Catégorie : Sciences Sociales

Comment peut-on vivre dignement avec 560 euros par mois ?

— Par le collectif d’associations de lutte contre l’exclusion Alerte —

Face au décrochage des ménages les plus pauvres, le collectif d’associations de lutte contre l’exclusion Alerte appelle le gouvernement à une « revalorisation immédiate » du RSA et des APL

L’étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) rendue publique le 5 février éclaire douloureusement le débat sur l’impact sur le pouvoir d’achat des Français des mesures fiscales et sociales engagées depuis 2018.

Après un début de quinquennat marqué par une forte baisse de la fiscalité des plus aisés, les mesures prises dans le prolongement du mouvement des « gilets jaunes » ont majoritairement bénéficié aux classes moyennes et aux personnes en activité : augmentation significative de la prime d’activité, baisses des impôts sur le revenu et de la taxe d’habitation, défiscalisation des heures supplémentaires.

Cependant, l’analyse des effets de cette politique sur le budget des ménages situés aux extrémités de l’échelle des revenus est très inquiétante. Sur les 17 milliards d’euros de gains de pouvoir d’achat cumulés depuis 2018, 4 milliards ont été versés aux 5 % des ménages les plus aisés.

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Comment la réforme du bac ronge le lycée de l’intérieur

— Par Olivier Chartrain —

À travers l’exemple d’une discipline, les sciences économiques et sociales, une enquête révèle les effets délétères des mesures du ministre Blanquer dans le secondaire, pour les professeurs comme pour les élèves.

Mise en concurrence des disciplines, fragilisation des équipes, recul de l’interdisciplinarité, renforcement des inégalités sociales, territoriales et éducatives… C’est, à travers le sort d’une discipline parmi d’autres, un inquiétant tableau du lycée sous Blanquer, que brosse une enquête, réalisée par l’Association des professeurs de sciences économique et sociale (Apses) et publiée le 11 février par le média en ligne AOC. Elle met des données chiffrées, précises et factuelles, sur ce que l’on pouvait jusqu’ici percevoir seulement à travers des témoignages.

Premier enseignement : « La dégradation des conditions de travail des enseignants et des conditions d’enseignement des élèves » relève Igor Martinache, du bureau de l’Apses. Selon les 650  répondants (sur quelque 5 000 profs de SES) à l’enquête, le nombre moyen d’élèves par enseignant est passé de 170 à 203 entre 2018 et 2019. Conséquence pour les profs, « un alourdissement des tâches associées » : corrections, renseignement des livrets et des bulletins, rédaction d’avis pour Parcoursup, réunions d’équipe…

Les solidarités professionnelles volent en éclats

La réforme a « fragilisé les équipes pédagogiques », écrit l’Apses, et généré « de fortes tensions entre certaines disciplines » en organisant « une véritable mise en concurrence de celles-ci ».

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Les troubles sources de l’eau en bouteille

L’eau ?… en bouteille !

— Par Florent Grabin, président de l’Association Écologique P.U.M.A. —

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, (Anses), indique que :

Contrairement à l’eau du robinet, les eaux conditionnées ou embouteillées sont uniquement destinées à la boisson. Elles sont embouteillées dans des usines avant d’être mises sur le marché par lots dans les circuits de distribution et sont ainsi considérées comme un produit alimentaire à part entière. Tout comme l’eau du robinet, les eaux embouteillées font l’objet d’une surveillance par les producteurs et les distributeurs, et d’un contrôle par les autorités sanitaires.

Cependant, du fait de leurs caractéristiques, ces eaux font l’objet d’une réglementation spécifique (articles R.1322-1 et suivants du Code de la santé publique transposant les dispositions de la directive 2009/54/CE complétée par l’arrêté du 14 mars 2007 relatif aux critères de qualité des eaux conditionnées, aux traitements et mentions d’étiquetage particuliers des eaux minérales naturelles et de source conditionnée ainsi que de l’eau minérale naturelle distribuée en buvette publique) qui distingue, sous ce terme, trois types d’eaux suivant leur origine, leur stabilité et les traitements auxquels elles ont été soumises :

Trois types d’eaux embouteillées

Les eaux rendues potables par traitement, selon la réglementation en vigueurpeuvent provenir des ressources souterraines ou superficielles.

