Catégorie : Arts de la scène

« Andromaque » de Jean Racine

19, 20 21 mai 2016 à 19h 30 au T.A.C.

andromaque

Résumé d’Andromaque

Oreste, le fils d’Agamemnon, est envoyé par les Grecs à Buthrote pour demander à Pyrrhus, roi d’Épire, qu’il lui livre Astyanax, le fils de sa captive troyenne Andromaque. Or Pyrrhus aime Andromaque et délaisse sa fiancée Hermione, fille d’Hélène. Pour Oreste, qui n’a cessé d’aimer en vain Hermione, l’espoir renaît. Pyrrhus s’est opposé à la demande d’Oreste, mais exige d’Andromaque, pour prix de la sécurité de son fils, qu’elle l’épouse (Acte I). Hermione, à qui Oreste est venu déclarer la constance de son amour, le repousse, et, piquée du refus de Pyrrhus, demande à Oreste de renouveler sa requête. Pyrrhus a réfléchi et accepte de livrer Astyanax (Acte II). Oreste, voyant son espoir s’évanouir avec cette décision qui semble éloigner Pyrrhus d’Andromaque, projette d’enlever Hermione. Son ami Pylade l’y aidera. Hermione triomphe et éconduit Andromaque venue lui demander de sauver son fils. Celle-ci supplie alors Pyrrhus, qui renouvelle son ultimatum. Elle va se recueillir sur le tombeau de son époux Hector (Acte III). Elle se décide à épouser Pyrrhus mais se tuera juste après la cérémonie: Astyanax sera alors sauvé.

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Concert de Black M annulé : la ministre de la culture dénonce « un ordre moral nauséabond »

black_m« Des voix déchaînées ont obtenu l’annulation d’un concert au nom d’un ordre moral nauséabond et décomplexé. N’acceptons jamais cela. » La ministre de la culture, Audrey Azoulay, a dénoncé samedi 14 mai depuis Cannes l’annulation d’un concert du rappeur Black M, qui devait se produire après la cérémonie de commémoration de la bataille de Verdun fin mai. « Ce n’est pas la première fois que l’autocensure succède à ces coups de forces inacceptables », a-t-elle ajouté, alors qu’elle s’exprimait devant des professionnels du cinéma à l’occasion du Festival de Cannes.

Samedi matin, l’un des prédécesseurs de Mme Azoulay Rue de Valois, Jack Lang, a déploré sur France Inter l’annulation du concert à Verdun, estimant qu’il ne fallait pas « capituler devant l’idéologie frontiste ».

« La Mairie de Verdun aurait dû maintenir le concert, et d’ailleurs c’est illégal d’interdire une manifestation artistique comme celle-là, aucune raison ne le justifiait, il n’y avait aucune menace à l’ordre public, aucun risque de violence. (…) Je souhaiterais que nous soyons nombreux à dire que nous condamnons cette interdiction. »

Le rappeur et membre du groupe Sexion d’assaut Black M devait se produire le 29 mai, à laquelle sont attendus le président François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel.

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« Alvin Ailey II » : quelle leçon!

— Par Roland Sabra —

alvin_ailey_revel-2Bluffant ! Totalement bluffant ! Voilà ce qui vient à l’esprit à la sortie de la salle Aimé Césaire de Tropiques-Atrium après avoir vu Ailey II. Redécouverte que la danse, danseuses et danseurs existaient encore, oubliées les indigences exhibées au nom d’un localisme brandi comme un cache misère. La démonstration de danse offerte se voulait un hommage à Ronnie Aul, décédé l’an dernier et elle le fût avec justesse. On sait l’importance de l’apport du chorégraphe étasunien, installé en Martinique depuis le milieu des années 60, dans la formalisation du travail des danseurs martiniquais. C’est la même rigueur, la même précision dans le geste, la même exactitude du mouvement la même somme d’énergie dans le moindre tremblement, la même détermination et le même engagement corps et âme dans le travail en cours que l’on retrouve sur scène. Fidèles aux techniques incroyablement dynamiques et athlétiques qui ont caractérisé la compagnie Alvin AileyI et qui étaient révolutionnaires elles et ils survolent la scène comme suspendus aux cintres par des fils invisibles faisant danser leurs corps et leurs âmes des étoiles dans les yeux.

