Catégorie : Théâtre

« Lise dans les flaques ». De et avec Sandrine Delsaux au Guichet Montparnasse

— Par Selim Lander –-

Sandrine  Delsaux 1On a déjà présenté ici le Guichet Montparnasse, petite salle parisienne qui accueille chaque jour, à la manière de celles du Off avignonnais, plusieurs spectacles différents. Sandrine Delsaux y joue en ce moment et pour quelques semaines encore, Lise dans les Flaques, one woman show sur un texte qu’elle a elle-même écrit.

Les auteurs qui s’interprètent eux-mêmes sont inévitablement soumis au risque de se montrer trop complaisants, tant il est difficile de se juger soi-même. De fait, pendant toute la première partie, sorte de long prologue au cours duquel le personnage explique la situation dans laquelle il se trouve (« Un vent violent a soufflé sur moi et a tout fait valdinguer »), le spectateur a du mal à rentrer dans la pièce, d’autant qu’il est sans arrêt pris à partie, ce qui est plus gênant qu’autre chose.

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« Des yeux de verre » de Michel Marc Bouchard au festival amateur de Fort-de-France

—Par Selim Lander –-

Mdes_yeux_de_verreichel Marc Bouchard est un auteur reconnu au Québec. Sa pièce Des yeux de verre a été primée au Québec. Fallait-il pour autant vouloir la monter à Fort-de-France ? Peut-être son thème a-t-il été déterminant puisqu’on nous dit que l’inceste serait un fléau qui accable notre île plus qu’ailleurs. Ce thème, cependant, n’est-il pas un peu trop rebattu, et pas seulement en Martinique, les auteurs semblant l’affectionner particulièrement ? Quoi qu’il en soit, au théâtre, ce n’est pas seulement le sujet qui compte, la manière de le traiter importe tout autant. On ignore comment la pièce a été montée à Montréal mais la prestation des comédiens de Virgul’ ne nous a pas paru porter une  intensité suffisante pour la rendre convaincante.

Non que les comédiens déméritent. Ils démontrent un vrai plaisir de jouer ce qui laisse penser qu’ils seraient sans doute bien plus à l’aise dans le registre de la comédie.

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« Des yeux de verre » : les poupées cassées de Valère Egouy

 — Par José Alpha —

les-poupees-1La souffrance humaine portée à la scène théâtrale ou cinématographique interpelle toujours l’auditoire pour créer cette étrange empathie favorable à l’exploration des souvenirs douloureux dont personne ne peut se défaire.
 
 Que ce soit par la comédie, la tragédie ou l’épopée lyrique, les tourments sociaux constituent pour les dramaturges, les acteurs et les metteurs en scène, la rampe de lancement des processus relationnels entre l’univers scénique et le public. Et comme Racine, Brecht ou Shakespeare qui cherchent délibérément à approfondir l’abîme entre le public et la scène afin de mieux distinguer le réel du réalisme, la pièce de Michel Bouchard, Des yeux de verre, mise en scène en Martinique par Valère Egouy met rigoureusement en abîme les convictions de chacun face à l’inceste.

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« Des yeux de verre » par la Cie Virgul’ : un texte et des comédiens

 —Par Roland Sabra —

«L’artiste ne devrait pas être le juge de ses personnages, de ce qu’ils disent, mais seulement le témoin impartial. » Anton Tchekhov

les_poupees-2« Daniel, artisan de poupées, viole sa fille Estelle à l’âge de 10 ans. La mère Judith, se fait complice en cachant Estelle chez une tante pour « sauver les apparences »  en disant à tous que la fillette est devenue muette et folle.

Des années plus tard, la petite fille Estelle devenue femme revient à la maison en se faisant passer pour une cliente sous le nom de Pélopia, et commande une poupée à son image. Dans la maison, il y a aussi sa sœur, Brigitte, demeurée là, isolée, qui aime son père, devenu distant avec elle, d’un amour interdit, passionnel, et fantasmant du jour où elle pourra devenir son amante, son épouse… »  .