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Que reste-t-il du pouvoir des maires ?

— Par Benjamin Konig —

Maillon essentiel de l’organisation de la vie démocratique, les communes sont de plus en plus mises à mal. Entre perte de compétences et austérité budgétaire mais avec la volonté de continuer à agir, que peuvent encore les maires ?

es hussards de la République seraient-ils devenus les trimards de la République ? Depuis plusieurs années, le mandat de maire, pourtant central dans l’organisation politique de la France, est en crise. « Malaise des maires », sentiment de « dépossession », « mise sous tutelle », étranglement financier, montée en puissance des intercommunalités, épisode « BalancetTonMaire » lancé par LaREM pour pointer les élus qui augmentent les impôts locaux en prévision de la perte de la taxe d’habitation. Autant de difficultés qui conduisent à des « Maires au bord de la crise de nerfs » (1), avec près de la moitié des maires seulement qui veulent se représenter (48,7 %, mais 42,4 % dans les communes de 500 habitants et moins).

Un mois avant des élections municipales très incertaines, jamais autant d’édiles n’ont été à bout de souffle : le baromètre Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences-Po) publié à l’occasion du congrès des maires de novembre dernier explique les raisons de ces « démissions ».

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« Pour les langues régionales, en danger pressant, il faut ouvrir les fenêtres de la diversité »

Reconnues tardivement par la République, les langues régionales sont à nouveau menacées dans l’enseignement notamment par la réforme du bac, estiment 128 universitaires et chercheurs.( Voir ci-dessous pour l’Outre-mer!)

Tribune. Les Français ignorent généralement l’histoire linguistique de la France et du multilinguisme qui la caractérise. Ce multilinguisme est à deux composantes, gravitant elles-mêmes autour du français et en symbiose avec lui : les langues historiques de France, d’une part, ; langues de l’immigration, d’autre part. Il est également marqué par la présence incontournable d’une hyperlangue mondialisée, l’anglais. Cette ignorance, voulue et construite de toutes pièces par l’Etat, aboutit à une situation de mal-information générale de l’opinion.

La question des langues régionales, exclue de l’instruction publique depuis la Révolution de 1789 et les lois Ferry de 1882, avait été traitée de façon radicale en 1925. Le ministre de l’Instruction publique, Anatole de Monzie, avait alors écrit que les petits Français en avaient bien assez avec la maîtrise de la langue nationale pour ne pas s’attarder « aux vieilleries dialectales ou patoisantes… ».

Les écoles en langue régionale « craquent » sous la demande

Après la seconde guerre mondiale, il y eut un changement de cap.

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L’affaire Grivaux menace le fondement de la démocratie française, et l’onde de choc touchera la Martinique et la Guadeloupe !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La décennie qui s’achève avec les nombreuses grèves et le règne des réseaux sociaux a vu les passions dévorer la raison. Le feu n’est pas qu’en France. Nombre d’affaires naissent désormais dans le monde sous des formes jusqu’au-boutistes. Le risque redouté par Tocqueville d’une civilisation individualiste qui se transforme en tyrannie n’est pas une crainte en l’air. Dans ce contexte, les esprits Antillais rationnels et modérés sont désemparés : En France, le retour de la violence politique risque de conduire à la préparation du pire des régimes autoritaires.
Des dégradations par les gilets jaunes extrémistes de permanences dans les manifestations à cette affaire de SEX tape et de kompromat , la violence politique prend de plus en plus d’ampleur en France. Elle est le fait d’une gauche extrême qui la légitime par la nécessité de lutter, selon elle, contre la violence du capital. Cette spirale enclenchée par les extrêmes menace notre démocratie. La réalité globale de toute cette cabale des éléments activistes autour de Benjamin Grivaux , c’est que la France est en ébullition. A cet égard, l’exemple de la politique menée par Emmanuel Macron est symptomatique.

