— Par Françoise Benhamou, économiste —
L’inventaire à la Prévert des projets abandonnés ou différés aura laissé le « milieu » sans voix. On l’avait pourtant connu plus revendicatif. Peut-être le deuxième temps de l’exception culturelle devait-il commencer ainsi, rompant avec le registre émotif et quasi religieux du discours culturel pour tenter d’inventer un autre projet.
La première étape d’une « refondation » impose de questionner ces polarités confortables entre payant et gratuit, populaire et élitiste, public et privé, Etat et marché, local et central, protection du patrimoine et promotion de la création. La faible lisibilité des politiques culturelles réside aussi dans l’empilement des réformes et des taxes, dans le désordre des partages de responsabilité, et dans la part excessive des établissements nationaux installés à Paris, capitale qui cumule les avantages. Comment comprendre que, d’après le département des études et de la prospective du ministère de la culture, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse ait été subventionné en 2010 à 12 % par l’Etat et à 66,5 % par la Ville, et celui de Paris à 46,5 % par l’Etat et à 30 % par la Ville ?

Trente ans jour pour jour après la Marche pour l’égalité et contre le racisme, nous nous retrouvons toujours confrontés au même principe de discrimination dans le champ politique. Cette question, qui revient à chaque échéance électorale, nous ramène au difficile principe de réalité appliqué par les partis politiques, à leur incapacité à diversifier et rajeunir leur personnel et leurs candidats… Renforcer la République, c’est aussi faire en sorte que les élus représentent tous les citoyens dans toutes les composantes sociologiques de la société française. En ne considérant la diversité que comme une variable d’ajustement, permettant de foncer un peu les listes particulièrement en bas de celles-ci, les partis politiques reproduisent et perpétuent des inégalités inacceptables. À l’heure où il existe une défiance des quartiers populaires à l’égard des élites, où les extrémismes et communautarismes de tout poil ne cessent de grandir, la diversification du champ politique permettrait d’envoyer des signaux positifs à la population et non celui envoyé depuis de nombreuses années d’une caste repliée sur elle-même et qui ne se renouvelle qu’entre elle.
Le redressement se confirme au tournant de l’année 2013-2014, mais il ne se produit pas partout au même rythme. Dans les économies avancées, les Etats-Unis et le Royaume-Uni sortent du lot. » L’investissement y est soutenu, les carnets de commandes sont pleins, l’emploi augmente et l’industrie repart. C’est une vraie reprise « , analyse Patrick Artus, économiste en chef de Natixis. Ailleurs, en particulier dans la zone euro, la reprise est » poussive » même si les grands pays devraient tous renouer avec la croissance. Dans les pays émergents, qui, observait mi-décembre 2013 Denis Ferrand (Coe-Rexecode), » ont encore contribué à près des trois quarts de la croissance mondiale au troisième trimestre 2013 « , l’activité a plutôt résisté en Asie à partir du sursaut chinois de l’été et ralenti ailleurs. Ces divergences devraient durer.
Au choix :
Victorin Lurel, ministre des Outre-mer est revenu mercredi sur la crise du prix des carburants lors de ses vœux diffusés sur l’ensemble des chaînes de télévision et des radios du réseau public Outremer 1ère.
Même si des objectifs de stratégie politique personnelle, on peut l’estimer, ne sont pas absents de la campagne menée par Manuel Valls à l’encontre de Dieudonné, l’écho rencontré par celui qui n’est plus tant un comique qu’un homme politique, nécessite une analyse ne se contentant pas de reprendre les réflexions classiques sur l’antisémitisme français des années 1930.
La disparition de Nelson Mandela, l’ex-président sud-africain, a beaucoup marqué la génération qui s’était fortement mobilisée dans les années quatre-vingt en faveur de sa libération et de la fin de l’apartheid. Pour beaucoup, l’entrée en politique se fit autour de ses combats.
Joël Robuchon et ses innombrables créations culinaires occupent une place toute particulière. Dame ! n’est-il pas le cuisinier en activité le plus auréolé de la planète, avec rien moins que 28 étoiles accordées cette année ?
Le gouvernement a élaboré un projet de décret sur la fixation des prix des carburants qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2014.
