Catégorie : Sciences Sociales

États-Unis. Ablations de l’utérus à la chaîne dans un centre de détention de migrantes

Une infirmière, lanceuse d’alerte, révèle des pratiques quasi systématiques conduites sur des immigrées latino-américaines dans un camp d’internement en Géorgie. Terrible avatar du climat xénophobe exacerbé par la Maison-Blanche.

À leurs conditions de détention infra-humaines s’ajoute une pratique massive de l’ablation de l’utérus. L’enfer vécu par des femmes détenues à Irwin en Géorgie, dans un centre de détention de l’US Immigrations and Customs Enforcement (ICE), l’agence de police douanière et de contrôle des frontières du département de la Sécurité intérieure des États-Unis, vient d’être révélé par une infirmière lanceuse d’alerte qui y travaille. Quatre ONG (1), qui ont décidé de porter l’affaire devant les tribunaux pour violation caractérisée des droits humains, dénoncent l’attitude et la responsabilité de l’administration Trump.

«C’était comme s’ils faisaient des expériences avec nos corps »

La plainte s’appuie sur la force du témoignage de l’infirmière, Dawn Wooten, en poste depuis trois dans l’établissement de quelque 1 200 places, géré par LaSalle Corrections, une compagnie privée (en vertu d’un processus de privatisation des lieux de détention devenu banal aux États-Unis). La courageuse jeune femme révèle dans sa plainte et dans l’interview qu’elle a accordée au média états-unien en ligne The Intercept le taux très élevé, quasi systématique, d’hystérectomies (ablations de l’utérus) pratiquées sur des détenues hispanophones.

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Santé : femmes, Noirs et musulmans se disent plus souvent discriminés en France

Les discriminations justifient 32% des renoncements aux soins chez les Africains subsahariens, 26% chez les musulmans, 22% chez les Nord-Africains et 13% chez les ultramarins.

Le système de santé français a beau être universel, certains patients ont le sentiment «d’avoir été moins bien traités que les autres», en particulier les femmes, les Noirs et les musulmans qui renoncent par conséquent à certains soins, selon une étude publiée pardi par l’Ined.

Avec son assurance maladie «obligatoire et universelle» et son aide médicale d’État, la France apparaît comme le pays «dans lequel toute la population devrait avoir accès aux soins de santé». Mais l’Institut national d’études démographiques a mis en évidence «des taux de discrimination significativement plus élevés» pour certaines catégories.

Les femmes font ainsi plus souvent état que les hommes d’un «refus de service» ou d’une «qualité de soins inférieure». Idem pour les ultramarins et les immigrés, surtout ceux d’Afrique noire, d’Afrique du nord et de Turquie, par rapport aux personnes nées dans l’Hexagone.

Ces phénomènes «apparaissent étroitement liés» à celui du «non-recours aux soins» : les discriminations justifient 32% de ces renoncements chez les Africains subsahariens, 26% chez les musulmans, 22% chez les Nord-Africains et 13% chez les ultramarins.

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Venezuela: Maduro et des ministres à l’origine de crimes contre l’humanité, selon l’ONU

Selon un rapport présenté mercredi 16 septembre par des enquêteurs des Nations unies, le président vénézuélien Nicolas Maduro ainsi que des membres de son gouvernement sont à l’origine de possibles crimes contre l’humanité au Venezuela.

Ce rapport était attendu et, selon de nombreux experts, ses conclusions ne pouvaient être différentes. Malgré l’impossibilité de se rendre sur place pour mener à bien leur travail, les enquêteurs des Nations unies ont acquis la certitude que le président Nicolas Maduro, ainsi que le ministre de la Défense et celui de l’Intérieur, ont « donné des ordres ou coordonné des activités menant à de graves violations de droits de l’Homme ».

L’enquête se base sur plus de 270 entretiens menés à distance avec des victimes. D’après Marta Valinas, la cheffe des enquêteurs de l’ONU, ces actes sont loin d’être isolés.  « Ces crimes ont été coordonnés et commis au nom de directives d’État en connaissance de cause et avec le soutien direct d’officiers supérieurs et de hauts responsables du gouvernement », affirme-t-elle.

