Les syndicalistes Antillais jouent-ils avec le feu?

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —

jouer_le_feuA l’ère de la réduction de la dépense publique et du tout numérique…

Les conflits sociaux et mouvements de protestation des usagers se multiplient en Guadeloupe et Martinique sur les questions du droit du travail ou encore de l’eau ou des terres agricoles . Et c’est là où le bât blesse ,  car dans ce contexte délétère ,  les syndicats jouent gros en adoptant un comportement «jusqu’au-boutiste». Ils jouent avec le feu, car dans un contexte très tendu, le pourrissement d’un mouvement social ou d’un mouvement de protestation des usagers peut non seulement déboucher sur les pires violences mais également se retourner à terme contre les travailleurs et les contribuables .Nous en voulons pour preuve l’exemple du conflit actuel à la mairie de Basse-Terre en Guadeloupe qui oppose l’UGTG  à Marie Luce Penchard à propos de revendications diverses avec un point d’achoppement , à l’instar de la commune de Capesterre Belle Eau , tenant au régime indemnitaire des agents de la ville de Basse-Terre . « Je vais déposer les clefs de la mairie « déclara de façon péremptoire  Madame Penchard incapable , selon elle sans augmenter considérablement la pression fiscale  , de satisfaire aux revendications du syndicat compte tenu de la situation budgétaire très déficitaire de la ville dont elle est le maire, ce à quoi lui répond l’UGTG  » Nou ka di-y! Lè  alamandisité fini ! Lè a man-dgrh (directrice générale des ressources humaines )-mè-minis fini. Siw sav »…… »Ou mè… Méré ! Si kò-aw pabon dépozé klé-la kon’w menm téka di nou ! »

Bref c’est la grande incompréhension et  le vocabulaire guerrier reste dominant sans grand changement. …. comme c’est le cas dans chaque conflit opposant l’UGTG à une municipalité en Guadeloupe , c’est la guerre des mots et la guerre des nerfs !

Mais là n’est plus l’essentiel car la question qui se posera à brève échéance est celle de l’avenir du syndicalisme en Guadeloupe et Martinique .Vu de l’extérieur, la vie sociale aux Antilles est étroitement associée à de larges mouvements de contestation orchestrés par des syndicats réputés puissants et arc-boutés sur les acquis d’une société largement d’ordre tertiaire et de l’État-providence d’après la départementalisation . Or, à prendre l’effet pour la cause, on risque de proposer des interprétations trompeuses pour l’avenir .Une idée assez répandue en Guadeloupe et Martinique veut que la force du syndicalisme résulte pour l’essentiel de la pratique courante de rapports de force tendus nécessités par la mauvaise qualité des relations sociales dans nos pays. Cette situation serait elle-même, lit-on régulièrement, l’expression d’une culture politique et sociale caractérisée par l’emprise de l’idéologie marxiste dans la sphère sociale, par le goût des hiérarchies bureaucratiques ou paternalistes dans la sphère de l’entreprise, et par la domination d’un radicalisme conflictuel et contestataire dans la sphère syndicale. Autrement dit, le problème des relations sociales consisterait dans un triple handicap : un Etat qui laisse peu de place aux acteurs de la société civile, un patronat peu enclin à la négociation, et un syndicalisme peu disposé au compromis. De là, la forme de guérilla récurrente qui tient souvent lieu de dialogue social en Guadeloupe et Martinique . Mais, à trop se concentrer sur les spécificités Antillaises , on en oublie que l’actuel recul du syndicalisme n’est plus aujourd’hui une particularité hexagonale : il concerne désormais l’ensemble des pays développés. Or, à cette échelle, les facteurs « culturels » perdent une grande partie de leur puissance explicative : ils risquent même de masquer les principales difficultés actuelles du mouvement syndical. Bien plus que la nature et la qualité du dialogue social dans chaque pays, ce qui fait problème, c’est donc bel et bien l’évolution de l’implantation du syndicalisme dans le tissu productif. Les disparités d’implantation sont en effet criantes. Entre secteur public et secteur privé, tout d’abord : En Guadeloupe , pour ne citer qu’elle , le taux de syndicalisation dans le public est actuellement d’environ 40% contre 25% dans le privé. Paradoxalement, au moment où la culture politique et sociale française cherche à se regarder en face, il se pourrait bien que le principal problème se soit déplacé et que l’on se trompe à la fois de cible et d’échelle. Mieux : en prêtant trop de force à l’UGTG, en voulant sanctuariser et symboliser ses options radicales comme des facteurs de succès , on risque d’oublier que les syndicats font aujourd’hui avec l’émergence du numérique, d’abord face à une crise d’implantation dans le monde du travail, et de cautionner le double mouvement de « fonctionnarisation » et de « procéduralisation » qui caractérise leur histoire ces trente dernières années. le syndicalisme ne parvient plus à organiser le monde du travail dans sa forme actuelle. La cause s’en trouve moins dans la forme du dialogue entre les partenaires sociaux que dans les transformations du capitalisme ces vingt ou trente dernières années. Car ce sont elles qui affectent en profondeur le périmètre du mouvement syndical . C’est bel et bien du côté des transformations du système libéral qu’il faut se tourner pour y voir plus clair, avant même d’envisager les explications de nature plus sociologique, qui mettent en général l’accent sur l’individualisme croissant des salariés du privé . Ces transformations du tissu productif qui éloignent toujours davantage de salariés des syndicats et qui sont d’envergure beaucoup plus transnationale, jouent sur un triple principe de dispersion, d’individualisation et de séparation : dispersion du salariat, individualisation du rapport au travail et de la relation d’emploi, séparation des intérêts respectifs des acteurs du compromis sur lequel on construisait l’espoir d’une régulation interne du capitalisme.

