De la crise sanitaire , à la crise économique et sociale

— Par Dominique Celma —

Il serait temps de sonner l’alerte sur le désastre économique qui s’annonce pour la Martinique au cours de l’année 2022 et voire au delà. Considérant l’attitude de la population vis a vis des moyens qui nous ont été donnés pour une sortie de crise sanitaire, à savoir la vaccination , premier stade à franchir pour un redémarrage de l’activité économique, il ne faut pas s’attendre à être sur les rangs de la reprise qui devrait se faire au cours de l’année à venir. Des confinements et couvre-feux de façon cyclique nous pendent au nez. Comment envisager une activité économique stable et profitable à tous dans ces conditions…

Le large débat sur la nécessité de la vaccination et le bien fondé de respecter les mesures sanitaires( confinement, couvre-feu, etc… ) a attendu la catastrophe de la quatrième vague pour se faire. La franche cassure entre la population martiniquaise et les dispositions gouvernementales était cependant observable au moment du Carnaval 2021 avec la kyrielle de comportements et propos diffusés . L’intervention très tôt dans le débat de personnalités locales ne s’est pas fait, a laissé la place à « toujours les mêmes »‘ et aux « fake news ». En mettant leur poids du bon côté de la balance , ces personnalités auraient probablement permis d’éviter la situation actuelle.

L’ engagement manqué il y a quelques mois, pourrait-il nous servir d’expérience ? Qu’il soit donné maintenant de façon soutenue à des martiniquais de tous bords l’occasion de témoigner de leur situation économique depuis Mars 2020 et leurs perspectives. Que des gens ordinaires puissent ouvrir les yeux au reste de la population : insouciante, inconsciente, irresponsable… Que, enquêtes et débats, soient ouverts sur ces « messieurs et dames tout le monde » , sur la nécessité pour eux de sortir de ce marasme économique et comment (!?) Que les écueils vécus au quotidien par ces gens et leurs perspectives soient évoqués publiquement. Que les solutions fantasmées soient déconstruites et celles réelles soient débattues.

Si nous n’entamons pas maintenant un large débat populaire sur les options qui nous permettront de sortir du marasme économique accentué par une année et demi de crise sanitaire, le débordement vécu ces derniers mois dans les hôpitaux sera vécu dans la rue. La grande difficulté à faire face dans les hôpitaux sera remplacée par un dépassement de la situation dans les rues. Nous verrons toujours les mêmes meneurs dénoncer les mêmes boucs-émissaires. Ils se sont déjà positionnés pour poursuivre leur combat qui n’est pas sans rappeler celui des intégristes, voire des terroristes.

Enfin terminons ce propos sur une touche optimiste. Peut- être y aura-t-il « un Miracle Martiniquais » qui mettra fin à cette crise sanitaire et ses effets pervers sur notre situation économique et sociale ? Peut-être que malgré une population dont le taux de vaccination est bien en dessous de ce qui a été nécessaire pour envisager une relance de l’activité dans les autres pays, nous nous retrouverons sur les rangs de la reprise ? Peut- être que la reprise de l’activité touristique au cours de l’hiver prochain atteindra des pics car les touristes ne nous tiendrons pas rigueur pour nos propos largement relayés y compris à l’étranger, ne verront aucun risque à se retrouver au sein d’une population où le coronavirus n’est pas sous contrôle et seront prêts à s’exposer à des mesures préventives pouvant tomber comme un couperet ?

Dominique CELMA