Catégorie : Arts de la scène

« La Réunification des deux Corées » de Joël Pommerat, adapté par L’Autre Bord Cie

26-27-28 mai 2016 à 19h 30 au T.A.C.

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Une adaptation  par la Compagnie de l’Autre bord de la pièce de Joël Pommerat, créée en 2014 dans l’hexagone.  ( Lire l’article de R. Sabra)

« La Réunification des deux Corées » de Joël Pommerat les 26-27-28 mai 2016 au Théâtre Aimé Césaire dans le cadre du festival « Amateur en Mai ».

Ce spectacle monté dans un hôpital sera aussi offert en juin dans deux centres hospitaliers, il entre dans le cadre du dispositif national « Culture et Santé » (ARS et DAC).

La pièce :
En une mosaïque de vingt instants singuliers (dont douze sélectionnés pour cette pro-duction), la Réunification des deux Corées explore la complexité des liens amoureux. Amants, amis, couples mariés ou adultères, vieilles histoires et relations passagères esquissent un tableau réaliste de ce qui nous attache et nous déchire en même temps. Réel ou ressenti, il n’y a pas d’amour, il n’y a que des manques d’amour.

La Réunification des deux Corées
Joël Pommerat

Né en 1963, Joël Pommerat auteur et metteur en scène français, a fondé en 1990 la compagnie Louis Brouillard.

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Ma Biennale de Danse en demi-teintes

– Janine Bailly –

LagrimanteOn se réjouissait, en ce joli mois de mai, d’assister une fois encore aux spectacles de la Biennale de Danse, soumis à notre curiosité par Tropiques Atrium, et pourtant nous reste un goût de trop peu, en quelque sorte une petite déception chevillée au coeur et au corps. Certes, il y eut, magique, la soirée Edwin Ailey II, la grâce alliée à la force de ces jeunes danseurs, athlétiques, aériens et techniquement parfaits ; le plaisir de revoir Mon corps est le corps de tout le monde, de la Compagnie Art & Fact et la possibilité de sourire à cette critique énergique, entre humour et gravité, de la société à laquelle nous sommes astreints. Il y eut aussi la fontaine d’eau, de corps entremêlés, de larmes et de drôles de rires hurlés en pleurs de Lagrimante, nouvelle création de Christiane Emmanuel. Il y eut enfin la vie africaine bouillonnante de Rue Princesse, déclinée en une pittoresque galerie de personnages dansés avec maestria par une troupe parfaitement au point. Mais il faut cependant avouer que certaines prestations, caractérisées davantage par leur indigence que par leur créativité, et qui ne semblaient guère à la hauteur de leurs ambitions, me firent un brin somnoler puis regretter d’avoir grevé mon budget, et ce de façon non négligeable puisqu’aucune possibilité d’abonnement spécifique à cette manifestation ne nous était proposée.

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D’un classique à l’autre, du théâtre amateur au théâtre professionnel

« L’assemblée des femmes ». « Andromaque ».

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– Par Janine Bailly –

Le théâtre Aimé Césaire nous a donné à voir ce mois de mai deux pièces classiques, l’une dans le cadre du Festival de théâtre amateur, l’autre dans le cadre de sa programmation annuelle.

La compagnie Courtes Lignes, habituée du festival susdit, s’est attaquée à L’Assemblée des Femmes, comédie d’Aristophane, déjà revue par Robert Merle, et montée par nos amis guadeloupéens en un patchwork hilarant ! S’il reste la belle idée de faire prendre le gouvernement d’Athènes par les femmes de la cité, si la critique du monde économique et politique incarné en la personne du sycophante demeure et se teinte, hélas ! d’actualité, il faut bien dire que nous sommes amenés assez loin de l’original, la troupe tirant la représentation vers le burlesque, ce qui se peut comprendre, et vers la gaudriole bien appuyée, le sexe devenant, oserai-je l’écrire ainsi, le pilier de la comédie ! C’est un peu lourd, certes, et sans doute ai-je fini par me lasser. Mais la comédie antique ne se terminait-elle pas dans un banquet à l’atmosphère dionysiaque ?