En Guadeloupe tout comme en Martinique , beaucoup de particuliers vivent des transferts publics et nombre d’entreprises vivent avec les marchés de l’Etat et des collectivités territoriales et réduire la dépense publique ainsi que leurs sources de financement (dotations , impôts, taxes, redevances,…) se traduirait par des pertes d’emplois . Les décideurs publics se doivent de réfléchir à réorienter cette dépense publique vers des politiques novatrices ou destinées à faire face à l’urgence d’un nouveau modéle de développement en réhabilitant la valeur travail  . Du passé , nous ne savons plus que penser . Du présent , nous ne comprenons plus grand – chose . Du futur , nous ne devinons rien . Nous avançons à l’aveugle et aucune grande voix ne nous guide : notre condition historique – en quoi sommes nous différents de ceux qui nous ont précédés ? – et notre condition politique – par quoi sommes – nous encore rassemblés dans ces collectivités à la dérive que sont devenus les Outre-Mer ? – ne sont plus clairement définies par ceux qui en ont la charge . Cette vacuité de la pensée nous laisse , comme de pauvres assistés , désarmés au milieu d’un monde dont nous ne voyons plus que les dangers . La société Antillaise vit dans la mélancolie , le stress , et la violence parce qu’elle ne parvient plus à élucider l’univers dans lequel elle s’inscrit. Le réflexe naturel face à tant d’incertitudes est , évidemment , le repli sur soi ,l’égoisme , la violence , et surtout la tentation du populisme dont la traduction symbolique a été la crise de 2009 . Il a révélé l’état véritable d’une société Antillaise qui ne se reconnait plus et d’une France qui ne sait plus la comprendre jusqu’à ne plus pouvoir définir exactement l’origine de son mal – être que par une nouvelle loi dite d’égalité réelle . Mais ce malaise est-il aussi réel qu’il est ressenti, est-il psychosomatique ou physiologique ? Par-delà les arrières pensées partisanes et les postures médiatiques de syndicalistes en mal de reconnaissance, craignons que les Antilles ne soient réellement un grand corps malade : malade de son absence de clairvoyance des enjeux de l’avenir , de sa violence , de son économie, de son éducation, et de son passé esclavagiste et colonial érigé par certains en « mythification » et ressassé à l’excès pour des raisons purement idéologiques ou démagogique qui ne passe pas auprès du plus grand nombre, mais tout de même qui lamine de façon insidieuse la cohésion sociale de nos pays . Nous en avons peu conscience mais nous sommes tous des enfants gâtés. l’ État-providence de la France , l’un des plus généreux au monde, nous arrose. À tel point que ce paquebot à 660 milliards d’euros de dépenses annuelles dont environ 20 Milliard pour les DOM COM fuit à tous les étages : les organismes d’assurance-chômage, d’assurance-maladie, le système des retraites, les allocations familiales sont en déficit chronique. Là où le bât blesse, c’est lorsque, malgré ce système dispendieux, près de 3,8 millions de chômeurs pointent à pôle emploi et 9 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Cherchez l’erreur…

