et que 90% des pièces comptables ont disparu ! Au cœur du scandale on retrouve le CEREGMIA Centre d’Etude et de Recherche en Economie, Gestion, Modélisation et Informatique Appliquée),crée en 1986, dirigé par l’universitaire Fred Célimène et qui regroupe 60 enseignants-chercheurs ainsi qu’une cinquantaine de doctorants. Il est reproché au CEREGMIA de faire financer grassement par l’Université des activités qui relèvent de la sphère des professions libérales. La liste des principaux bénéficiaires de ces subsides figure
«Nous sommes sous le choc Pisa, pour l’instant, et ça va être encore pire», prophétisait le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 23 octobre. «La France décroche totalement» dans la prochaine enquête Pisa, déclarait-il déjà le 10 octobre, sur Canal +. Depuis le printemps dernier, le ministre dispense ce pronostic de «déclin scolaire».
Cher Alex Lollia
Une commune de Martinique, Sainte-Anne, demande à toute entreprise répondant à un appel d’offres de dire si elle a des ascendances avec d’anciens esclavagistes.
Invité de l’Institut du monde arabe, le philosophe a déplié de façon progressive, vivante et accessible, son raisonnement sur «les promesses» des «émeutes» qui ne sont pas (encore?) devenues «révolutions» dans les pays arabes. Récit.
Claude Lévi-Strauss aurait dû fêter aujourd’hui ses 105 ans ! L’académicien a tout réussi, sauf l’année de son centenaire. Il meurt le 30 octobre 2009 à trois semaines de ses 101 ans. Google rend hommage jeudi à l’anthropologue et à l’ethnologue français. Un doodle est consacré à cette grande figure de la scène intellectuelle française. Il aura exercé une influence considérable sur les sciences humaines du XXe siècle. Philosophe de formation, ce pionnier du structuralisme, auteur de Tristes tropiques (1955), arpentait le monde pour en étudier les mythes. Précurseur dans le domaine de l’écologie, il a notamment oeuvré à la réhabilitation de la pensée primitive.
Une opinion fait une totale unanimité des Martiniquais et des Martiniquaises : notre pays se trouve dans une situation extrêmement difficile à tous points de vue. Beaucoup d’entre nous s’accordent également à penser, d’une part, que nous avons de nombreux atouts et d’énormes potentialités et, d’autre part, que si nous nous mettions ensemble autour d’une table pour travailler, nous pourrions aller de l’avant. Pour aboutir, ce nécessaire rassemblement, parce que difficile à se réaliser, implique un effort permanent de chacun d’entre nous. A titre d’exemple, les élections municipales, qui devraient être l’occasion pour notre peuple d’exercer sa souveraineté démocratique, sont hélas devenues un moment où s’exacerbent toutes les divisions.
A l’heure où le gouvernement socialiste veut faire voter une loi de pénalisation des clients des prostituéEs, nous affirmons que la question n’est pas de prendre parti contre ou en faveur de l’abolition de la prostitution mais qu’il est nécessaire de prendre parti en tant que féministes. Parce que vouloir «abolir» la prostitution sans exiger, au préalable et avec le même aplomb, l’abolition de la pauvreté, de l’exploitation et du pillage du Sud par le Nord est au mieux une naïveté, au pire, une imposture. Or, ce gouvernement n’est pas naïf.