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« La Rue Princesse » a enjaillé Tropiques-Atrium

— Par  Roland Sabra —

la_rue_princesse-42011 : mort et résurrection de La Rue Princesse. Le 05 août de cette année là le président Ouattara, fraîchement élu, envoie ses bulldozers « nettoyer », plus exactement raser La Rue Princesse dans le quartier d’Aya de la commune de Yopougon juste au nord d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire. Cette rue mythique, connue internationalement pour ses maquis (boites de nuit à ciel ouvert) ses bars dans lesquels la bière se compte en casiers, ses commerces en tout genre, ses musiques, ses danses, son imaginaire écervelé, ses rumeurs, ses dires et ses rires appartenait au peuple des rues. La dernière trace de chenille de bulldozer à peine effacée par la pluie, La Rue Princesse renaissait sous la forme d’une pièce chorégraphique portant son beau nom.

L’idée appartient à Jenny Mezile, une chorégraphe d’origine haïtienne, mais ivoirienne d’adoption quand elle n’est pas parisienne. Elle fonde sa première compagnie en 1994, et c’est à Paris en 1997 qu’elle rencontre le danseur Massidi Adiatou, né au Nigéria et abidjanais depuis l’âge de deux ans. Ils fondent une compagnie de danse.

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Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort

— Par Selim Lander —

andromaque-2Nous écrivions ce qui suit après avoir assisté à une représentation de la pièce lors du festival d’Avignon en 2014 à la chapelle du Verbe incarné. La première représentation au Théâtre municipal, jeudi 19 mai, devant un public enthousiaste qui a offert une standing ovation aux deux comédiens, dans une version qui nous a semblé un peu changée, tirée par moments vers la comédie musicale, confirme la réussite de leur projet.

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Nelson-Rafaell Madel et Paul Nguyen, deux comédiens du collectif La Palmera (1), assistés par Néry pour la mise en scène, présentent une version réduite d’Andromaque précédée d’un prologue explicatif de leur crû, très ludique, à grand renfort de baudruches qui figurent les combattants de la guerre de Troie et les principaux protagonistes de la tragédie de Racine.

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Biennale Danse Martinique 2016. Programme 2 : à peine sauvé de l’ennui par Lagrimante

—Par Roland Sabra —

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« Dans ses yeux tout baignés de larmes, pourquoi donc ce muet ennui? »

Marlène Myrtil aura eu le mérite d’avoir tenté une hybridation entre théâtre et danse. A-t-elle réussi ? La réponse est claire. C’est non ! Le souvenir que laissera ce travail n’est pas dans le titre «  Impérissable – Trajectoires marines ». Vouloir faire danser les mots du texte « Humus » de Fabienne Kanor quand ces mots dans leur agencement littéraire dansent par eux-mêmes relève de l’impossible.

Des extraits du texte sont mi-dits mi-joués par deux danseuses qui tentent d’illustrer, de prolonger, de sur-signifier par des pas de danse. La difficulté tient à ce que le texte autour de la blesse, de l’arrachement se suffit à lui-même et qu’il apparaît surchargé par le propos chorégraphique. Ce dernier loin d’être en adéquation, en symbiose avec l’écrit est parfois soit en décalage, soit carrément en contradiction et encore faut-il qu’il soit audible.

Inutile d’épiloguer. Le travail de Marlène Myrtil  ne se limite pas à ce faux pas que l’on oubliera vite.

L’ennui a été éloigné par une fontaine «  lagrimante », proposée par la Cie C.

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La liste des nominations de la cérémonie des Molières 2016

les_molieresLa cérémonie 206 des Molières se déroulera le lundi 23 mai sur France 2 en différé et sera présentée cette année par Alex Lutz aux Folies Bergères. Il y a deux nouvelles catégories: le Jeune Public et le One Man/Woman Show. Et cette année, l’ensemble de l’Académie a établi la liste des nominations.