Il en lâche de belles, le nouveau pape. Il passe au Vatican pour le comble de l’original et beaucoup s’y demandent s’il ne va pas carrément reprendre les idées de Jésus-Christ. Faut-il s’en réjouir, faut-il en avoir peur, dans la chrétienté les grands esprits s’interrogent. M. de Kerdrel est de ceux-là. Vous ne savez pas qui est M. de Kerdrel ? Un penseur du «Figaro». La définition devrait vous suffire. Dernier fleuron d’une longue lignée.
Au début du XXIe siècle, reviennent au premier plan les préoccupations sur les crises dans le capitalisme, après l’effondrement des idées sur le déni de leur importance et de leur caractère nécessaire, en raison de l’exacerbation des crises mondiales depuis 2008. Ainsi, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, dans le Triomphe de la cupidité (2010), a pu déclarer : « Si la nouvelle économie et la théorie économique n’avaient pas totalement anéanti les fluctuations économiques, elles les avaient domptées. Du moins le disait-on. La grande récession a pulvérisé ces illusions en 2008… Des idées bien établies sur la théorie économique (…) sont tombées dans l’abîme. » Il propose de revenir à Keynes et à son principe d’« insuffisance de la demande globale ». Mais la question est bien plus complexe. Il convient, pour examiner cette complexité, de revisiter l’ensemble des théories sur les bases de la suraccumulation du capital et des crises périodiques plus ou moins décennales, sur trois siècles de pensée économique.
Cette année, l’Ecole normale supérieure (ENS) se lance dans l’aventure des Mooc («cours en ligne ouverts et massifs» en anglais). Trois nouveaux cours en mathématiques, physique et philosophie ont été enregistrés et mis en ligne sur la plateforme privée américaine Coursera. Une révolution du système universitaire qui nous semble devoir être publiquement débattue. L’apparition des Mooc aux Etats-Unis dans les années 2010 relève de choix économiques de pure rentabilité. L’objectif affiché était de répondre à la crise des universités privées américaines, suite à la hausse des frais de scolarité, à l’augmentation des emprunts étudiants, au chômage croissant des jeunes diplômés et à l’affaiblissement de leur retour sur investissement. Les profits des universités privées se sont effondrés et les demandes d’inscription se sont reportées vers les universités publiques (+ 53% en 2011), incapables de répondre à la demande en raison de la faiblesse des financements (1). Le modèle économique des Mooc tente de répondre à ces problèmes grâce aux gains permis par l’enseignement virtuel. L’accès aux cours est pour l’instant gratuit, mais la certification est payante.
INTRODUCTION.
Mon cher Tony,
Suffit-il d’un drapeau pour ancrer le sentiment d’appartenance à une terre, ses langues, ses croyances, ses musiques, ses cultures, ses combats ? Pour que ce sentiment d’appartenance se traduise par le désir d’en faire une terre où il fasse bon habiter ? En faire une terre à protéger, à défendre, à cultiver, à valoriser ?
Trop longtemps silencieuses !
Les achats de Noël battent leur plein. Sous le sapin, y aura-t-il les mêmes jouets pour les filles et les garçons?
Depuis quarante ans l’Ecole a connu des bouleversements et s’est considérablement améliorée. La question de la rentabilité de l’école occupe pourtant le devant de la scène. Ses résultats semblent en effet en baisse et l´échec scolaire, loin de diminuer, s´accroît. Après les multiples réformes à l’école, il est toujours possible d’en proposer d’autres et même de procéder à « une refondation de l’Ecole », mais ne faudrait-il pas plutôt changer l’angle d’attaque ? Ne serait-il pas primordial, pour pouvoir les instruire, de s’intéresser à l’éducation de ceux qui deviennent des élèves à l’Ecole ?
La socialiste Michelle Bachelet a largement remporté dimanche l’élection présidentielle au Chili devant la conservatrice Evelyn Matthei et devra désormais relever le défi de mettre en oeuvre les profondes réformes qu’elle a promises.
DECRYPTAGE – Promesse de campagne puis mesure inscrite dans le plan pour la Bretagne, la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, en souffrance depuis des années, pourrait bientôt se concrétiser, comme l’a précisé vendredi Jean-Marc Ayrault.
J’avais 21 ans lorsque j’ai entendu le nom de Nelson Mandela pour la première fois. A l’époque, j’avais obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires dans un lycée afrikaner, avec l’histoire parmi les matières principales. J’avais participé fièrement, en tant que soldat, à la guerre menée par l’Afrique du Sud en Angola, et je m’apprêtais à infiltrer le Congrès national africain (ANC) pour le compte du gouvernement.