L’auteur québecois  Michel Marc Bouchard a écrit plusieurs pièces sur le thème des blessures de l’enfance. « Des yeux de verre » sont la reprise en 2007 d’une pièce écrite en 1984 « La poupée de Pélopia » et qui laissait à l’auteur un goût d’incomplétude.

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Les six derniers mois de Patrice Lumumba

A Villeurbanne, une pièce méconnue d’Aimé Césaire.

Diffusion sur France Ô le 26 juin 2013

L’image est forte, à l’heure des saluts : trente-sept acteurs-chanteurs, pour la plupart africains ou d’origine africaine, sur le grand plateau du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne (Rhône). On n’avait jamais vu cela, sur la scène d’une grande institution théâtrale française. On la doit, cette image, à Christian Schiaretti, le patron du TNP, qui fait redécouvrir une pièce méconnue, rarement jouée, d’Aimé Césaire, Une saison au Congo.

Le poète et dramaturge martiniquais, mort en avril 2008, aurait eu 100 ans cette année. La France n’a pas jugé nécessaire de lui rendre hommage à cette occasion, ce qui met en rogne Christian Schiaretti, qui aime Césaire comme il aime Claudel ou Péguy, et tous les poètes chez qui souffle un verbe puissant. Schiaretti, qui est aussi un grand brechtien, avait surtout l’intuition de la pertinence politique qu’il pouvait y avoir à monter la pièce aujourd’hui. Et cette pertinence saute au visage à l’issue de la représentation.

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« Des yeux de verre » de Michel Marc Bouchard, dans une mise en scène de Valer’ Egouy.

Théâtre de Foyal

des_yeux_de_verre3 représentations : jeudi 30 ,  vendredi 31 mai et samedi 1er juin à 19h30.

La pièce Une oeuvre forte, empreinte d’humanité, tissée d’émotions contradictoires, qui creuse les tréfonds de l’intime. Cette histoire nous emmène dans l’atelier d’un fabricant de poupées. De poupées créées à partir des matières premières les plus rares comme des yeux en verre soufflés qui donnent vie à ses créations. Daniel, l’artiste, est au centre de l’attention : une rétrospective de son oeuvre se prépare, des journalistes du monde entier doivent venir rencontrer le maître. Pourtant, au sein de sa famille, le héros de la fête semble en retrait. Depuis des années, il s’isole, cependant aujourd’hui une mystérieuse admiratrice, Pélopia, entre dans l’atelier et redonne son souffle au maître…

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« Le Désordre » par le Théâtre du Bon Bout : un peu désordonné, mais agréable

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Samedi 25 mai au théâtre de Foyal à 19 h 30

DISTRIBUTION
Simone : Murielle RONDET
Maryse : Raymonde RESIDANT CARENE
Annie : Christine ALEXIS
Liliane:Nkita
Denis : Jean-Marc  LUSBEC
L’ami de Liliane :Jacques HIPPOCRATE

SYNOPSIS
Cela fait quatre ans que Maryse vit en France. Pour la première fois, elle vient passer quelques jours de vacances aux Antilles. Elle veut tout changer, tout régenter. Personne ne trouve grâce à ses yeux : ni sa sœur Simone, ni sa cousine Liliane, ni sa tante Annie, pas même sa mère Florence ».

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Théâtre et cavalcades à St Pierre : chapeau bas!

— Par R.C. —

mai_st-pierreLe Mai de Saint Pierre 2013 organisé cette année par la municipalité et l’antenne régionale du Grand Saint Pierre a tenu son pari d’éclairer les rues de la cité, de couleurs, de senteurs, de chants, de danses et de frénésie musicale relayées avec talent par la voix de Michel Thimon en direct sur Martinique 1ère.

On se sentait bien dans la ville d’Art et d’Histoire, on pouvait imaginer ce qu’était la vie de la cité avant l’éruption de 1902 avec ses petits commerces, ses va-et-vient, ses cris d’enfants, ses palé gro-goj et les rires des femmes qui ont fait dire à Raphael Martine, le maire, que « la ville retrouve peu à peu son prestige, Saint Pierre renait avec le souvenir, mais surtout grâce à l’intelligence des pierrotains ».