Nos conclusions sont claires. Sur la base des informations recueillies, la mission a des motifs raisonnables de croire que de graves violations des droits de l’Homme et des crimes internationaux ont eu lieu au Venezuela au cours de manifestations, mais aussi via une répression politique ciblée et dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre.

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Obésité infantile : « Il faut absolument arrêter d’exposer la jeunesse à la malbouffe »

— Par Vincent Geny —

L’UFC-Que Choisir a sorti mercredi 16 septembre une étude sur l’obésité infantile. Un fléau qui serait intimement lié à la publicité de produits alimentaires. Afin d’y remédier, l’association lance conjointement une pétition visant à interdire la promotion de la malbouffe.

Une épidémie. 17% des enfants sont concernés par l’obésité et le surpoids d’après une étude de l’UFC-Que Choisir sortie ce mercredi 16 septembre. Un chiffre de l’ordre de 3% dans les années 60. Il n’en fallait pas plus pour l’association de consommateurs pour tirer la sonnette d’alarme. Dans cette étude, ils notent que 76% des spots dédiés aux enfants concernent la restauration rapide, les confiseries ou encore le chocolat. Afin d’en finir avec ce fléau, ils ont lancé une pétition pour interdire la publicité de la malbouffe. Marianne a échangé avec le député MoDem Richard Ramos qui a fait de la lutte contre la malbouffe son combat politique.

Marianne : Ce mercredi 16 septembre, l’UFC que choisir a lancé une pétition visant à interdire par la loi les publicités pour la malbouffe. Comment est-elle encadrée aujourd’hui ?

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Gisèle Bourquin, lauréate du Prix de la Délégation aux droits des Femmes du Sénat

La Présidente de l’association « Femmes au-delà des mers », Gisèle Bourquin, est lauréate 2020 du Prix de la Délégation aux droits des femmes du Sénat 

« Femmes au-delà des Mers »

 Il s’agit d’une association loi 1901, créée en 2008 et présidée par Gisèle Bourquin. « Réseau d’échanges et de transmission des savoirs des cultures ultramarines, notre association est aussi un pont, entre les personnes d’Outre-mer, de Métropole et d’Europe et entre les générations. Femmes au-delà des mers cherche à donner aux individus et en particulier aux jeunes, des repères culturels pour les aider à se construire et à jouer pleinement leur rôle de citoyen.»

Gisèle Bourquin, une femme d’exception

Portrait d’une femme au-delà des mers : Née en Martinique, cette fille de militaire de carrière découvre dès l’enfance de nouveaux horizons, de nouvelles cultures. À commencer par Paris où elle s’installe avec ses parents en 1956. La famille part ensuite pour quelques années en Nouvelle-Calédonie où Gisèle Bourquin s’occupe un temps de l’école primaire d’un village minier du sud de l’archipel. Puis c’est le retour en France pour faire ses études supérieures.

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Les Ultramarins voulant rentrer en outre-mer pas prioritaires pour les tests PCR

Les ultramarins souhaitant rentrer chez eux et actuellement bloqués dans les aéroports faute de tests PCR réalisés dans les 72 heures avant leur vol, ne sont pas prioritaires, a insisté mardi le ministre de la Santé Olivier Véran lors des questions au gouvernement.

Olivier Véran était interrogé par le député PS de La Réunion Philippe Naillet et la députée PCF de Martinique Manuéla Kéclard-Mondésir sur la difficulté pour les voyageurs ultramarins de présenter un test négatif PCR réalisé dans les 72 heures avant le vol, en raison de l’allongement des délais d’obtention d’un rendez-vous et de résultats.

Les compagnies demandent un test PCR négatif réalisé uniquement dans les 72 heures avant le départ alors que certains laboratoires ne sont pas en mesure de fournir les résultats en trois jours.

Le ministre a répondu que «très clairement, la liste des personnes prioritaires pour les tests sont les personnes qui sont symptomatiques, qui sont cas contact, ou des personnels soignants et aides à domicile en contact direct avec des personnes vulnérables». «Nous ne pouvons pas élargir cette liste aux personnes amenées à voyager, car il y a des endroits où même pour les prioritaires, les délais se sont allongés», a-t-il expliqué, invitant «les personnes à anticiper la réalisation de leur prélèvement de l’ordre d’une semaine».