Acte 1 : Le mou­ve­ment  syn­di­cal Antillais – ou ce qui en restera bientôt de sa tra­di­tion his­to­ri­que – appro­che de son « heure de vérité » : le moment n’est plus loin où le syndicalisme devra renon­cer à la contradiction de la politique du tout ou rien pour alimenter l’exaspération sociale et ce tout en renforcant et en accompagnant un système ( qu’il combat au demeurant car à ses yeux capitaliste et colonialiste ) dont la pérennité repose sur toujours plus d’assistanat comme on le constate encore une fois avec la loi sur l’égalité réelle .
Acte 2 : La Guadeloupe ainsi que la Martinique tout comme la France sont malades de l’assistanat : elles souffrent d’un excès d’interventionnisme social . L’Etat prévoyance est devenu obèse et impotent. Il ne parvient plus à se financer. Pire, il s’affaiblit chaque jour un peu plus en décourageant l’initiative et le travail, qui constituent la base de ses ressources fiscales. Aujourd’hui, tout le monde  « croque », d’une façon ou d’une autre, de la prestation sociale et de la subvention . Les riches comme les pauvres ».

En deux actes , voici illustré le mal Antillais : des « partenaires sociaux » discrédités (en dépit de l’illusion actuelle ) depuis la crise sociale de 2009 qui tirent à hue et à dia pour conserver ou obtenir des privilèges pour leurs mandants, et des politiques moutonniers qui privilégient le langage électoraliste au détriment de l’information économique développée et des citoyens ballotés dans ce maelstrom.

Société bloquée, dirons-nous ! Les Antilles vont-t-elle se mettre au diapason du reste de l’Europe en imposant des conditions draconiennes aux bénéficiaires de la solidarité nationale ? Ce ne sera pas chose facile. L’assistanat est solidement ancré dans notre société et est même à la base de la politique d’assimilation héritée de la départementalisation . Dès qu’on veut lutter contre, on se fait traiter de facho ou de suppôt du libéralisme ! Il est vrai aussi que, doublé de pratique du travail au noir, il garantit une certaine paix sociale. A quel prix ?

Notre classe politique dans son ensemble donne une impression de profonde impuissance sur cette question de l’assistanat , et cela se traduit trop souvent dans le compromis avec un système à bout de souffle , voire de la compromission, à défaut de la recherche d’une vision commune pour le développement de la Guadeloupe et de la Martinique .
Côté partenaires sociaux, on oscille entre préservation d’acquis et recherche d’avantages particuliers au profit de mandants drogués aux allocations sociales ainsi qu’aux subventions  et l’on voit se profiler des exigences catégorielles parfois contradictoires (dénonçons toujours plus le système colonial tout en revendiquant toujours plus d’avantages et de revendications sociales de l’Etat et des collectivités , et surtout pas touche à nos 40% , à nos subventions, à nos dégrèvements, à nos niches fiscales, à nos emplois financés par une dépense publique qui n’est plus de mise dans le contexte de crise actuelle des finances publiques …). C’est toujours l’autre qui n’est pas légitime.  Chacun affûte ses arguments, non pour parvenir à un consensus, mais pour conserver, son privilège, son abattement, sa subvention ou sa niche fiscale. Les mouvements sociaux procèdent tous de la même logique : derrière le slogan souvent rude et caustique à l’égard de la  » pwofitasyon « , se profile un sous entendu catégoriel explicite « surtout nous ! pas eux ! », quand il n’est pas de plus en plus individuel.

