Catégorie : Littératures

Centenaire Aimé Césaire

francophonieESPACE FRANCOPHONE
le magazine télévisé de la francophonie
MERCREDI 26 JUIN 2013 SUR FRANCE 3

Aimé Césaire
Sur les pas du fils d’un pays natal …

De la ville du Havre où il a débarqué à l’âge de dix-huit ans jusqu’à son île de la Martinique, Mona Makki a recueilli les témoignages de nombreuses personnalités comme les écrivains Alain Mabanckou et Lyonel Trouillot, Raymond Saint-Louis-Augustin son successeur à la mairie de Fort de France, le footballeur international, champion du monde, Lilian Thuram…

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« La Rigoise », de Félix-Hilaire Fortuné

— Par Gérard Dorwling-Carter —

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« Cette société où l’individu a souvent plus de poids que le groupe ; cette société où le groupe a plus de poids que la collectivité ; cette société où la collectivité ne se considère pas comme étant la totalisation des individus qui la composent, mais une mosaïque ou un groupe de groupes, fermés sur eux-mêmes et juxtaposés, n’ayant pas la conscience d’être une entité à intérêts et destinées liés et solidaires.

Cette société-là anormalement submergée du poids du passé, alchimie de l’histoire, qui s’entête à ne pas confondre de crainte de fondre, cette société renferme plus de motifs de refus de l’effort commun et de la confiance réciproque, qu’elle n’offre de motivations à une volonté mutuelle de créations efficaces, progressistes et humaines.

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Semaine Commémorative de la naissance d’Aimé Césaire de la Ville de Basse-Pointe

Exposition d’art plastique, rallye littéraire, randonnée, concert, ballet : du 25 au 29 juin 2013

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LES JEUNES ANNEES DE CESAIRE
Aimé Césaire faisait partie d’une famille de sept enfants. Son père, Fernand CESAIRE, était administrateur d’une habitation de Basse-Pointe, puis après un concours fut nommé au bureau des impôts comme contrôleur des contributions; sa mère, Éléonore Hermine, était couturière. Son grand-père paternel, Fernand Césaire, après des études à l’école normale supérieure de Saint-Cloud, fut professeur de lettres au lycée de Saint-Pierre et le premier instituteur noir en Martinique et sa grandmère, contrairement à beaucoup de femmes de sa génération, savait lire et écrire, aptitudes qu’elle enseigna très tôt à ses petits-enfants.

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Néolib’

— Par Michel Lercoulois —

Gratouille ta merde héron
Tu n’as pas meilleur domicile
Tu trouveras bien un étron
De quoi nourrir un imbécile

Tu n’es pas content bouge-toi
Ah tu veux faire le candide
Réclamer exiger tes droits
Reste dans ta bauge sordide

Non mais tu crois au pèr’ Noël
Et qu’il suffit que tu demandes
Festin royal plat en vermeil
Langoustes ortolans amandes

Tes droits on se les fout au cul
Tout cela n’est pas si facile
Et ta naïveté me tue
Tant pis si tu es trop fragile

La monde est pour les héritiers
Les malins et les sans scrupule
Plutôt que me faire pitié
Pauvre héron tu-es ridicule

Contente-toi du RSA
Et de tes pauvres jobs minables
Ne m’embête plus avec ça
Je n’aime pas les misérables

heron
Michel Lercoulois, 10 juin 2013  

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Culture(s) noire(s) en France : la scène et les images

— Sous la direction de Sylvie Chalaye —
cultures_noiresDès le XIXe siècle, le monde du spectacle français a été traversé par des expressions culturelles venues d’Afrique noire, des Amériques et des Caraïbes. Les expressions artistiques afro-caribéennes ont nourri la scène des théâtres, des music-hall, mais aussi le monde du cinéma, et de la création plastique. Quelle est la place de cette créativité noire dans la culture française ? Joue-t-elle seulement à influencer les artistes qui s’en réclament au détour de telle ou telle évolution des arts et de la mode, tel Picasso ou Fernand Léger, Gaston Baty ou Rolf de Maré, Paco Rabanne ou Jean-Paul Goude ? Que reste-il à présent de ce « Tumulte noir » qui secouait le tout Paris des années 20 ? Quelle place donne-t-on aujourd’hui à cette créativité que l’on circonscrit tantôt dans l’enclos de la créolité ou celui de la francophonie ou celui plus exotique encore des outre-mer, voire, non sans démagogie, dans le nouvel enclos des cultures urbaines ?