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Fanm Limiè : léritaj lensireksion lisid

Dimanche 19 septembre de 15 à 19h Habitation La Mauny

Les faits
Elles s’appellent Lumina Sophie, Rosanie Soleil, Maria Bouchon, Madeleine Clem, Amanthe Jean-Marie, Louisine Chérubin, Asténie Boissonet, Adèle Négrant… ces femmes qui – aux côtés des hommes – se lèvent contre l’injustice du système colonial en septembre 1870.
« L’affaire Lubin » est l’étincelle à l’origine de l’embrasement du Sud.
Les insurgé·es incendient des dizaines d’habitations mais la révolte sera matée et la répression impitoyable…

Le village mémoire
150 ans après, quel est l’héritage des insurgé·es ? Le village-mémoire « Fanm limiè : léritaj lensireksion lisid » vous propose un parcours muticulturel initiatique sur un des hauts lieux de l’Insurrection du Sud.
Une nouvelle façon de (re)visiter l’Habitation La Mauny, un site d’exception chargé d’histoire. Inspiré·es par ce fait historique majeur, des artistes, l’association Oliwon Lakarayib, des jeunes des missions locales et du Lycée Lumina Sophie rendent hommage aux femmes révoltées à travers des créations artistiques originales.

Le programme
Conférences
Documentaires
Performances théâtrales
Performances artistiques
Ateliers de recherches généalogiques
Concerts : Loriane Zacharie, Eddy Marc, Léa Galva, Marcel Sellaye, Teddy SonelÉdouard, Victor Rose-Claire-Sanon, Watabwi, « Les voix de Lumina »
Artisanat

INFOS PRATIQUES
• 19 septembre 2020 de 1 5 h à 19 h
• Habitation La Mauny, Rivière Pilote
• Entrée libre et gratuite
• Une participation solidaire sera la bienvenue pour nous aider dans nos actions
• Apportez vos chaises
• Manifestation dans le respect des gestes barrières, port du masque obligatoire

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Verdict du procès du meurtrier de Leila : traquer partout et chasser le patriarcat

Si nous voulons vraiment éradiquer les violences envers les femmes, il nous faut ensemble, traquer partout et chasser ce système patriarcal !

Lire aussi :Justice pour Leïla et ses enfants

Condamnation à perpétuité du meurtrier de Leila et de ses enfants: Ce verdict reconnait l’atrocité du féminicide de Leila et de ses enfants. C’est un signal fort pour tous les meurtriers de femmes en puissance, et tous les auteurs de violences.
Mais il aurait mieux valu que Leila et ses enfants soient encore en vie !
C’est pourquoi il faut encore développer la prévention des violences, l’accompagnement des femmes pour qu’elles n’aient plus peur, la solidarité de tous et de toutes.
Il faut faire disparaitre cette omerta qui empêche encore à tant de femmes de parler.

Mais surtout il faut bannir chez quiconque cette idée qu’on puisse avoir droit de vie et de mort sur l’autre, et combattre de façon encore plus organisée et avec des moyens encore plus conséquents, en tous lieux tout ce qui dès l’enfance dénigre, discrimine, minorise les femmes, favorise la domination masculine et la domination tout court.

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#Lundi14septembre : « Être libre ne revient pas à porter ce que l’on veut ou faire ce que l’on veut »

— Par Audrey Jougla, Professeure de philosophie —

Lycéennes et collégiennes ont appelé sur les réseaux sociaux – Instagram, Twitter et Tiktok – à porter lundi 14 septembre des tenues « indécentes » ( jupes, crop top, pantalons à trous…) pour dénoncer le sexisme dans les établissements scolaires. Audrey Jougla estime qu’il s’agit d’une fausse révolte.

Que se passe-t-il avec ce mouvement, faussement associé à une révolte, dont les accents de libération féminine prennent en otage la tenue des lycéennes ?