Deux spectacles sont en tête avec 5 nominations: Fleur de Cactus et Qui a peur de Virginia Woolf ?, deux spectacles différents, l’un est une comédie de Boulevard mise en scène par Michel Fau, l’autre est un drame psychologique mis en scène par Alain Françon. Ce sont deux productions du théâtre privé. Dans le public, le 20 000 Lieues sous les mers de Christian Hecq et Valérie Lesort sort son épingle du jeu avec 4 nominations, devant Vu du Pont d’Arthur Miller dans la mise en scène d’ Ivo van Hove et Ca ira (1) de Joël Pommerat avec 3 nominations. Il est à noter que ne figurent aucun comédien ou comédienne venant du théâtre public dans les catégories Révélation et comédien dans un second rôle, un manque d’imagination et de connaissance pour le collège des votants.

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« Les Noirs dans le cinéma français », une étude pointue de Régis Dubois

noirs_ds_cinema_franceCet ouvrage poursuit deux objectifs. D’une part analyser l’image du « Noir » et son évolution dans l’imaginaire cinématographique français depuis un siècle. D’autre part, mettre en lumière la présence des Noirs et Métisses dans le cinéma hexagonal depuis les premières vues des frères Lumière jusqu’au triomphe d’Intouchables, en évoquant notamment les rôles interprétés par Josephine Baker, Habib Benglia, Darling Légitimus, Robert Liensol, Isaac de Bankolé, Firmine Richard, Jacques Martial, Alex Descas, Mouss Diouf, Aïssa Maïga, Edouard Montoute, Stomy Bugsy, Eriq Ebouaney, Joeystarr ou Omar Sy.

Ce livre consacre par ailleurs un chapitre au « cinéma noir français » pour essayer de comprendre pourquoi et comment s’est constitué un cinéma identitaire, pour ne pas dire communautaire, réalisé par des cinéastes afro-ascendants depuis une trentaine d’années.

Un dictionnaire regroupant les principaux acteurs et réalisateurs concernés parachève ce projet.

Régis Dubois est enseignant en histoire du cinéma et a déjà publié de nombreux ouvrages sur le 7e art, dont Images du Noir dans le cinéma américain blanc (L’Harmattan, 1997), Le Cinéma des Noirs américains, entre intégration et contestation (Le Cerf/Corlet 2005), Une histoire politique du cinéma (Sulliver, 2007) ou Hollywood, cinéma et idéologie (Sulliver, 2008).

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« Andromaque » , un monde de passions

19, 20 & 21 mai 2016 à 19 h 30 au T.A.C.

—Par Christian Antourel —

Comment ? Se taper Andromaque et ses 1648 alexandrins ? Pas possible et surtout pas gagné ! Pari tenu, pourtant, avec cette mise en scène originale, truffée de trouvailles en forme de mise en bouche. Fi du rébarbatif et du classique soporifique ! Au contraire les acteurs réussissent même le tour de force de nous faire aborder la tragédie et son cortège se noirceurs sous un angle quelque peu ludique, voire légèrement festif, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes.

Car « mus par le désir de partager et de rendre concret un texte d’une grande richesse en cherchant les ponts qui relient notre quotidien à celui de ce monde en apparence si éloigné de nos codes et nos valeurs »

Le Collectif La Palmera sous la houlette du metteur en scène Néry

s’empare d’Andromaque,  une des grandes pièces écrites au XVII ème siècle par Racine, qui subit l’impact d’un modernisme énergique et décomplexé mais conserve à ce classique l’élégance et la poésie des vers en alexandrins.

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Toni Erdmann : «Pour l’instant, c’est la Palme du Festival de Cannes !»

— Par François Aubel —

toni_erdmanCinquième film présenté en compétition, la comédie de la réalisatrice a complètement bluffé les festivaliers.[…]

Depuis sa présentation officielle samedi 14 mai, toute la Croisette ne parle que de Toni Erdmann, le film de la jeune réalisatrice Maren Ade. Ce n’est pas si fréquent, au vrai, de pleurer de rire en voyant un film allemand de 2h42. Car, oui, c’est l’hénaurme sensation de ce début de compétition. D’abord prévu pour la section Un certain regard, on ne peut que se féliciter que cette comédie loufoque et émouvante sur la relation difficile entre un père et sa fille, incarnés par les acteurs Peter Simonischek et Sandra Hüller, totalement bluffants, figure en définitive dans la course à la Palme.