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Retraites : qu’en est-il de la situation des non-fonctionnaires ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

J’ai écrit à plusieurs reprises qu’il n’est pas juste qu’en Martinique, aux caisses des supermarchés, se retrouvent deux catégories de citoyens : ceux qui bénéficient de la majoration de salaires de 40%, et les autres. Les fonctionnaires ayant la garantie de l’emploi, cet avantage peut être considéré comme une prime supplémentaire à cette garantie. S’il était justice et conforme à leur dignité d’aligner le traitement des fonctionnaires autochtones sur celui des métropolitains, il est moralement insatisfaisant qu’à l’injustice passée ait succédé celle qui, sur un même territoire, fait la différence entre les fonctionnaires et ceux qui ne le sont pas, c’est-à-dire tous les autres.

Les ouvriers ont toujours été solidaires des fonctionnaires

Certes, les bénéfices de l’ascension sociale assez largement répartie ; elle a conduit à ce que de nombreuses familles martiniquaises possèdent un ou plusieurs fonctionnaires en leur sein. Ce facteur de solidarité est la face heureuse d’un phénomène qui n’en est pas moins une injustice sociale décidée par décret et qui place les familles dans des positions inégales. La question se pose aujourd’hui de l’application d’une nouvelle étape en faveur des fonctionnaires : l’extension de la majoration des 40% à leur pension de retraite, comme c’est le cas dans le département de la Réunion.

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Les raisons d’un avenir incertain pour la Guadeloupe !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
L’attitude insouciante des guadeloupéens face à l’avenir, risque d’hypothéquer le développement économique et social du pays Guadeloupe !
Pour bon nombre de guadeloupéens les pouvoirs publics français ne croient pas en l’avenir économique et à la soutenabilité du modèle social du pays Guadeloupe et tout est la faute du gouvernement et de Emmanuel Macron. Ou plutôt de la distance qui existe entre ce que dit le gouvernement et ce qu’il fait réellement. Comme le dit l’adage : « Du dire au faire il y a au milieu la mer ». En fait, cette perception résulte d’une attitude de comportement paradoxal entre les français de l’Hexagone et les guadeloupéens.

Selon un sondage Ifop l’avenir apparaît comme anxiogène aux yeux de la majorité des Français.
Face à la vision sombre de l’avenir, les consommateurs français culpabilisent, modifient leur comportement mais aussi font pression sur les autres. C’est le principal enseignement de la 35e enquête de l’Observatoire de la consommation Cetelem, présentée le 28 janvier dernier.
Pour une large majorité des Français (84%), l’avenir apparaît comme quelque chose d’inquiétant.

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Affaire Griveaux : »Quand la vie privée devient transparente, c’est la vie publique qui devient opaque »

— Par Philippe Val —

L’ancien directeur de Charlie Hebdo et de France Inter Philippe Val soutient dans une tribune au JDD que « l’opacité de la vie privée est le corollaire de la transparence exigée dans la gestion politique des intérêts collectifs ». 

Ainsi Benjamin Griveaux ne sera pas candidat à la mairie de Paris. Après le viol de sa vie privée, il n’était plus en état de faire campagne. Comme citoyen, je me sens lésé dans ce que j’ai de plus précieux : ma liberté démocratique. Elle seule garantit que nos enfants et peut-être nous-mêmes ne connaîtrons pas un jour l’arbitraire, la persécution, la torture, la déportation… Qu’importe mon choix le jour du scrutin ; l’alliance d’un activiste russe proche des Gilets jaunes, des réseaux sociaux et d’une désinvolture médiatique coupable, en privant les Parisiens du libre choix de leur maire, a fait exploser une bombe antidémocratique dont les retombées seront incalculables si la majorité silencieuse ne se décide pas à devenir une majorité vigilante.

L’opacité de la vie privée est le socle, la motivation primordiale de toute construction démocratique.