Suivant une revendication née des hashtags #balancetonbahut, reprenant le fameux #balancetonporc, et #Lundi14septembre sur Twitter, de nombreuses lycéennes se retrouvaient ce lundi 14 septembre à arborer fièrement des tenues provocantes, affriolantes ou pour le moins inadaptées au lycée, comme une revendication de leurs droits. Mais de quels droits et de quelle revendication parlons-nous ? Pourquoi ne s’agit-il pas ici de rejouer une libération du corps, mais bien plus de l’enfermer dans des stéréotypes ?

Respect des règles… ou de l’autorité ?

Que signifie cet appel lancé via les réseaux sociaux, relayé par le collectif Nous Toutes, qui invite les lycéennes ou collégiennes à s’habiller comme elles le souhaitent pour venir à l’école ?

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Lettre ouverte (1) à Oliwon Lakarayib sur les évènements de décembre 1959.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La reprise systématique d’infos empilés sur les vieilles étagères des rédactions confirme une récurrence à laquelle les médias semblent avoir définitivement renoncé à se détacher : la répétition d’une histoire écrite à partir de vérités fabriquées sur les tréteaux électoraux. Le BUMIDOM est-il évoqué sur un plateau de télévision, aussitôt on vous ressort mécaniquement des placards une vidéo racontant l’histoire des enfants réunionnais de la Creuse. Non, messieurs-dames les nouveaux journalistes, les archives laissées par vos aînés ne sont pas des pages d’Évangile.

Lire aussi : Émeutes de décembre 1959 : une présentation scandaleuse de l’Histoire.

« Les archives laissées par vos aînés ne sont pas des pages d’ Évangile  »

On ne sait pas pourquoi, on a encore ressorti ce samedi le couplet convenu relatant, en deux lignes et trois photos misérabilistes, les incidents de décembre 1959, de l’OJAM ou de la fusillade du Lamentin. Il n’est pas tenu compte, par exemple, des travaux conduits sous la direction de l’éminent historien Benjamin Stora, spécialiste mondial de la décolonisation. Pour s’en tenir aux évènements de 1959, entre les allégations politico-historiennes tendant à y voir une quasi-révolution et les conclusions de la commission Stora affirmant qu’il n’en fut rien, la doxa intellectuelle – presse, historiens et autres adeptes des sciences humaines – soucieuse de ne pas heurter la bien-pensance, a décidé une fois pour toutes de tourner le dos à la vérité historique.

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« Charlie Hebdo » : « Nous ne vous laisserons pas seuls »

Élisabeth de Fontenay, Ariane Mnouchkine, Marcel Gauchet, Carlo Ginzburg et d’autres intellectuels saluent la décision du journal d’avoir republié les caricatures qui avaient fait de lui une cible des islamistes.

« Car nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais. » Ces mots, d’une clarté sans fioritures, Riss, directeur de la publication de Charlie Hebdo, les écrit dans son édito du 2 septembre 2020, jour de l’ouverture du procès des tueries de janvier 2015.

Au cours de ces journées tragiques, furent assassinés : à Charlie Hebdo, Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Tignous, Wolinski. A Montrouge : Clarissa Jean-Philippe. A l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes : Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada. D’autres furent gravement blessés, dans leur chair, et dans leur âme à jamais.

Riss écrit aussi : « Si le crime est si difficile à nommer, c’est parce qu’il fut commis au nom d’une idéologie fasciste nourrie dans les entrailles d’une religion. Et rares sont ceux qui, cinq ans après, osent s’opposer aux exigences toujours plus pressantes des religions en général, et de certaines en particulier.

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Big pharma, labos tout-puissants

Sur Arte Mardi 15 septembre à 20h 50.

Enquête sur le pouvoir de l’industrie pharmaceutique raconté à travers les cinq plus gros laboratoires dans le monde, par le réalisateur Luc Hermann

Big Pharma, c’est le titre d’un documentaire de grande qualité qui sera diffusé mardi prochain sur Arte, et qui a pour objet l’un des plus puissants lobbys économiques de la planète, à savoir l’industrie pharmaceutique. Alors que les plus grands laboratoires mondiaux, le géant français Sanofi, les Suisses Novartis et Roche et les Américains Johnson & Johnson, Pfizer ou Gilead se battent aujourd’hui pour trouver un traitement et un vaccin contre le Coronavirus. Cette enquête éclairante, réalisée avant la crise sanitaire du moment, fruit d’un an de travail, fait froid dans le dos et jette un pavé dans la mare de la politique de santé publique. Luc Hermann, réalisateur.