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« Nus descendant l’escalier  » en ouverture de la Biennale de Danse

—Par Roland Sabra —

D’abord c’est un chant, un cri, un chant, un cri. On ne sait, ni d’où il vient, ni ce qu’il est. Superbe et saisissant il envahit le hall de Tropiques-Atrium. Puis une silhouette apparaît dont on voit d’abord les pieds, puis les jambes et le corps enfin. Cette fois, c’était lui devant et elle derrière. Collée à lui, presque invisible ils descendent l’escalier, lentement marche après marche. Image démultipliée du même comme un clin d’œil à la chronophotographie qui inspira le tableau de Marcel Duchamp et/où évocation d’un état d’indifférenciation, de « fusionnalité » diraient les thérapeutes du couples ? On ne sait et on ne veut pas savoir on veut ressentir ce qu’ils expriment là, maintenant au bas de cet escalier de marbre blanc, là maintenant qu’elle sort de son ombre, qu’elle se détache pour une nouvelle attache. Elle est au sol, à quatre pattes, une laisse autour du cou. Il lui fait faire le tour du parvis intérieur de Tropiques-Atrium. Lentement, toujours lentement, au ralenti, comme dans un état de toute éternité. D’autres fois c’est lui l’animal de compagnie qu’elle promène.

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« Nus descendant l’escalier #5 » Transgression? Vous avez dit transgression?

11 mai 2016 à  19h 15 Hall de Tropiques-Atrium

gueredrat_tauliaut_nus-2En ouverture de la Biennale de Danse Martinique 2016 les performeurs Annabel Guérédrat & Henri Tauliaut reprennent dans un cinquième épisode « Nus descendant l’escalier ». La performance a lieu au « Tropiques-Atrium » mercredi 11 mai 2016 à 19 h 15 Au delà du titre elle  est est bien plus qu’un clin d’œil à l’œuvre « Nu descendant un escalier n° 2 » de Marcel Duchamp qui fit scandale (voir ci-après) et dont on estime aujourd’hui qu’elle est la pierre de touche à partir de laquelle va émerger l’art contemporain. Sans vouloir diminuer le talent de nos artistes martiniquais soyons sûrs que la descente de l’escalier de « Tropiques – Atrium » ne sera pas le point nodal de création d’un mouvement artistique comparable. Le but recherché est plus modeste mais non pas sans intérêt puisqu’il se veut être l’origine d’un  futur festival de performances qui devrait voir le jour en avril 2017⋅

L’art performance s’origine dans la première moitié du siècle dernier et puise ses sources dans  futurisme, le dadaïsme, le surréalisme et l’école du Bauhaus.

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Voyage dans les mémoires d’un fou

— Par Michèle Bigot —

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Voyage dans les mémoires d’un fou

Lionel Cecilio, auteur , metteur en scène et interprète

Les Déchargeurs, Paris, 12-30 avril 2016, en tournée actuellement

Déjà présenté dans les festival off d’Avignon, le spectacle de Lionel Cecilio continue sa carrière, lentement peut-être, en tout cas sûrement. Le succès ne se mesure pas à la jauge de la salle ni à sa célébrité , mais à la longévité du spectacle. C’est tout le paradoxe du théâtre, éphémère et pérenne, éphémère par essence mais capable de revivre longtemps de ses propres cendres.

Dans le cas qui nous occupe, on affaire à une scène intime et les grandes salles aux jauges impressionnantes ne lui conviendraient pas. Car ce Voyage dans les mémoires d’un fou tient de la confidence. Son interprète s’adresse à chaque spectateur pris isolément. Seul en scène, le comédien interpelle chacun d’entre nous. Mais cette adresse se manifeste par le truchement d’une scène d’écriture. Seul dans sa modeste chambre, un jeune homme entreprend d’écrire ses mémoires, l’histoire amère et désabusée d’ « un cœur navré d’amertume ». Le spectateur endosse alors le rôle du lecteur imaginaire, le complice auquel on peut confier ses déceptions car on sait qu’il partagera la même émotion.

