— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
Voilà maintenant 18 jours qu’une grève a débuté au Crédit agricole. la banque verte de la Guadeloupe est paralysée par un mouvement social. La quasi-totalité des agences sont depuis fermées et l’intersyndicale affiche un taux de grévistes de 97%. La direction et l’intersyndicale avaient quitté la table de négociations autour d’un désaccord sur le dossier du maintien de la prime de vie chère pour les nouveaux embauchés (40% du salaire brut, 23% en net).
L’intersyndicale s’oppose à la suppression de la prime de vie chère pour les nouveaux employés. De plus elle pointe à nouveau les conditions de travail au sein du crédit agricole : « absence d’effectifs conduisant à une surcharge de travail et un absentéisme chronique », utilisation de personnel en CDD et en contrat de qualification « sans perspective d’embauche » et un ascenseur social qui ne fonctionnerait pas au sein de l’entreprise. Les organisations ne voient pas non plus, d’un si bon œil, l’annonce de la direction de futures intégrations : « Ce sont 20 embauches pour remplacer 60 départs à la retraite ».Le
La réponse est oui : nous sous-estimons la gravité de la situation, car ce qui se passe échappe à nos mesures.
Ce qui est en jeu, c’est le moral et la confiance . Le moral des entrepreneurs guadeloupéens , avec moins de stocks et aussi moins d’investissement, et on voit ce qui se passe avec la décélération du crédit, notamment aux petites et moyennes entreprises, le moral des ménages, et on voit la chute de la construction, et aussi le freinage de la consommation.Ce moral est essentiel, en liaison avec ce qui se passe ailleurs en France Métropolitaine , avec les impôts,avec les charges , avec le chômage. En même temps, et ceci échappe encore plus aux statistiques de l’INSEE et des analyses de conjoncture de l’IEDOM , tous les agents économiques sont plus aux aguets et réactifs que jamais et ce alors que la situation exige d’être surtout pro-actifs.