Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret
MEMOIRE OUTRE-MER au Théâtre de Fort de France
Le Théâtre Aimé Césaire accueille le Festival Itinérant Margose pour un spectacle en plusieurs parties, dont la pièce principale « Nôrichas » rend hommage à Aimé Césaire dans le cadre de la préparation de son centenaire. A la poésie et à ses enfants : Charles Baudelaire, Susanne Césaire, Victor, Hugo, Khalil Gibran et tous les autres… Ce premier tableau poétique qui rend un hommage particulier à Haïti et au Japon prend la forme de projections de symboles et de lectures qui viennent soutenir des éléments fondamentaux. En collaboration avec le Département Afrique et le Secteur Culture de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture) Elle traite de la poésie des rencontres et des arts du monde. La musique, l’image, la danse et les mots tentent d’exprimer la spiritualité universelle des poètes résistants à toutes formes d’esclavage tout en posant la question qui sommes nous par rapport à la nature ? Quel est le bon sens ? Où souhaitons nous aller ensemble et comment ?

Cette aventure, nous raconte les acteurs en rébellion contre le metteur en scène, refusant l’illusion qu’on leur impose au profit de la sincérité passionnelle.

Il n’était pas dans le hall du théâtre à l’arrivée des spectateurs. Peut-être le grand froid hivernal, tombé sur Paris, ou bien l’exiguïté de ce lieu provisoire, les Ateliers Berthier sont en rénovation, ou alors ces deux raisons à la fois. A 20 heures précises les portes de la salle s’ouvrent, l’assistance s’avance silencieuse, les hôtesses murmurent à peine quelques indications de places. On entre dans une église, un temple. Il est là, assis au premier rang, un peu gauche et chaque spectateur est dévisagé, enregistré dans la mémoire du Maître, comme s’Il recevait chez lui et qu’Il voulait saluer chacun de ses hôtes. Combien sont-ils d’ailleurs ? Oh là encore tout est calibré et s’il y a beaucoup d’appels, il y a peu d’élus. Cinq rangées de vingt places. Pas une de plus. Et l’on s’installe. Et si l’un ou l’une des participants échange avec son voisin, Il fait savoir par bouche à oreille, qu’Il réclame le silence. Et le fautif de se taire. Quant à celui qui pensait finir son casse-croute avant le début de la cérémonie, le Maître d’un regard sans appel lui fait comprendre l’inconvenance sacrilège d’un tel comportement.

















Deux protagonistes, Brigitte et Roger, de la pièce de Jean-Michel Dubray[/caption]