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Cap Excellence en Théâtre, tenir bon sur la route choisie

— Par Roland Sabra —

cap_excellence_2016Pour sa cinquième édition le Festival Cap Excellence en Théâtre a fait la démonstration qu’il était sur la bonne voie. Il s’installe dans la communauté d’agglomération en investissant de nouveaux lieux, du Bik des Abymes au Centre culturel de Sonis en passant par le Memorial Act avec un détour par le Centre Culturel Gérard Lockel à Baie-Mahault. La programmation a fait preuve cette année de qualité, de diversité et de densité. Il y eut de belles découvertes, on pense en autres aux slameurs «  Les réfugiés poétiques », aux comédiens haïtiens de la Compagnie Nous théâtre qui ont offert deux bijoux au public, L’acte inconnu de Novarina et Dezafi de Frankétienne, aux habitués des salles antillaises venus d’outre-atlantique et toujours en Marche vers le meilleur, sans oublier de belles intensités au cours des lectures faites au Memorial Act. Parmi celles-ci on retiendra principalement « Mon ami Pyéro » de l’haïtien Faubert Bolivar et mis en espace par Harry Baltus. C’est un huis clos avec quatre personnages. Jonas et Pyéro, deux copains d’enfance se retrouvent après des années d’éloignement.

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Barockissimo : costumes en scène

barockpssimoPour son 10e anniversaire, le Centre national du costume de scène rend hommage aux Arts Florissants.

Le Centre national du costume de scène est la première structure de conservation, unique en France comme à l’étranger, à être entièrement consacrée au patrimoine matériel des théâtres.

Il a pour mission la conservation, l’étude et la valorisation d’un ensemble patrimonial de 10 000 costumes de théâtre, d’opéra et de ballet ainsi que de toiles de décors peints, déposés par trois établissements nationaux, la Bibliothèque nationale de France, la Comédie-Française et l’Opéra de Paris, auxquels s’ajoutent de nombreux dons.
Histoire

Il a été implanté dans l’ancien quartier de cavalerie, le Quartier Villars, dans la quartier de la Madeleine (Moulins). Situé sur la rive gauche de l’Allier, il fait face à la ville et à son quartier historique. La caserne militaire a été construite au XVIIIe siècle et est classée monument historique grâce à ses magnifiques escaliers de grès jaune et rose.

La restauration du bâtiment par François Voinchet, architecte en chef des monuments historiques, s’est accompagnée de la construction d’un nouveau bâtiment pour les réserves de costumes (1 730 m2), dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte.

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« L’Assemblée des femmes » d’après Aristophane

11,12,12,13, 2016 à 19h 30 & le 14 mai 2016 matinée à 15h 30, soirée à 20 h

assemblee_des_femmesL’Assemblée des femmes
d’après Aristophane
La Compagnie Courtes-lignes (Guadeloupe)
Mise en scène de Claude-Georges Grimonprez

L’Assemblée des femmes est une comédie grecque antique d’Aristophane écrite vers 396 av. JC. Cette pièce de théâtre est une critique de la société d’Athènes, où Aristophane s’attaque au système communautaire.

Dans ce texte, les athéniennes, déguisées en hommes se rendent à l’assemblée du peuple pour faire voter le pouvoir aux femmes. Elles ne revendiquent pas davantage de droits pour elles-mêmes, leur objectif est de sauver la démocratie en proie à l’incivisme confus. Leur programme : la communauté des biens et le partage des richesses. Évidemment, Aristophane, n’est ni féministe, ni communiste ; la dérision et la satire sont ses armes et ses seules croyances pour dénoncer les dérives populistes de la démocratie athénienne. Sa fantaisie est de choisir les femmes en guise de porte-parole. Ces femmes qu’il raille sans cesse, elles seules sont pourtant assez folles et assez sages pour refaire le monde. Elles inventent donc le communisme – et pour ce faire, le féminisme.

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Maceo Parker et son saxo magique à Terre de Blues

Marie-Galante : Terre de Blues 17ème édition du 13 au 16 mai 2016

maceo_parker— Par Victor Hache —
Le saxophoniste américain de funk music va donner un concert événement lors de la 17ème édition du festival de Marie-Galante où se produira également Bunny Wailer, légende vivante du reggae jamaïcain.