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Est-il vrai que les établissements scolaires de Martinique sont bloqués depuis trois semaines ?

En raison d’une forte mobilisation, les E3C ont été reportées et les suppressions de poste suspendues en Martinique.

— Par Emma Donada —

Question posée par Aurélie le 10/02/2020

Bonjour,

Vous nous avez alertés sur la mobilisation contre les épreuves continues communes – dites E3C –en Martinique, à la suite de la publication d’un de nos articles sur le déroulement de ces examens. D’après Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, les nouvelles épreuves de contrôle continu du bac se sont déroulées «sans problème» dans 85% des établissements. Or «dans l’académie de Martinique tous les lycées sont fermés depuis le 5 décembre 2019. Aucune épreuve n’a pu avoir lieu», nous écrivez-vous, en déplorant le manque de couverture médiatique de cette mobilisation.

De fait, peu d’articles sur les grèves et les blocages évoquent la Martinique. Fin janvier, une dépêche de l’AFP évoque une «forte mobilisation dans l’éducation contre la réforme du bac et des retraites». «La quasi-totalité des lycées et collèges de Guadeloupe et de Martinique étaient bloqués jeudi, dans le cadre de la mobilisation contre les réformes du bac et des retraites», pouvait-on lire.

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« Les gens de l’or », ouvrage de Baj-Michèle Strobel

Une véritable « pépite » !

— Par Scarlett Jésus —

J’ai rencontré Baj en 1994 et fut l’une des toutes premières à lire les Gens de l’or, publié alors, en 1998, par les éditions Ibis Rouge. Cette lecture m’avait laissé perplexe : avais-je affaire à un ouvrage d’ethnologie ou à un journal de voyage ?

Quelques vingt ans plus tard, à la relecture de l’ouvrage paru aujourd’hui aux éditions Plon, dans la collection « Terre humaine », c’est paradoxalement ce questionnement relatif au genre qui me séduit. L’auteure, une ethnologue se dit « libre de toute attache académique », refusant « les codes convenus de l’académisme néo ou ancien ». Et c’est cette liberté prise à l’égard d’une démarche scientifique qui lui fait préférer une approche poétique pour parvenir à la connaissance de ces « gens ». Consciente de ce marronnage hors des sentiers battus et répondant aux critiques qui ont pu lui être faites, elle cite à l’appui de l’Avant-Propos de 1998, une phrase d’Edouard Glissant, tirée de L’intention poétique, dans laquelle ce dernier dit haïr l’ethnographie « chaque fois que s’achevant ailleurs, elle ne fertilise pas le vœu dramatique de la relation ».

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Africains, Afro-descendants et émancipation humaine

— Par Robert Albert Saé —
I/ L’Afrique rompt ses chaînes : c’est l’humanité qui se libère !

S’il est vrai que, jusqu’alors, la résistance héroïque des Peuples Africains contre le colonialisme n’avait pu empêcher que le continent subisse les affres de la domination et du pillage, incontestablement, une nouvelle page de l’histoire s’est ouverte : L’Afrique est entrain de rompre ses chaînes et la fin du règne des prédateurs colonialistes est désormais irréversible.

Aujourd’hui, les « lions » sont en capacité d’écrire leur histoire et les « chasseurs » ne parviennent plus à cacher les cortèges de massacres qui ont accompagné leurs entreprises coloniales. Traite des noirs, mise en esclavage de millions d’êtres humains, Code Noir, indigénat, travail forcé, destruction de joyaux culturels et scientifiques africains, spoliation des biens, tous leurs démons surgissent des cachots de l’histoire. Les incantations des castes adeptes du « white power », des géreurs de la « Françafrique », et autres « civilisateurs » qui, jadis, avaient pu aliéner des consciences, provoquent aujourd’hui des levées de bouclier.

Partout grondent les légitimes exigences : Condamnation des coupables des crimes contre l’humanité  et obligation de réparation!

Sur tout le continent, des guerriers et des guerrières, Anciens et Jeunes se dressent avec les mêmes injonctions :

Départ inconditionnel des troupes d’occupation et fermeture des bases étrangères !