Pour le moment, ce film est d’ailleurs le seul à prétendre à la récompense suprême. Parce qu’il réussit, avec une parfaite maîtrise et sans jamais sombrer dans le pathos ou la facilité, à réunir des thèmes aussi variés que les affres de la famille, l’aliénation contemporaine au travail et la politique économique de l’Union européenne.

Toni Erdmann ne sortira qu’en août sur nos écrans…

Lire Plus => LeFigaro.fr

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Au Prix de la Mort, les dernières heures de Delgrès

Saint-Pierre, dans les ruines du théâtre le 20 mai 2016 à 19 h

au_prix_de_la_mort-2Tragédie en vers de Christine Lara

Mise en scène par  Véronique Essaka de Kerpel et Ludovic Goma

Cette pièce de théâtre historique met en scène Louis Delgrès (1772-1802) lors de sa révolte contre la tentative par Bonaparte de rétablir l’esclavage qui s’achèvera par un suicide collectif. En 1802, le Premier Consul veux rétablir l’esclavage aux Antilles, pourtant aboli 8 ans plus tôt à Saint-Domingue et promulgué par la Convention en 1794.(1)
Bonaparte envoie toute une escadre commandée par le Général Richepance. Face à la la menace qui pèse sur cette liberté reconquise de haute lutte, Delgrès refuse de se soumettre.
Après une vaine résistance face à un ennemi mieux armé et en plus grand nombre, le héros et ses hommes préfèrent mourir au nom de la dignité humaine, que d’être de nouveau réduits en esclavage; ils font sauter leur place assiégée et se donnent ainsi la mort en sauvegardant leur liberté. Cette mort dramatique de Louis Delgrès, d’hommes et de femmes refusant l’esclavage, survenue le 28 mai 1802, est commémorée comme acte historique fondateur, inoubliable.

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« Strates » & « Mon corps est le corps de tout le monde » ou l’art de l’entre deux, trois, quatre…

— Par Roland Sabra —

Bintou Dembélé et Anne-Marie Van alias Nach ont proposé un composé de danses urbaines autour du hip-hop et du krump. S’il n’est pas besoin de s’appesantir sur le hip-hop, on rappellera brièvement l’origine du krump, littéralement Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise (éloge d’un royaume puissant et radicalement élevé). Le krump et ses danseurs, des krumpers, trouvent leurs origines dans les années 1990, lors des émeutes violentes dans les ghettos de Los Angeles. Comme l’ensemble des danses urbaines qui ont émergées ces toutes dernières décennies le krump est à la fois l’expression d’un désespoir social, d’une rage de vivre et d’un désir irrépressible vers un autre monde. Apparemment violente dans sa gestuelle par la rapidité des mouvements exécutés, la danse est avant tout une quête identitaire, un cri de chair, une demande de reconnaissance que seuls les corps peuvent dire dans un concentré d’énergie hors-normes. Si le désespoir, la colère et la haine peuvent se lire sur les visages des krumpers, jamais ceux-ci n’entrent dans une logique d’affrontement physique. La violence est intériorisée et canalisée dans un élan vers une transcendance : le Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise !

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Compagnie Danse Contemporaine de Cuba, salle Garcia Lorca, La Havane

danse_contemporaine_la-havaneLa compagnie Danse Contemporaine de Cuba revient dans la salle Garcia Lorca du Grand Théâtre de La Havane Alicia Alonso avec des chorégraphies de son répertoire actif et la première mondiale de la pièce Audition room, de l’Anglais Theo Clinkard.

Avec une nouvelle distribution, la compagnie mère se présentera dans l’appelé « Colosse du Prado Â», les 13, 14 et 15 mai comme une partie du programme de l’événement « Mayo Teatral », avec la reprise des œuvres El Cristal, de Julio César Iglesias ; Cenit, de Laura Domingo, et Matria etnocentra, de George Céspedes. Un programme de chorégraphes cubains présentant une opposition des tendances et des esthétiques qui nourrissent le travail et le sens esthétique de la compagnie.