Qu’est-ce que ce  » populisme  » qui mine la Guadeloupe et la Martinique ?

C’est l’instrumentalisation politique du mécontentement populaire bien plus qu’une quelconque idéologisation. Le populisme est donc un opportunisme.
S’il y a idéologisation, son nom est connu, c’est la démagogie. «La démagogie est à la démocratie ce que la prostitution est à l’amour» affirmait l’économiste Georges Elgosy. On peut en dire autant du populisme.
Démagogie et populisme sont- t -ils les deux maladies infectieuses du corps sociétal guadeloupéen et martiniquais ? Assurémment OUI car « L’homme est de glace aux vérités, il est de feu pour le mensonge »disait  La Fontaine! Le constat actuel est en effet sans appel : Une société décourageant toute prise de risque et qui convertirait les citoyens en sujets assistés par l’État. Les prélèvements publics en France ayant désormais pulvérisé les records détenus naguère par la Scandinavie – 58% des revenus français transitent aujourd’hui par l’État et la Sécurité sociale . Les Antillais les plus habiles vivent de subsides publics tandis que les entrepreneurs et les jeunes cherchent meilleure fortune ailleurs : pour la première fois dans l’histoire de Guadeloupe et Martinique depuis le BUMIDOM , l’exil est volontaire et massif surtout chez les jeunes , ce qui a généré une diaspora Antillaise nouvelle, inédite, hors de l’hexagone, aux États-Unis, en Grande Bretagne, au Canada, au Brésil, en Chine… Le malaise ne serait-il qu’un état passager ou le symptôme de la décadence ? Difficile de trancher, la décadence est un phénomène historique si lent qu’il n’est perceptible qu’à son terme : Rome en décadence ne se percevait pas comme telle. S’il fallait parier sur une définition de l’instant présent, je recourrai volontiers à un anglicisme : celui de « tipping point », le seuil où tout est encore possible mais incertain. Les guadeloupéens et martiniquais à travers les organisations syndicales exigent de la solidarité mais la contre – partie n’est jamais au rendez -vous . Le temps presse , avions nous écrit dans notre précédente chronique et nous réitérons que le temps de la rupture idéologique avec l’anarcho – syndicalisme est venu aujourd’hui et qu’il conviendra de la traduire en actes politiques, bien entendu. Brailleront quelques bravaches Robespierristes, quelques archéo-marxistes attardés et un quarteron de nationalistes et de syndicalistes populistes en mal d’idéologie et de troupes perdues , de ceux qui refusent de voir le monde tel qu’il est . Confrontés à pareille refondation de la pensée économique enfin modernisée sur des bases proprement endogènes , les oppositions en resteraient muettes, puis elles seraient contraintes de manifester une imagination créative sur un nouveau modèle économique et social avec son pendant qui est un nouveau type de management des ressources humaines  pour l’instant inexistante. En l’absence de cette refondation idéologique, la Guadeloupe et la Martinique iront en se désagrégeant avec pour corollaire la paupérisation continue d’une grande partie des foyers Antillais : les privilégiés resteront des rentiers du système de l’économie de comptoir qui consommeront jusqu’à plus soif le patrimoine accumulé par leurs ancêtres jusqu’au jour ou ils iront planquer le reste de leur fortune sous des cieux plus accueillant pour le business , tandis que les nouveaux venus,Portuguais , Haitiens , Dominiquais ,Sainte Luciens , Dominiquains ,etc… tous ces nouveaux venus, jeunes, sans famille, sans racines, qui ne demandent qu’à travailler et gagner de l’argent à la sueur de leur front deviendront à leur tour des rentiers et nous Guadeloupéens et Martiniquais tels des réfugiés en exil dans nos propres pays , nous subirons le fer du déclassement social . Ce scénario du pire n’est pas inévitable, il n’est pas gravé, et comme l’écrivait Paul Claudel en 1926, en sous-titre du Soulier de satin, « Le pire n’est pas toujours sûr. » Pourtant à tout prendre,et par mesure de prudence, il nous appartient de méditer sur cette sagesse burkinabè qui nous enseigne une lucidité qui fait tant défaut à nous Antillais : « Quand le canari se casse sur ta tête, il faut en profiter pour te laver ».

