De l’intimité dans le couple à la violence dans la société
– Par Janine Bailly –
D’Edward Albee, le metteur en scène portugais Jorge Silva a choisi de nous donner, non pas la pièce la plus connue du dramaturge américain, disparu en 2016, « Who’s Afraid of Virginia Woolf ? » / « Qui a peur de Virginia Wolf », mais le diptyque « At Home at the Zoo », traduit en portugais par « Em casa, no zoo », en français par « La maison, le zoo ». Une pièce à trois personnages qui, nous faisant entrer dans l’intimité du couple, fustige en fait la société américaine tout entière, telle que Edward Albee a pu la connaître dans la seconde partie du vingtième siècle. Mais au-delà encore, c’est de notre nature humaine, de la sauvagerie qui en chacun de nous s’enkyste et perdure, qu’il sera ici question. « At Home at the Zoo » a en commun avec « Who’s Afraid of Virginia Woolf ? » de ne pas nous épargner cette cruauté qui trop souvent régit les relations humaines, surtout quand une société se fonde sur des inégalités qui divisent.



Adapté du récit autobiographique éponyme de la romancière Annie Ernaux, le film L’événement, cru, intimiste et féministe, se déroule dans la France des années 1960. Il a pour figure centrale une jeune femme qui avorte clandestinement, alors que l’avortement maintenu “hors la loi″ est encore puni de prison, pour celles qui y ont recours comme pour celles ou ceux qui le pratiquent : il faudra attendre 1975 pour qu’il soit dépénalisé. « C’est triste d’être certain qu’on sera toujours dans l’actualité en travaillant sur le sujet », a déclaré la réalisatrice.
Le Festival sera disponible dans les territoires suivants : France, Suisse, Belgique, Luxembourg, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion : nous qui dans certains Outre-Mer sommes de nouveau soumis à un confinement sévère, nous qui avons vu les salles de cinéma, une fois encore, une fois de trop, sur leurs enchantements et leurs mystères se refermer, profitons de cette opportunité qui nous est offerte, et découvrons, pour un prix modeste, des films différents, des créations qui nous concernent tous !
Seules sur scène, ou en duo, elles assurent le spectacle, assument leurs désirs et leur féminité, ne craignent pas de dire l’endroit et l’envers des choses, dans la douceur ou la force, l’ironie ou la violence, la gravité ou l’humour. Elles, les femmes, ne craignent pas de dénoncer ce qui dans la société les oppresse, les accable, trop longtemps les a contraintes à occuper une place dont elles ne veulent pas, dont elles ne veulent plus ! Elles, les femmes, font entendre leur voix, et on ne les fera pas taire…
Au Festival d’Almada, qui n’est pas ennemi de la gravité, le théâtre sait aussi se faire chambre d’écho de l’Histoire, aussi douloureuse soit-elle pour les hommes, et pour leur pays. Comme on le sait, le Portugal qui fut à la tête d’un vaste empire, sur le continent africain notamment, mena au Mozambique, en Angola et en Guinée-Bissau des guerres coloniales longues et meurtrières, et ce furent elles qui conduisirent le 25 avril 1974 à la Révolution des Œillets, aux indépendances effectives des pays colonisés, et à la chute de la dictature salazariste. En effet, ce que l’on nomme en portugais
En 2020, alors que partout en Europe s’éteignaient une à une les manifestations culturelles estivales, la ville d’Almada au Portugal maintenait contre vents et marées son Festival International de Théâtre, sur les deux rives douces du Tage, et sous la conduite de Rodrigo Francisco, son vaillant capitaine. Si en raison de la pandémie l’adjectif “international” s’avérait alors superflu, trois troupes étrangères seulement ayant pu faire le voyage, l’été 2021 voit la renaissance d’un événement qui, auprès de troupes portugaises issues de diverses villes – Almada, Lisbonne, Faro, Porto –, présente, dans un même élan enthousiaste, celles venues
L’actuel directeur, Olivier Py, s’apprête à tirer sa révérence. À partir de septembre 2022, après huit ans de bons et loyaux services, il sera remplacé par Tiago Rodrigues, a annoncé ce lundi 5 juillet la Ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, lors d’une conférence de presse à Avignon, ajoutant que le metteur en scène portugais avait le plein accord des entités impliquées dans la décision : le Gouvernement, la Mairie d’Avignon et l’Administration du festival. « Tiago Rodrigues vient d’être nommé et ça me remplit le cœur de joie », a réagi Olivier Py. Cette nomination intervient alors que s’ouvre la 75e édition du célèbre Festival. Ne serait-ce que parce qu’il est un homme du partage, de la rencontre, de la main tendue à tout ce qui est autre, la nomination de Tiago Rodrigues, premier étranger élu à cette fonction, est une nouvelle heureuse. Un choix qui n’est pas vraiment une surprise. Depuis plusieurs jours, la rumeur le donnait favori face à ses trois concurrents : Claire Lasne-Darcueil, directrice du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, Camille Barnaud et Romaric Daurier, co-directeurs de la scène nationale le Phénix à Valenciennes, et José Manuel Gonçalvès, directeur du CentQuatre à Paris. 


– par Janine Bailly –
« On vous attend nombreux
Se rencontrer, se voir, se parler… De cela, tous, auteurs autant que lecteurs, en ressentent un besoin pressant, une envie immense, après ces mois de solitude face aux livres ouverts, qui furent nos plus fidèles compagnons !
Malgré les contraintes actuelles, l’équipe de la manifestation culturelle Les Francophonies – Des écritures à la scène a maintenu ses Zébrures du printemps, du 20 au 28 mars 2021, mais uniquement pour un public de professionnels.
Finalement, Olivier Py dirigera un Festival de plus. Ainsi en a décidé la pandémie. La 75e édition de ce festival, qu’il pilote depuis 2014, devait être pour lui la dernière. Mais, en cette période tourmentée, la Ministre de la Culture Roselyne Bachelot a jugé bon, à l’automne, de le maintenir pour une année supplémentaire à la tête de la manifestation, celle de l’année 2020 ayant été annulée. L’auteur-metteur en scène aura donc assumé finalement, si tout va bien, huit étés avignonnais… Il ambitionne pour juillet 2021, la tenue d’une édition « exceptionnelle, de relance et de combat ». Un festival animé d’un fort désir de penser le monde dans le temps d’après : il y serait question d’utopie, de dystopie, d’apocalypse parfois, dans un esprit qui s’apparente souvent à la science-fiction. « Se souvenir de l’avenir » est d’ailleurs la bannière du festival 2021. Elle a beaucoup plu à Edgar Morin, qui la reprend pour la soirée du 13 juillet dans la Cour d’honneur. Beau geste de la part d’un penseur qui entre dans sa centième année !
La 74e édition du festival de Cannes, dont les préparatifs « battent leur plein » pour juillet malgré la pandémie, a un président du jury, le cinéaste américain Spike Lee, première personnalité noire à occuper la fonction.
Les Organisateurs
LE FESTIVAL
Elles sont femmes, elles sont d’ici, elles sont d’ailleurs, mais c’est toujours un regard personnel et singulier qu’elles portent sur le monde, avec leurs yeux de femmes grand ouverts, leur sensibilité de femmes, leurs engagements de femmes… Et par la caméra, en documentaire ou en fiction, elles nous découvrent de nouveaux horizons, que nous ne soupçonnions pas, ou que nous méconnaissions, ou que nous refusions de voir. Elles nous emmènent – nous qu’un fort vilain virus a contraints à l’immobilité –, dans leur sillage généreux