Avec le soutien du Conseil National des arts Scéniques, de la Casa de las Américas et du Grand Théâtre de La Havane Alicia Alonso, la représentation du samedi 14 mai sera dédiée à la 1ère Biennale Internationale de Dessin de La Havane.

Les 20, 21 et 22 mai, le programme change pour la seconde semaine. La compagnie dirigée par le maître Miguel Iglesias.

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« Andromaque » de Jean Racine

19, 20 21 mai 2016 à 19h 30 au T.A.C.

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Résumé d’Andromaque

Oreste, le fils d’Agamemnon, est envoyé par les Grecs à Buthrote pour demander à Pyrrhus, roi d’Épire, qu’il lui livre Astyanax, le fils de sa captive troyenne Andromaque. Or Pyrrhus aime Andromaque et délaisse sa fiancée Hermione, fille d’Hélène. Pour Oreste, qui n’a cessé d’aimer en vain Hermione, l’espoir renaît. Pyrrhus s’est opposé à la demande d’Oreste, mais exige d’Andromaque, pour prix de la sécurité de son fils, qu’elle l’épouse (Acte I). Hermione, à qui Oreste est venu déclarer la constance de son amour, le repousse, et, piquée du refus de Pyrrhus, demande à Oreste de renouveler sa requête. Pyrrhus a réfléchi et accepte de livrer Astyanax (Acte II). Oreste, voyant son espoir s’évanouir avec cette décision qui semble éloigner Pyrrhus d’Andromaque, projette d’enlever Hermione. Son ami Pylade l’y aidera. Hermione triomphe et éconduit Andromaque venue lui demander de sauver son fils. Celle-ci supplie alors Pyrrhus, qui renouvelle son ultimatum. Elle va se recueillir sur le tombeau de son époux Hector (Acte III). Elle se décide à épouser Pyrrhus mais se tuera juste après la cérémonie: Astyanax sera alors sauvé.

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Concert de Black M annulé : la ministre de la culture dénonce « un ordre moral nauséabond »

black_m« Des voix déchaînées ont obtenu l’annulation d’un concert au nom d’un ordre moral nauséabond et décomplexé. N’acceptons jamais cela. » La ministre de la culture, Audrey Azoulay, a dénoncé samedi 14 mai depuis Cannes l’annulation d’un concert du rappeur Black M, qui devait se produire après la cérémonie de commémoration de la bataille de Verdun fin mai. « Ce n’est pas la première fois que l’autocensure succède à ces coups de forces inacceptables », a-t-elle ajouté, alors qu’elle s’exprimait devant des professionnels du cinéma à l’occasion du Festival de Cannes.

Samedi matin, l’un des prédécesseurs de Mme Azoulay Rue de Valois, Jack Lang, a déploré sur France Inter l’annulation du concert à Verdun, estimant qu’il ne fallait pas « capituler devant l’idéologie frontiste ».

« La Mairie de Verdun aurait dû maintenir le concert, et d’ailleurs c’est illégal d’interdire une manifestation artistique comme celle-là, aucune raison ne le justifiait, il n’y avait aucune menace à l’ordre public, aucun risque de violence. (…) Je souhaiterais que nous soyons nombreux à dire que nous condamnons cette interdiction. »

Le rappeur et membre du groupe Sexion d’assaut Black M devait se produire le 29 mai, à laquelle sont attendus le président François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel.

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« Alvin Ailey II » : quelle leçon!

— Par Roland Sabra —

alvin_ailey_revel-2Bluffant ! Totalement bluffant ! Voilà ce qui vient à l’esprit à la sortie de la salle Aimé Césaire de Tropiques-Atrium après avoir vu Ailey II. Redécouverte que la danse, danseuses et danseurs existaient encore, oubliées les indigences exhibées au nom d’un localisme brandi comme un cache misère. La démonstration de danse offerte se voulait un hommage à Ronnie Aul, décédé l’an dernier et elle le fût avec justesse. On sait l’importance de l’apport du chorégraphe étasunien, installé en Martinique depuis le milieu des années 60, dans la formalisation du travail des danseurs martiniquais. C’est la même rigueur, la même précision dans le geste, la même exactitude du mouvement la même somme d’énergie dans le moindre tremblement, la même détermination et le même engagement corps et âme dans le travail en cours que l’on retrouve sur scène. Fidèles aux techniques incroyablement dynamiques et athlétiques qui ont caractérisé la compagnie Alvin AileyI et qui étaient révolutionnaires elles et ils survolent la scène comme suspendus aux cintres par des fils invisibles faisant danser leurs corps et leurs âmes des étoiles dans les yeux.