C’est difficile de trouver un interlocuteur dans ces entreprises, qui embauchent pourtant 100 000 employés. On peut imaginer que parmi eux, une personne va accepter de répondre à une interview mais ce sont les services juridiques et pas les services de communication qui vous répondent, par écrit.

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Covid-19 : situation critique en Guadeloupe, le préfet et l’ARS annoncent des mesures complémentaires

La saturation est proche au CHU de Pointe-à-Pitre, où 20 personnes sont en réanimation et 66 malades du Covid-19 sont hospitalisés.

— Par Olivier Lancien —

Au centre hospitalier universitaire (CHU) de la Guadeloupe, dimanche 13 septembre, les patients présentant des symptômes laissant penser qu’ils sont atteints du Covid-19 arrivent de façon régulière. Un premier tri est effectué. Des urgences spécialisées ont été mises en place, distinctes des urgences normales. Une organisation qui découle du « plan blanc » de l’établissement, lancé le 23 août. Aujourd’hui, la situation est critique : 20 personnes atteintes du Covid-19 sont en réanimation au CHU de Pointe-à-Pitre, 66 sont hospitalisées. La saturation est proche.

Pour alerter sur la situation du CHU, son directeur, Gérard Cotellon, a écrit au préfet de région, Alexandre Rochatte, et à la directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS), Valérie Denux. Le directeur affirme que la prise en charge des patients atteints du Covid-19 a un impact sur celle des autres malades. Il souhaite des renforts et une plus grande solidarité des « établissements partenaires ». M. Cotellon est soutenu par la présidente du département et du conseil de surveillance de la structure, Josette Borel-Lincertin.

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La destruction de l’économie Antillaise est désormais à l’ordre du jour !

— Par Jean-Marie Nol —

Les études sur l’avenir du commerce traditionnel menacé par les achats sur internet ne sont pas légion en Martinique et Guadeloupe . Mais nonobstant ce vide imputable aux organismes de la place , on peut d’ores et déjà  pronostiquer la progression inéluctable des actes d’achat passés par internet dans les années qui viennent. La dernière étude en date sur le sujet , le rapport prospectif sur l’e-commerce de l’institut Nielsen diffusé début septembre , prévoit que « les ventes en ligne de produits de grande consommation au niveau mondial dépasseront les ventes en magasin d’ici à deux ans ».
La Covid-19 et la révolution numérique vont accélérer l’ancrage du commerce en ligne dans les habitudes de consommation, nécessitant une transformation à marche forcée des modèles économiques, avec un risque pour l’emploi.

Une nouvelle révolution est en marche. Après la révolution mécanique, de masse, l’automatisation, nous assistons à l’introduction des nouvelles technologies dans notre quotidien professionnel et personnel.

Le marché du e-commerce est en constante évolution  en Martinique et Guadeloupe et occupe une place de plus en plus importante dans les habitudes de consommation et d’achat des martiniquais et guadeloupéens.

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L’illettrisme, « facteur aggravant » en pleine crise du Covid-19, met en garde un spécialiste

Être illettré représente « un facteur aggravant » en pleine crise du Covid-19, notamment pour retrouver un emploi, souligne Christian Janin, président de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) à l’occasion des 7e Journées nationales d’action contre ce fléau.

AFP – Quelles formes prend l’illettrisme au quotidien?

CHRISTIAN JANIN – L’illettrisme est soit le résultat d’un déficit de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, soit pour d’autres et notamment les plus de 40 ans en activité professionnelle, un effritement des compétences de base du fait qu’ils ont perdu l’habitude d’écrire ou de lire. Le quotidien d’un illettré est de ne pas savoir lire des consignes, se repérer dans le métro, utiliser un guichet automatique ou bien choisir un plat au menu d’un restaurant.

Lire aussi : Comment lutter contre l’illettrisme ?

Tant que vous ne savez pas lire, dès que vous êtes dans un milieu que vous ne connaissez pas, vous êtes perdu. C’est pourquoi les personnes en situation d’illettrisme mettent en place des stratégies de détournement pour ne pas faire connaître leur handicap caché. Massivement, c’est ressenti comme une honte.