Terre de blues, le festival de Marie-Galante est devenu le rendez-vous incontournable de la musique afro-américano-caribéenne. Au point que chaque année, les plus grands musiciens font le déplacement pour venir jouer dans cette île située à une trentaine de kilomètres de la Guadeloupe, à l’image de Jimmy Cliff, Nile Rodgers, Kassav, Alpha Blondy, Salif Keita ou Johnny Clegg, qui tous ce sont produits ici.

La 17ème édition attend de nombreux artistes et un concert événement avec la venue exceptionnelle du grand saxophoniste de funk et de soul jazz Maceo Parker. Le musicien noir américain a su réinventer la musique funk née dans les années 1960/70, grâce à son saxo magique. «C’est une musique heureuse, une musique de partage» aime dire le musicien à propos de son répertoire aux accents de soul music, qui fait danser le public dans les festivals de jazz du monde entier.

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Biennale Danse de Martinique du 12 au 21 Mai 2016

Jeudi 19 & vendredi 20 mai à 20 h

La rue Princesse
M. Adiatou /J. Mezile

À Abidjan, dans le quartier de Yopougon, la rue Princesse est le haut lieu de la nuit, le rendez-vous des fêtards, des « gos » et même des « benguistes ». Rue Princesse, on y danse, on y ose. C’est le règne de l’audace et de l’extravagance. Les enseignes et les néons clignotent, les bouteilles de bière se vident, les jupes sont minimalistes, les déhanchements implicites, les corps s’enjaillent, les peines et les tracas font place à l’ivresse, à la joie, à la fête.

Une gigantesque boîte de nuit à ciel ouvert, des « maquis » où la bière se compte en casiers, avec barmen gouailleurs, DJ facétieux, serveuses accortes et musiques à l’avenant. La suggestion est ici un euphémisme. On y danse le coupé-décalé, on se joue de la grippe aviaire, le temps d’une nuit, le temps d’un oubli.

À Abidjan, dans le quartier de Yopougon, la rue Princesse… a été rasée pour des raisons d’ordre, de sécurité et de salubrité. Le conte de fées a refermé ses pages et la princesse s’en est allée danser ailleurs.

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« 1848 : Romyo et Julie » : un théâtre populaire face à la critique

— Par Jean-Durosier Desrivières —

critiqueLe champ de la critique d’art étant quasiment désertique, déserté et aléatoire dans le paysage martiniquais, il y a forcément, pour certains, une tentation de polarisation et de monopolisation du discours critique sur un art tel le théâtre. Le discours critique, ici, étant aussi essentiellement de presse, avec cette spécificité naturelle d’être pressée, risque d’être assez néfaste pour le développement de l’art dramatique en Martinique. Et si l’on n’y prend pas bien garde, ce discours polarisé et monopolisé, risque aussi d’influencer pernicieusement, de façon latente ou non, les directives des politiques culturelles de ce pays.

Seulement deux compte-rendu critiques relatifs à la dernière représentation théâtrale d’Hervé Deluge, « 1848 : Romyo et Julie », sont à considérer et nous laisserons le lecteur pour quitte. Il s’agit de deux textes parus sur le site de Madinin’art : « “Romyo et Julie” : un symptôme de l’état du théâtre martiniquais », publié le 15 avril 2016, signé Roland Sabra et « Roméo et Julie : du théâtre populaire », publié le 17 avril 2016, signé Selim Lander. Le duo que constituent nos deux auteurs, qui sont les seuls à écrire régulièrement sur le théâtre en Martinique, fonctionne le plus souvent comme un drôle de jeu d’équilibre et d’équilibristes, frisant parfois une certaine perversion : l’un à charge, l’autre au bémol.

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Slam et beatbox au Cap Excellence Théâtre.

