Eleksion ka vini : Kolétetkolézépol ankò pliss !

— Par Jean BERNABE, Maurice LAOUCHEZ, Robert SAE —

ktkzUne opinion fait une totale unanimité des Martiniquais et des Martiniquaises : notre pays se trouve dans une situation extrêmement difficile à tous points de vue. Beaucoup d’entre nous s’accordent également à penser, d’une part, que nous avons de nombreux atouts et d’énormes potentialités et, d’autre part, que si nous nous mettions ensemble autour d’une table pour travailler, nous pourrions aller de l’avant. Pour aboutir, ce nécessaire rassemblement, parce que difficile à se réaliser, implique un effort permanent de chacun d’entre nous. A titre d’exemple, les élections municipales, qui devraient être l’occasion pour notre peuple d’exercer sa souveraineté démocratique, sont hélas devenues un moment où s’exacerbent toutes les divisions.
Même si la Martinique ne figure pas parmi les pays les plus malheureux du monde, chacun s’accorde à reconnaître que de nombreuses SOUFFRANCES y perdurent. Des solutions qui pourraient être apportées ne le sont pas.  Les difficultés actuellement rencontrées par les autorités gouvernementales nous invitent à INVENTER de toute urgence et sur place nos propres solutions.  Nos atouts exceptionnels nous y autorisent.
La préparation d’un AVENIR martiniquais adapté au monde dans lequel nous sommes suppose que nous mettions en œuvre tous les leviers dont nous disposons pour
–  développer la  CONFIANCE  des Martiniquais en eux-mêmes,
– assurer la TRANSPARENCE et l’évaluation de l’action publique,
– définir autrement la place et l’organisation  du TRAVAIL dans la société,
– ouvrir aux Martiniquais et notamment à la JEUNESSE des perspectives mobilisatrices.

Les membres de KTKZ croient aussi indispensable que nous nous engagions solidairement à développer des principes et comportements novateurs en particulier à l’occasion des   prochaines échéances électorales. S’il est vrai qu’une élection se gagne à la majorité des voix, le mandat de l’élu n’a chance d’être un réel succès que s’il s’inscrit dans une véritable démarche de rassemblement. Cette dernière ne nous semble possible qu’à certaines conditions, déclinées comme suit.

1/ Cultiver le  respect humain,
Les difficultés économiques et le mal-être qui touchent de larges fractions de la population attisent des violences qui déstabilisent notre société. En offrant l’exemple de relations fondées sur le respect humain et un dialogue serein, fondement de toute entreprise ayant pour objectif le progrès des sociétés, ceux qui occupent des postes de responsabilité ou qui sollicitent les suffrages des citoyens peuvent contribuer fortement à transformer positivement la réalité, en désamorçant la violence qui affecte notre société. Ils doivent en effet être porteurs de repères et de modèles.
3/ Privilégier le débat d’idées
Si le dénigrement et les attaques systématiques visant les adversaires  discréditent l’ensemble de la représentation politique, en revanche, l’exposition par chacun de son propre bilan, l’explication  de son propre programme et des conditions concrètes de sa réalisation,  seraient de nature à attiser la réflexion et à favoriser l’engagement conséquent des citoyens. Au vu des enjeux concernés, il nous semble important que   la COHERENCE entre les projets annoncés aux élections municipales avec les projets soutenus au niveau de la Martinique entière et quant à  la place de celle-ci dans l’Union Européenne soit au centre du débat et de  la réflexion. L’absence d’efficacité résulte des contradictions à ce niveau.
4/ Procéder de part et d’autre à des évaluations objectives des actions menées dans les domaines  du culturel, du politique, de l’économique, de l’environnemental et du social.
Il convient de s’appliquer à faire des propositions ou des contre-propositions  circonstanciées plutôt que des déclarations rituelles. Les seules déclarations d’intention quant à la volonté de rassembler, de « travailler avec tout le monde »  ne sont pas convaincantes puisque, venant de tous bords, elles sont rarement traduites dans les comportements. Le scepticisme quant au respect des promesses est général. La présentation d’éléments permettant un choix raisonné, telle l’évaluation objective des politiques ou encore, par exemple, la proposition de contre-budgets, serait de nature à restaurer la confiance entre les citoyens et ceux qui sollicitent leurs suffrages.
[Pour favoriser cette mutation vers de nouvelles valeurs inscrites dans des réalisations concrètes, KTKZ s’engage à mettre en œuvre des moyens d’évaluation citoyenne de l’éthique et de l’efficacité politiques. Cela se fera non pas sous le signe de la compétition, mais de la reconnaissance et du signalement d’actions ayant produit des pratiques positives, conformes donc aux principes d’une citoyenneté accomplie et par là même féconde.
5/ Exercer notre  pouvoir citoyen
Dans un régime véritablement démocratique, tant les candidats que les électeurs sont interpellés par l’esprit de responsabilité. Les difficultés économiques, le chômage, le délitement social  et tous les autres défis auxquels nous sommes confrontés ne pourront être dépassés  sans l’implication personnelle de la majorité des Martiniquais et des Martiniquaises. Les suspicions face à la politique, aux élus et candidats largement répandues au sein de la population sont, certes, le résultat de comportements inconséquents, mais aussi le reflet d’une approche discutable de l’engagement citoyen.  Le mythe de « homme providentiel » favorise les intérêts égocentriques et le détournement de l’idéal démocratique.
Toute élection est la mise « en situation de   pouvoir » d’hommes et de femmes jugés aptes à résoudre les problèmes ressentis collectivement par les Martiniquais. Plus que des individus, ce sont des EQUIPES à la fois diverses et homogènes qui sont tenues, vis-à-vis de la population, à une obligation de résultats concrets en termes d’épanouissement individuel et de bien vivre ensemble.
L’apport de chacun dans le quotidien à travers le tissu associatif et même les actions individuelles, le refus des allégeances aveugles, les échanges sereins entre personnes ayant des positions différentes, sont autant de facteurs qui conditionnent la recherche de solutions et la mise en œuvre de pratiques alternatives.
6/ Privilégier la recherche de réponses collectives
Nous ne saurions  parvenir effectivement à un mieux vivre sans prendre en compte les intérêts supérieurs de notre pays et  sans travailler à  porter des réponses consensuelles  aux difficultés de l’ensemble de notre société.
KTKZ invite chacun et chacune à s’engager dans un effort collectif pour faire reculer incompréhensions et divisions et pour imaginer puis mettre en œuvre des réponses collectives à nos difficultés. Se hisser à la hauteur de telles exigences n’est certes chose facile pour personne. Mais c’est en nous donnant la main que nous parviendrons à répondre à ce défi. Mettre nos actes en conformité avec ces principes sera  une manière de préfiguration de cette humanité nouvelle, où le don pourrait un jour l’emporter sur le rapt, la solidarité sur l’hégémonisme, la tolérance sur l’égocentrisme, la modestie sur l’arrogance, la démocratie constructive sur l’électoralisme délétère.

09 / 11/ 2013 ;  Jean BERNABE, Maurice LAOUCHEZ, Robert SAE

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1-    Evénements programmés :

•    CINQUIEME COLLOQUE KOLETETKOLEZEPOL
Dimanche 26 janvier 2014 de 8 h30 à 13 h 30
Thème : « Relations entre Institutions et population »
•    Soirée des Reconnaissances

Mercredi 30 Avril à 18 h

2-    Informations sur le site

KTKZ a désormais son site : www.ktkz-martinique.com
On peut y retrouver le texte de sa plateforme et les informations relatives aux premiers colloques organisés par le cercle.