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Quand les malades d’Alzheimer disparaissent

— par : Julie Dungelhoeff | Marie Schuster | Sonia Baritello

Désorientés et en perte de repères, certains malades d’Alzheimer ne parviennent parfois plus à rejoindre leur domicile et disparaissent pendant des années. Leurs proches tentent alors tant bien que mal de retrouver leur trace. Reportage.

L’errance fait partie des conséquences méconnues de la maladie d’Alzheimer. Désorientés et en perte de repères, certains malades ne parviennent parfois plus à rejoindre leur domicile.

C’est le cas du père d’Hisham, El Mekki Terrak, disparu maintenant cinq ans. « Mon père a disparu à l’été 2015, on était au mois de juillet. Il était chez un ami, et il avait souhaité rentrer chez lui. Et c’est à partir de là qu’on a plus eu de nouvelles », explique son fils auprès de France 24.

15 % des disparitions inquiétantes

Françoise, 64 ans, a elle aussi été confrontée plusieurs fois aux pertes de repères de son mari. Voulant éviter un drame, elle a désormais équipé son compagnon d’un téléphone géolocalisable, qui lui permet de le suivre à la trace.

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Sciences sociales: nouveautés du 13 septembre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Toots Hibbert, figure historique du reggae, est mort

La star du reggae et leader du groupe mythique Toots & The Maytals, Frederick « Toots » Hibbert, est décédé à l’âge de 77 ans des suites du coronavirus. Lui qui était hospitalisé depuis le début du mois à cause d’une forme sévère de Covid-19.
« C’est avec le cœur lourd que nous annonçons le décès Frederick Nathaniel « Toots » Hibbert ce soir, entouré de sa famille, à l’hôpital universitaire des Antilles à Kingston, en Jamaïque », a annoncé son groupe Toots and the Maytals sur les réseaux sociaux.
La cause du décès n’a pas été précisée mais son entourage avait fait savoir fin août, sur le compte Facebook du groupe, que Toots Hibbert avait été admis à l’hôpital où il « attendait les résultats d’un test au Covid-19 ». Il avait ensuite été plongé dans un coma artificiel, à la suite de « complications respiratoires ».
Bien qu’il soit moins connu que son compatriote Bob Marley, c’est à Toots Hibbert que l’on attribue l’origine du reggae avec une chanson sortie en 1968, « Do the Reggay ». 
Le genre musical indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié et promeut l’usage de la ganja, ou marijuana, a connu un grand succès mondial grâce à des classiques de Bob Marley (1945-1981) et son groupe the Wailers.

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Covid-19 : en Guadeloupe, des nouvelles mesures de restrictions

Pour faire plier l’épidémie, c’est donc la méthode du cas par cas qui a été retenue dans l’Hexagone. Une politique locale, adaptée à la situation sanitaire d’une région à l’autre. « Ces mesures ne doivent pas se décider depuis Paris », avait prévenu vendredi, le Premier ministre, Jean Castex, refusant la méthode du « partout pareil, au même moment et de la même manière ». Parmi les 42 départements en rouge, où le virus circule activement, Marseille, Bordeaux et la Guadeloupe cristallisent les inquiétudes. Les préfets doivent donc plancher sur de nouvelles mesures barrage et rendre leurs copies lundi.

Mais du côté de la Guadeloupe, l’heure n’est plus à l’attente. Avec un taux de positivité de plus de 21 %, au-delà du seuil d’alerte et près de 800 cas de contagion en une semaine, les premières restrictions sont tombées dans la nuit de vendredi à samedi et sont entrées en vigueur dans la foulée. Objectif : restreindre les rassemblements.

En plus du port du masque obligatoire dans l’espace public, les restaurants et les bars ne pourront plus accueillir de clients à compter de 22 heures du dimanche soir au mercredi soir et minuit du jeudi soir au samedi soir.

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L’ avenir de la départementalisation est en jeu , mais chut  … le Covid 19 veille au grain pour demain !