Guadeloupe Cap Excellence Théâtre 2016

refugies_poetiques— Par Roland Sabra —

Pour beaucoup c’était une découverte. Une belle découverte. Ils sont deux sur scène. D’emblée ce qui s’affirme, ce qui s’impose c’est une voix. Forte, puissante et claire dans son phrasé. Ensuite c’est la source de cette voix. Un petit bout d’être, peau claire légèrement basanée, cheveux serrés entre foulard et bandana, jean’s qui tombe sur des running shoes, t-shirt recouvert d’un gilet sans manche, le tout dans des tons sombres. Délicieusement androgyne, le personnage « slam » entouré d’une baraque sans ambiguïté aucune qui l’accompagne comme beatbox. Corneil, il s’appelle. Très vite la question du genre s’envole. On ne retient que la voix et les poèmes urbains, la beauté des images, les raccourcis saisissants, les envolées électriques, les jeux sur la langue, la rage de vivre, l’appel à la naissance d’un autre monde dans l’entre deux des rimes lancés au public comme une offrande. Un image s’impose : celle d’une mère en héritage de voix et gabarit : Piaf ! La gouaille est la même, le format est le même, la puissance de la voix est la même.

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« L’acte inconnu » de Valère Novarina : « Ce dont on ne peut parler, c’est cela qu’il faut dire »

Guadeloupe Cap Excellence Théâtre

acte_inconnu_2— Par Roland Sabra —

Pourquoi l’animal humain est-il doté de la parole ?
Pourquoi la viande et le verbe se sont ils rencontrés?
Valère Novarina, Devant la parole, 1999

 

S’il n’est toujours récréation le théâtre est toujours forcément re-création. « L’acte inconnu » de Valère Novarina, mis en scène par l’auteur en est une illustration. La pièce a fait l’ouverture de la Cour d’honneur du festival d’Avignon en 2007. Lors d’un voyage en Haïti l’auteur rencontre les comédiens haïtiens du Nous théâtre de Guy Régis Junior. Il propose au directeur de la troupe de co-diriger une re-création de la pièce. Guy Régis Junior a la sagesse de s’effacer pour permettre une confrontation sans intermédiaire entre Novarina et ses comédiens. L’écrivain viendra accompagné de Céline Schaeffer et Richard Pierre. Le résultat a été présenté en septembre dernier lors des Francophonies de Limoges. Il était cette semaine au Centre Culturel de Sonis à Pointe-à-Pitre.
La pièce est aujourd’hui un peu plus courte que la version avignonnaise qui durait deux heures et vingt-cinq minutes. Les quatre mouvements qui la composent « L’Ordre rythmique », « Comédie circulaire », « Le Rocher d’ombre » et « Pastorale égarée », sont là semble-t-il.

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« Marche » en ouverture de Cap Excellence théâtre 2016

Guadeloupe Festival

marche— Par Roland Sabra —

Marche, rituel théâtral d’avant le coucher du soleil d’après le texte de Christian Petr dans une mise en scène de Serge Barbuscia.

Les dieux de la pluie ne l’ont pas permis. Lundi soir, Chac, Tlaloc, Cocijo et consorts ont conjugués leurs efforts pour interrompre le rituel, place des  martyrs de la liberté  à Pointe-à-Pitre. La troupe emmenée par Serge Barbuscia est revenue le mardi matin à 11 h, le soleil au mitan du ciel, dans le ronronnement des marteaux-piqueurs et le bruit-blanc de la ville affairée à ne pas vouloir entendre, à ne pas vouloir voir celui dont on allait nous parler.

Il est né de l’observation par Christian Petr, d’un homme d’une quarantaine d’année arrivé par un matin de printemps Place des Corps Saints dans la Cité des Papes, avec pour seul bagage un sac de couchage et qui va s’y installer, sans rien dire à personne, sans jamais qu’un mot ne soit prononcé, pendant six ans. Il vivra, est-ce le mot ?, de denrées ramassées dans les poubelles, de quelques aumônes parcimonieusement accordées, blotti sous les porches clos des immeubles, accroupi et adossé aux façades murées des bâtisses anonymes, faisant six pas, jamais plus, s’arrêtant immobile un instant, puis six autres pas suivis d’un nouvel arrêt.