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« Les pleurnicheurs » : Jandira Bauer au meilleur d’elle-même

 — Par Roland Sabra —

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 C’est la Jandira Bauer des « Bonnes », celle de « Psychose 4.48 » que l’on a retrouvé dans « Les pleurnicheurs » la pièce de Hanokh Levin jouée à guichet fermé les 17, 18 et 19 mai 2013 dans la salle Aimé Césaire du lycée Schoelcher. Le fil d’Ariane de ces trois pièces est l’hybris, la démesure, registre qui sied parfaitement à la metteure en scène. Le synopsis de la dernière œuvre de Levin présenté plusieurs fois dans ces colonnes est donc connu. Dans un hôpital démuni, plutôt un mouroir, trois agonisants partagent le même lit. Submergés par la douleur ils réclament la venue de la Faucheuse. Le personnel médical dépourvu de tous moyens, tente tout d’abord de calmer les moribonds en leur tenant un discours de banalisation du passage de mort à trépas, mais devant l’insuccès de ce remède, il décide de détourner l’attention des malades en leur jouant une pièce de théâtre.

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La Chance d’un ailleurs meilleur?

— Par Chris Maurice
boussoleA l’heure où les politiques publiques de la Martinique publient le classement de nos 36 lycées, ou encore  construisent des structures d’excellence, à l’heure où nos dirigeants célèbrent le centenaire d’Aimé Césaire se régalant « d’avoir fait de cette foule qui ne sait pas faire foule, de ce paradis absurdement raté, une ville, une cité, un pays, un peuple, une nation ! » (Discours du centenaire d’Aimé Césaire prononcé au Grand Carbet le 26/01/2013). Les étudiants , eux,  gisent impavides sur les « eaux écroulées » d’une Martinique qui ne fait rien pour construire des jalons suffisants à la culture théâtrale. Oui, un volcan gronde à l’horizon, vide de sens et d’étincelle, car vide de sa semence : la culture.

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Le rendez-vous annuel de Courtes Lignes : « Toc Toc » de Laurent Baffie

Toc Toc

Par Selim Lander –  La compagnie Courtes Lignes est de retour et tous les amateurs martiniquais de comédies théâtrales de se réjouir. Chaque année au printemps, on attend en effet désormais comme un dû le nouveau spectacle de cette compagnie guadeloupéenne, invitée dans le cadre du festival de théâtre amateur de Fort-de-France. On peut se demander d’ailleurs si ladite compagnie a bien sa place dans un tel festival, tant ses principaux comédiens s’avèrent au fil des ans de plus en plus professionnels.

Il s’agit de théâtre de boulevard, les arguments sont en général des plus ténus, le spectacle ne vaut donc pas par la profondeur des réflexions qu’il suscite chez le spectateur, tout repose sur la capacité des comédiens à nous faire rire à partir des situations et des bons mots concoctés par l’auteur. Moins que tout autre théâtre, le comique ne supporte la médiocrité. Le succès de Courtes Lignes tient donc avant tout au jeu de ses comédiens.

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« Les Pleurnicheurs » d’Hanokh Levin, mis en scène par Jandira Bauer

—Par Selim Lander –

les_pleurnicheurs-360Les Pleurnicheurs est la dernière des 52 pièces écrites par Hanokh Levin (1899-1992), auteur israélien prolifique qui jouit en France d’une certaine renommée. C’est de son lit de malade que, raconte-t-on, il dirigeait les répétitions de cette ultime pièce, lorsque la mort est venue interrompre son travail. Dans un hôpital de Calcutta (!), trois malades en fin de vie « pleurnichent », couchés dans le même lit (d’où Calcutta, sans doute). Dans l’espoir de les distraire de leurs idées moroses, quelques membres du personnel de l’hôpital entreprennent de jouer pour eux Agamemnon – la première des trois Oresties, ici quelque peu transformée, comme on peut s’en douter. Cette pièce d’Eschylle raconte comment Agamemnon, le roi de Mycène, se fit assassiner par son épouse Clytemnestre, alors qu’il retournait en vainqueur de la guerre de Troie, un argument loin d’être roboratif, mais l’on voit bien que, à défaut d’apporter un soulagement significatif aux malades, l’introduction de quelques morceaux d’éloquence à l’ancienne dans une pièce éminemment moderne, doit pouvoir dérider au moins le spectateur.