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« Pawol anba fèy » : le « Gai savoir » de Rudy Rabathaly

— Par Serge HARPIN —

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Une parole jubilatoire, un « gai savoir » sur nous-même, libéré donc de « l’esprit sacerdotal » pour citer NIETZCHE, voilà comment je qualifierai l’ouvrage de Rudy RABATHALY, « Pawol anba fèy » . Un livre événement en ces temps de dévotion, en ces temps des clercs et des bigots d’une « heure de nous-même » qui n’en finit pas de sonner depuis plus de trente ans.

 L’ouvrage est composé pour l’essentiel de « billets », magistralement écrits selon les canons de ce genre journalistique proche de la littérature : thèmes d’actualité ou de société, concision, chute inattendue, visée humoristique. C’est ce choix de genre qui donne à ce recueil sa facture singulière. Et même si, notamment dans la dernière partie, (« Tonbé lévé » et « En taxico ») le billet s’enfle, s’étoffe, devient « chronique », l’essentiel demeure : la visée humoristique.

 Le billet en tant que genre offre sur le plan de l’écriture, et cela vaut aussi pour la chronique, un certain nombre d’avantages. Et en tout premier lieu ce recul et ce décalé par rapport à l’événement ou au fait traité que donnent l’humour et l’auto dérision.

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La non-poésie des non-poètes

— Par Martin Rueff Poète, philosophe —

poete-300«Poétique» est l’adjectif de la louange partagée. D’une exposition, d’une installation, d’une chanson, d’une silhouette on dira aujourd’hui qu’elles sont «poétiques». Le prédicat est ici moins descriptif qu’évaluatif. «Poétique» signifie tour à tour mystérieux, beau, profond, singulier, frappant.

Mais on assiste, aujourd’hui, en France, à un phénomène sémantique qui ne doit pas passer inaperçu : non seulement le nom «poésie» (descriptif en tant qu’il désigne une activité symbolique qu’on a pendant des siècles identifiée comme «art du langage») dont l’adjectif «poétique» (évaluatif) est tiré n’est plus considéré comme son porteur naturel, mais encore on va jusqu’à dénier aux poètes la poésie qu’on prête aux non-poètes. Ce n’est plus la poésie des poètes qui est poétique. On apporte ici un cas limite.

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« Le papillon et la lumière » de Patrick Chamoiseau

 iLivres : le coup de cœur de la semaine de Christian Séranot

 papillon_&_lumierePatrick Chamoiseau

 (Philippe Rey, 109 pages, broché, 14,25€

 Gallimard, Poche, à partir du 02/06/13/, 4,56 €)

 Veritatis splendor ! Di fé pwi !1 Patrick Chamoiseau est de toutes les époques et de tous les âges. Sa parole est d’or et de boue, celle d’un écrivain génétiquement constitué par toutes les dimensions de son être en son histoire, qu’il sait rendre au centuple. Elle court les marigots, les échoppes bricolées des puissants, les ciels d’azur ou d’orages, les mythes revisités, les légendes apprises, les parlers écoutés et fait donner la foudre, ce raccourci de l’éclair. Elle conte aussi, dit l’éloge, clame l’indignité, s’insurge et caresse. Revendique la relation, tend au diversel. Poétique, elle se dérobe à ce qui enclot. L’Histoire est passée par là, dont elle se fait l’écho depuis plus de trente livres publiés. Celle de tous les esclavages, des insurrections, des pays dominés, mais pas seulement. Celle de la nature du monde dont elle dit la créolité et défend les richesses menacées. Tous ces écrits font œuvre.