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Femmes en terre d’islam : « Dégradé » et « Fatima »

— Par Selim Lander —

Dégradé

Dégradé d’Arab et Tarzan Nasser

Un film palestinien : rien que cela justifie de se précipiter pour voir à quoi cela peut bien ressembler. Et cela vaut effectivement le déplacement. Réunir une petite dizaine de femmes dans un salon de coiffure n’est pas absolument original mais quand il s’agit, pour ces femmes, d’à peu près le seul endroit où elles peuvent se retrouver entre elles, donc sans voiles, loin des hommes, cela devient très intéressant. A-t-on remarqué que le cinéma est devenu aujourd’hui, pour qui n’est pas « grand reporteur »,  l’un des rares moyens, le seul peut-être de découvrir des sociétés qui nous sont en général inaccessibles. Parmi ces sociétés, les terres d’islam nous intéressent particulièrement, compte tenu de la propension à l’expansionnisme de cette religion, sans parler de la violence qui se déchaîne en son nom, jusque chez nous.

A Gaza, la violence est omniprésente, et constante, s’il faut en croire le film, et elle ne vient pas seulement d’Israël, elle semble ancrée chez les hommes comme un chancre dont ils n’ont aucun moyen de se défaire.

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« Amphitryon » de Molière

— Par Selim Lander —

amphitryonMolière a eu une carrière compliquée. Aussi talentueux qu’audacieux, il se heurtait fatalement aux jaloux et à tout ce que la France – en fait Paris – connaissait de conservateurs en tout genre. C’est miracle qu’il ait, bon an mal an, bénéficié de la faveur d’un monarque absolu comme Louis XIV. Néanmoins, quand il avait lancé dans le public une pièce sujette à controverse, comme ce fut le cas du Tartuffe, il était opportun de calmer le jeu avec une comédie qui ne pouvait choquer personne.

Tel fut le cas d’Amphitryon, conte mythologique qui raconte les amours de Jupiter avec une humaine, Alcmène, fort éprise de son mari Amphitryon. Jupiter profite du départ d’Amphitryon à la guerre pour prendre son apparence et se faire aimer d’Alcmène. Il est accompagné de Mercure qui prend, quant à lui, l’apparence de Sosie, le valet d’Amphitryon, et qui est chargé d’empêcher que les amours du dieu des dieux ne soient perturbées par le retour intempestif du guerrier ou de son véritable serviteur.

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Une Antigone plurielle et collective

— Par Marina Da Silva —
Lucie Berelowitsch fait résonner la révolte d’Antigone dans l’Ukraine contemporaine avec des acteurs ukrainiens et français. Un chant de soulèvement et d’amour parfaitement composé.

antigone_lucie_berelowitschLa pièce s’ouvre par l’affrontement jusqu’à ce que mort s’ensuive entre Polynice et Etéocle dans une piscine désaffectée. Gladiateurs des temps modernes, leurs râles virils nous apitoient et nous irritent. A jardin, le chœur « cabaret-punk » des Dakh Daughters, accompagne cette lutte fratricide de chants qui étreignent l’âme. Ce collectif de comédiennes, chanteuses et musiciennes ukrainiennes engagées, est l’axe-pivot de l’Antigone que signe Lucie Berelowitsch. La metteure en scène de culture russe et française était invitée à créer à Kiev en avril 2015. Devant les traces des barricades de la place Maïdan, signes-témoins d’une guerre sans nom, elle s’interroge : « Que faire avec sa mémoire, comment honorer les morts, comment reconstruire à partir des cendres, comment réapprendre à vivre ?» Un questionnement à l’œuvre depuis l’infini du temps dans l’Antigone de Sophocle qu’elle va croiser avec celle de Brecht, inspirée de la traduction d’Hölderlin, pour éclairer la tragédie ukrainienne contemporaine.