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« Nus descendant l’escalier  » en ouverture de la Biennale de Danse

—Par Roland Sabra —

D’abord c’est un chant, un cri, un chant, un cri. On ne sait, ni d’où il vient, ni ce qu’il est. Superbe et saisissant il envahit le hall de Tropiques-Atrium. Puis une silhouette apparaît dont on voit d’abord les pieds, puis les jambes et le corps enfin. Cette fois, c’était lui devant et elle derrière. Collée à lui, presque invisible ils descendent l’escalier, lentement marche après marche. Image démultipliée du même comme un clin d’œil à la chronophotographie qui inspira le tableau de Marcel Duchamp et/où évocation d’un état d’indifférenciation, de « fusionnalité » diraient les thérapeutes du couples ? On ne sait et on ne veut pas savoir on veut ressentir ce qu’ils expriment là, maintenant au bas de cet escalier de marbre blanc, là maintenant qu’elle sort de son ombre, qu’elle se détache pour une nouvelle attache. Elle est au sol, à quatre pattes, une laisse autour du cou. Il lui fait faire le tour du parvis intérieur de Tropiques-Atrium. Lentement, toujours lentement, au ralenti, comme dans un état de toute éternité. D’autres fois c’est lui l’animal de compagnie qu’elle promène.

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« Nus descendant l’escalier #5 » Transgression? Vous avez dit transgression?

11 mai 2016 à  19h 15 Hall de Tropiques-Atrium

gueredrat_tauliaut_nus-2En ouverture de la Biennale de Danse Martinique 2016 les performeurs Annabel Guérédrat & Henri Tauliaut reprennent dans un cinquième épisode « Nus descendant l’escalier ». La performance a lieu au « Tropiques-Atrium » mercredi 11 mai 2016 à 19 h 15 Au delà du titre elle  est est bien plus qu’un clin d’œil à l’œuvre « Nu descendant un escalier n° 2 » de Marcel Duchamp qui fit scandale (voir ci-après) et dont on estime aujourd’hui qu’elle est la pierre de touche à partir de laquelle va émerger l’art contemporain. Sans vouloir diminuer le talent de nos artistes martiniquais soyons sûrs que la descente de l’escalier de « Tropiques – Atrium » ne sera pas le point nodal de création d’un mouvement artistique comparable. Le but recherché est plus modeste mais non pas sans intérêt puisqu’il se veut être l’origine d’un  futur festival de performances qui devrait voir le jour en avril 2017⋅

L’art performance s’origine dans la première moitié du siècle dernier et puise ses sources dans  futurisme, le dadaïsme, le surréalisme et l’école du Bauhaus.

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Voyage dans les mémoires d’un fou

— Par Michèle Bigot —

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Voyage dans les mémoires d’un fou

Lionel Cecilio, auteur , metteur en scène et interprète

Les Déchargeurs, Paris, 12-30 avril 2016, en tournée actuellement

Déjà présenté dans les festival off d’Avignon, le spectacle de Lionel Cecilio continue sa carrière, lentement peut-être, en tout cas sûrement. Le succès ne se mesure pas à la jauge de la salle ni à sa célébrité , mais à la longévité du spectacle. C’est tout le paradoxe du théâtre, éphémère et pérenne, éphémère par essence mais capable de revivre longtemps de ses propres cendres.

Dans le cas qui nous occupe, on affaire à une scène intime et les grandes salles aux jauges impressionnantes ne lui conviendraient pas. Car ce Voyage dans les mémoires d’un fou tient de la confidence. Son interprète s’adresse à chaque spectateur pris isolément. Seul en scène, le comédien interpelle chacun d’entre nous. Mais cette adresse se manifeste par le truchement d’une scène d’écriture. Seul dans sa modeste chambre, un jeune homme entreprend d’écrire ses mémoires, l’histoire amère et désabusée d’ « un cœur navré d’amertume ». Le spectateur endosse alors le rôle du lecteur imaginaire, le complice auquel on peut confier ses déceptions car on sait qu’il partagera la même émotion.