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Sciences sociales : nouveautés du 16 février 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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La place des plats préparés sur la table

— Par Gérard Le Puill —
La consommation à domicile de plats préparés et donc prêts à servir ne représenterait que 3% des dépenses alimentaires des ménages français pour la consommation au foyer. Mais la consommation de sandwichs et de plats préparés se fait surtout hors domicile, y compris sur le lieu de travail faute de restauration collective en bon nombre d’endroits.

Une étude actualisée et publiée par FranceAgriMer sur les achats de plats préparés par les ménages français entre 2008 et 2017 nous indique que ces achats «ne représentent que 3% des dépenses alimentaires des ménages pour leur consommation à domicile (116€ sur 3.585€ dépensés annuellement par ménage français pour l’alimentaire consommé ou au moins transitant par le domicile principal). Cette proportion est stable dans le temps», nous dit FranceAgriMer. Dans ce panel de 20.000 ménages suivi par la société Kantar, on «ne prend pas en compte les achats effectués dans le circuit «café, hôtel, restaurant», ni les achats de ménages réalisés en vacances ou pour leur résidence secondaire. Il exclut également les « produits achetés pour être directement consommés hors domicile, sans transit à domicile».

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Des batailles dans le temps…

Par Yvon Joseph-Henri –

Tribune. Vu de l’extérieur, un dazibao signé « un membre de l’intersyndicale » (laquelle ?) mais qui s’authentifie sans vouloir signer, prétend éclairer la population sur la justesse de la grève des lycées, collèges et certaines écoles primaires et indiquer que la bonne entente règne au sein des protagonistes de l’intersyndicale dont on découvre quelques noms.

Un projet de retraite dite universelle quasi unanimement rejeté.

Que l’on soit tous, retraité et actifs contre cette réforme est certain. Il est aussi certain que les professeurs seront les plus touchés par la réforme des retraites selon les études faites par les syndicats. Mais ces études ont-elles pris en compte le sort de nos amis avocats ? Bref, à quoi bon dès lors que la nocivité du projet est évidente à tous. Seule compte le rejet quasi unanime, et l’entrée du pays en dissidence à l’égard du pouvoir en place qui se drape dans sa légitimité pour poursuivre sa tâche.

Installé par le peuple, qu’il le veuille ou non, le pouvoir peut évidemment être destitué par le peuple. Mais encore faut-il que la majorité de la population partage un mode d’action violent par nature ou qui instaure un blocage total et définitif du pays jusqu’au départ du gouvernement et du Président de la République.

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Presse guadeloupéenne? … Pas sans la Guadeloupe!

— Par Frantz Succab —

La disparition de France-Antilles interroge les guadeloupéens au-delà du fait lui-même. C’est un business qui périclite, comme d’autres, mais un business singulier qui prétendait engendrer une activité nécessaire à la société dans son ensemble : le journalisme.

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D’aucuns autopsient le défunt business, d’autres interrogent l’activité. L’un a disparu faute de superprofits, l’autre vit encore et a beaucoup à répondre, puisque toujours nécessaire à la société. En tant qu’être social, le guadeloupéen a des besoins que le business ne perçoit pas toujours à leur mesure. C’est toute l’histoire de France-Antilles. Mais le reste, la nécessité pour l’être humain vivant en société de se connaître et se reconnaitre, de s’évader du cachot de l’ignorance du monde où il vit et de celui qui l’entoure, c’est l’histoire du journalisme. En Guadeloupe et ailleurs.

Tout est affaire de démarche : quel pas précède l’autre, du business ou du journalisme ? Ne faut-il pas dans le raisonnement commencer par le début ? On ne peut pas dire d’emblée sous quelle forme précise peut apparaître l’offre demandée par le guadeloupéen.