—Jean-Marie Nol, économiste —

L’IEDOM fait un point sur les dernières évolutions de l’économie de la Martinique et la Guadeloupe suite à la pandémie de Covid-19, et force est de constater que l’économie redémarre dans certains secteurs à pas comptés . Seul le tourisme et le BTP marquent encore le pas.
Pour l’instant, un peu partout dans le monde, on procrastine, on s’endette, on retarde autant qu’on peut l’effondrement économique et social qui découlera de cette pandémie.
Aujourd’hui , rien n’est plus urgent que de maîtriser les deux tsunami, sanitaire et économique, qui s’abattent sur le monde. Il n’est pas assuré qu’on y parvienne. Si on échoue à trouver un vaccin , des années très sombres nous attendent. Le pire n’est pas certain. Et pour l’écarter, il faut regarder loin, en arrière et devant, pour comprendre ce qui se joue ici : l’avenir de la départementalisation.
En Martinique et Guadeloupe , tout change avec le coronavirus , sauf la façon de faire de la politique. De fait, le constat actuel est simple à formuler : d’aucuns disent que le système de départementalisation est
à bout de souffle et que l’autonomie a maintenant le vent en poupe.

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Le poids de l’assimilation est encore réel

— Par Frantz Succab —

Quand le président Macron annonce une loi contre le « séparatisme », c’est le vieux républicanisme nationaliste français qui redevient d’actualité ; celui-là même, qui prôna l’assimilation comme crédo pour l’ensemble de ses possessions coloniales. La lutte de l’État français contre le séparatisme dans les outremers a une histoire singulière.  Qui qualifiait-on ici de « séparatistes » ? Ceux qui voulaient sortir du statut de colonisés assimilés. Sous ce rapport, une récente publication intitulée « Aux Antilles, le socle culturel de l’assimilation n’est plus d’actualité » signée Jean-Marie Nol (Madinin’art 31/8/2020) suscite en nous une réflexion critique.

De notre point de vue, pour commencer, l’assimilation ne fut jamais le « socle culturel » de la problématique politique en Guadeloupe, mais le couvercle institutionnel et idéologique qui pèse en permanence sur l’esprit public. Qu’est-ce qui conduit l’auteur à poser comme dépassé un obstacle qui paralyse encore toute volonté de faire peuple, voire nation singulière ?

Même lorsque le constat est fait qu’en Martinique et en Guadeloupe il y a rejet par une partie de la jeunesse des symboles de la présence française, pourquoi minimiser en parlant de « banalisation de la radicalisation des esprits ».

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J’ai été en contact avec une personne malade du Covid-19 : que dois-je faire ?

Vous avez côtoyé une personne testée positive au Coronavirus ? Vous avez été identifié comme « cas contact » ? Test, isolement, travail… Retrouvez les consignes à suivre avec Santé publique France et Service-public.fr.

Si vous avez été en contact avec une personne malade du Covid-19 [application/pdf – 169.1 KB] , les premières préconisations sont le test de dépistage et l’isolement.

Faire le test et s’isoler

Vous n’avez pas besoin d’ordonnance pour procéder à un test par prélèvement nasal et il est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie. Il vous faut vous isoler jusqu’au résultat même si vous ne présentez pas de symptômes.

Vous devez faire le test :

  • immédiatement si vous vivez sous le même toit que la personne malade ou si des signes apparaissent ;
  • 7 jours après votre dernier contact avec la personne malade (il est inutile le faire avant car s’il est réalisé trop tôt, il peut être négatif même si vous êtes infecté) si vous ne vivez pas sous le même toit.

Si le résultat est positif, cela veut dire que vous êtes infecté et vous devez rester isolé jusqu’à votre guérison.