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« Les pleurnicheurs » de Hanokh Levin, une création de Jandira Bauer

 

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Les 16, 17 & 18 mai à 20h  Salle  Aimé Césaire du Lycée Schoelcher

« Les Pleurnicheurs » de Hanokh Levin que nous propose Jandira Jésus Bauer la metteure en scène d’origine brésilienne, et par ailleurs intervenante artistique auprès des classes de  théâtre du lycée Schoelcher, est une toute première création en France. C’est la dernière pièce écrite par l’auteur israélien décédé en 1999 d’un cancer des os. Hanokh Levin entame sa carrière d’ auteur satirique tout en poursuivant ses études de philosophie à l’université de Tel-Aviv. C’est ainsi que dans sa première pièce il tournera en dérision l’ivresse suscitée par la victoire de la guerre des six jours. Son frère David Levin met en scène ses premières œuvres notamment celle qui va faire scandale en Israël  » Reine de la salle de bains » et qui sera retirée de l’affiche sous la pression du public après 19 représentations seulement.

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« Le système Mako » de Deluge : entre stéréotypes et macaqueries!

 — par Thomas Gendre,  élève de terminale option théâtre, Lycée Schoelcher —

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Critique du spectacle le Système Mako,

Ribadier est le second mari d’Angèle, veuve de feu sieur Robineau. Suite aux infidélités de son défunt mari, Angèle a développé une jalousie frisant la paranoïa et surveille étroitement les activités de son second époux. Ribadier, inspiré des techniques du Docteur Charcot, possède le don d’hypnotisme et en profite pour endormir sa femme lors de ses escapades, la réveillant à son retour grâce à un truc que lui seul connaît. Un jour, il se confie maladroitement à Aristide Thommereux, son ami commun avec Robineau, revenu d’un exil de plusieurs années à Batavia. Ribadier ignore tout de l’amour que Thommereux vouait à Angèle, raison de son exil par delà les mers… Profitant d’une escapade de Ribadier, Thommereux réveille Angèle pour lui réitérer sa flamme… C’est à ce moment que Ribadier revient en catastrophe, poursuivi par le mari de sa maîtresse du moment, Thérèse, épouse d’un marchand de vins, Monsieur Savinet.

Hervé Deluge nous propose Le système Mako, d’après le Système Ribadier de Georges Feydeau, le roi du vaudeville : un théâtre animé, qui, suivant les lois du genre, enchaîne les rebondissements rocambolesques, les quiproquos et autre apparitions inopinés à un rythme frénétique.

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Pawol de théâtre

— Par Daniel Boukman —

Le texte ci – dessous a été lu, le 11 novembre 2003, lors d’un bokantaj pawol à la Maison de la Culture du Lamentin en réponse à une série de questions préalablement soumises à l’auteur qui le publie, aujourd’hui, tel qu’il fut écrit, il y a dix années de cela (1)

Quel théâtre en pays non souverain ? Pour quoi faire ?

La Martinique est un pays non souverain, dominé non plus, comme aux temps d’autrefois, par la force brutale mais, aujourd’hui, de façon subtile et d’autant plus pernicieuse, et, convient-il d’ajouter, grâce à la complicité active ou passive de beaucoup d’entre nous.

En apparence donc pas de domination. Une preuve parmi d’autres : au sein des espaces artistiques et culturels du système dominant, il existe des feux d’artifice dont la brillance éblouit et puis aussitôt meurt sans laisser de traces, si bien que, si l’on veut être plus incisif dans la critique, on peut parler d’éphémères coups artistico – médiatiques.

