— Par Roland Sabra —

1912. La municipalité foyalaise décide d’adjoindre au bâtiment, qui abrite les élus un théâtre. Dix ans auparavant le théâtre de Saint-Pierre disparaissait dans la tragédie de la Pelée. Drôle d’idée direz-vous, n’y avait-il rien de plus urgent? Et bien c’est de cette drôle d’idée dont nous avons hérité sans toujours mesurer la chance que nous avons.
L’architecture du théâtre à l’italienne se construit entre le début du XVI ème et la fin du XVIII eme siècle.
La forme retenue le plus souvent est celle du fer à cheval face à une cage de scène occupant plus d’espace avec un proscénium ( avant-scène ) débordant sur la salle mais de même ouverture que la scène elle-même. De chaque côté du cadre de scène, se superposent des loges compartimentées, plus ou moins richement décorées en fonction du rang social des occupants titulaires.
Ce qui frappe au premier abord c’est la disproportion qui existe entre la cage de scène et la surface du parterre, à l’avantage des comédiens. Les cintres sont très hauts placés pour y monter les décors à l’aide de cordages.


On ne met pas en scène n’importe comment n’importe quel texte. Il doit exister un rapport de contiguïté, de connivence entre la lecture du texte et la façon de montrer ce que l’on a retenu de la lecture de ce texte. Par exemple il est difficile de faire du baroque avec un texte de Marguerite Duras. On peut le faire mais ce n’est en aucun cas une obligation. Il est des textes dans les Antilles symptomatiques de ce que Jacques André dans « L’inceste focal » repère comme une écriture emphatique liée à un investissement narcissique de la langue dominante, la langue du maître. . L’auteur caresse longtemps les mots avant d’en livrer l’éclat. Plaisir de l’envolée qui fait retour sur aile etc.
« N’est- ce pas monstrueux que ce comédien, ici, dans une pure fiction, dans le rêve d’une passion, puisse si bien soumettre son âme à sa propre pensée, que tout son visage s enflamme sous cette influence, qu’il a les larmes aux yeux, l’effarement dans les traits, la voix brisée, et toute sa personne en harmonie de formes avec son idée ? » (Hamlet, Shakespeare)







Il y a, selon moi, deux approches de la notion d’actualité :