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Résidence d’Ecriture Théâtrale à Montréal

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ETC CARAIBE 
 
est très heureuse
 
de vous annoncer l’auteure lauréate de l’appel à projet pour une résidence d’écriture à Montréal
 
Suite à l’appel à candidature d’Etc caraibe en partenariat avec le CEAD (Centre des écrivains et auteurs dramatiques du Québec) pour une résidence d’écriture au Québec, c’est l’auteure dramatique martinico- guyannaise LIMA FABIEN qui vient de partir à montréal .Cette résidence s’effectue en plein festival du Jamais lu dédié aux écritures dramatiques inédites à la scène et à l’édition ce qui devrait permettre à l’auteure de nouer des contacts professionnels et artistiques.
Durant sa résidence, Lima profitera de l’accompagnement dramaturgique de l’équipe du CEAD pour l’écriture de son nouveau projet.
 

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« Orphée nègre » de Daniel Boukman

 

ORPHEE NEGRE

 

À Frantz Fanon

Le document ci-après est la version intégrale et non modifiée d’ORPHEE NEGRE, pièce de Daniel Boukman, écrite en 1962, éditée en 1967, rééditée en 1993 et 2011 ; cette version (revisitée) de la légende d’Orphée, le prince des poètes de la Grèce antique se veut .une approche critique de la Négritude

Orphée nègre n’a jamais été le relevé de faits réels mais, comme l’autorise la liberté de création, cette pièce se voulait tel un lancer de sagaies symboliques.

Sa trame s’inscrit dans la légende d’Orphée et d’Eurydice dont la distorsion baroque à laquelle ce mythe grec fut soumis, signale quelques interrogations toujours en attente de réponses…Aujourd’hui comme hier, il est sain qu’au sein d’un concert de louanges, un son, comme celui-ci, discordant, se fasse entendre.

Daniel Boukman

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Pou lapéti lajan bannann

 –– de Daniel Boukman—
Dépi an tan nanni nannan
pou yo lajan sé bon nannan
an sel larel toulong yo ni
sé anni pran neg pou zouti

Pou lapéti lajan bannann
sé misié-a pa lé sispann
vréyé monté élikopté
wouzé lanmò asou laté

Anba kalté lapli-tala
mouch-an-miel ka tombé léta
nan kò nan dlo andidan té
sé an sel lablanni kansé

Anba kalté lapli-tala
mouch-an-miel ka tombé léta
nanko nan dlo andidan té
sé an sel lablanni kansé

Pou lapéti lajan bannann
sé misié-a pa lé sispann
vréyé monté élikopté
wouzé lanmò asou laté

Fidji yo tout ka pòté mas
mé dèyè ma sé lagrimas
yo lé kontel an tan lontan
pran nou pou an bann bèlévan

An nou sispannn palé palé
palé épi palé
lé-a rivé lé-a rivé
ansanm ansanm annou lévè !

 

 

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Patrick Chamoiseau : « La radicalité est nécessaire »

— PAR JOSEPH CONFAVREUX —

chamoiseau L’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau juge un an de présidence Hollande, depuis son approche poétique de la politique, depuis son exigence de radicalité et depuis les Antilles, aussi éloignées de Paris que proches du « Tout-Monde ». Pour lui, « changer radicalement nos systèmes de représentations » constitue une exigence nécessaire mais « qui ne correspond plus aux temps politiques nationaux et aux petites conquêtes cycliques du pouvoir ».

Peu avant le 6 mai 2012, vous aviez expliqué qu’il était « indispensable que, d’une manière ou d’une autre, la gauche arrive au pouvoir. Pour des raisons de salubrité publique ». Comment jugez-vous, un an après, cette arrivée de la gauche aux commandes ?

Les choses sont infiniment difficiles. Cela confirme ce que nous savions déjà. Nous sommes dans un système d’oppression symbolique, quasi totalitaire, qui couvre l’ensemble de la planète.