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Hong Sang Soo again : « Right Now, Wrong Then »

— Par Selim Lander —

HSS Right now wrong thenOui « encore » et merci au programmateur de Tropiques Atrium et merci, surtout, à Hong Sang Soo de nous donner à voir toujours le même film – plus précisément une variation sur le même thème – sans nous lasser : un cinéaste, éventuellement prof de cinéma, d’âge mûr, est attiré par une jeune fille ou femme, laquelle est impressionnée par sa renommée. Si la jeune fille ou femme est charmante, l’homme n’est guère séduisant et son verbe est d’une pauvreté insigne, puisqu’il en va ainsi des dialogues de Hong Sang Soo (contrairement à ceux de Rohmer auquel on le compare à tort). Comment faire un film réussi avec de tels ingrédients : tel est le mystère Hong Sang Soo.

« Une merveille d’intelligence et de drôlerie » proclame l’affiche du film. Rien de moins exact que cette publicité. Le film n’est pas particulièrement « intelligent » puisque le cinéaste nous ressert une recette qui a déjà servi et que les dialogues n’ont rien de brillant. Quant à « drôle » c’est le diable si l’on ébauche plus d’un rire ou deux en regardant le film.

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Assurance-chômage: les intermittents trouvent un accord avec leurs patrons

intermittentsUn accord a été trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi par les organisations de salariés et d’employeurs du spectacle sur le régime d’assurance-chômage spécifique aux intermittents, à l’origine d’un mouvement d’occupations de théâtres à Paris et en province depuis lundi. En revanche, aucune information n’a filtré quant à une éventuelle levée des occupations de théâtres, mais la CGT spectacle a indiqué que ses instances se réuniraient ce jeudi pour décider d’une signature.

«Un accord est mis à la signature, il comporte des avancées importantes», a déclaré à l’AFP Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle (majoritaire), au terme de près de dix heures de négociations. Selon une source patronale, il s’agit d’un «accord acceptable pour les parties» (…) avec de nettes améliorations pour la protection des travailleurs avec des efforts réciproques». «L’accord prévoit une hausse des cotisations patronales et aussi un effort côté salariés», précise-t-on de même source.
Non-respect de la lettre de cadrage

Parmi les principaux points actés dans cet accord figurent, selon la CGT, l’ouverture des droits à l’indemnisation aussi bien pour les artistes que pour les techniciens, à partir de 507 heures travaillées sur 12 mois.

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 » L’atelier » de J-C Grumberg dans une mise en scène de Julie Mauduech

3, 4, 6 & 7 mai 2016 19h 30 au T.A.C.

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Résumé

Dans un atelier de confection, de 1945 à 1952, des employés travaillent et, entre rires et larmes, racontent leur vie pendant l’Occupation et dans l’immédiat après-guerre : un Juif qui a été déporté, un autre qui a vécu caché en zone occupée, une troisième qui s’est réfugiée en zone libre, une quatrième, encore, dont le mari a été arrêté et envoyé dans les camps, mais aussi des jeunes gens à peine touchés par la guerre et une femme dont le mari fonctionnaire a peut-être collaboré… Autant de destins différents qui se croisent et soulèvent tous la même question : comment vivre après le traumatisme de la guerre et de la Shoah

— Note d’intention par Julie Muaduech —

L’action de L ‘ATELIER prend place dans un contexte particulier. En effet, les scènes sont précisément datées de 1945 à 1952.

Elles se déroulent donc dans l’immédiat après-guerre. Les personnages ne cessent de faire référence au passé, notamment à la SHOAH, à l’extermination des juifs décidée par les nazis en janvier 1942.

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« Tribunal des femmes bafouées », prolongation

T.A.C. (Théâtre municipal de Fort de France Aimé Césaire), samedi 30 avril à 19h30

tribunal_femmes_bafouees-8L’épouse, le mari et la maitresse, répondront-ils à la question de la fidélité conjugale face au miroir de la Comédie créole ? Et puis, La fidélité n’est-ce pas pratiquer l’adultère essentiellement par la pensée ?

Zoom théâtral sur la fidélité conjugale au Théâtre Aimé Césaire de Fort de France

José Alpha, adaptateur et metteur en scène de la Comédie créole TRIBUNAL DES FEMMES BAFOUEES qui expose les passions sociétales, explique

La célèbre comédie Tribunal des femmes bafouées que vous cosignez avec Tony Delsham, est en rappel pour prolongation au Théâtre municipal de Fort de France, ce samedi 30 avril prochain. A quoi attribuez-vous un tel succès ?