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A Mayotte, un problème majeur d’accès aux droits (Défenseur des droits)

Mayotte souffre d’un «problème majeur d’accès aux services publics et aux droits», qui ne doit pas être occulté par l’accent mis par l’État sur la lutte contre l’immigration irrégulière, pointe le Défenseur des droits. Jacques Toubon dénonce aussi une certaine «légitimation de dénis de droits pourtant flagrants», dans un rapport rendu public mardi et réalisé après une mission menée début octobre 2019.

«A Mayotte, plus qu’ailleurs, il existe un écart immense entre les droits consacrés et ceux effectivement exercés. Les droits fondamentaux -droits à l’éducation, à la sûreté, à la santé, à vivre dans des conditions décentes – n’y sont pas effectifs», souligne Jacques Toubon en introduction. Il constate que «si le sous dimensionnement des services publics mahorais est tel qu’il ne permet pas d’en assurer la jouissance à l’ensemble des personnes (…), la responsabilité doit être cherchée du côté de ceux qui en ont la charge et non de ceux qui en ont l’usage».

Accès aux soins, enfants et étrangers

Le Défenseur des droits a surtout axé sa mission sur les entraves à l’accès aux soins et les atteintes aux droits de l’enfant et aux droits des étrangers.

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Collectif des Ouvriers Agricoles empoisonnés par les pesticides : réunion d’information

Dimanche 16 février 2020 à partir de 9 heures Bourg du Robert

Le Collectif des Ouvriers Agricoles empoisonnés par les pesticides « Doubout pou Réparasyon » s’est constitué pour rassembler les premières victimes directes de l’empoisonnement par le chlordécone et autres produits toxiques, travailleurs qui ont été contraints de les semer dans les bananeraies. Son objectif est de présenter leurs témoignages et leurs revendications afin d’obtenir des réparations. A cette fin, ce Collectif organise une réunion d’information pour exposer sa démarche :
Dimanche 16 février 2020 à partir de 9 heures
à l’école Lucien Laroche (Bourg du Robert).

Nous vous serions reconnaissants d’en informer votre public et de couvrir l’événement.
Vous en remerciant d’avance, nous vous adressons nos salutations distinguées.
Pour le Collectif : Yvon SERENUS

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« Empoisonné aux pesticides, j’ai été rejeté par la profession »

Par Arnaud Gonzague

Il fait partie de ces milliers – peut-être dizaines de milliers, le chiffre est inconnu – d’agriculteurs français qui se sont gâté la santé en utilisant des pesticides, mais qui ne bénéficient d’aucune reconnaissance officielle. Et qui donc n’existent pas dans les statistiques de la Mutualité sociale agricole (MSA), la Sécurité sociale des paysans.

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Martinique: les suppressions de postes pour la rentrée 2020 suspendues

Les suppressions de postes prévues à la rentrée dans l’éducation en Martinique ont été suspendues et les épreuves continues du bac en classe de 1ère reportées, dans un contexte de mouvement social qui bloque plusieurs établissements scolaires, a-t-on appris jeudi auprès du rectorat. Les enseignants de Martinique, sont en grève depuis plusieurs semaines, et bloquent des établissements scolaires, contre la réforme des retraites et la réforme du bac, mais aussi contre la suppression de 51 postes pour la rentrée prochaine.

«Compte tenu de la situation sociale, spécifique à l’académie de Martinique et dans l’intérêt supérieur des élèves et des familles, la session des épreuves communes de contrôle continu (E3C) est exceptionnellement étendue. Les élèves passeront leurs épreuves dans le courant du mois de mars. Ils disposeront de leurs copies les tout premiers jours d’avril», a indiqué le rectorat de Martinique dans un communiqué jeudi. La suppression de 51 postes, prévue pour la rentrée 2020, est par ailleurs «suspendue dans l’attente d’une étude approfondie des besoins de l’académie», a ajouté le rectorat.

Cette annonce fait suite à l’entretien mercredi soir de deux députés (apparentés PS) de Martinique, Serge Letchimy et Josette Manin, avec le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.