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Avis de parution d’avril 2013

Sociologie

 Avis de parution

Avril 2013

CASQUETTES CONTRE KÉPIS
Enquête sur la police de rue et l’usage de la force dans les quartiers populaires
Manuel Boucher
Deux années que Manuel Boucher mènent en collaboration avec Mohamed Belqasmi et Eric Malière, une enquête de terrain sur le discernement policier dans plusieurs territoires stigmatisés comme « sensibles » par les forces de l’ordre à Paris, Saint-Denis et Marseille. L’originalité de cet ouvrage repose sur la prise en compte des représentations mutuelles de policiers et d’habitants. Dépassant les approches idéologiques de la question policière dans les quartiers populaires, il apporte des pistes de solutions pour combattre ce processus de défiance réciproque

(Coll. Recherche et transformation sociale, 44 euros, 456 p., avril 2013) EAN : 9782343006444
EAN PDF : 9782296534810  EAN ePUB : 9782336664491

LA CIVILISATION DU CLIC
La vie moderne sous l’emprise des nouveaux médias
Jean-Paul Lafrance
Préface de Sylviane Toporkoff
Les nouvelles technologies d’information et de communication ont changé l’homme dans son quotidien et dans ses comportements. Naître dans cette civilisation, c’est être toujours à un « clic » de l’énorme richesse contenue dans internet : c’est pouvoir joindre n’importe qui grâce à son smartphone, savoir en tous lieux et en tout temps où l’on se trouve, c’est se croire éternel et ignorer le risque de la mort parce ce que l’on peut toujours remettre à zéro les compteurs, comme dans les jeux vidéo.

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Le Césaire bus à Case-Pilote

— Par Xavier Chevalier —

 

Le jeudi 25 avril, la ville de Case-Pilote et le Conseil général de la Martinique organisaient une manifestation de sensibilisation à la connaissance de la vie et de l’œuvre d’Aimé Césaire, dans le cadre des commémorations des cent ans de sa naissance, célébration à la fois internationale, nationale et locale.

En cette année Césaire, la bibliothèque municipale de Case-Pilote et la Bibliothèque départementale de Prêt (BDP), service culturel du Conseil général, ont ainsi mis en place une série d’actions à destination d’élèves de l’école de Case-Pilote mais aussi des habitants de la commune : dans le bourg à l’extérieur et à l’intérieur de la bibliothèque municipale, la rue était réaménagée pour la circonstance :

– chapiteau avec des tables sur lesquelles étaient disposés des ouvrages de et sur le chantre de la négritude

–  visite du bibliobus spécialement décoré pour l’occasion et transformé en « Césaire bus »

– expositions de peintures du plasticien canadien Timothy Ferguson rendant hommage à Aimé Césaire

– découverte de deux expositions acquises et prêtées par la BDP : « Aimé Césaire » datant de 1993 et « Aimé Césaire, l’histoire retrouvée » réalisée en 2012

– projection d’un diaporama retraçant le parcours et l’œuvre de l’écrivain martiniquais

– animation autour d’Aimé Césaire assurée par le conteur Dédé Duguet

Plus de soixante élèves et les habitants de Case-Pilote ont ainsi pu bénéficier de cette action culturelle qui a mis à la portée de tous une œuvre majeure.

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Charte sur la politique des langues dans la Caraïbe créolophone

Compte-rendu et traduction

Rodolf Etienne

Coordinateur Caraïbe de l’Organisation Internationale des Peuples Créoles

Membre de Tous Créoles – Martinique

 

 

Après deux journées de rencontres, la cinquantaine de participants à la conférence délibérait sur les dispositions définitives des articles du document, et produisait la Charte qui dorénavant balisera le cadre régional avec pour mission d’aider à résoudre les problématiques liées aux langues régionales de la Caraïbe créolophone. Le professeur Hubert Devonish, Coordinateur de l’Unité Jamaïcaine des Langues (UJL) et Président de la Conférence Internationale sur le Droit et la Politique des Langues, estime, pour sa part, que l’étape essentielle reste l’approbation, la validation et l’adoption de la Charte par les gouvernements, le secteur privé et les associations de la région Caraïbe.

Plusieurs thèmes étaient débattus durant ces journées : dans le cadre scolaire : le Créole et les Langues Internationales comme langues de l’écrit, médiums de formation et comme sujets dans les programmes d’études ; la formation des enseignants dans le double emploi du Créole et des Langues Internationales à l’école ; tests et évaluations des capacités langagières des élèves ayant le Créole comme langue maternelle ; hors du cadre scolaire : attitude publique et parentale vis-à-vis du Créole et des Langues Internationales à l’école ; droit des langues dans la législation (le Système Légal, l’Administration Publique ; politique sur les Langues Indigènes Menacées (responsabilités des Etats dans la conservation et l’accessibilité publique des Langues Indigènes Menacées dans l’usage et l’information concernant leur histoire, leur structure et leur contexte culturel ; la nécessité (par les Etats) de protéger ces Langues Indigènes Menacées)).