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« Toussaint Louverture », une biographie de Sudhir Hazareesingh

L’épopée de Toussaint Louverture commence par une révolte d’esclaves à Saint-Domingue en 1791 et culmine avec la proclamation du premier État noir indépendant de l’histoire en 1804. Après l’abolition de l’esclavage par la Révolution française en 1794, Toussaint devient le principal personnage politique et militaire de la colonie et prend le titre de « gouverneur général à vie » en 1801. Profondément attaché aux valeurs républicaines d’égalité et de fraternité, il lutte farouchement contre toute tentative de réimposer l’esclavage à Saint-Domingue. Doté d’un sens politique exceptionnel et d’une endurance à toute épreuve, Toussaint s’appuie aussi bien sur la population noire et l’armée que sur l’élite blanche et l’Église catholique. Jusqu’à sa chute face aux troupes envoyées par Bonaparte, qui saluera les qualités de ce rival hors du commun. Puisant dans de nombreuses archives inédites – et notamment dans la correspondance de Toussaint –, Sudhir Hazareesingh retrace chaque étape de cette vie extraordinaire, des victoires contre les troupes françaises, espagnoles et britanniques à la promulgation d’une Constitution autonome, en passant par des stratégies diplomatiques innovantes. On y découvre un visionnaire intrépide qui s’inspire des idéaux des Lumières et des traditions révolutionnaires et spirituelles de Saint-Domingue.

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Un silence assourdissant!

— Par Lucie Manuel, Présidente de Contact Entreprises —

Des salariés atterrés et effrayés, des clients sommés de faire demi-tour, qui se font bousculer et insulter s’ils n’obtempèrent pas, des rixes entre agents de sécurité et activistes… Ces scènes violentes se reproduisent, désormais chaque samedi, aux abords des centres commerciaux Carrefour.

Chaque samedi, en Martinique, la liberté fondamentale de circuler des citoyens est bafouée ; chaque samedi, en Martinique, des salariés martiniquais travaillent dans un climat dégradé et anxiogène ; chaque samedi, en Martinique, des entreprises deviennent des boucs émissaires faciles.

Et ce, dans le silence le plus absolu des pouvoirs concernés.

Au total, depuis décembre dernier, ce sont plus de 11 jours de blocage qui sont comptabilisés, avec des conséquences importantes sur l’activité des commerces de ces centres et des fournisseurs locaux.

Contact-Entreprises dénonce fermement ces actes de violence, tout autant que le silence qui s’y attache.

C’est ce même silence mortifère, cette politique de l’autruche voire du pourrissement, appliqués au « dossier chlordécone », qui a abouti à jeter de l’huile sur le feu des tensions sociétales martiniquaises et attiser les braises de la discorde.

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Pandémie : nos voisins innovent

— Par Elizabeth Grant —

Nos voisins de Sainte-Lucie et Barbade dépendent toutes les deux du tourisme comme source principale de devises : 800 millions de dollars US en 2017 (679 million d’euros) pour Sainte-Lucie et 1,6 milliards de dollars US (1.358 millions d’euros) pour Barbade (au taux d’aujourd’hui).
Sévèrement touchés par la pandémie du coronavirus, ces pays cherchent maintenant à attirer de nouveau des visiteurs. Ils ont trouvé des réponses innovantes au problème de savoir comment se rendre attractifs à une époque où la majorité des adeptes du tourisme rechignent à voyager.

Sainte-Lucie :
Le gouvernement de Sainte-Lucie souhaite d’abord « sauvegarder la santé et la sécurité de la population » ; jusqu’à présent, seulement 25 personnes ont été infectées et personne n’est mort du Covid-19. A Sainte-Lucie, le port du masque est obligatoire à tout moment dans les espaces publics.
Afin de protéger la population et de rassurer les touristes, le gouvernement a mis en place de nombreuses mesures, dont la plus importante est la labellisation des hôtels et la certification des taxis.
Afin de bénéficier du label Covid-19 permettant aux hôtels de rouvrir, ceux-ci doivent respecter plus d’une douzaine de critères, tels que :

-Désinfecter le bagage avant qu’il n’entre dans l’hôtel
-Assurer la distanciation physique à l’intérieur de l’hôtel
-Mettre à la disposition des touristes du désinfectant pour les mains
-Mettre en place une infirmerie et assurer la présence d’une infirmière
-Créer un centre de quarantaine à l’intérieur de l’hôtel
-Vérifier la température de chaque touriste au moment des repas
-Mettre à la disposition du personnel du désinfectant pour les mains et des douches leur permettant de se doucher avant de quitter l’hôtel
-Vérifier quotidiennement à l’arrivée et avant le départ la température du personnel

Pour le moment, moins d’une dizaine d’hôtels sont labellisés.

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