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Violences en Martinique: le gouvernement annonce des renforts de police

Les ministres de l’Intérieur Christophe Castaner et des Outre-mer Annick Girardin ont annoncé jeudi 13 février l’envoi de quelques renforts de police en Martinique, face à l’augmentation des actes de violences et des homicides.

«Malgré un niveau de délinquance comparable à celui de la métropole, la Martinique est touchée par un niveau d’homicides plus importants et des violences plus fortes», expliquent les deux ministres dans un communiqué. «Dès le mois de mars 2020, quatre officiers de police judiciaire et quatre personnels déjà habilités au sein de la BAC viendront développer les capacités spécifiques de la police nationale permettant de faire face à cette utilisation croissante des armes sur ce territoire», précisent-ils. «Ces renforts supplémentaires viendront appuyer les 686 policiers et 688 gendarmes sur place».

En 2019, 25 homicides ont été commis sur l’île de la Martinique, dont 19 par arme à feu. Depuis janvier, deux homicides ont eu lieu.

L’ancien conseiller Outre-mer d’Emmanuel Macron, Stanislas Cazelles, vient d’être nommé préfet de Martinique.

Les deux ministres rappellent par ailleurs que la construction d’un nouvel hôtel de police à Fort-de-France, d’un coût total de 35,5 millions d’euros, «devrait être livré 

dans les prochains mois», et que le «plan armes», qui a permis d’augmenter de 20% le nombre d’armes saisies en 2019, «restera une priorité pour les services de l’État en 2020».

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« Pourquoi interroger la race au théâtre ? »

— Par Sylvie Chalaye —

Sylvie Chalaye, anthropologue et historienne, codirectrice de l’Institut de recherche en études théâtrales de l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle (France) est spécialiste des arts du spectacle et des représentions du monde noir dans les sociétés occidentales. À l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage Race et théâtre. Un impensé politique (Actes Sud-Papiers, 15 janvier 2020), l’auteure interroge la persistance d’une distribution stéréotypée des rôles en fonction de la couleur de peau. Elle a également publié « Cirques, scènes et café-théâtre ou le mélange des genres (1850-1930) », in Exhibitions. L’invention du sauvage, Arles/Paris, Actes Sud/Musée du quai Branly, 2011, Culture(s) noire(s) en France : la scène et les images, Africultures, n°92-93, 2013 ainsi que Sexualités, identités et codirigécorps colonisés (CNRS Éditions, 2020)

Le monde du théâtre est loin d’être représentatif de la diversité chromatique de la société française. Alors que les médias, la publicité, la mode sont aujourd’hui soucieux de se faire le reflet de la diversité des consommateurs, le milieu théâtral tente d’expliquer ce manque par la rareté des personnages noirs au répertoire. Mais que connaît-on de la carnation des personnages ?

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Rencontre avec Kheireddine Lardjam, metteur en scène. France-Algérie : la balle au centre !

— Propos recueillis par Dominique Daeschler —

Kheireddine Lardjam, metteur en scène de Désintégration (voir critique) travaille pour son prochain spectacle sur les relations franco- algériennes. Comment en est-on arrivé là ? pour lui qui a fait ses études et ses premières armes de metteur en scène en Algérie, la grille de lecture de la France sur l’Algérie reste figée, dans un déni de l’analyse du « aujourd’hui, maintenant ».
D Daeschler : C’est-à-dire que la relation reste compliquée, complexe ?
K Lardjam : Oui. La jeunesse d’aujourd’hui n’a connu ni la guerre d’Algérie ni la montée du FIS. De plus cette jeunesse est divisée. Entre ceux qui sont nés en France ou en Algérie, n’est pas vécue et racontée la même histoire. L’analyse de Germaine Tillion dans « Des ennemis complémentaires » traduit bien le passé commun entre les deux pays, les différences, l’attachement et son rejet.
DD : Que faudrait-il dire en tout premier lieu ?
KL : Que l’histoire de l’Algérie c’est aussi l’histoire de la France, de la Ve république.
DD : Cela nous conduit au post-colonialisme.
KL : Le problème c’est qu’il a été élaboré à partir d’un seul point de vue alors qu’il nécessitait une confrontation, un échange.