Mais c’est souvent au bord du gouffre que les peuples redeviennent lucides . La politique n’est grande que lorqu’elle réussit à conjuguer l’imagination , pour ouvrir l’avenir et conjurer les peurs , et le réalisme , impératif pour ne pas sombrer dans les illusions de l’utopie . Cette double condition fait défaut aujourd’hui à la Guadeloupe et à la Martinique , on ne la voit guère en gestation dans les propositions des uns et des autres pourtant responsables du développement de ces pays .

Les systèmes économiques résultent à la fois de grandes tendances socio-économiques (démographie, facteur technique, stock de richesses valorisables) et de l’agrégation de comportements individuels. Ainsi, nos choix d’actions dans nos métiers, nos responsabilités, les organisations publiques ou privées auxquelles nous appartenons ne sont pas neutres. Il faut donc repenser nos méthodes de réflexions du monde à venir et sortir de la gangue de paresse intellectuelle qui nous caractérise , nous Antillais , nous qui serons très vite confronté à une nouvelle réalité implacable dans les mois qui viennent à savoir la disparition programmée par la crise de la dette de l’Etat providence. Il n’existe pas une voie dite des « égoïsmes d’enfants gâtés de la république », où chacun s’efforce, au mieux qu’il le peut, de défendre ce qu’il peut de ce qui reste à protéger. Où chacun et chacune se contente d’attendre tranquillement des réformes d’en haut ou une pseudo égalité réelle , sans oser croire à son propre rôle à jouer dans le changement. Les hommes et femmes politiques aiment-ils réellement leurs pays ? Ont-ils conscience des mutations politiques, économiques et socio-culturelles qui s’opèrent sur le plan international ,ont -t-ils seulement présent à l’esprit les mutations qui s’opèrent à vitesse grand V dans une France en déclin ? Font-ils la politique pour se servir ou servir l’intérêt général ? Ce questionnement fonde la problématique de l’avenir de la Guadeloupe et la Martinique ! “ Médiocrité présumée de la classe politique à l’exception de quelques uns . L’assertion est fondée, ont soutenu les uns, en relevant que chaque peuple mérite sa classe politique et que, par ricochet, la médiocrité s’applique à toute la société qui brille par son inertie. Le terme est très fort, ont rétorqué les autres, en sollicitant des circonstances atténuantes à l’endroit de la classe politique car, ont-ils plaidé, c’est la seule dont dispose la Guadeloupe et la Martinique vu que la quasi totalité de nos meilleurs éléments vivent désormais en Métropole ou à l’étranger ,et ce même si beaucoup de griefs, fondés d’ailleurs, sont mis à sa charge. La classe politique guadeloupéenne est accusée d’être à la base de l’enlisement économique, du blocage institutionnel, de la cacophonie médiatique stérile des médias , du populisme apparu avec le LKP et du malaise sociétal actuel qui indisposent et désorientent le peuple. Désormais aussi en Martinique ,l’absence de vision prospective ,l’affabulation, la manipulation, le mensonge et la violence vont dans tous les sens et n’épargnent personne. Dès lors, se dit -t-on de plus en plus dans certains cercles de la société Antillaise , comment ne pas penser, qu’en dépit de la valeur intrinsèque qui leur est pourtant reconnue par certains, l’action collective des acteurs politiques se rapproche plus de la médiocrité que de l’excellence. Nous pensons que cette voie n’apportera pas les réponses que la population guadeloupéenne et martiniquaise attend de la France . Nous pensons au contraire qu’il est encore possible de défendre et de reconstruire un nouveau modèle de développement économique où la performance n’empêche pas la solidarité, où le marché seul n’est pas décisif des choix d’une société de consommation basé sur les 40% et que la volonté générale a perpétué jusqu’alors à tort . Cette alternative nécessite plus de mobilisation de tous les intellectuels et surtout plus de responsabilité collective et individuelle des citoyens et plus encore une vision forte des élites de la société civile sur les mutations en cours au sein de la société Antillaise .

Jean-Marie NOL
Economiste financier