José Alpha : … d’abord à la qualité des comédiens qui m’accompagnent sur le projet et puis à la pertinence des histoires développées par les personnages. Les comédiens sont formidables et transpirent de justesse dans la conduite des personnages issus du roman Fanm dèwo de Tony Delsham. Et puis, c’est bien à la demande du public qui s’est manifesté au terme du cycle de représentations du mois de mars dernier, que les comédiens sont ravis de retrouver ce nombreux public qui en demande toujours plus.

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Ray Lema, acrobate de l’équation, citoyen concerné

ray_lemaHeadbug, son nouveau album, est sorti vendredi. À la tête d’un groupe arc-en-ciel, le maestro franco-congolais envoie valser les étiquettes.

« Le Jazz n’est pas une musique, c’est une attitude », c’est une phrase de Miles Davis que Ray Lema a fait sienne, car elle correspond à la manière dont il envisage la pratique du jazz. Ray Lema ne se considère pas comme un jazzman, mais préfère mettre en avant son travail de compositeur à l’écriture singulière, à travers la pratique d’un jazz décomplexé et personnel, qui ne cherche pas imiter les américains. Une musique portée par l’esprit de groupe, où la fraternité et l’entente sont au service d’un discours créatif et imaginatif. Un groupe cohérent, où chaque musicien est à l’écoute de l’autre, et joue avec l’autre, dans tous les sens du terme. Une tribu soudée, où la basse et la batterie construisent les fondations, le piano, les indispensables ornements, et où le saxophone et la trompette partent dans des envolées lyriques dans d’entêtants contre-chants simultanés. Une formation, où la musique circule librement, mais dans une direction précise, guidée par l’énergie du groove, le sens de la mélodie, et une subtile recherche harmonique.

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Lemonade: sortie du film-album féministe et engagé de Beyoncé

beyonceVIDÉO – La chanteuse américaine a levé le voile sur son nouvel album, accompagné d’un film présenté en avant-première sur la chaîne HBO samedi 23 avril. À l’instar de son premier single Formation, elle livre un document dont la portée est également politique.
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Beyoncé a encore prouvé hier soir, samedi 23 avril, à quel point elle est une artiste totale. Surnommée Queen B, la reine de la pop règne non seulement sur le monde de la musique mais aussi sur celui des images, sachant allier les deux pour mieux mettre en valeur son propos. Dans la soirée, elle a présenté ce que les rumeurs pressentaient: Lemonade, un véritable «film-album» d’une heure, accompagné de la bande-son de ses douze nouveaux morceaux.

Diffusé sur la chaîne américaine HBO (non disponible en streaming depuis la France), le film marque un tournant dans la carrière de Beyoncé. Après son précédent album, paru par surprise en décembre 2013 et pour lequel elle avait imaginé un clip pour chacun de ses titres, elle pousse le concept plus loin…

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Dom JUAN 2.0 : Pétillant pour de vrai, oui !

—Vu par José Alpha—

dom_juan-2_0-cDire que ce spectacle de la Cie des Asphodèles atteste de cette saine agilité et de cette intelligence vivace du jeu théâtral solaire, qui disparait malheureusement aux Antilles et singulièrement en Martinique, sous le poids de « pesantes et savantes préoccupations « sociopolitico scéniques et émotionnelles », est une vérité.

Voici développée là sous nos yeux, une belle leçon de jeux, de mise en scène de comédiens musiciens, chanteurs et « cabotins », issus des imaginaires de Lucas Franceschi, adaptateur et metteur en scène de ce Molière atypique traité au rythme de la rigueur de la Commedia del Arte. Ce metteur en scène comédien ne nous est pas inconnu puisque Michele Césaire, la directrice du Théâtre Aimé Césaire, nous l’avait fait connaitre avec « les Irrévérencieux » au mois de janvier dernier.

Sept comédiens (cinq hommes et deux femmes) tiennent une vingtaine de personnages tous plus « saltimbanques » les uns des autres, « prennent possession du plateau » équipé sur trois niveaux, d’échelles, de zones d’ombre et de plans inclinés, « pour créer un véritable dialogue avec le public. 

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