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Martinique : « Ce « cocktail » de pesticides qui entre en conflit dans les organismes humains… »

Le président de l’association PUMA (Pour Une Martinique Autrement) est revenu pour [le journal Antilla] sur un sujet qui semble ne cesser d’inquiéter une frange (grandissante ?) de notre population : la qualité de l’eau potable. Des propos qui interpellent fortement. Et créent certaines attentes…

Antilla : Quels mots mettez-vous, spontanément, sur la problématique de l’eau potable sous nos cieux ?
Florent Grabin
: Le problème de l’eau en Martinique est éminemment complexe. La plus grosse production appartient à la CTM, tout comme une bonne partie du réseau, le contrôle de la qualité de l’eau revient à l’Etat, via l’ARS (Agence Régionale de Santé), et la distribution de l’eau est assurée par ce qu’on appelle les ‘fermiers’ : la SME (Société Martiniquaise des Eaux) et la SMDS (Société Martiniquaise de Distribution et de Services), Odyssi étant une régie des eaux – quand par exemple il y a un manque d’eau sur le territoire de la Cacem, cet EPCI (communauté d’agglomération, ndr) achète de l’eau chez la SME, eau venant du Lorrain et de l’usine de Vivé, pour la faire ‘entrer’ dans le réseau.

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Peut-on encore sauver les forêts tropicales et comment ?

—Par Plinio Sist, chercheur, écologue, spécialiste des forêts tropicales humides et directeur de l’unité de recherche Forêts et Sociétés au Cirad —

Tribune. Les forêts tropicales continuent de disparaître à un rythme alarmant pour être converties en terres agricoles, pâturages ou plantations industrielles. Elles subissent également des dégradations importantes liées à la surexploitation de leurs ressources. De ce fait, elles sont de plus en plus vulnérables aux effets du changement climatique et aux incendies, comme cela fut le cas en Amazonie et en Indonésie cet été.

Si au milieu des années 2000, la perte de forêts tropicales semblait ralentir, comme ce fut le cas au Brésil avec une baisse de 80% de la déforestation entre 2004 et 2012, depuis 2016, la tendance est malheureusement à nouveau à la hausse. En effet, entre 2001 et 2009, la perte annuelle moyenne de forêts tropicales naturelles a été de 2,8 millions d’hectares (Mha) contre 3,7 Mha pour la période 2010-2018, soit une augmentation de 25%. L’année 2019 confirmera sans doute cette tendance, comme en Amazonie, où les incendies de l’été dernier ont largement contribué à battre le triste record de près d’1 million d’hectares de déforestation soit le taux annuel le plus élevé jamais enregistré depuis dix ans.

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Nous tenons encore debout

— Par Florent Grabin, Président de l’Association P.U.M.A. —

Selon le Professeur en biologie moléculaire, Gilles-Éric SERALINI, si nous parvenons à tenir debout, c’est parce que nous avons une énergie fantastique de communication entre toutes nos cellules, un réseau à la fois électromagnétique et chimique, qui permet aux cellules de rester en cohésion et en harmonie.

Pour le Pr Gilles-Eric SERALINI, que se passe-t-il lorsqu’on interfère dans ces réseaux, comme le font par exemple les pesticides ou les perturbateurs endocriniens ?

‘’On se désorganise petit à petit et ça se traduit par toutes sortes de pathologies de la communication cellulaire, c’est le cas de la plupart des cancers, des maladies nerveuses, des maladies immunitaires, des allergies et des maladies hormonales.’’
D’après le scientifique, on ne peut pas expliquer l’augmentation de ces pathologies par des mutations génétiques, qui ne seraient arrivées moins de 50 ans dans la population mondiale, ni par une recrudescence de nouvelles bactéries, ni de nouveaux virus ; en revanche, lorsqu’on soumet des rats aux pesticides de manière chronique, on constate qu’on peut provoquer toutes ces maladies ; ce lien évident, les autorités continuent pourtant de le nier.

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