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Cap Excellence en Théâtre, tenir bon sur la route choisie

— Par Roland Sabra —

cap_excellence_2016Pour sa cinquième édition le Festival Cap Excellence en Théâtre a fait la démonstration qu’il était sur la bonne voie. Il s’installe dans la communauté d’agglomération en investissant de nouveaux lieux, du Bik des Abymes au Centre culturel de Sonis en passant par le Memorial Act avec un détour par le Centre Culturel Gérard Lockel à Baie-Mahault. La programmation a fait preuve cette année de qualité, de diversité et de densité. Il y eut de belles découvertes, on pense en autres aux slameurs «  Les réfugiés poétiques », aux comédiens haïtiens de la Compagnie Nous théâtre qui ont offert deux bijoux au public, L’acte inconnu de Novarina et Dezafi de Frankétienne, aux habitués des salles antillaises venus d’outre-atlantique et toujours en Marche vers le meilleur, sans oublier de belles intensités au cours des lectures faites au Memorial Act. Parmi celles-ci on retiendra principalement « Mon ami Pyéro » de l’haïtien Faubert Bolivar et mis en espace par Harry Baltus. C’est un huis clos avec quatre personnages. Jonas et Pyéro, deux copains d’enfance se retrouvent après des années d’éloignement.

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Barockissimo : costumes en scène

barockpssimoPour son 10e anniversaire, le Centre national du costume de scène rend hommage aux Arts Florissants.

Le Centre national du costume de scène est la première structure de conservation, unique en France comme à l’étranger, à être entièrement consacrée au patrimoine matériel des théâtres.

Il a pour mission la conservation, l’étude et la valorisation d’un ensemble patrimonial de 10 000 costumes de théâtre, d’opéra et de ballet ainsi que de toiles de décors peints, déposés par trois établissements nationaux, la Bibliothèque nationale de France, la Comédie-Française et l’Opéra de Paris, auxquels s’ajoutent de nombreux dons.
Histoire

Il a été implanté dans l’ancien quartier de cavalerie, le Quartier Villars, dans la quartier de la Madeleine (Moulins). Situé sur la rive gauche de l’Allier, il fait face à la ville et à son quartier historique. La caserne militaire a été construite au XVIIIe siècle et est classée monument historique grâce à ses magnifiques escaliers de grès jaune et rose.

La restauration du bâtiment par François Voinchet, architecte en chef des monuments historiques, s’est accompagnée de la construction d’un nouveau bâtiment pour les réserves de costumes (1 730 m2), dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte.

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« L’Assemblée des femmes » d’après Aristophane

11,12,12,13, 2016 à 19h 30 & le 14 mai 2016 matinée à 15h 30, soirée à 20 h

assemblee_des_femmesL’Assemblée des femmes
d’après Aristophane
La Compagnie Courtes-lignes (Guadeloupe)
Mise en scène de Claude-Georges Grimonprez

L’Assemblée des femmes est une comédie grecque antique d’Aristophane écrite vers 396 av. JC. Cette pièce de théâtre est une critique de la société d’Athènes, où Aristophane s’attaque au système communautaire.

Dans ce texte, les athéniennes, déguisées en hommes se rendent à l’assemblée du peuple pour faire voter le pouvoir aux femmes. Elles ne revendiquent pas davantage de droits pour elles-mêmes, leur objectif est de sauver la démocratie en proie à l’incivisme confus. Leur programme : la communauté des biens et le partage des richesses. Évidemment, Aristophane, n’est ni féministe, ni communiste ; la dérision et la satire sont ses armes et ses seules croyances pour dénoncer les dérives populistes de la démocratie athénienne. Sa fantaisie est de choisir les femmes en guise de porte-parole. Ces femmes qu’il raille sans cesse, elles seules sont pourtant assez folles et assez sages pour refaire le monde. Elles inventent donc le communisme – et pour ce faire, le féminisme.