La question à laquelle répondre n’est pas tant de demander quel théâtre en pays non souverain mais quel projet culturel global (donc incluant le théâtre) pour ce pays dominé.

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Le Système Mako : un vaudeville à la sauce antillaise

syteme_makoIl faut de tout pour faire un monde ; c’est également vrai au théâtre. Tragédie, drame ou comédie – Racine, Shakespeare ou Molière (pour s’en tenir aux vieux maîtres) – ne nous procurent pas les mêmes plaisirs. Le spectateur, cependant, n’est pas pris au dépourvu : sachant ce à quoi il doit s’attendre, il choisit les pièces qu’il ira voir. En d’autres termes, l’amateur « branché » d’aujourd’hui n’aura pas l’idée de se fourvoyer dans un théâtre des Grands Boulevards : il s’en tiendra aux salles subventionnées et, l’été, au « In » d’Avignon. L’amateur martiniquais n’a pas, quant à lui, la possibilité de faire autant le difficile : avec une programmation tournant autour d’une dizaine de pièces par an, jouées chacune deux ou trois soirs, il a intérêt à faire flèche de tout bois, plus précisément à se précipiter sur tout ce qui se présente, s’il veut satisfaire son appétit pour le théâtre.
Cet éclectisme forcé a au moins ce bon côté qu’il permet de vérifier combien les comédiens sont essentiels dans la réussite d’un spectacle. Un texte sublime peut devenir insupportable s’il est mal joué et, inversement, un texte sans grand intérêt peut se révéler plaisant s’il est porté par des comédiens talentueux ayant envie de faire partager leur plaisir de jouer.

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« Orphée nègre » de Daniel Boukman

 

ORPHEE NEGRE

 

À Frantz Fanon

Le document ci-après est la version intégrale et non modifiée d’ORPHEE NEGRE, pièce de Daniel Boukman, écrite en 1962, éditée en 1967, rééditée en 1993 et 2011 ; cette version (revisitée) de la légende d’Orphée, le prince des poètes de la Grèce antique se veut .une approche critique de la Négritude

Orphée nègre n’a jamais été le relevé de faits réels mais, comme l’autorise la liberté de création, cette pièce se voulait tel un lancer de sagaies symboliques.

Sa trame s’inscrit dans la légende d’Orphée et d’Eurydice dont la distorsion baroque à laquelle ce mythe grec fut soumis, signale quelques interrogations toujours en attente de réponses…Aujourd’hui comme hier, il est sain qu’au sein d’un concert de louanges, un son, comme celui-ci, discordant, se fasse entendre.

Daniel Boukman

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Les Pleurnicheurs

Tragicomédie où des agonisants partagent le même espace dans un hôpital qui pourrait être aussi un mouroir . Afin de les distraire et d’alléger leurs souffrances,  l’équipe médicale joue pour eux et avec eux, un spectacle inspiré d’Agamemnon d’Eschyle. Une euthanasie par le théâtre…

 « Les Pleurnicheurs » dernière pièce écrite par Levin avant sa mort,  met en abîme l’ »Agamemnon » d’Eschyle.

 Tout en s’efforçant de créer une tragédie moderne et d’exprimer la souffrance humaine sous une forme théâtrale actuelle, Levin enga­ge, dans ses pièces, un dialogue avec les principaux symboles et les structures fondamentales de la culture occidentale.

 Cette dernière pièce, qu’il a mise en scène lui-même dans l’hôpital où il était soigné, révèle la solitude absolue de l’in­dividu devant sa propre mort. Cependant, par-delà cette division malgré tout schématique entre spectacles politico-satyriques, co­médies, et pièces mythologiques, une analyse approfondie révèle une constance des thèmes et une même vision philosophique de l’existence humaine.

 Levin interroge l’homme : ses espoirs, ses peurs, ses quêtes les plus insensées. Il sait qu’entre ses désirs et le réel il y aura toujours plus qu’un décalage, une faille tragique.

