— Par Selim Lander —
Ce n’est pas tous les jours que la poésie est mise à l’honneur sur le plateau d’un théâtre, aussi faut-il saluer le Théâtre de Fort-de France pour avoir accueilli deux soirs de suite un spectacle poétique et musical, permettant ainsi à trois poétesses martiniquaises, une guyanaise, une guadeloupéenne et une haïtienne plus une invitée surprise de délivrer leurs messages en créole ou en français, accompagnées avec doigté par quatre musiciens.
« Tous les poètes mentent », s’il faut en croire Nietzsche qui met ces paroles dans la bouche de son héros, Zarathoustra. Si cet adage a incontestablement une part de vérité (1), rien n’est plus faux en ce qui concerne nos poétesses dont nul n’aurait l’idée de mettre en doute la sincérité. Elles ne veulent rien cacher ; elles se mettent à nu avec leurs mots et des pas de danse sur quelques notes de musique. Derrière ce récital voulu et mis en scène par Chantal Clem, il y a en effet la conviction que la parole des femmes a été trop longtemps réprimée et que le temps est venu pour elles de s’exprimer, de dire tout ce qu’elles ont sur le cœur.

V
Arrêtons le massacre!
CARPE DIEM !
Man wè ek man tann trop
Et quand sifflent les bombes, choisirai-je un camp ?
Sété an tan krab té lé fè élèksion 



La lisse blancheur de la couverture de
Lang k ?
An bal lavi lanmou
Mon île aux mille douceurs,
Il est vrai que les roses m’offrent un sourire,
Man né dan an pies-kann
Le grand tout
Le rêve de nos amours…
Emé kriyé anmwé anba twant-kat dègré
Tentation
L’animal en moi
An gran-nonm ka gadé