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Et de trois (prix) pour « Congo. Une histoire »

—Valérie Marin La Meslée —

Saisissante d’humanité, la « biographie » de ce grand pays africain par David Van Reybrouck reçoit le prix Aujourd’hui. À (re)lire d’urgence.

C’est la biographie d’un pays fascinant, écrite comme un roman d’aventures. Congo. Une histoire a dominé la rentrée littéraire en remportant le prix Médicis essai et le prix du Meilleur livre étranger 2012. Il est couronné en ce printemps par le prix Aujourd’hui. Il avait déjà été consacré en Belgique, pays natal de son auteur David Van Reybrouck, par des jurés aussi bien de littérature que d’histoire.
À la rencontre des hommes

90 000 ans d’histoire y sont magnifiquement narrés, rythmés et surtout incarnés : oui, ce vieux Congolais a été successivement esclave, puis boy, puis domestique de Stanley, le célèbre explorateur. Oui, cet ancien combattant et ses compatriotes ont sauvé des vies pendant la guerre de 1940 dans un hôpital ambulant de la jungle birmane. Et c’est Zizi Kabongo, caméraman de la télévision zaïroise, qui nous met aux premières loges du combat du siècle entre Mohamed Ali et George Foreman dans la folle nuit de Kinshasa.

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« Noir sur Blanc » de Ketty Steward. Fragments d’une enfance martiniquaise

 

Écrit à la première personne le livre que nous offre Ketty Steward est un récit de vie touchant, drôle et souvent déchirant qui se lit d’une seule traite. La narratrice est née en Martinique dans une famille adhérant totalement aux préceptes d’une petite secte, l’Eglise Adventiste du Septième Jour qui mêle traditions judaïques et croyances chrétiennes. Elle a donc reçu une éducation particulière, un peu à l’écart des coutumes martiniquaises, jugées beaucoup trop païennes. Pas de Carnaval, pas de musique profane, pas de matoutou, pas de Noël, pas de cinéma, toutes ces activités ne sont aux oreilles et aux yeux des Adventistes que des blasphèmes. « La Bible constituait ma seule lecture autorisée. » Le père particulièrement impliqué dans la secte n’en finit pas de négliger son épouse qui lasse d’un tel délaissement finira par se consoler dans les bras d’un voisin. Et c’est le début de la descente aux enfers pour la narratrice. Le premier cercle est l’émigration avec la mère, le frère ainé et le cadet chez la grand,-mère maternelle, la « Sorcière ». Le dernier cercle sera l’emménagement avec le concubin « maternel’ qui se révèlera être un beau-père pédophile et violeur.

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Les rencontres québécoises en Haïti

 

COMMUNIQUÉ

27 mars – Du 1er au 8 mai 2013 se dérouleront en Haïti Les rencontres québécoises, sous la présidence de Dany Laferrière. L’événement accueillera vingt-deux auteurs(es) du Québec et des ouvrages de près d’une cinquantaine d’éditeurs du Québec et du Canada français. Au programme : foire du livre québécois, signatures, lectures, animations, tables-rondes, séminaires, échanges et débats entre écrivains québécois et haïtiens sur les enjeux de la littérature contemporaine.

Initiées par Mémoire d’encrier à l’occasion du 10e anniversaire de la maison d’édition, Les Rencontres québécoises en Haïti ont pour objectif de rapprocher culturellement le Québec et Haïti, en mettant le livre québécois à la disposition des Haïtiens. Ces rencontres, qui célèbrent l’amitié haïtiano-québécoise, contribueront à renforcer la relation Québec-Haïti, deux grands peuples de langue française d’Amérique.

Dany Laferrière se réjouit de cette rencontre : « Cela fait longtemps que j’attends ce moment qui réunira les deux pays qui m’ont formé. Ma vie n’est plus une fiction, et j’ai l’impression de présenter ma jeune fiancée à ma mère. »

Pour Rodney Saint-Éloi, fondateur des éditions Mémoire d’encrier, « Enfin le temps d’être ensemble entre camarades d’Amérique.