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« Théâtre sans animaux  » les 02, 03 04 mai à Fort-de-France

—Par Roland Sabra —

theatre_sans_animauxLa troupe « Les Comédiens » de Julie Mauduech présente un travail qui s’inscrit dans la continuité de ce qu’elle a engagé depuis 2012, faire découvrir au public martiniquais le théâtre de Jean-Michel Ribes. Après «  Batailles » l’an dernier voici « Le Théâtre sans animaux » présenté dans le cadre du festival de théâtre amateur de Foyal. La pièce créée en 2001 a été couronnée de plusieurs Molière en 2002 dont celui de meilleur spectacle comique. Elle est reprise cette année par l’auteur au théâtre du Rond-Point qu’il dirige à Paris. Elle est actuellement en tournée en France. Du genre théâtre de l’absurde elle est composée de huit saynètes. La version que nous propose Julie Mauduech est un peu différente puisqu’on ne retrouve, semble-t-il, que le sketch « Musée » du texte original auquel la metteure en scène à greffé d’autres morceaux choisis de l’auteur. C’est ainsi que l’on retrouve un extrait de « Batailles », « Bataille dans les Yvelines » écrit en 1983, non présenté l’an dernier, « Marché commun, écrit en 1980, « Jeux et joies «  écrit en 1984, «  Tourisme » écrit en 1982.

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La parole en spectacle au lycée de Batelière

—Par Serge Mourouvin —

Les comédiens de la Cie Téat’Lari, Elisabeth Lameynardie, Eric Bonnegrace et le metteur en scène José Alpha, ont animé jeudi dernier, et durant trois heures, un atelier théâtre au Lycée professionnel Lumina Sophie de Batelière à Schoelcher, sur les personnages de la  pièce «  Le métro fantome »  écrite par le dramaturge afro américain, Leroy Jones mieux connu comme Amiri Baraka. La pièce a été créée en Martinique au mois de novembre dernier par José Alpha,  metteur en scène du Théâtre des cultures créoles, au Théâtre Aimé Césaire du Lycée Schoelcher où elle fut bien accueillie autant par les lycéens  lors des séances scolaires que par l’important public en soirées. Le huis clos conflictuel  entre le nègre et la belle métisse (femme blanche dans la version d’origine) a constitué le support pédagogique de l’action « la parole en spectacle » développée par William Roll, sociologue et professeur de Lettres pour la Terminale TPC .

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7 èmes rencontres de Théâtre amateur à Foyal

Les rencontres du théâtre amateur reviennent pour la septième fois au théâtre de Foyal en maI. On y retrouve des habitués, des talentueux, souvent aussi bons que certains se disant professionnels. Le bonheur de jouer est toujours là et il se communique aisément. Les salles sont souvent combles. Il faut réserver. Quatre pièces sont programmées. Présentation.

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« théâtre sans animaux »

DISTRIBUTION

Anne-Laurence de Pompignan (jeux et joies –monologue)

Julie Mauduech, Marisa Claude et Lionel Rosalie (bataille dans les Yvelines)

Olivier Cugny (Marche Commun-monologue)

Anne- Laurence de Pompignan, Marisa Claude, Lionel Rosalie (Tourisme)

Murielle Dromard, Annie-Claire Fédière, Eddy Ericher, Lionel Rosalie, Anne-Laurence de Pompignan,

Marisa Claude, Olivier Cugny (Musée)

SYNOPSIS

Ce recueil de scènes courtes est un festival de situations poétiques et absurdes ouvrant, dans la sombre pièce du réel formaté, toutes les fenêtres du possible le plus fantaisiste. Ces saynètes subtiles et burlesques, qui laissent éclater la magie du langage à chaque réplique, dénotent une vision décalée du monde, où le rire règne en maître. Credo artistique, le comique est aussi une métaphysique : manifestant avec cuité la violence et l’agressivité du réel, il exprime au plus haut degré le tragique de la condition humaine.

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La vie… aime la vie, la vie t’aimera

 

 

— Par Jean José Alpha —

Je réponds à l’envie de vous rappeler à mon tour, la poésie de Pablo Néruda, poète, écrivaindiplomatehomme politique et penseur chilien, que m’a fait découvrir Vincent Placoly en 1988.