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Maceo Parker et son saxo magique à Terre de Blues

Marie-Galante : Terre de Blues 17ème édition du 13 au 16 mai 2016

maceo_parker— Par Victor Hache —
Le saxophoniste américain de funk music va donner un concert événement lors de la 17ème édition du festival de Marie-Galante où se produira également Bunny Wailer, légende vivante du reggae jamaïcain.

Terre de blues, le festival de Marie-Galante est devenu le rendez-vous incontournable de la musique afro-américano-caribéenne. Au point que chaque année, les plus grands musiciens font le déplacement pour venir jouer dans cette île située à une trentaine de kilomètres de la Guadeloupe, à l’image de Jimmy Cliff, Nile Rodgers, Kassav, Alpha Blondy, Salif Keita ou Johnny Clegg, qui tous ce sont produits ici.

La 17ème édition attend de nombreux artistes et un concert événement avec la venue exceptionnelle du grand saxophoniste de funk et de soul jazz Maceo Parker. Le musicien noir américain a su réinventer la musique funk née dans les années 1960/70, grâce à son saxo magique. «C’est une musique heureuse, une musique de partage» aime dire le musicien à propos de son répertoire aux accents de soul music, qui fait danser le public dans les festivals de jazz du monde entier.

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Biennale Danse de Martinique du 12 au 21 Mai 2016

Jeudi 19 & vendredi 20 mai à 20 h

La rue Princesse
M. Adiatou /J. Mezile

À Abidjan, dans le quartier de Yopougon, la rue Princesse est le haut lieu de la nuit, le rendez-vous des fêtards, des « gos » et même des « benguistes ». Rue Princesse, on y danse, on y ose. C’est le règne de l’audace et de l’extravagance. Les enseignes et les néons clignotent, les bouteilles de bière se vident, les jupes sont minimalistes, les déhanchements implicites, les corps s’enjaillent, les peines et les tracas font place à l’ivresse, à la joie, à la fête.

Une gigantesque boîte de nuit à ciel ouvert, des « maquis » où la bière se compte en casiers, avec barmen gouailleurs, DJ facétieux, serveuses accortes et musiques à l’avenant. La suggestion est ici un euphémisme. On y danse le coupé-décalé, on se joue de la grippe aviaire, le temps d’une nuit, le temps d’un oubli.

À Abidjan, dans le quartier de Yopougon, la rue Princesse… a été rasée pour des raisons d’ordre, de sécurité et de salubrité. Le conte de fées a refermé ses pages et la princesse s’en est allée danser ailleurs.

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« 1848 : Romyo et Julie » : un théâtre populaire face à la critique

— Par Jean-Durosier Desrivières —

critiqueLe champ de la critique d’art étant quasiment désertique, déserté et aléatoire dans le paysage martiniquais, il y a forcément, pour certains, une tentation de polarisation et de monopolisation du discours critique sur un art tel le théâtre. Le discours critique, ici, étant aussi essentiellement de presse, avec cette spécificité naturelle d’être pressée, risque d’être assez néfaste pour le développement de l’art dramatique en Martinique. Et si l’on n’y prend pas bien garde, ce discours polarisé et monopolisé, risque aussi d’influencer pernicieusement, de façon latente ou non, les directives des politiques culturelles de ce pays.

Seulement deux compte-rendu critiques relatifs à la dernière représentation théâtrale d’Hervé Deluge, « 1848 : Romyo et Julie », sont à considérer et nous laisserons le lecteur pour quitte. Il s’agit de deux textes parus sur le site de Madinin’art : « “Romyo et Julie” : un symptôme de l’état du théâtre martiniquais », publié le 15 avril 2016, signé Roland Sabra et « Roméo et Julie : du théâtre populaire », publié le 17 avril 2016, signé Selim Lander. Le duo que constituent nos deux auteurs, qui sont les seuls à écrire régulièrement sur le théâtre en Martinique, fonctionne le plus souvent comme un drôle de jeu d’équilibre et d’équilibristes, frisant parfois une certaine perversion : l’un à charge, l’autre au bémol.

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