En juin 2021, « Les Révoltés du Monde » font leur retour en Martinique

Le Festival International du Film Documentaire de Martinique se déroulera cette année du Jeudi 24 Juin au Samedi 3 Juillet. 

« On vous attend nombreux  – mais sans oublier les règles sanitaires – pour un Festival haut en couleurs ! Du 24 Juin au 27 Juin au cinéma Madiana à Fort-de-France, puis du 29 Juin au 3 Juillet dans nos dix communes partenaires :  Le Carbet, Saint-Pierre, Sainte-Luce, Le Diamant, Rivière Salée, Les Anses d’Arlet, Schœlcher, Saint-Joseph,  Le Lorrain et Le Prêcheur ! »

À l’origine prévu du jeudi 15 au samedi 24 avril 2021, ce festival organisé par l’association Protea-Les Révoltés de l’Histoire avait dû être reporté, en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie. L’association propose chaque année trois festivals de films documentaires, traitant de l’histoire des peuples afro-descendants et ultramarins, un en Seine-Saint-Denis, un à l’île de La Réunion, et le dernier à La Martinique, où aujourd’hui elle nous invite à découvrir une sélection de quatorze films, dont cinq en avant-première… Esclavage, lutte des peuples pour la reconnaissance de leurs droits, évocation du passé colonial, sans oublier le rôle de la culture vu au travers de portraits saisissants… cette année encore le programme est chargé de sens, et porteur d’espoir. Nous seront proposés des documentaires récents et des inédits,  une compétition pour les prix « Professionnels », « Jeune », « Film caribéen » et « Public », des films hors-compétition, mais aussi des débats, et des concerts-live en commune ! « On vous attend nombreux pour un beau moment de partage et de cinéma. Dès à présent,  tentez votre chance au Jeu Facebook, pour gagner des places !  Et retrouvez toutes les bandes annonces sur la chaîne Youtube. »

Le programme à Madiana

Jeudi 24 juin. Soirée d’ouverture.

19h00 : « En route pour le milliard », de Dieudo Hamadi. En avant-première, en partenariat avec la Collectivité Territoriale de Martinique.

 Le film a fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020 : Sola, Modogo, Mama Kashinde, Papa Sylvain, Bozi, Président Lemalema… font partie de l’Association des Victimes de la Guerre des Six Jours de Kisangani. Depuis 20 ans, ils se battent pour la mémoire de ce conflit et demandent réparation pour les préjudices subis. Excédés par l’indifférence des institutions à leur égard, ils décident de se rendre à Kinshasa pour faire entendre leurs voix. 1734 km sur le fleuve Congo, une incroyable épopée pour réclamer justice !

Vendredi 25 juin

14h00 :  « Paroles de nègres » (Inédit), de Sylvaine Dampierre, écrit par Sylvaine Dampierre et Gilda Gonfier. En avant-première.

À Marie-Galante, depuis le temps de l’esclavage, la canne et le sucre façonnent le destin des hommes. Aujourd’hui les ouvriers de Grande Anse vouent leurs forces et leurs espoirs à la survie de leur usine sucrière, à bout de souffle. Prêtant leurs voix, le temps d’un film, aux paroles retrouvées de leurs ancêtres esclaves, ils redonnent vie à une mémoire oubliée. Contre l’effacement de leur monde, ils rompent le silence des nègres.

16h00 : « Esclaves », épisode 1 de la série « ESCLAVES » réalisée par Simcha Jacobovici  : « La mémoire engloutie »

Avec Samuel L.Jackson : l’icône hollywoodienne retourne sur les traces de ses ancêtres, au Gabon. Dans ce premier épisode qui lance la série, il rencontre la tribu de ses ancêtres pour la première fois.

18h00 : « Massacre River », de Suzan Beraza,.

Le film s’ouvre sur une décision de la Cour constitutionnelle de la République Dominicaine en 2013, qui annule les droits de citoyenneté de plus de 200 000 résidents d’origine haïtienne, nés en République dominicaine.

20h00 : « PSE Forever », de  Raymond Philogène. En avant-première. 

Point de départ du film : un concert mémorable que Patrick Saint-Éloi  a donné le 15 février 2003, à la Salle Henri Salvador, au Gosier. Les amis musiciens très proches racontent ce moment, les coulisses, les anecdotes, et parlent de Patrick Saint-Éloi…

Samedi 26 juin 

11h00 : « Ku Klux Klan, une histoire américaine », de David Korn-Brzoza.

Le film est une autopsie du fonctionnement du Ku Klux Klan, un système très ancien régime, tout à fait pyramidal, permettant au grand sorcier et à ses têtes pensantes de s’enrichir. La féodalité n’est pas très loin… Efficace, le documentaire permet d’y voir plus clair sur ce passé sombre, fait de violences racistes et raciales. Deux épisodes essentiels remettent en contexte esclavage, ségrégation, mouvement pour les droits civiques, et rendent plus compréhensibles les levers de bouclier autour du slogan #BlackLivesMatter.

14h00 : « Restituer l’art africain, les fantômes de la colonisation », de Laurent Vidrine 

En novembre 2017, le Président de la République française, Emmanuel Macron, s’est engagé à restituer les œuvres d’art volées aux pays africains à l’époque coloniale. Parmi les 90 000 œuvres subsahariennes recensées dans les collections françaises, l’une d’elles, réclamée par le Bénin, cristallise tous les enjeux de ces restitutions : le Dieu Gou, qui trône aujourd’hui au Pavillon des Cessions du Louvre. Gou, le retour d’une statue, retrace l’odyssée de cette sculpture dont l’influence majeure sur l’histoire de l’art des 150 dernières années reste méconnue.