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La vie… aime la vie, la vie t’aimera

 

 

— Par Jean José Alpha —

Je réponds à l’envie de vous rappeler à mon tour, la poésie de Pablo Néruda, poète, écrivaindiplomatehomme politique et penseur chilien, que m’a fait découvrir Vincent Placoly en 1988.

Né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares) au Chili, Pablo Néruda constitue avec Aimé Césaire et Rabindranath Tagore, la trilogie de penseurs reconnus par l’UNESCO, qui ont réagi aux pesanteurs de l’Histoire, par leurs actions militantes et leur œuvre littéraire. Ils ont réagi aux contradictions d’un système mondial inégal et injuste, pour élaborer une nouvelle intelligence de leur société et du monde, afin de fonder un humanisme concret et universel.

La vie

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
celui qui évite la passion et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.

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Concours de poésie en langue créole de la Caraïbe

 règlement concours

1. KL2 organise périodiquement un concours de poésie en langue créole de la Caraïbe.

2. Ce concours de poésie est EXCLUSIVEMENT réservé à des textes écrits en langue créole de Dominique, Guadeloupe, Guyane, Haïti, Martinique, Sainte-Lucie.

3. Ce concours est ouvert à tous créolophones d’origine ou d’adoption.

4. Ce concours est ouvert à la participation des scolaires du niveau 6ème à la terminale.

5. Un jury composé de créolophones martiniquais auxquels s’associeront des jurés créolophones de Dominique, Guadeloupe, Guyane, Haïti, Sainte-Lucie, décernera trois Prix :

Kalbas Lò 1 Kalbas Lò 2 Kalbas Lò 3

Et un prix kalbas Lò Jénès.

Toutefois, le jury se réserve le droit de citer d’autres poèmes non primés.

6. La graphie recommandée est celle dite du GEREC F., à savoir « tout ce qui s’écrit se prononce, tout ce qui se prononce, s’écrit ».

7. D’autres façons de graphier sont acceptées mais, en cas de publication des poèmes primés, KL2 se réserve le droit d’utiliser pour ce, la graphie ci-dessus recommandée.

8. Chaque participant/e au concours fait parvenir, du 18 février au 15 juillet 2013, un poème inscrit au maximum sur DEUX PAGES (soit 2 feuilles A4) de format 21×29,7cm – recto/verso, interligne 1, 5.

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Dominique Berthet, écrivain d’art

— Par Manuel Norvat —


 

La galerie Berthet, rue de seine, à Paris, est consacrée à l’art contemporain. J’y ai aperçu récemment des œuvres qui n’avaient rien de préhistoriques, des œuvres « résolument modernes » selon le mot du poète, autrement dit du créateur, de l’artisan des arts, c’est-à-dire somme toute, de celui qui dans toutes les cultures nous fait entrer en modernité. Comme quoi les vieilleries poétiques ne sont pas incompatibles avec la modernité. Le problème c’est que le contemporain n’est pas forcément moderne puisqu’il peut être passéiste, réactionnaire, ultra, fasciste ou futuriste. La nouveauté dans l’art n’est donc pas gage de révolution. C’est d’instinct la question fondamentale de l’esthétique de tous les temps : Est-ce de l’art ou du cochon ? Le genre de questionnement que l’on peut avoir aussi bien devant un certain tableau de Courbet qu’en présence d’une installation dite contemporaine.

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« Pakèt Kongo » de Sébastien Doubinsky

Vient de paraître aux éditions Mémoire d’encrier
Pakèt Kongo
Sébastien Doubinsky
Poésie
ISBN : 978-2-89712-075-7
Format: 4.25 po x 7 po
94 pages
PRIX : 17,00 $
En librairie dès le 2 avril 2013

COMMUNIQUÉ
Vient de paraître chez Mémoire d’encrier le recueil de poésie de Sébastien Doubinsky
Pakèt Kongo.
Voici un livre qui surprend par son côté décapant. Un écrivain polymorphe qui cherche à briser les limites et les conventions littéraires et qui se moque des catégories et des genres.
Le poème passe en revue l’art nègre, la tour Eiffel, le sourire de Picasso, l’histoire chinoise… L’auteur veut rompre avec la tradition de la poésie lisse et avance vers quelque chose de plus rude, qui s’emboîte tels des rites de passage.
La référence au vaudou est claire dès le titre. Le Pakèt Kongo est ce ballot de soie à forme humaine qui représente l’initié ou son double. Il est utilisé fréquemment pour le traitement de certaines maladies et aide à protéger les initiés contre les mauvais esprits.
Sébastien Doubinsky nous présente dans Pakèt Kongo une suite de vignettes, de poèmes-affiches, ready-made.