Né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares) au Chili, Pablo Néruda constitue avec Aimé Césaire et Rabindranath Tagore, la trilogie de penseurs reconnus par l’UNESCO, qui ont réagi aux pesanteurs de l’Histoire, par leurs actions militantes et leur œuvre littéraire. Ils ont réagi aux contradictions d’un système mondial inégal et injuste, pour élaborer une nouvelle intelligence de leur société et du monde, afin de fonder un humanisme concret et universel.

La vie

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
celui qui évite la passion et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.

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Man-Chomil au Madinina du Rire

— Par Jean-José Alpha —

La Man-Chomil de Georges Mauvois, portée à la scène théâtrale par Aurélie Dalmat du Tam Théatre, a été jouée pour le Madinina du Rire (mdr), devant un important parterre de séniors acquis à la Comédie créole, dans la salle Aimé Césaire de l’Atrium à Fort de France.

Il est vrai que du lever de rideau au dénouement final, le public rit à gorge déployé des personnages qu’il reconnait aisément. Les situations subies par les usagers du bureau postal communal où se déroule l’action, sont rythmées par les crises d’hystérie de dame Chomul (Aurélie Dalmat), postière et petite nièce du sénateur. Quant à la receveuse du bureau de poste (Suzy Singa), pendue au téléphone et débordée par ses affaires personnelles, par la balourdise de la dame Dagobert, standardiste de son état (Sarah-Corine Emmanuel), par les erreurs de comptabilité de la dame Chomul qui n’en démord pas de hardiesse, de mépris et de profitations à l’égard des usagers, elle entretient les cancans et la division entre les deux comparses pour sauvegarder son autorité, et protéger, du même coup, ses relations adultérines avec Monsieur l’inspecteur des postes Macaron (Jean Emmanuel Emile).

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« Jeux de scène » 5 et 6 Avril 2013 à 20h00 Salle George Tarer à Lauricisque

THEÂTRE

La Ville de Pointe-à-Pitre présente :

 

 

Jeux de scène

Vendredi 5 et samedi 6 Avril 2013 à 20h00

Salle George Tarer à Lauricisque

Une comédie de Victor Haim avec Isabelle Kancel et Céline Morel.

 

C’est la première répétition de la pièce d’une auteure-metteur en scène mondialement reconnue, Gertrude, et d’une ancienne star de la scène, Hortense, qui compte bien faire un brillant come-back. L’harmonieuse collaboration va se

muer en un désopilant règlement de comptes.

 

Qui dominera l’autre dans ce rapport de force sadique et drolatique où se mêlent attirance et répulsion ?

 

Tarif unique : 20 €

Réservations : 0690 35 07 20

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Zindziwa, de Lucette Salibur

— Par Michel Dural —.

À la sortie, on n’est pas sûr d’avoir compris ce que Lucette Salibur, auteur et metteur en scène d’un spectacle foisonnant, riche d’inventions et parfois déconcertant, voulait faire. Et c’est très bien ainsi.

ZindziwaCette interrogation sur le sens d’une pièce destinée à un public jeune, mais pas trop, peut surprendre: c’était donc si compliqué que cela? Oui et non, car on est très loin des contes pour enfants formatés et platement univoques, avec les gentils et les méchants, ou bien le bestiaire antillais ou walt-disneyen dont l’imaginaire convenu tend parfois à prendre le jeune public pour un parterre de demeurés.

L’univers de « Zindziwa » est d’emblée résolument moderne, actuel, avec sa musique rude et dérangeante, son peu de lumière. Le plateau est nu, où s’avance un personnage en carton entouré de créatures grisâtres et inquiétantes, lancées dans un ballet où des corps énigmatiques s’agglutinent et se déconstruisent. Saluons dès à présent la chorégraphie inventive du spectacle et le travail des comédiens-danseurs qui accompagnent le jeune héros androgyne de l’histoire dans le dédale de ses interrogations.

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