16h00 : « Les statues de la discorde », de Émile Rabaté.

C’est l’histoire d’une jeunesse qui s’attaque aux symboles du passé pour changer le présent. Le combat d’une nouvelle génération qui dénonce le racisme et les discriminations comme héritage social de l’esclavage et de la colonisation. Ils déboulonnent les statues et les plaques de rue à la gloire du passé colonial de la France, pour appeler à la justice, à l’égalité et à la reconnaissance d’une histoire effacée.

18h00 : « Patrick Chamoiseau, l’intention du monde », de Bruno Guichard, Yves Campagne, Jean-François Raynaud. Soirée en partenariat avec Martinique la Première.

Une magnifique plongée au cœur des émotions créatrices de l’artiste-écrivain, Prix Goncourt, Patrick Chamoiseau. Du premier manuscrit aux carnets de notes contemporains : « Partir d’un impossible, à la recherche des conjonctions de forces. »

20h00 : « Miles Davis : Birth of the Cool ». Soirée hommage à Miles Davis, pour le trentième anniversaire de sa disparition :

Musicien hors-pair, joueur de trompette, chef d’orchestre, innovateur. Élégant, intellectuel, prétentieux. Dur, intransigeant, controversé. Magnifique, lunatique. Génie… Le thème central de la vie de Miles Davis aura été sa détermination sans faille à briser les frontières. Elle a fait de lui une star, mais aussi une personne terriblement difficile à vivre pour ses proches. En musique comme dans la vie, il n’aura eu de cesse de briser les codes. Son dégoût pour les traditions bien établies, son côté visionnaire, son insatiable désir de nouvelles expériences en ont fait un collaborateur inspirant pour ses pairs musiciens, et une véritable icône culturelle pour plusieurs générations. Sur la base de témoignages et d’archives inédites, le documentaire raconte l’histoire d’un homme au talent singulier, et dévoile l’Homme derrière la Trompette. 

Dimanche 27 juin

11h00 : « Ophir » , d’Alexandre Berman et Olivier Pollet. En avant-première.

« Nous voulons vivre libres à l’ombre des guerriers ! » Chaque mot compte : dans ce film, la parole des Mélanésiens, du peuple de l’île de Bougainville, est précise et forte. Avant de présenter leur film au Festival international du film documentaire océanien (Fifo), à Papeete, sur l’île de Tahiti, les deux documentaristes français ont passé des années dans le Pacifique Sud et recueilli l’histoire et le verbe de cette révolution méconnue. Cette guerre a fait près de vingt mille morts et débouché très récemment sur un référendum d’autodétermination.

14h00 :  « Soul Kids » (Inédit), de Hugo Soubelman.

 À Memphis, une des villes américaines les plus sinistrées, la Stax Music Academy fait figure d’oasis,… Fondée sur l’héritage du légendaire label des années 60 qui accompagna la lutte pour les droits civiques, cette école de musique, gratuite, permet à des adolescents passionnés de comprendre l’histoire noire américaine à travers la découverte des plus grands succès de la Soul. 

16h30 : « Toni Morrison et les fantômes de l’Amérique », de Claire Laborey. En partenariat avec la Collectivité Territoriale de Martinique.

 « Ce n’était pas une histoire à faire circuler ». La phrase est scandée dans les dernières pages de Beloved, paru en 1984. Un roman dans lequel Toni Morrison, prix Nobel de littérature, donnait corps et voix à la mémoire de l’esclavage, bravant l’interdit en contant la brutalité de l’esclavage, du point de vue d’une esclave infanticide, prête à tout pour éviter l’horreur de sa condition à sa fille. À travers ce roman-phare, le film – retour sur le chef-d’œuvre plus que jamais brûlant d’une grande dame des lettres disparue en 2019 – explore les résonances de l’œuvre de Toni Morrison dans une Amérique qui s’embrase, et dont les fractures et les failles font régulièrement la une des médias du monde entier. Jamais l’œuvre de Toni Morrison, figure de proue de la littérature afro-américaine, n’a autant résonné avec l’actualité !

18h00 : « Aretha Franklin : Soul Sister », de France Swimberge. Soirée de clôture. En partenariat avec la Direction des Affaires Culturelles de Martinique. En hommage à Aretha Franklin, pour le troisième anniversaire de sa disparition .

Filmé en grande partie à Détroit, auquel elle restera toujours attachée, ce documentaire retrace, à travers archives et témoignages, la biographie de la “reine de la soul”. Une histoire qui se confond avec celle, tumultueuse, de sa ville et le combat pour les droits civiques, qu’elle a toujours soutenu. Symbole de réussite pour la communauté noire, Aretha Franklin a montré aussi, en suivant son instinct, la voie de l’affirmation de soi aux femmes afro-américaines.

Contacts : Association Protea-Les Révoltés de l’Histoire-25, rue Coquillière – 75001 PARIS-Mail : associationprotea2014@gmail.com
Website http://www.revoltesdelhistoire.fr/
Facebook https://www.facebook.com/LesRevoltesDeLHistoire/
Facebook FIDM https://www.facebook.com/festivalfilmdocmartinique/ 

Réservations : www.madiana.com

J.B., Fort-de-France, le 10 juin 2021