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Aimé Césaire à la Gare Saint-Lazare

 

Par Raymond Destin, membre de l’association des Amis d’Aimé Césaire d’Ile de France —

 

C’est un vendredi, le 9 octobre 1931 que Aimé Césaire débarque du train venant du Havre. Il revient d’une traversée maritime à bord du bateau « le Pérou », qui a commencé en Martinique, 15 jours plus tôt, le 24 septembre, pour rejoindre Paris où il est inscrit au Lycée Louis Le-Grand.

A la cinéaste Euzhan Palcy, il confia plusieurs années plus tard, que ce fut à la Gare St Lazare qu’il vécut son premier contact avec les Français. Mais au lieu d’y trouver des blancs, il découvre avec étonnement l’importance de la communauté antillaise. « De foule, dit-il, il n’y avait que nos compatriotes, tous venaient accueillir ceux qui arrivaient et que le train amenait à la Gare Saint-Lazare(…) ; la gare était un point de ralliement extraordinaire et on rencontrait là des gens qu’on n’avait pas vu depuis vingt ans, depuis trente ans… »

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Les sénégalais aiment en nous tout ce qu’il y a de Césaire.

— Par Patrick Chamoiseau —
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Dakar : conjuration du vieux désert,
souffles des terres et vents de sable
sous l’étrange signe de l’Atlantique offrant sa face originelle.
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Ici, le fleuve urbain, effervescent, charrie des lots de traditions 
masques tombés, peuples défaits en de nombreuses personnes,
toutes les misères qui font commerces dessous les opulences.
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J’ai vu Ousmane Sow, géant de terres et de secrets,
qui habite de son père l’immensité du souvenir,
ô ciseleur des démesures dans des restes de légendes.
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Voir Gorée c’est visiter l’invisitable : le bavardage et la démonstration 
brisent les stèles du silence, et le tourisme offusque l’inoubliable blessure.
Ô frères, pesez  l’ombre, courbez vous, honorez le murmure.
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Les sénégalais aiment en nous tout ce qu’il y a de Césaire.
*
Hamidou, mon ami, j’ai bien touché le lien, serré le noeud et chargé la distance. C’est donné.
 
PC
Patrick CHAMOISEAU

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« Le Théorème du lampadaire », de Jean-Paul Fitoussi (Les Liens qui Libèrent)

Philippe Arnaud

Comme aurait dit Coluche, c’est l’histoire d’un mec qui cherche ses clés sous un lampadaire. Question : pourquoi sous un lampadaire ? Réponse : pas parce qu’il les a perdues là, mais parce que c’est le seul endroit éclairé de la rue.

De cette situation comico-absurde, Jean-Paul Fitoussi a tiré un théorème, qu’il formule ainsi : « Si les objectifs que la politique économique met en pleine lumière ne sont pas ceux qui importent vraiment pour les sociétés, nous n’aurons aucune chance de comprendre pourquoi le fait de les avoir atteints ne résout nullement le problème initial. »

La science économique, explique M. Fitoussi, se réduit à ce qu’elle est capable de rationaliser, ou d’éclairer. Le problème est qu’elle se révèle de moins en moins apte à résoudre les problèmes majeurs de notre temps, notamment celui du chômage, et celui de l’environnement.

« Nous continuons pourtant d’agir, à quelques exceptions près, comme si nous nous trouvions dans le monde d’avant, comme si les crises successives que nous venons de traverser n’étaient que des parenthèses appelées à se refermer au plus vite », affirme le professeur à l’IEP de Paris, qui trouve désespérant de mettre en parallèle les préconisations de politique économique des années 1980 et 1990, et d’aujourd’hui.

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